Sur les pas de Van Gogh les « Iris » moments de paix dans une vie tourmentée

Van Gogh a séjourné à sa demande pendant une année à l’institution de St Paul de Mausole, à 100 mètres des antiques de St Rémy de Provence. C’est une parenthèse courte des plus heureuses de sa vie dans cette ambiance sereine, lumineuse et tranquille. Il peindra plus de 150 peintures, avant de repartir à Anvers sur Oise en 1890 où il mourra deux mois plus tard… Voici quelques jalons à partir des Baux tout proches, jusqu’à St Sixte près d’Egalières, non loin, une promenade pour gommer encore l’espace-temps…

La fière citadelle des Baux sur le chemin de St Rémy…

Les rochers aux formes tourmenrées ne sont pas loin de refléter l’âme de Van Gogh

Les Antiques qu’on devine de l’Institut sont parmi les monuments les mieux conservés de l’époque romaine. Etrangement silencieux et présents. Van Gogh ne les a jamais peints et pourtant ses yeux ont du se poser de nombreuses fois sur ces vestiges du passé

A 100 mètres, au bout d’une allée on arrive au monastère-asile de St Paul…

Entouré de vastes champs de verdure et d’oliviers..

Un sentiment de paix et de luminosité….

L’entrée vers le monastère

Le cloitre du XIème siécle. Le couvent fut vendu aux enchères lors de la Révolution française et devin un asile, puis une clinique. Il abrite aujourd'hui une centaine de patients dans une aile fermée au public

La simple chambre de Vincent : de sa fenêtre un champ clos qui le fascinait et le bouleversait. Il le peindra à quatorze reprises

Les jardins peuplé d’iris au printemps : un parfum ineffable et puissant saisit le promeneur,

Les coquelicots remplacent parfois les iris au printemps

Dans l ’allée, un Van Gogh chemine comme une ombre. On se demande ce qu’il penserait aujourd’hui à voir son double…..il peut être que la vie est dérisoire et étrange!

Les iris tordent leurs pétales comme les flammes de son âme. Ils répondent aux volutes tournoyantes des nuages qui emportent tout dans un maelstrom

Refaire le sujet, pour atteindre le fluide même d’une vie qui vous échappe….

Des reproductions des tableaux de Vincent jalonnent un parcours ; que penserait-il,aujourd’hui, de cette galerie à ciel ouvert, alors qu’il n’est arrivé à vendre qu’un tableau! dans sa vie. Ironie et cruauté de la vie….

Les hommes passent, les sentiments et même la volonté d’éterniser l’éphémère des sensations. L’empreinte de l’âme reste sur la toile…..

Comme des mains dressées vers le ciel, le tronc des oliviers se tord aussi vers le ciel comme les iris. Dans une lettre à Théo, Vincent parle des feuilles vert-argentées Dont Il n’arrive à saisir le reflet, qui lui échappent….

…

Les fleurs vibrillent leurs pétales en contrepoint des coups de pinceaux presque rageurs qui sabrent la toile d’une main sûre, directe et affirmée..

Moments de quiétude, de grâce, comme dans les films de Bergman… la vie aménage ainsi des parenthèses comme pour faire oublier les tempêtes….

Inséparables Vincent 13 ans et son frère Théo

Le regard lui aussi est direct Plein d’acuité, sans ciller…

Les lilas de toutes sortes accompagnent le parcours..

L’ondoiement de la lumière coule à grands traits à St Paul…

Comme Cézanne avec la Ste Victoire, il faut sans cesse recommencer pour tenter De percer le secret des choses ainsi que dans une cérémonie conjuratoire. Les chamans qui fabriquent des poupées-personnages ne font pas autrement. Il faut un médium de transfert!

..et la chaleur ardente de l’été écrase de sa lumière des habitants qui tentent de s’enprotéger, se réfugient dans leurs maisons protectrices….

De retour de St Paul, vers Eygalières, sur son promontoire rocheux la chapelle St Sixte est aussi comme un asile de paix fortifié, un monument chamanique vers le ciel

Les pèlerins de St Jacques peuplent l’espace, invisibles… ne voyez vous pas leurs ombres?

La promenade dans le temps-espace touche à sa fin, ici

Non loin, en Arles, la nuit étoilée et mystérieuse sse reflète les bords du Rhone, Vincent en a été saisi !

Vincent, dont le sculpteur JJ Mancardi me semble avoir saisi le visage, à grands coups de ciseaux lui aussi. Cette sculpture est maintenant chez moi : présence vivante et silencieuse qui me parle, me dit ma vie….

Et le ciel tourbillonne, nous emporte nous aussi dans cet univers en marche, vers un secret que Vincent à tenté de percer, essayant de traverser le miroir qui nous sépare de l’inconnu et de nos aspirations d’un monde non-absurde!

Ze end … Avril Powervagabondage non commercial de Bernard GEORGES