Institut canadien d’information sur la santé
Obésité au Canada Rapport conjoint de l’Agence de la santé publique du Canada et de l’Institut canadien d’information sur la santé Diffusé le 20 juin 2011
Pairs examinateurs Renée Lyons, directrice, Réseau atlantique pour la promotion de la santé communautaire, Université Dalhousie, Nouvelle-Écosse Kim Raine, professeure, Centre for Health Promotion Studies, School of Public Health, Université de l’Alberta Jeff Reading, directeur, Centre for Aboriginal Health Research, Université de Victoria, Colombie-Britannique Mark Tremblay, directeur, Groupe de recherche sur la vie active en santé et l’obésité, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits (DGSPNI) de Santé Canada
Aperçu Le rapport renferme les éléments suivants : une description de la prévalence de l’obésité chez les adultes, les enfants et les jeunes ainsi que les Autochtones, combinant les estimations nouvelles et anciennes; de nouvelles analyses des déterminants de l’obésité, incluant une mesure innovatrice des effets de la modification des déterminants; de nouvelles estimations des coûts de l’obésité sur les plans de la santé et de l’économie; une synthèse des possibilités d’intervention en matière de prévention et de réduction de l’obésité au sein des populations.
Au sein de différentes populations Prévalence Au sein de différentes populations
Adultes Plus d’un adulte sur quatre au Canada est obèse, selon les tailles et les poids mesurés entre 2007 et 2009. Si l’on se fie aux données autodéclarées sur la taille et le poids, la prévalence de l’obésité chez les adultes canadiens est plus faible (17,4 %) : elle varie de 5,3 % à 35,9 % selon les régions sanitaires au Canada (2007-2008). L’obésité augmente généralement avec l’âge jusqu’à 65 ans. La prévalence de l’obésité chez les hommes et les femmes varie selon la population et le type de mesures utilisées.
Enfants et jeunes L’obésité mesurée de 2007 à 2009 chez les enfants et les jeunes âgés de 6 à 17 ans s’élevait à 8,6 %; selon les données de 2004, 6,3 % des enfants de 2 à 5 ans étaient obèses. Il existe différents critères de définition de l’obésité aux différents âges chez les enfants et les jeunes, mais toutes les données confirment que la prévalence de l’obésité a augmenté au cours des 30 dernières années : chez les jeunes âgés de 12 à 17 ans, l’obésité mesurée a triplé entre 1978-1979 et 2004, passant de 3 % à 9,4 %; cependant, de 2000 à 2008, l’obésité fondée sur des données autodéclarées sur la taille et le poids est demeurée stable chez les jeunes de 12 à 17 ans. L’obésité est généralement plus prévalente chez les garçons que chez les filles.
Peuples autochtones On estime que 38 % des adultes autochtones vivant hors réserve sont obèses, selon les données mesurées sur la taille et le poids (2004). Si l’on se fie aux tailles et aux poids autodéclarés, on estime que 26 % des adultes autochtones vivant hors réserve sont obèses (2006) : 24 % des Inuits; 26 % des membres des Premières Nations (hors réserve); 26 % des Métis; on estime que 36 % des membres des Premières Nations vivant dans les réserves sont obèses (2002-2003). La prévalence de l’obésité chez les enfants et les jeunes de 6 à 14 ans varie (2006) : 17 % chez les Métis; 20 % chez les membres des Premières Nations vivant hors réserve; 26 % chez les Inuits.
Peuples autochtones Limites Comparaison entre les populations autochtones et non autochtones La prévalence de l’obésité est nettement plus élevée chez les Autochtones que chez les non-Autochtones, particulièrement en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Québec, mais pas au Nunavut. Par contre, en Colombie-Britannique, la prévalence de l’obésité chez les adultes autochtones vivant hors réserve (13,9 %) est inférieure au taux national (17,1 %). Limites Des études donnent à penser que les seuils de partage de l’indice de masse corporelle (IMC) peuvent ne pas s’appliquer de la même manière aux populations autochtones et que l’IMC peut surestimer les risques pour la santé associés à l’obésité, spécialement chez les Inuits. Il n’existe pas de source de données unique sur l’obésité pour l’ensemble des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada.
