Santé et territoires en Picardie Mlle Anne Ducamp OR2S
OR2S : historique 1982 : la création de l’ORS (Observatoire régional de la santé) de Picardie 2005 : l’évaluation (et 2006 la rationalisation OR2S) Suite à une évaluation dans le cadre du CPER réalisée par une société de consulting, demande du conseil régional et de la préfecture de région de regrouper l’ORS et l’OSP.
OR2S : Missions Améliorer la connaissance dans le domaine sanitaire et social de la population au plan régional et infra-régional : - en rassemblant et analysant les données existantes détenues par les différents organismes sanitaires et sociaux et en effectuant l’analyse critique de celles-ci, notamment de leur validité, - en conseillant les promoteurs locaux d’enquêtes dans la définition des protocoles et en réalisant les enquêtes, - en valorisant et en diffusant l’information sous une forme accessible aux différents partenaires (décideurs, professionnels de santé et du secteur social, usagers), notamment en participant à des actions de formations, - en contribuant à la mise en œuvre de programmes nationaux ou inter-régionaux définis par la Fnors.
OR2S : Destinataires Instances régionales et infra-régionales (chargées des décisions en matière de politique sanitaire et sociale) Professionnels de santé et du secteur social De manière plus large, la population des trois départements.
OR2S : L’équipe 1 directeur, Statisticien-démographe 1 directeur-adjoint, sociologue 1 médecin 5 statisticien(e)s 2 informaticiens 2 démographes 1 sociologue 1 psychologue 1 responsable administrative 1 employée de documentation 1 secrétaire En plus : 1 interne de santé publique, des stagiaires
OR2S : Le Financement Les financeurs réguliers sont l’État (ARS) et le Conseil régional Puis, selon les actions, d’autres financeurs interviennent : - la Fnors pour les travaux transitant par elle, - l’Europe (Feder) : pour le Tableau de bord transfrontalier de santé ou l’étude Sant’Aisne, - les Conseils généraux (Aisne, Oise), - le CHU pour des programmes de recherche, - Add-Grog pour le réseau de surveillance de la grippe.
Qu’est-ce que la santé publique ? L’adjectif public signifie : - d'État, qui est sous contrôle de l'État, qui appartient à l'État, qui dépend de l'État, géré par l'État ; - qui concerne tout un peuple, l'ensemble de la population ; - qui est connu, notoire. "santé" + "publique" : problématique de la santé au niveau de la collectivité et de l’administration d’un pays. "La santé est également un phénomène social, ou plutôt collectif par opposition à individuel, elle est l’affaire de chacun, mais la somme des états de santé des individus constitue un phénomène global. La santé publique … représente très précisément la démarche consistant à prendre en charge cette dimension collective […]" - François Girard, directeur général de la santé en France de 1986 à 1997 On observe, On prévient, On agit ! Pour pouvoir faire ça, a besoin de l’épidémiologie qui définit l’état de santé des groupes humains, donne des stats etc. Suite à la définition : Cette démarche est celle des agences de santé en charge, par exemple en France, d’organiser pour la collectivité la promotion de la santé et l’éducation pour la santé (INPES : http://www.inpes.sante.fr/) ou la veille sanitaire (InVS : http://www.invs.sante.fr/). A l’échelle d’un lycée français par exemple, quand les équipes éducatives et de santé scolaire appuient le remplacement de friandises et boissons sucrées - autrefois vendues en distributeurs - par des fruits, du pain et de l’eau, elles s’inscrivent dans une démarche collective de promotion d’une alimentation plus adaptée aux besoins nutritionnels et de prévention de l’obésité. De même on peut retrouver cette démarche à l’échelle de la prise en charge des patients en médecine de ville. Ainsi un médecin prendra t-il différemment en charge une personne avec une gastro-entérite, s'il est un cas isolé, ou bien s'il s'inscrit dans un contexte épidémique, ou bien si le patient rentre d'un séjour dans un pays où les parasites digestifs sont endémiques. Dans les deux dernières situations, pour choisir le traitement le plus adapté il aura une démarche de santé publique et pourra même faire appel aux services compétents.
