Contact manuel avec un corps migrant activé en zone contrôlée Expérience et réflexions de médecins du travail Isabelle Le Couteulx Jean Binder eDF - Paluel MT 71 - Areva NP
CNPE de Paluel – juillet 2005 décennale TR2 Écrou-frein . trouvé dans la boîte à eau d’un GV . retrouvé 4 jours plus tard sur le sol en dehors du sas GV
Historique Mardi 12 juillet 2005 : nettoyage de la boîte à eau d’un GV Un intervenant de Framatome ANP découvre un objet métallique inhabituel qui va lui échapper des mains. Dosimétrie opérationnelle (Saphymo) : 4,06 mSv (pour une dose prévisionnelle de 1,10 mSv) Framatome ANP : Fait développer en urgence les dosimètres poitrine OSL (dosimétrie passive) et radiothermoluminescent (dosimétrie parallèle) Informe le SPR (Service Prévention des Risques d‘eDF)
Mercredi 13 juillet 2005 : démontage du sas GV Deux salariés de PNS alertent un technicien SPR sur un « clignotement » plus rapide qu’habituellement de leur dosimètre opérationnel (Saphymo) Le technicien SPR localise sur le sol, à l’extérieur du sas GV un objet métallique : DD au contact (Total 6150 B) = 0.4 Gy/h DD au contact (Télétector) = 1,3 Gy/h Vendredi 15 juillet 2005 : résultat du dosimètre OSL de l’intervenant Framatome ANP = 3 mSv (pour un prévisionnel de 1,10 mSv) L’enquête SPR montre que la pièce métallique trouvée par l’intervenant Framatome ANP est la même que celle trouvée par le technicien SPR
Mardi 19 juillet 2005 : information du SST eDF Sur l’écart significatif entre la dosimétrie corps entier et le prévisionnel d’un intervenant de Framatome ANP - en rapport avec la manipulation d’un écrou-frein irradiant : DD au contact = 1,3 Gy/h Dosimétrie extrémités ?
Provenance du corps migrant activé : Déplacement de l’écrou-frein du cœur du réacteur (où il séjournait depuis un temps assez long) vers la boîte à eau GV lors de l’épreuve hydraulique 16 salariés concernés par une éventuelle exposition des extrémités : Pose des tapes GV Dépose des bouchons démontables Accrochage porteur CF Accrochage porteur test hélium Nettoyage de la boîte à eau GV Démontage du sas GV Mise en château de plomb de la pièce
du CEIDRE à EDF Chinon à partir du DD au contact mesuré à 1,3 Gy/h Première évaluation de la dose extrémités à partir du DD au contact mesuré à 1,3 Gy/h et de l’évaluation du temps d’exposition Pièce envoyée pour expertise au Laboratoire du CEIDRE à EDF Chinon dimensions, composition métallographique, spectrométrie Gamma:51Cr, 60Co, 54Mn, 58Co, 59Fe, 57Co débit de dose mesuré : 6,4 Gy/h
évaluation du DD au contact par simulation numérique Demande d’expertise auprès de l’IRSN : évaluation du DD au contact par simulation numérique en tenant compte de la nature et de l’épaisseur des EPI Evaluation des temps d’exposition par reconstitution en situation réelle des gestes professionnels sur maquette GV avec les intervenants concernés en collaboration avec les services de santé au travail et les personnes compétentes en radioprotection des entreprises.
Résultats de l'IRSN DD au contact = 38 Gy/h 1,3 Gy/h mesuré à Paluel 6,4 Gy/h mesuré au laboratoire EDF à Chinon DD au contact = 38 Gy/h avec gants coton épaisseur 0,5 mm = 28 Gy/h avec gants coton épaisseur 0,5 mm + tenue Muru épaisseur 0,6 mm = 24 Gy/h DD à 20 cm = 43 mGy/h DD à 1 m = 1,7 mGy/h = résultat de la mesure réalisée par le laboratoire
Dose équivalente à la peau (extrémités) évaluée à partir des : DD calculés par l'IRSN Temps d'exposition chronométré lors de la reconstitution sur maquette (18 secondes) 73 mSv Limite réglementaire annuelle = 500 mSv (Elle aurait été atteinte en 75 secondes de contact avec la pièce)
Conclusions Notre expérience Le risque de manipulation d’un corps migrant activé en zone contrôlée existe Les intervenants ne sont pas assez sensibilisés à ce risque Les moyens de détection externe sous-estiment considérablement la dose au contact (d’un facteur 50 à 100) Le calcul de la dose équivalente extrémités doit se faire à partir de: L’identification des radionucléides, de leur activité La géométrie de la source La reconstitution de l’événement (durée d’exposition, position de la source)
Conclusions Nos questions Comment mieux informer les intervenants lors des formations PR ? Quelle procédure simple mettre en place en cas de découverte de pièce métallique radioactive (une procédure commune à l’ensemble des sites EDF et connue de tous les intervenants) ? Comment évaluer rapidement en première approche le débit de dose au contact avec son incertitude de mesure ?