SURVIE ATTENDUE DES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER EN FRANCE : ÉTATS DES LIEUX Valerie MAZEAU-WOYNAR – Direction des Soins et de la Vie des Malades Nicole CERF – Département Observation Veille Documentation Mars 2010
Objectifs Dresser un état des lieux de la survie des adultes atteints de cancers en France Estimer le nombre annuel de patients vivants à 5 ans après le diagnostic de leur cancer Estimer le nombre de patients candidats à une guérison de leur cancer
(sein, prostate, colorectal) Sources des données (1) Données d’incidence Estimations nationales 2005 : produites par Francim/HCL/InVS et présentées en 2008 avec l’INCa (partenariat scientifique) Données de survie Données populationnelles issues de registres, disponibles au niveau national, européen et international : Sources Cohorte Registres Cas Données FRANCIM 1989-1997 15 205 562 Survie à 5 ans (46 localisations) EUROCARE 1995-1999 82 2 718 346 Survie à 5 ans et 10 ans (26 localisations) CONCORD 1990-1994 101 1 900 000 (sein, prostate, colorectal) SEER 1988-2001 1999-2005 12 17 1 629 955 nd (stade)
Sources des données (2) Données de survie selon le stade au diagnostic Données du programme SEER Etude PETRI (Prévention et Epidémiologie des Tumeurs en Région IDF) : Cas incidents de cancer déclarés en ALD en IDF de 1994 à 1999 analyse de la survie avec analyse par stade tumoral pour la plupart des localisations étudiées (4 166 patients)
Sources des données (3) Les données françaises de survie se réfèrent à des malades traités avant 2000 ne prennent donc pas en compte les progrès récents permettent néanmoins d’avoir un recul de 10 ans Les données populationnelles les plus complètes (par stade à 5 ans et à 10 ans) sont issues du programme américain SEER pas toujours strictement transposables au contexte français constituent néanmoins pour la plupart des localisations une estimation fiable de ce qui pourrait être observé en France.
Sources des données (4) Données sur le risque résiduel de décès par cancer Données issues de l’expertise collective menée par l’Inserm en 2005 qui a analysé cet indicateur jusqu’à 10 ans après le diagnostic à partir: des données européennes EUROCARE pour l’analyse par localisation cancéreuse et tous stades confondus des données américaines du programme SEER pour l’analyse selon le stade de diagnostic.
Estimations Nombre annuel de patients potentiellement vivants à 5 ans du diagnostic tous stades confondus Nb de nouveaux cas de cancer en France x Taux de survie relative à 5 ans (%) Nombre de patients potentiellement vivants à 5 ans selon le stade au diagnostic pour une localisation donnée Nb de nouveaux cas de cancer en France pour la localisation x Répartition des stades au diagnostics (%) x Taux de survie relative à 5 ans selon le stade (%) Nombre total de patients potentiellement vivants à 5 ans et dont la survie à 5 ans est supérieure ou égale à 80% ∑ Nb de patients potentiellement vivants à 5 ans selon le stade dont le taux de survie est ≥ 80%
Nombre annuel de patients potentiellement vivants à 5 ans Survie à 5 ans tout cancer Près de 320 000 nouveaux cas de cancers estimés en France en 2005 Taux de survie relative à 5 ans toutes localisations de cancer confondues supérieur à 50% Nombre annuel de patients potentiellement vivants à 5 ans du diagnostic estimé à au moins 165 000 Sources Cohorte Survie à 5 ans Nombre annuel de patients potentiellement vivants à 5 ans FRANCIM 1989-1997 53% 169 271 EUROCARE 1995-1999 51,9% 165 758 SEER 1999-2005 66,1% 210 440
Survie à 5 ans par type de cancer
Cancers de bon pronostic 42% - 135 000 personnes – 8 localisations
Cancers de bon pronostic Survie élevée pour les stades locaux et régionaux (exemple du cancer de la prostate) Sur l’ensemble des cancers de bon pronostic: Au moins 99 000 patients ont une survie relative à 5 ans ≥ 80%. Au moins 91 000 patients devraient guérir de leur cancer
Cancers de pronostic intermédiaire 33% - 110 000 personnes – 12 localisations
Cancers de pronostic intermédiaire Pour 7 d’entre eux, survie à 5 ans > 80% pour les stades locaux (exemple du cancer colorectal) Sur l’ensemble des cancers de pronostic intermédiaire Au moins 35 000 patients ont une survie relative à 5 ans ≥ 80%. Au moins 32 000 patients devraient guérir de leur cancer.
Cancers de mauvais pronostic 17% - 55 000 personnes – 5 localisations Taux de survie calculés sur des cohortes de patients traités entre 1989 et 1997
Cancers de mauvais pronostic Survie à 5 ans varie en fonction du stade Ex: Survie à 5 ans par stade du cancer du poumon (données américaines) Par ailleurs 8% d’autres localisations représentant environ 30 000 personnes dont les survies sont variables mais difficiles à estimer
Survies à long terme 5e année Chute du risque résiduel de décès au-delà de 5 ans pour la grande majorité des cancers
Différents profils d’évolutivité Survie à long terme Différents profils d’évolutivité Risque résiduel à 10 ans (homme) (%) Risque résiduel à 10 ans (femme) (%) Très rarement évolutif (risque résiduel annuel<2%) Colon rectum 1,07 0,88 Thyroïde 0,93 0,42 Mélanome de la peau 1,41 0,63 Corps de l’utérus - 0,28 Ovaire 1,8 Testicule 0,03 Maladie de Hodgkin 1,24 0,81 Peu évolutif (risque résiduel annuel entre 2 et 5%) Sein 2,57 Lymphome Malin Non Hodgkinien 4,28 4,2 Rein 3,17 3,15 Larynx 2,54 4,29 Risque résiduel annuel >5% Prostate 6,67 Poumon 5,7 5,66 Leucémie lymphoïde chronique 11,58 7,35
Conclusion Au moins 91 000 parmi les cancers de bon pronostic Au moins 135 000 patients (42%) ayant un diagnostic de cancer dans l’année ont une survie relative à 5 ans > 80%. La survie à 5 ans est prédictive de la survie à 10 ans en particulier pour les cancers de bon pronostic et les stades précoces au moins 123 000 des patients diagnostiqués chaque année auront une grande probabilité de guérir de leur cancer Au moins 91 000 parmi les cancers de bon pronostic Au moins 32 000 parmi les cancers de pronostic intermédiaire. Résultats obtenus à partir de taux de survie minimaux attendus
Enjeu de l’axe V du Plan cancer De plus en plus de personnes vivront après un diagnostic de cancer Il est important d’estimer ce phénomène à plusieurs titres. En termes d’organisation des soins: Soins au long cours dans le cadre d’une maladie qui se chronicise Pour ceux qui guérissent, un suivi est souvent nécessaire. En termes d’identification de thèmes de recherche interactions entre les comorbidités et l’exposition à un cancer et à ces traitements Réel enjeu à l’échelle de la société en termes d’accompagnement de personnes ayant vécu avec un cancer dans un projet de vie