Enjeux des territoires Renforcement de l’échelon géographique régional dans l’élaboration de la politique de santé Importance du point de vue localisé pour connaître les forces et faiblesses de chaque pays et établir des priorités de santé au plus proche des besoins (pays => EPCI) Mettre en regard les données sanitaires et sociales, les données économiques et les problèmes de santé
Participation de l’OR2S dans l’élaboration des territoires de santé ARS
intervient dans l’élaboration Quand la connaissance des indicateurs sanitaires et sociaux territorialisés intervient dans l’élaboration des choix de la politique régionale de santé Loi « Hôpital Patients Santé Territoires » (HPSP) du 21 juillet 2009 : création des Agences régionales de santé ARS, ouvertes début avril 2010 Mission : mettre en place la politique de santé dans la région. Elle est compétente sur le champ de la santé dans sa globalité, de la prévention aux soins, à l’accompagnement médico-social. Son organisation s’appuie sur un projet de santé élaboré en concertation avec l’ensemble des professionnels et des usagers, dans un souci d’efficacité et de transparence.
Le Territoire de Santé Le niveau des Territoires de santé est l’espace de la consultation et de la concertation : il est le périmètre d’organisation de la conférence de territoire Le niveau qui garantit une cohérence globale du Projet Régional de Santé : il donne une dimension territoriale aux orientations données dans le Plan Stratégique Régional de Santé et dans les différents schémas d’organisation Le territoire dans lequel s’intègrent des territoires de proximité : - qui déclinent les actions à mettre en œuvre dans chaque domaine (prévention, ambulatoire, hospitalier et médico-social) - qui organisent les services et les ressources de proximité - qui garantissent un service accessible à l’ensemble de la population
Des diagnostics de santé avec comme objectifs d’améliorer la connaissance de la situation socio-sanitaire par les acteurs (élus, professionnels, population) de recenser les ressources locales (professionnels, associations, équipements…) qui sont susceptibles d’être mobilisées pour la mise en œuvre des actions de générer un consensus autour de ces constats de déterminer quels problèmes doivent être traités en priorité de repérer les facteurs qui peuvent être favorables à l’action ou qui, à l’inverse, risquent de constituer des freins de mobiliser les acteurs en vue d’un travail commun vers une programmation d’actions locales
Méthodologie - attractivité - offre de soins - état de santé Constitution d’une base de données organisée : autour des 89 EPCI* et 112 cantons** autour de 7 grandes thématiques : - attractivité - offre de soins - état de santé - prévention - dépenses et consommations - population et conditions de vie - évolution * Établissements publics de coopération intercommunale ** Cantons plus
Méthodologie Territoires de santé… mais aussi territoires de proximité Adapter les territoires aux besoins de la population et non l’inverse => basée sur une méthode ascendante, qui prend en compte les spécificités et les comportements de la population Outils statistiques : analyse factorielle et classification ascendante hiérarchique
Aisne Nord - Haute-Somme Territoires de santé HPST arrêtés par l’ARS de Picardie Territoire Somme 520 900 habitants Territoire Aisne Nord - Haute-Somme 298 600 habitants Territoire Oise Ouest 330 600 habitants Territoire Aisne Sud 284 200 habitants Territoire Oise Est 466 000 habitants
Territoire de santé Somme Densité élevée de professionnels de santé, notamment de généralistes, Taux d’ALD moindre, Davantage de dépistage organisé du cancer du sein, Dépenses de santé élevées, Population plus âgée, Situation sociale plutôt défavorable. Territoire Aisne Nord - Haute-Somme Densité d’infirmiers plus importante, État de santé et évolution défavorables, Situation sociale défavorable, Moins de dépistage organisé du cancer du sein Population âgée plus importante, Diminution de la population entre 1999 et 2006.
