Salut Basile ! C’est la bouille boudinée d’un petit bolide qui déboule comme un Basile dans la bonhomme de vie de 2 bobos hébétés d’avoir du emballer leur baluchon dès l’aube… … sur la bobine de ce film pas banal, quelques images des bobos et de leur bébé, ou comment faire bébé sans faire bobo…
1ère étape : on travaille tranquillement à la maison pendant 1h30, entre 6h30 et 8h, sans oublier de faire la valise qui n’était encore que dans le manuel.
2ème étape : on continue à travailler pendant 25 mn de marche entre la maison et la maternité. Juste le temps de 6 ou 7 contractions. Là, la bobine n’a pas imprimé, il faut dire que c’était compliqué en tenant la main un peu crispée d’une presque-maman en train de répéter ses gammes de chant bonze les yeux fermés tournés vers le ciel. Personnellement, je n’avais jamais vu ce spectacle dans la rue. Quelques passants seulement ont eu la chance d’observer cette scène tout à fait unique, pourtant essentielle pour la survie de notre espèce… … grâce à Dieu, cette 2ème étape s’est déroulée sans aucune précipitation…
3ème étape : nous sommes « admis » à la maternité 3ème étape : nous sommes « admis » à la maternité. Car il faut être admis à la maternité. Pourtant, ni l’installation ni l’attente dans une salle de travail surchauffée n’ont été d’un grand confort pour la quasi-maman… Il est à peine 9h…
4ème étape : la magie intervient… ou le miracle, ou bien la conjonction infiniment complexe d’une myriade de phénomènes physiques et chimiques, qui se fondent dans la biologie de la mère et de son enfant, dans les liens humains profonds qui lient alors les sages-femmes, le père, et la maman, dans la technique des instruments et des gestes, dans l’exécution scrupuleuse, sans virus ni rebootage, d’un programme libre écrit par quelques millions d’individus en quelques millions d’années, dans la volonté partagée de chaque acteur de cette scène d’aller au bout, et dans la foi que l’on y arrivera, parce que c’est écrit… …alors, à la fin, on est un de plus dans la pièce. Et ça, je comprends toujours pas comment c’est possible. A quatre pattes, sans péridurale, avec un peu de gaz hilarant, un toboggan de vaseline, quelques muqueuses abîmées, et beaucoup de chant bonze qui évolua finalement vers le son indéfinissable du moine Shaolin en train de pulvériser des murs de briques, Basile est catapulté à 10h44 ce mercredi 22 février 2006… bref, rien de ce qui était prévu… Là non plus pas de bobine, et pourtant, il y en avait de bonnes…
Et voilà. Après quelques points de suture un peu longs à tricoter, la maman a le droit de retrouver pour quelques instants l’intimité de son corps et de son enfant. Bon, là, on a caché dans le drap le « chapeau melon » que les quelques heures de travail de tunnelier de Basile lui avait laissé comme souvenir sur le haut du crâne… il est donc sous son meilleur profil même si il en brille encore. Il est peut-être déjà 13h.
5ème étape : papa et maman commencent à réaliser 5ème étape : papa et maman commencent à réaliser. On se découvre, on se sent, on se touche, on se tête, on se parle… et on dort beaucoup. Papa n’en peut plus, Basile pionce, et maman savoure…
Basile vous dit à bientôt !