Jacqueline et Paulette Deux soeurs originaires

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Transcription de la présentation:

Jacqueline et Paulette Deux soeurs originaires Jedynak De Berck à Auschwitz Deux soeurs originaires de Berck Pas-de-Calais Paulette 12 ans Jacqueline 11 ans Enfants et adolescents dans le système concentrationnaire nazi Seconde T.A Lycée Professionnel Jan Lavezzari BERCK/MER

Le Pas-de-Calais occupé Berck/Mer La situation... Après la défaite de la France, de juin 1940 à août 1944, le Pas-de-Calais est sous le commandement militaire alle-mand de Belgique. En Juillet 1940, la région est placée en zone interdite et le littoral est considéré par les Allemands comme une «zone rouge» à cause de sa proximité avec l’Angleterre.

Des Allemands omniprésents Berck occupé L’ Hôpital Bouville Des Allemands omniprésents A A Berck, les Allemands sont partout : une garnison allemande occupe l’Hôpital Bouville situé sur la plage face à la mer. La Famille Jedynak décide de quitter Berck.

La famille Jedynak de Berck Le sort des familles juives Jacqueline et Paulette Jedynak En 1939, 4000 juifs vivent dans le Nord Pas-de-Calais. La famille Jedynak est d’origine Polonaise. La mère prénommée Merla (Fajgold) est née le 14 décembre 1892 à Varsovie. Le père, Icek, Jacob, est né le 14 février 1895 à Sucheniev en Pologne. Le papa est tailleur. Paulette voit le jour le 23 juin 1930, Jacqueline le 27 août 1931. Les deux sœurs sont nées à Berck. Jacqueline et Paulette ont été naturalisées par «effet collectif»  quand leurs parents ont été naturalisés, c’est-à-dire lorsqu’ils ont obtenu la nationalité française. Paulette en Janvier 1931 et Jacqueline en 1932. Par décret du gouvernement de Vichy, le 22 juillet 1940, la famille perd comme 7000 Juifs en France sa naturalisation. À partir d’octobre 1940, les Juifs de zone occupée doivent avoir une carte d’identité portant en rouge la mention « Juif ». 3 octobre 1940 et 2 juin 1941 : deux statuts des Juifs promulgués par Vichy définissent comme juif ou juive celui ou celle qui est issu(e) d’au moins trois grands parents « de race juive ».   28 mai 1942 : une ordonnance allemande rend obligatoire en zone Nord le port de l’étoile jaune pour tout Juif de plus de 6 ans. (obligation de faire les courses uniquement entre 15 et 16 heures, interdiction de changer de lieu de résidence, accès interdit aux lieux publics, cafés, cinémas, restaurants, jardins publics et même cabines téléphoniques…)

Le sort des enfants juifs Ce sont les autorités Françaises qui proposent la déportation des enfants de moins de seize ans. Le régime de Vichy ne veut pas s’encombrer du sort des orphelins. lLe 6 juillet 1942 à Berlin, Théo Dannecker, le chef de la section anti-juive de la Gestapo en France, avise ses supérieurs que «Le président Laval a proposé, à l'occasion de la déportation des familles juives de la zone non occupée, de déporter également les enfants de moins de seize ans » .

Deux petites soeurs Paulette née le 23/06/1930 Jacqueline née le 27/08/1931 Sur la photo de gauche, on distingue l’étoile juive cousue sur la robe de Paulette.

La rafle du Vel’ d’Hiv’ : été 1942 Une arrestation à Paris OOn ne sait pas dans quelles circonstances la famille quitte Berck. OOn retrouve des traces de cette famille au 6 rue Dieu dans le Xe arrondissement à Paris. La mère et les enfants ont été prises dans la rafle du Vel’ d’Hiv’ en Juillet 1942. LLe père a été arrêté avant elles. Il figure dans la liste des déportés du convoi n°3 partant de Drancy. Il meurt à Auschwitz le 22 juin 1942. Pour la première fois des enfants sont raflés 28 000 Juifs sont arrêtés à Paris et en périphérie d'après des listes constituées à partir d’un fichier établi par la police française. Le 16 et le 17 juillet 1942, 12 884 Juifs sont arrêtés dont : 4 051 enfants âgés de 2 à 16 ans. Avant cette date du 16 juillet, les rafles ne visaient que les hommes. Le 16 et le 17 juillet 1942, on arrête pour la première fois des enfants juifs de France.