Territoire Aisne Sud Territoire Oise Est Territoire Oise Ouest Attractivité extra-régionale importante (Reims et Seine-et-Marne) Temps d’accès aux établissements de santé plus importants, Dépistage organisé du cancer du sein plus important, Population plus âgée, État de santé et situation sociale comparables à ceux du niveau régional. Territoire Oise Est Population relativement proche des établissements de santé, Mortalité plus faible, Dépistage organisé du cancer du sein et dépenses de santé plus faibles, Situation sociale plutôt favorable, Part de personnes âgées plus faible. Territoire Oise Ouest Attractivité extra-régionale importante (Île-de-France), Faibles densités de professionnels de santé, Sous-mortalité et taux d’ALD plus importants,
Il présente des indicateurs dans les domaines suivants : - Démographie Fournir aux membres de chacune des conférences de territoires une base de discussion pour la construction du projet régional santé : livret territorial pour chacun des 5 territoires Il présente des indicateurs dans les domaines suivants : - Démographie - Offre de soins - Offre médico-sociale - État de santé - Prévention - Conditions de vie
Des illustrations par… histogrammes cartographies courbes Pyramide des âges tableaux
Les diagnostics territoriaux de sante De la production de données à l’aménagement de politiques santéterritoriales Demande du Conseil régional
Présentation des Pays
1. Les indicateurs Données générales : démographie, social, économie Etat de santé : données générales de santé, tumeurs, maladies de l’appareil circulatoire, affections psychiatriques graves, causes externes, autres causes, vaccinations Offre de soins et de services : professionnels de santé, consommation de soins, établissements de soins, permanence des soins, dépistage, aides aux personnes âgées, maisons de retraite Structures de prévention : acteurs recensés, actions réalisées, populations ciblées Synthèse des points positifs, négatifs et des points ni positifs ni négatifs du pays et des EPCI
Premières pages du document Carte des EPCI du pays concerné avec description des aires urbaines du pays Editorial signé du président du Conseil régional Introduction du président de l’OR2S Sommaire
Structure du document Indicateurs avec graphiques/cartes et texte, Tableaux des indicateurs par EPCI
Structure du document Des graphiques avec les valeurs min et max pour les 18 pays Des tableau de données présentant les résultats pour les EPCI, le regroupement des trois communautés de communes, le pays, le département, la France (notion de significativité) EPCI : établissement public de coopération intercommunale
Cartes des professionnels de santé Points proportionnels au nombre de professionnels (rouge, médecins dans le pays ; vert : médecins en dehors du pays), professionnels des communes limitrophes au pays, principales villes notées sur la carte, noms des EPCI encadrés
Synthèse Et des annexes Points positifs, négatifs et ni positif ni négatif du pays et des EPCI Et des annexes
2. L’appropriaton Forums territoriaux de santé Présentation du diagnostic Ateliers thématiques Appropriation* Propositions, solutions * Par les professionnels de santé, élus locaux, travailleurs sociaux, acteurs de terrain… Conseil régional (élus) Orientation des politiques de santé / prévention
Forums 2009 2010 Thiérache : 21 novembre 2008 Trois Vallées : 17 mars 2009 Clermontois – Plateau Picard : 7 avril 2009 Soissonnais : 8 septembre 2009 Compiégnois : 29 septembre 2009 Saint-Quentinois : 1er octobre 2009 Trait Vert – Santerre Initiatives : 27 octobre 2009 Grand Creillois : 17 novembre 2009 Sud de l’Aisne : 20 novembre 2009 Santerre – Haute Somme : 3 décembre 2009 2010 Sources et Vallées : 10 février 2010 Grand Beauvaisis : 11 octobre 2010
Forums 2010 2011 Grand Laonnois Chaunois Thelle Vexin Sablons ; Sud de l’Oise ; À venir : Vallées Bresle et Yères ; Grand Amiénois Forum global
Thématiques des ateliers Populations Pathologies Organisation Santé des jeunes (prévention, conduites addictives, politique de santé dans l’insertion professionnelle) Cancers : prévention et dépistage Offre et permanence de soins (organisation des urgences, hôpital et médecine de ville) Personnes âgées (maintien à domicile, accompagnement dans leur projet de vie) Conduites addictives Mère-enfant Éducation à la santé et prévention des maladies cardio vasculaires Problématiques de santé des 16-35 ans
