La notion de territoire dans les programmes du collège Stage « Nouveaux Territoires » Lycée de La Hotoie Amiens 26 janvier 2007 La notion de territoire dans les programmes du collège
Quelques définitions pour commencer: La notion de territoire: « Portion de l’espace terrestre administrée par une autorité » « portion de l’espace terrestre à laquelle les habitants s’identifient » Dans les deux cas, c’est le résultat d’une appropriation Les nouveaux territoires: Nouvelles mailles de gestion: nouveaux États en Europe, nouvelles structures intercommunales … Territoires existants aux limites modifiées: l’U.E. quand elle passe de 15 à 25, fusion de communes … Territoires de projet: Pays, Z.R.R., Z.U.S., …
Quels sont les enjeux liés aux territoires? L’appropriation: Comment se fait-elle? (discours produits, représentations des habitants, références culturelles, historiques …) Comment évolue-t-elle? (prise en compte du temps) Quelles limites pour les territoires? (régionales, européennes …) Les acteurs: Politiques, institutionnels, socio-économiques, associatifs, le poids des villes … Le jeu des acteurs, leur multiplicité, les conflits … L’échelle: Approche multi scalaire indispensable: aucun territoire ne peut être appréhendé isolément. Changer d’échelle permet de changer de point de vue.
Les « nouveaux territoires » dans les programmes Programme de 4ème : L’aménagement du territoire (2 à 3 heures). « On met en évidence, à partir de cartes, des déséquilibres régionaux. L’étude des réalisations et des projets de l’aménagement du territoire permet d’introduire à l’examen des grands ensembles régionaux. » L’objectif se limite à : - la description des grands déséquilibres : le premier constat est que le territoire est différencié et que cette différenciation est dynamique. Établir la distinction entre différence et inégalité, déséquilibre. - La présentation des politiques mises en œuvre visant à corriger certains déséquilibres : réalisations + projets - L’identification des acteurs de l’aménagement (institutionnels et géo-éco) à travers des exemples. Ce dernier temps offre matière à transition vers la présentation des ensembles régionaux. Programme de 1ère : (4 à 5 heures). On part d’une « étude de cas sur l’aménagement d’un territoire, conduite à l’échelle locale (agglomération ou pays). Elle permet d’identifier la multiplicité des acteurs (acteurs institutionnels, entreprises, associations) et de décrire les politiques mises en œuvre ». C’est à partir de cette étude de cas (par sa mise en perspective) que l’on « présente les disparités spatiales du territoire français et les grands enjeux des politiques visant au développement raisonné des territoires ».
Comment est-on passé du territoire aux territoires? Du singulier au pluriel Le Glissement du singulier au pluriel entre programme de 4ème et de Première n’est pas anodin. Il traduit le passage en matière d’aménagement du territoire du monopole de l’État à d’autres échelles et à la montée en puissance de nouveaux acteurs. L’aménagement du territoire doit désormais prendre acte de la redéfinition des rapports entre l’État et les collectivités territoriales d’une part, entre l’État et l’Europe d’autre part. Ce glissement correspond à un moment clé de l’aménagement du territoire : Loi d’orientation d’aménagement et de développement durable des territoires: LOADDT (loi « Voynet ») de 1999 qui traduit une recherche d’adaptation : - aux défis de la gestion des territoires ruraux et métropolitains - aux revendications participatives des citoyens - aux revendications régionales et localistes. De quels territoires s’agit-il? La loi de 1999 favorise les territoires cohérents, avec une « cohésion géographique, culturelle, économique ou sociale ». On privilégie donc les territoires combinant identité et projet émanant d’une volonté des acteurs locaux. Désormais la politique de l’État agit autant par le bas que par le haut: seule une étude de cas à grande échelle peut nous permettre de le montrer aux élèves. Une pluralité d’acteurs On passe d’un groupe restreint d’acteurs d’aménagement du territoire (l’État et ses services) à des acteurs multiples (collectivités territoriales, Europe, intercommunalité, associations d’usagers … jusqu’au citoyen …) initiateurs de nouvelles citoyennetés: participation à l’action publique locale, concertations … Cela renforce la dimension civique de ce point des programmes.
Comment enseigner des notions qui n’existent pas dans les programmes? Conclusion de Mr M. Hagnerelle, Doyen de l’Inspection Générale d’histoire et géographie lors du colloque de Caen sur les « nouveaux territoires » (mars 2005): « Aujourd'hui, la mutation de l’enseignement de la géographie est bien avancée: - elle est recentrée sur l'espace et les territoires - elle est davantage axée sur l'aménagement et l'organisation du territoire ainsi que sur l'environnement et le développement durable - elle propose des entrées par études de cas » […] « Quelles sont les types d'actions à conduire ? 1) enseigner les "nouveaux territoires" 2) définir une stratégie pédagogique en trois axes : - infléchir les contenus d'enseignement (poser de vraies problématiques), - infléchir les façons de traiter les programmes (revoir les progressions annuelles ; reconcevoir les programmes) - infléchir les démarches à propos des études de cas (travailler sur les nouveaux outils; intégrer les acteurs) ».
Quelles parties des programmes sont concernées? Quatrième C’est le seul programme à proposer une approche à 3 échelles: ensembles régionaux, états, Europe. Le thème de l’aménagement des territoires sera privilégié. Troisième L’Union Européenne et la France (« mutations du système productif agricole, industriel et de services ») peuvent partir d’études de cas impliquant les nouveaux territoires (transports, fonds structurels européens …). En éducation civique: « Les institutions françaises et l’U.E. », « le citoyen dans la vie sociale ». Sixième Éducation civique: « Responsabilité vis-à-vis du cadre de vie et de l’environnement »: « L’aménagement de l’espace communal ».
Quelles démarches privilégier? L’étude de cas Elle doit être choisie et ciblée en tenant compte de: L’implication des élèves L’échelle d’analyse ou plutôt des échelles (démarche multiscalaire) La préoccupation du développement durable Le débat Particulièrement adapté pour encourager une démarche de « géographie citoyenne » La prospective Les problèmes d’aménagement se prêtent particulièrement à l’organisation de concours pour prévoir « sa ville, son pays, sa région … » en 2020
Vous avez dit étude de cas?
Vous avez dit développement durable?
Aborder le programme de façon traditionnelle …
…ou sous un autre angle
Maintenant, il ne reste plus qu’à se mettre au travail …