Le Vélodrome d’Hiver Une volière... Un enfer... Röthke, membre de la Gestapo de Paris, a dit : «C'est comme une volière», il compare les Juifs à des oiseaux privés de liberté, affolés, se heurtant aux parois de leur cage bien gardée. Dans le vélodrome, rien n’a été prévu, ni nourriture, ni eau, ni sanitaires. Dans le Vel' d'Hiv’, La chaleur est insupportable et l’odeur pestilentielle. Durant 5 jours, 8160 personnes dont 4115 enfants s’y entassent dans des conditions atroces, et connaissent la faim et la soif.

Les enfants du Vel d’Hiv Un enfer (suite) Que faire des enfants ? RRien n’est préparé pour ces personnes, et selon un tract de l’époque : « pas même la paille.... La nuit les enfants couchaient par terre, les adultes sont restés assis sur les bancs. Pas de ravitaillement les deux premiers jours...  Pas d’eau à boire ni pour se laver. Les W.-C. au nombre d’une dizaine furent vite bouchés et personne pour les remettre en état. Ils débordaient et inondaient les internés. Cette situation n’a pas tardé à déchaîner une série d’évanouissements, de crises de nerfs, de poussées de maladies, de tentatives de suicide. (....) On a assisté à quelques fausses couches, à quelques accouchements. Une jeune femme est devenue folle et hurle sans arrêt. Une mère de quatre enfants ne cesse de crier. (…) Il y a eu plusieurs cas de folie, des tentatives de suicide et une trentaine de morts dont plusieurs enfants. » Quelques enfants arrivent à s’enfuir avec l’aide des gendarmes. Le 17 juillet, une réunion a lieu pour se mettre d’accord sur le sort des enfants raflés entre 2 et 16 ans. Dannecker a sollicité l’autorisation d’Eichmann pour déporter les enfants de la zone occupée à partir du 10ème convoi, soit à compter du 10 juillet. L’administration française est favorable. Il est décidé du sort des enfants que ces derniers seront transférés avec leurs parents aux camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Les deux fillettes et leur mère sont internées au camp de Beaune.

Jaqueline et Paulette Jedynak internées à Beaune-la-Rolande Alignement des baraques Le camp de Beaune-La-Rolande (Loiret)

Beaune-la-Rolande : l’enfer du camp Un camp vidé pour l’occasion.. LLes enfants et les mères sont entassés : il y a environ 200 personnes par baraque qui dorment dans la paille ou à même le sol. Les enfants sont rongés par les puces et les poux. AAu camp, des épidémies se sont déclarées, la rougeole touche les enfants durement. La dysenterie et la famine déciment puisque les enfants ne mangent pas à leur faim. Il manque des vêtements pour les changer. Neuf enfants meurent dans les épidémies. LLes gendarmes font régner la discipline aussi sur eux comme s’ils étaient des adultes. A l’origine c’est un camp de prisonniers de guerre. Ce camp a été vidé en juin et juillet 1942, en prévision des rafles du 16 et 17 juillet. Entre le 19 et le 22 juillet, les convois acheminent 3074 personnes dont la moitié sont des enfants. Les deux petites filles sont internées dans la baraque 17 et leur mère dans la 18. Le camp est surpeuplé. Il y règne une odeur insupportable. Le nombre de toilettes est insuffisant par rapport au nombre des internés. r