3. Exemples de synthèse des ateliers offre de soins Propositions Pays du Compiégnois Création de maisons médicales de garde accolée aux urgences de l’hôpital. Avec pour objectif l’éduction du patient : appeler le 15 en priorité. Développer la téléradiologie pour les petits centres d’urgence éloignés Développer les maisons de santé pluridisciplinaires : nécessité d’un projet de santé, cohérence sur le territoire, place des infirmières sans subordination Développer maillage pour les mammographies Attirer les jeunes médecins : bon accueil des étudiants, compagnonnage, bourse, fin du concours national classant (vers un régional) Pays du Trait Vert – Santerre Initiatives (Roye – Montdidier) Dépistage : déficit de communication, méconnaissance de la population de l’offre. Lister les vecteurs de communication (bulletins municipaux, radios locales…), avoir liste de personnes ressources. Former les médecins en santé publique. Faire se rencontrer les associations / regrouper certaines. Développement de la prévention via l’Education nationale Tenir informer les personnes de leurs droits (exonération ticket modérateur ALD) Déficit médecins : arrêter de dénigrer la Picardie. Augmenter le numerus clausus. Faire des densités par ETP (au lieu du nb physique de médecins)
Les AIRES de sante Urcam
Aires de santé 58 aires 58 plaquettes de 12 pages Données sanitaires et sociales (même type que les pays) À destination des médecins généralistes libéraux Partenaire : Urcam
La création des aires de santé repose sur les informations disponibles concernant l’offre de soins et de santé au niveau des communes ou des cantons. L’analyse a reposé, dans un premier temps, sur la comparaison des profils de recours sanitaires au niveau des cantons picards et, dans un second temps, dans le regroupement des cantons présentant des profils comparables. « l’originalité de ce travail a été de déterminer de nouveaux territoires d’intervention en fonction d’un comportement homogène de la population en regard de l’offre de soins et de santé, appelés « aires de santé » ». => 58 aires
Double intérêt : Offrir aux décideurs régionaux et locaux des informations concernant la situation socio-sanitaire de certaines zones géographiques pour lesquelles il est urgent d’agir Apporter à chaque professionnel de santé une information afin de susciter des dynamiques locales, contribuant ainsi à la politique de santé publique régionale.
Cf. http://www.or2s.fr/Portals/0/Autres%20sociaux/Plateforme4.pdf Classe 1 (aires en situation la plus précaire de Picardie) : revenu moyen plus faible, mortalité plus élevée, consommation de médicaments plus importante (anxiolytiques, anti-asthmatiques, anti-dépresseurs, neuroleptiques), pourcentage de vaccinations plus faible. De plus, la proportion de personnes de 75 ans et plus y est plus importante. Classe 2 : aires urbaines où les taux de RMI, de mères mineures, de mortalité (notamment prématurée) sont les plus élevés. La consommation de médicaments y est plus importante (anxiolytiques, psychotropes, anti-dépresseurs, neuroleptiques). La part de personnes de moins de 25 ans y est plus faible. Classe 3 : aires urbaines où le taux d’hospitalisation en 2004-2005 et le taux de RMI sont les plus élevés. Le pourcentage de 65 ans et plus vaccinés contre la grippe est plus faible. Classe 4 : aires en situation moyenne où sont observés un pourcentage de personnes de 65 ans et plus vaccinées contre la grippe plus élevé, une consommation de médicaments (anxiolytiques, psychotropes, anti-dépresseurs) plus faible, un taux de RMI et une densité de médecins (généralistes et de manière moindre spécialistes) moins importants. Classe 5 : aires en situation plus favorisée où l’on observe un revenu moyen plus élevé, une espérance de vie plus élevée, une mortalité (notamment prématurée) plus faible. Le taux de RMI et la consommation de médicaments (psychotropes, neuroleptiques, anti-asthmatiques, anxiolytiques, anti-dépresseurs) y sont plus faibles. La part de personnes de moins de 25 ans y est plus importante. Cf. http://www.or2s.fr/Portals/0/Autres%20sociaux/Plateforme4.pdf
Evaluation sur 4 aires (Abbeville, Compiègne, Marle, Ribemont) 106 médecins interrogés entretien d’évaluation du document Objectif : Recueillir les remarques, notamment pour mesurer l’écart entre les informations statistiques publiées et leur représentation de l’état sanitaire et social de la population de leur territoire. Résultats : 9 sur 10 ayant reçu et lu le document le juge intéressant 3 sur 4 jugent les informations en adéquation avec leur perception de l’état sanitaire et social de leur environnement 2 sur 5 affirment que le document constitue une aide dans leur pratique quotidienne (notamment prévention, connaissance morbidité)