Deux modèles antagonistes La doctrine Truman mars 1947
« Les peuples d’un certain nombre de pays du monde se sont vus récemment imposés des régimes totalitaires contre leur grés. Le gouvernement des États-Unis a émis de nombreuses protestations contre les pressions et l’intimidation exercées, en violation des accords de Yalta, en Pologne, Roumanie et Bulgarie. Je dois préciser que dans nombre d’autres pays, de tels faits se sont également déroulés. À cet instant présent de l’histoire du monde, chaque nation doit choisir entre des modes de vie opposés. Ce choix, trop souvent, n’est pas libre.
L’un de ces modes de vie repose sur la volonté de la majorité, et se distingue par des institutions libres, un gouvernement représentatif, des élections libres, la garantie des libertés individuelles, de la liberté d’expression et de religion, et l’absence d’oppression politique. L’autre mode de vie est fondé sur la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées ; des élections truquées et la suppression des libertés personnelles.
Je crois que les États-Unis doivent choisir de soutenir les peuples libres qui résistent aux tentatives d’asservissement par des minorités armées ou des pressions extérieures. […] Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente.
Les graines des régimes totalitaires se nourrissent de la misère et du besoin. Elles s’étendent et poussent dans le mauvais terreau de la pauvreté et du conflit. Elles atteignent leur taille maximale lorsque l’espoir d’un peuple en une vie meilleure a disparu. Nous devons maintenir cet espoir en vie. Les peuples libres attendent de nous que nous les aidions à maintenir leur liberté. Si nous faiblissons dans notre commandement, nous courons le risque de mettre en danger la paix du monde – et nous mettrons sûrement en danger la sécurité de notre nation. »
Le modèle américain Comment Truman présente-t-il les États-Unis?
« L’un de ces modes de vie repose sur la volonté de la majorité » SUFFRAGE UNIVERSEL
« gouvernement représentatif » Souveraineté populaire
Affirmation des libertés fondamentales « la garantie des libertés individuelles, de la liberté d’expression et de religion, et l’absence d’oppression politique » Affirmation des libertés fondamentales
La constitution américaine
Le modèle soviétique Comment Truman présente-t-il l’Union soviétique?
« la volonté d’une minorité imposée par la force à la majorité » Dictature
« Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, une presse et une radio contrôlées » Régime totalitaire
avec apparences d’une démocratie « élections truquées » Parti unique avec apparences d’une démocratie
L’organisation politique de l’URSS
NON RESPECT DES LIBERTES FONDAMENTALES « suppression des libertés personnelles » NON RESPECT DES LIBERTES FONDAMENTALES
1947, rupture et mise en place des blocs La doctrine Truman, 12 mars 1947
« Je crois que les États-Unis doivent choisir de soutenir les peuples libres qui résistent aux tentatives d’asservissement par des minorités armées ou des pressions extérieures. […] Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier qui est indispensable à la stabilité économique et à une vie politique cohérente. […] Les graines des régimes totalitaires se nourrissent de la misère et du besoin. »
« soutenir les peuples libres » Politique du « containment », rupture avec l’isolationnisme qui caractérisait les États-Unis avant la guerre Ils se positionnent en défenseur du monde libre
« soutien économique et financier » Les moyens utilisés sont économiques, le plan Marshall
La réplique soviétique: La doctrine Jdanov Septembre 1947 « théorie des deux camps »
« Les États-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L’Angleterre et la France sont unies aux États-Unis et marchent comme des satellites en ce qui concerne les questions principales, dans l’ornière de la politique impérialiste des États-Unis. Le camp impérialiste est soutenu aussi par des États possesseurs de colonies, tels que la Belgique et la Hollande, et par des pays au régime réactionnaire antidémocratique, tels que la Turquie et la Grèce, ainsi que par des pays dépendant politiquement et économiquement des États-Unis, tels que ceux du Proche-Orient, de l’Amérique du Sud, la Chine.
Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp Les forces anti-impérialistes et antifascistes forment l’autre camp. L’URSS et les pays de la démocratie nouvelle en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l’impérialisme et qui se sont engagés résolument dans la voie du progrès démocratique, tels que la Hongrie, la Roumanie, la Finlande, en font partie. Au camp anti-impérialiste adhèrent l’Indonésie, le Vietnam, l’Inde. L’Égypte et la Syrie lui apportent leurs sympathies. Le camp anti-impérialiste s’appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique, les partis communistes frères, sur les combattants des mouvements de libération nationale dans les pays coloniaux et dépendants sur toutes les forces progressistes qui existent dans chaque pays ».
« Les États-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste » Jdanov dénonce l’impérialisme du camp occidental, le plan Marshall est alors présenté comme l’illustration de l’impérialisme américain
« Les forces anti-impérialistes et antifascistes » L’Union soviétique se présente comme le bloc anti-impérialiste en jouant notamment sur les liens existant entre les métropoles des colonies et les États-Unis Volonté de se présenter en défenseur des libertés contre les puissance américaine + volonté de se rallier les peuples colonisés