Quand maman est partie... Le rassemblement... Un témoignage... Les autorités françaises, qui avaient demandé aux Allemands l'autorisation de déporter également les enfants, décidèrent de faire partir d'abord les mères, puis les enfants vers les camps de la mort. Quatre convois partent du Loiret. La Gestapo et la police de Vichy séparent parents et enfants juifs arrêtés lors de la rafle du Vel’ d'Hiv’ il n'existe que très peu de témoignages, et pas la moindre photographie pour visualiser cette tragédie. Une lettre de la préfecture d’Orléans signale que les parents sont envoyés à l'avance pour préparer le camp. « La plus grande sollicitude sera mise en oeuvre pour que les conditions de vie pour ces enfants soient les meilleures possibles. » Ainsi, au mois d’août 1942 les femmes et les enfants de plus de 12 ans sont rassemblés. C’est le cas de Merla, la Maman comme 1013 personnes (425 hommes, 588 femmes), est déportée le 5 août sans Jacqueline ni Paulette. Elles ont moins de 12 ans. Le Dr Henri Russak qui a assisté à ces scènes se remémore un fait : «Un gendarme vient me chercher à l’infirmerie et me dit: Venez vite, il y en a encore une qui fait une crise de folie. J'arrive, je vois une femme blonde qui me dit en hurlant : Vous êtes juif et vous les aidez ! Vous les aidez à préparer tout ça ! Vous savez ce qui va arriver à toutes ces femmes et tous ces enfants ? On les mène vers l'Est à la mort. Vous êtes complice de criminels! » « Je ne croyais pas du tout ce qu'elle me disait…»

Maman déportée... Dans un wagon à bestiaux Merla est déportée à Auschwitz et meurt le 10 août 1942 dès son arrivée. Des 1014 déportés du convoi, 704 personnes sont exterminées avec elle. MMerla part le 5 août de Beaune dans le convoi n° 15. AAvec elle, des enfants à partir de douze ans, sont entassés dans des wagons à bestiaux au pain sec et à l’eau, dans une atmosphère infecte pendant plusieurs jours. FFouillée, déshabillée, presque nue, pour vérifier si elle ne cache pas quelque chose, on lui a volé argent, bijoux, alliance.

Deux petites filles sans leur mère Des scènes tragiques et révoltantes se sont déroulées quand on a séparé les mères de leurs enfants. Ceux-ci se cramponnent à leurs mères en criant : « Maman, ne pars pas ! » Plusieurs femmes se sont jetées sur leurs petits, en demandant aux gendarmes de les tuer sur place plutôt que de les arracher à leurs enfants. Les gendarmes les séparent à coups de matraque, blessant les enfants. Les enfants s’accrochent aux barbelés pour voir partir leur mère. Paulette et Micheline comme environ 1500 enfants de deux à douze ans sont restées seules sans aucune surveillance de leur mère. Elles sont affamées, sales, sans espoir. Johannes Wertheim, en poste à l’infirmerie écrit à son fils «Sans cesse des évanouissements de femmes qui restent ou qui partent, des enfants qui crient, appelant leur mère ou le père... Douze heures après l’embarquement tout le monde s’est ressaisi et le prochain départ se prépare. Encore un ou deux départs et les enfants de 2 et 13 ans seront seuls ici, il y en a entre 1 800 et 2 000. Il paraît qu’ils rejoindront les convois précédents. » Annette Krajcer, déportée et rescapée se souvient également de cette annonce : «Toute la journée, ma sœur et moi sommes restées face à face avec maman, de part et d’autre des barbelés. Cela a été atroce. Puis on l’a entraînée, c’est l’arrachement, le départ. » Des mesures d'identification sont prises pour les enfants: un brassard en tissu qui indique le nom, le prénoms, l’ âge de l'enfant, a été cousu sur les vêtements. La Croix-Rouge française a pu obtenir pour eux une chaînette et une plaque d'identité métallique.