Déterminants et facteurs contributifs
Déterminants associés à l’obésité Un large éventail de facteurs liés au mode de vie et de facteurs génétiques, sociaux, culturels et environnementaux expliquent les variations de la prévalence de l’obésité; les déterminants ne sont cependant pas les mêmes d’une population à l’autre. De faibles niveaux de revenu et de scolarisation constituaient des facteurs de risque pour les femmes autochtones et non autochtones, mais aucune tendance clairement reconnaissable du genre ne se dégageait chez les hommes. Prévalence de l’obésité autodéclarée chez les peuples autochtones selon le sexe et le revenu, sujets âgés de 18 ans et plus, 2006 Source Fichier à grande diffusion de l’analyse de l’Enquête auprès des peuples autochtones de 2006, Statistique Canada.
Déterminants associés à l’obésité Des analyses ont révélé que l’obésité était généralement plus prévalente dans les régions métropolitaines de recensement du Canada défavorisées, à quelques exceptions près. Prévalence de l’obésité autodéclarée selon le statut socioéconomique (SSE) par région dans certaines régions métropolitaines de recensement, 2005-2008 Source Analyse des enquêtes sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2005 et de 2007-2008, Statistique Canada.
Déterminants multiples associés à l’obésité La sédentarité était le facteur le plus étroitement lié à l’obésité au niveau de la population chez les deux sexes, une fois les autres facteurs pris en considération. Les déterminants sociaux comme le fait de vivre en milieu rural demeurent cependant liés à l’obésité, même une fois les comportements pris en compte.
Déterminants multiples associés à l’obésité (suite) Remarque Les barres d’erreur représentent les intervalles de confiance à 95 % en fonction des estimations de variance « bootstrap ». Source R. Hawes et P. Stewart, manuscrit non publié préparé pour l’Agence de la santé publique du Canada; basé sur une analyse des enquêtes regroupées de 2000-2001, de 2003 et de 2005 sur la santé dans les collectivités canadiennes, Statistique Canada.
Conséquences sur la santé et l’économie
L’obésité : un fardeau pour la santé et l’économie L’obésité accroît considérablement le risque de maladies chroniques graves (p. ex. diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancer, arthrose), en plus d’avoir des conséquences sur la santé psychologique. Le risque de décès semble à son maximum chez les personnes situées dans les catégories de poids extrêmes (insuffisance pondérale et obésité). Il existe au Canada peu de données sur les conséquences à long terme de l’obésité sur la santé, notamment chez les enfants et les jeunes. Les estimations du fardeau économique de l’obésité au Canada varient de 4,6 à 7,1 milliards de dollars annuellement. Une meilleure compréhension de la contribution de l’obésité à la morbidité et à la mortalité permettrait d’en arriver à des estimations plus exactes du fardeau économique de cette maladie.
Possibilités d’intervention
Trouver des possibilités d’intervention Les approches visant à combattre l’obésité peuvent être classées en trois catégories : les services de santé et les interventions cliniques qui visent les individus; les interventions au niveau de la collectivité réalisées dans des cadres de vie importants et les campagnes d’éducation universelles visant à influer sur les comportements; les politiques publiques qui visent les grands déterminants sociaux ou environnementaux.
Trouver des possibilités d’intervention Les lignes directrices de pratique clinique recommandent que les interventions, qui peuvent inclure un ou plusieurs des éléments cidessous, soient adaptées aux patients : thérapie visant la modification des comportements, interventions dans l’alimentation, activité physique et chirurgie bariatrique. Les interventions communautaires visant l’obésité, comme ActNow BC et ParticipACTION, sont déployées dans la communauté et dans des cadres tels que les lieux de travail et les écoles. Un certain nombre d’approches de politiques publiques, comme la réglementation de l’étiquetage des aliments et du marketing auprès des enfants, peuvent être entreprises pour s’attaquer au problème de l’obésité au niveau de la population. Il est peu probable qu’une solution unique puisse inverser la prévalence croissante de l’obésité au Canada; au contraire, c’est une approche globale et multisectorielle qui se révèle nécessaire.
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