HYPERTHERMIE Diagnostic & Prise en charge en pédiatrie
Définition Température centrale >37,5° le matin et/ou >37,8° le soir (dans les conditions basales de repos)
Introduction (1) La fièvre aiguë chez l’enfant =Symptôme très fréquent Diagnostic guidé par un examen clinique complet qui orientera éventuellement les investigations complémentaires Thérapeutique, parfois urgente, car la fièvre peut avoir des conséquences graves chez le nourrisson Il n’existe pas de parallélisme entre l’importance de la fièvre et la gravité de l’affection causale
Introduction (2) Infectieuse La plus fréquentes demeure l’infection, grave ou bénigne, bactérienne ou virale Métabolique, Inflammatoire ou Néoplasique
Caractéristiques (1) SELON L’AGE Nouveau né: la fièvre peut faire défaut voire hypothermie (infections graves) Petit nourrisson: risque neurologique Mieux supportée par l’Enfant
Caractéristiques (2) Décrire la fièvre Accès brefs ou fièvre prolongée Allures variables : simple fébricule, fièvre en plateau, oscillante, intermittente … Préciser Le niveau, la durée, l’allure, le mode d’installation (brutal ou progressif) et... la tolérance
Signes d’accompagnement Frissons pouvant traduire des décharges de bactéries ou une suppuration profonde; Douleurs (rachialgies ou myalgie); Sueurs; Altération de l’état général (amaigrissement, asthénie…) Symptomatologie fonctionnelle pourra orienter vers une localisation : dysphagie, toux et/ou dyspnée, troubles digestifs, arthralgies, syndrome méningé, signes fonctionnels urinaires… L’examen complet par appareil, devra s’attacher à rechercher les signes d’une localisation infectieuse (ORL notamment)
Conséquences (1) La gravité de l’hyperthermie réside dans le risque de voir survenir surtout chez le nourrisson deux Complications: La déshydratation Cette perte sera souvent aggravée par un défaut d’hydratation (manque d’apport refus de boire) Le plus souvent les troubles digestifs associés aggravent rapidement cette déshydratation
Conséquences (2) La gravité de l’hyperthermie réside dans le risque de voir survenir surtout chez le nourrisson deux Complications: Les convulsions hyperthermiques La brutalité du décalage thermique en est responsable chez le nourrissons prédisposés elle réclame un traitement symptomatique d’urgence et ultérieurement une thérapeutique préventive
Mesure d’hygiène et moyens physiques Traitement Mesure d’hygiène et moyens physiques Déshabillage, enfant dévêtu Pièce qui ne dépasse pas 20°C Hydratation suffisante : apport supplémentaire de boisson, en particulier nocturne Donner un bain 2°C en dessous de sa température corporelle
Traitement Moyens médicamenteux La paracétamol : 60 mg/kg/j en 4 prises. La voie orale est préférable, mais la voie rectale est possible. La voie injectable (Perfalgan®) peut être administrée à des posologies de 60 mg/kg/j en 4 prises L’aspirine : 50 à 80 mg/kg/j en 4 à 6 prises. La voie orale est préférable L’Ibuprofène (Advil) dose kg x 4/j à utiliser en 2ème intention.
Fièvre prolongée (1) Définition Température centrale >37,5° le matin et/ou >37,8° le soir (dans les conditions basales de repos) évoluant depuis > 5 jours
Fièvre prolongée (2) Interrogatoire très rigoureux Mode de prise de température (par les parents ou non) Type de fièvre Régime alimentaire s’il s’agit d’un nourrisson Retentissement sur l’état général Symptomatologie fonctionnelle d’accompagnement Contage possible dans l’entourage Traitement éventuellement institués Vaccinations (BCG…)
Conduite à tenir Un examen clinique complet et minutieux comportant obligatoirement un examen ORL Parfois… Des examens complémentaires minimum : VS, CRP, procalcitonine, hémogramme, ECBU, radiagraphie du thorax, réactions tuberculiniques et d’autre guidés par la clinique (hémoculture, séro-diagnostics…)
Confirmer la fièvre (1) La fièvre est elle authentique ? Thermopathomimie : exclusivement observée chez l’enfant d’âge scolaire, plus souvent fille que garçon contrôle des prises thermiques du caractère normal prise en charge psychothérapie
Confirmer la fièvre (2) La fièvre est elle organique ? L’ exercice musculaire peut être responsable de fièvre par augmentation de la thermogenèse (conditions de repos) La thermolyse est parfois déficiente (chauffage excessif)... congénitale Fièvre iatrogène (pénicilline, anticonitiaux…)
Etiologies (1) Nourrissons L’infection+++ ORL : rhinopharyngite, adénite compliquée ou non, otite moyenne Respiratoire : pneumopathie Infection urinaire : pyélonéphrite, néphrite Foyer profond Virales : EBV, CMV, toxoplasmose Rares: Primo infection tuberculeuse ou fièvre tyroïde
Etiologies (2) Nourrissons Les fièvres métaboliques Déshydratation : gastro-entérite, « coup de chaleur », mucoviscidose, diabète insipide Les fièvre d’origine neurologique Dérèglement thermique chez certains encéphalopathes ou chez des nourrissons porteurs de malformations cérébrales ou d’hématome sous dural chronique Le syndrome de Kawasaki D’origine vasculaire: hyperthermie prolongée, exanthème, glossite et chéilite, adépathies. Risque de complications cardiovasculaires (anévrismes coronariens et mort subite)
Etiologies (3) Enfants L’infection+++ Les infections ORL demeurant fréquentes à cet âge et les sinusites surtout maxillaires Les pneumopathies, bactériennes ou virales Primo infection tuberculeuse (contage – RP – IDR) surtout si contexte La typhoïde (du retour de vacances…) la brucellose (rare chez l’enfant)
Etiologies (4) Enfants L’endocardite : diagnostic repose sur les hémocultures (cardiopathie congénitale ou d’une valvulopathie) L’abcés cérébral : favorisé par infections ORL ou cardiopathie congénitale cyanogène (clinique, bio, fond d’œil, EEG et scanner cérébral Infections virales EBV, CMV, hépatite A, toxoplasmose, paludisme (voyage, migrant… recherche de l’hématozoaire frottis sanguin ou goutte épaisse)
Etiologies (5) Enfants Les affections malignes Leucémie aiguë : parfois fièvre isolée (rechercher des manifestations associées, pâleur, splénomégalie, adénopathie,... NFS, myélogramme Lymphome (maladie d’Hodgkin) : fièvre au long cours (rechercher des adénopathies superficielles et profondes, radio, examen anatomopathologique d’un ganglion périphérique Les tumeurs malignes : fièvre prolongée (neuroblastome)
Etiologies (6) Enfants Les collagénoses Lupus: rare - altération fébrile de l’état général, syndrome poly-articulaire et signes cutanés, localisations viscérales diverses, rénales notamment On recherchera des anticorps antinucléaires, anti DNA… Rhumatisme chroniques: périartérite noueuse, dermatomyosite