Les deux petites sœurs transférées Arrivée à Drancy des enfants transférés de Beaune-la-Rolande Dessin George Horan Via Drancy... LLes deux sœurs demeurent deux ou trois jours à Drancy et sont déportées par le convoi n°25 du 28 août 1942. Ce convoi compte 1000 déportés. «Chaque nuit, de l’autre côté du camp, on entendait sans interruption les pleurs des enfants désespérés et, de temps en temps, les appels et les cris aigus des enfants qui ne se possédaient plus.» G Wellers. PPendant ces quelques semaines, 1 032 enfants de moins de 6 ans, 2 557 enfants de 6 à 12 ans et 2 464 adolescents de 13 à 17 ans sont déportés à Auschwitz. Le camp de Drancy est un camp d’internement et un camp de transit. La cité HLM accueille dès le 20 août 1941 les premiers internés juifs raflés à Paris. C’est de là que partent vers les camps de la mort 62 des 77 convois de France. En 1942, 32 convois sur 43 partent de Drancy. Drancy est géré par les autorités françaises jusqu'au mois de juillet 1943.

Avant le départ vers Auschwitz La fouille Un témoignage Selon Georges Wellers, ancien chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Paris qui a été interné à de juin 1942 à juin 1944, les enfants ont été fouillés comme les adultes l’étaient la veille de leur déportation. Les inspecteurs de la Police aux Questions Juives (PQJ) se chargent de fouiller minutieusement les effets. «Les petites broches, les boucles d’oreilles et les petits bracelets des fillettes étaient confisqués par les PQJ. Un jour, une fillette de dix ans sortit de la baraque avec une oreille sanglante parce que le fouilleur lui avait arraché la boucle d’oreille, que, dans sa terreur, elle n’arrivait pas à l’enlever assez rapidement. »

Le jour de la déportation Le 28 août 1942 convoi n°25 « Le jour de la déportation les enfants étaient réveillés à cinq heures du matin et on les habillait dans la demi-obscurité. Il faisait souvent frais à cinq heures du matin, mais presque tous les enfants descendaient dans la cour très légèrement vêtus. Réveillés brusquement dans la nuit, à moitié morts de sommeil, les petits commençaient à pleurer et peu à peu les autres les imitaient. Ils ne voulaient pas descendre dans la cour, se débattaient, ne se laissaient pas habiller. Il arrivait parfois que toute une chambrée de 100 enfants, prise de panique et d’affolement invincible, n’écoutaient plus les paroles d’apaisement des grandes personnes, incapables de les faire descendre ; alors, on appelait les gendarmes qui descendaient sur leurs bras des enfants hurlant de terreur. Dans la cour, ils attendaient leur tour d’être appelés, souvent en répondant mal à l’appel de leur nom. Les aînés tenaient à la main les petits et ne les lâchaient pas. » Georges Wellers, Les enfants de Drancy Récit publié dans « l’Etoile jaune » de Gerhard Schoenberner, Presses de la Cité, Paris, 1982

Dans le Wagon... Quatre Jours d’enfer Un témoignage LLe voyage dure quatre jours et trois nuits, les fillettes sont entassées avec une centaine de personnes par wagon à bestiaux. DDans un coin : deux seaux ; l’un servant de tinette, l’autre contenant de l’eau. La chaleur surtout l’été y est infernale. «Debout, serrés les uns contre les autres sans pouvoir bouger ni évidemment nous asseoir. Nous manquons d’air, de lumière, nous avons trop chaud et la soif commence à nous torturer. A cela vient s’ajouter la puanteur : chacun fait ses besoins là où il est. Peu à peu le silence s’installe car on ne peut plus parler (notre langue semble épaissie) ni pleurer (nos larmes se sont taries). A ma grande honte, pour pouvoir me reposer, je m’assois, comme les autres, sur ceux qui meurent ! Je rêve de pouvoir remuer et respirer ! » Léon Lehrer.

« une vision d’Apocalypse » L’arrivée à Auschwitz Un camp de la mort « une vision d’Apocalypse » Les deux sœurs arrivent le 31 août 1942 à Auschwitz en Pologne, à la fois camp de concentration et d’extermination. Elles ont survécu au «voyage». Les fillettes terrifiées et exténuées découvrent l’enfer. « La porte s’ouvre. C’est une vision d’apocalypse ! Il fait noir et très froid ! Des projecteurs balaient le quai d’une lumière violente (...) On entend des cris et des aboiements. Ce sont les SS qui se rapprochent. Ils tiennent leurs chiens en laisse et nous donnent des ordres que nous ne comprenons pas. Ceux qui peuvent faire un effort sautent sur le quai, les autres sont mordus par les chiens et jetés dehors par les nazis. » Témoignages de Léon Lehrer survivant d'Auschwitz , Métro du 27/01/2009

La sélection Le tri des déportés Deux files... Wagon S.S LLes enfants trop petits, trop fragiles, ne pouvant pas être productifs pour le travail ne sont pas «sélectionnés» pour travailler dans le camp de concentration. LLa photographie montre la séparation des hommes, des femmes, des enfants au sortir du wagon. AAu premier plan, à droite, un wagon à bestiaux. En bout de file, un SS procède à la sélection des femmes et des enfants. FFace au SS, on voit un enfant se diriger à droite (vers la chambre à gaz) et une femme sortir des rangs vers la gauche (vers le travail). PPaulette et Jacqueline sont envoyées à droite comme tous les enfants du convoi. Wagon S.S

Vers la mort LLa photographie montre les femmes et les enfants sélectionnés pour l’extermination. IIls ont conservé leurs vêtements et une partie de leurs bagages. Les enfants sont avec leur mère. Paulette et Jacqueline sont seules comme de nombreux enfants. SSur les 1000 personnes du convoi n°25, 929 sont gazées à l’arrivée, 71 personnes sont sélectionnées sur la rampe pour travailler au camp sans retour. Les mères et leurs enfants sont envoyés vers le crématorium.

La solution finale « Le 2 septembre 1942 » Nom de code de la Conférence de Wannsee le 20 janvier 1942. Objectif d’Hitler : la destruction délibérée, programmée, et organisée des Juifs d'Europe. La solution finale « Le 2 septembre 1942 » Le 2 septembre 1942, les petites filles se dirigent vers un bâtiment, d'apparence banale, sauf l'énorme cheminée. Des paroles annoncent une désinfection, une douche et des boissons . Les déportés descendent vers une salle de déshabillage. Tous les effets personnels sont rangés individuellement, avec la promesse de restitution. Entièrement nues, les victimes sont alors entassées dans une pièce attenante en présence de gardes et de membres des Sonderkommandos, détenus, juifs eux aussi, affectés aux opérations spéciales, qui se retirent au dernier moment. Lorsque la pièce est remplie et fermée hermétiquement, l'éclairage est coupé, des SS introduisent par des trappes situées dans le plafond de la chambre, donc au niveau du sol, des pastilles de Zyklon B. Le gazage dure de cinq à huit minutes. Les enfants sont piétinés par les adultes. La ventilation est activée, les portes de la chambre sont ouvertes. On prélève les dents sur les déportés. Les victimes sont incinérées dans les fours crématoires. Un vingtaine de minutes sont nécessaires pour réduire en cendres simultanément 15 cadavres, soit 1 100 par jour. Illustration de Pascal Croci

Les enfants victimes de la shoah Les chiffres Bibliographie sommaire 76000 juifs ont été déportés dont 11000 enfants parmi eux : 2 044 de moins de 6 ans et 8 780 de 6 à 17 ans. L’année 1942 a été la plus terrible : 6000 enfants ont été déportés pendant l’été. François BEDARIDA Le Génocide et le nazisme. Histoire et témoignages, Presses-Pocket, 1992 Georges BENSOUSSAN, Histoire de la Shoah, PUF, coll. Que Sais-je ?, 1996 Etienne DEJONGHE , Yves LE MANER, Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande 1940-1944, 1999 – Édition la Voix du Nord. Eric CONAN, Sans oublier les enfants, les camps de Pithiviers et Beaune- la-Rolande 19 juillet-16 septembre 1942, Edition Grasset, Paris, 1991 Ouvrage édité par le Cercil Les camps d'internement du Loiret 1941-1943. Histoire et Mémoire Claude LEVY& Paul T ILLARD, La Grande rafle du Vel' d'hiv', Paris, Robert Laffont Annette MULLER, La petite fille du Vel' d'Hiv, Éditions Denoël, 1991. Sites internet www.memorialdelashoah.org www.fondationshoah.org Souvenons-nous d’eux.