Un avenir pour la médecine en Auvergne Rencontre avec les internes en médecine 13 octobre 2010
« La médecine libérale est confrontée à deux défis : le premier est démographique, le second est qualitatif… La médecine libérale a perdu son attractivité. » « La médecine libérale est le premier recours de notre système de santé. » Le Président de la République - 12 janvier 2010 - Perpignan Le Président de la République - 9 février 2010 - Morée
Un avenir pour la médecine en Auvergne Les enjeux un défi démographique une attractivité à renforcer la prise en compte de nouveaux modes d’exercice Les leviers anticiper les besoins organiser et orienter l’accueil des médecins en formation favoriser l’exercice regroupé Les cibles proposées déployer le contrat d’engagement de service public
Le défi démographique Les médecins généralistes libéraux Sans l’arrivée de nouveaux médecins Aujourd’hui (2010) Demain (2015) 1 330 praticiens part des femmes : 32 % part des 55 ans ou + : 47 % Age moyen : 52 ans Les deux cartes représentent le nombre de médecins généralistes libéraux en activité (hors remplaçants) en 2010 (ronds rouge) et leur densité pour 100 000 habitants. La notion de densité est à manipuler avec précaution, un résultat élevé ne correspondant pas mécaniquement à un effectif pléthorique de praticiens. En effet comme tout ratio, tenir compte du dénominateur, en l’occurrence le nombre d ’habitants, qui peut être faible dans certaines zones rurales : Monts du Cantal par exemple Carte à gauche la situation en 2010 : hétérogénéité des densités la densité moyenne nationale est de 92 . En dégradé de bleu, ce sont les BSP mieux dotés qu’au plan national (avec la réserve des zones à faible population) : plutôt la plaine de la limagne, allant de Brioude à vichy : urbanisation ,concentration des activités En dégradé jaune, les bassins de santé de proximité dont la densité est inférieure à la moyenne fançaise, avec pour l ’orangé une densité inférieure de plus de 30 % à la moyenne nationale. L ’Allier en situation la plus défavorable. Dans le cantal : en particulier 3 zones : la chataigneraie, margeride, aubrac. Pour haute-loire et puy de dôme les monts du forez en particulier. Carte à droite la situation en 2015 : si aucun médecin ne s’installe comme généraliste L’allier connaîtrait les situations les plus difficiles. Multiplicité de bassins adjacents qui se trouvent dans des situations fragiles analogues ne permettant même pas d ’imaginer une forme de compensation de la sous dotation par d ’autres BSP mieux dotés. Deux BSP sans médecins : saugues et saint paulien. Le nombre des secteurs ayant une densité supérieure à la moyenne devient résiduel. A l'exception des plus grandes zones urbaines même les petites villes dotées d'établissements hospitaliers sont touchées par la dégradation de la situation (ex Aurillac, Saint Flour, Brioude, Yssingeaux etc.) SNIIRAM - 1er semestre 2010 hors remplaçants - INSEE Recensement de population 2007
Le défi démographique Les médecins spécialistes libéraux ou salariés Accéder à la carte 139 praticiens pour 100 000 habitants en Auvergne Hommes Femmes 64 % 36 % Il s’agit de l ’ensemble des praticiens exerçant à titre libéral ou salarié. Près de 1850 en 2009. Avec une densité de 139 médecins spécialistes pour 100 000 habitants, l ’Auvergne se situe bien en dessous de moyenne enregistrée en France métropolitaine (174). Disparités entre départements puy-de-dôme mieux doté qu ’au plan national : influence importante du plateau technique clermontois. Cantal et haute-loire plus ruraux bilan moins satisfaisant, encore que la siutation doit être nuancée pour les habitants de l ’yssingelais qui bénéficient des équipements de la Loire (saint-étienne) un manque de spécialistes pour toutes les spécialités des effectifs vieillissants phénomène identique au plan national. Dès départs importants dans les dix ans à venir : en spécialités médicales: 1 sur 3 vont partir en spécialités chirurgicales et autres spécialités : 4 sur 10 sans l’arrivée de nouveaux médecins, en 2015 la densité régionale serait inférieure de quasiment moitié à la densité française actuelle. Des disparités territoriales présentées sur la carte (cliquer sur bouton) Adeli - 2009
Une attractivité à renforcer Age moyen de la 1ère inscription au tableau de l’Ordre : 33 ans L ’Auvergne peu attractive pour les internes qu’elle forme sur la période 2001-2007, le nombre d’inscrits à l ’ordre est inférieur de 20 % au nombre de diplômés hors médecine générale globalement, sur 100 médecins généralistes diplômés en Auvergne, 74 exercent dans la région globalement, sur 100 médecins spécialistes diplômés en Auvergne, 57 exercent dans la région Conseil de l’Ordre - Faculté de médecine
SNIIRAM - 1er semestre 2010 hors remplaçants Anticiper les besoins En évaluant la fragilité de l’offre médicale de premier recours à 3 ans Caractérisation de la fragilité en centrant l’étude sur le champ des praticiens de proximité (ou de premier recours) 1 330 médecins généralistes ==> 1 161 médecins Outre le critère de densité de médecins, prise en compte de critères qualifiant de façon plus fine les bassins de santé de proximité. Trois grands types de critères retenus : Les critères caractérisant la population des médecins la densité en médecins généralistes pour 100 000 habitants les perspectives de départ à la retraite à moyen terme : % médecins généralistes âgés de 55 ans et plus le risque d’isolement des médecins généralistes en cas de non renouvellement des professionnels suite au départ à la retraite Les critères caractérisant l’activité des praticiens la suractivité moyenne de l’ensemble des médecins du bassin de santé de proximité la suractivité de certains médecins des bassins de proximité Les critères sociodémographiques des bassins de proximité permettant d’évaluer la demande de soins et les conditions de travail la densité de population l’appartenance à une agglomération la part des personnes âgées (75 ans et plus) consommatrices de soins SNIIRAM - 1er semestre 2010 hors remplaçants
Organiser et orienter l’accueil des médecins en formation Un cursus de formation de 9 à 11 ans minimum : une nécessaire anticipation L’exercice regroupé favorise l’accueil des médecins en formation Nombre d’internes à la rentrée 2010 en Auvergne : 511 internes dont 171 nouveaux en spécialité médecine générale 192 (78 nouveaux) en majorité des femmes (65%) 30% environ effectueront leur stage en cabinet libéral à temps plein ou à temps partiel en spécialités hors médecine générale 319 (93 nouveaux) avec une répartition à peu près équivalente hommes femmes
Favoriser l’exercice regroupé les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles Les Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP), définies par la loi HPST du 21/07/2009, contribuent à assurer l’accès aux soins de la population. Elles permettent d’apporter une meilleure réponse en termes de parcours, de continuité et de qualité des prises en charge des patients. Elles constituent une forme d’exercice rénovée, autour de la coordination de professionnels de santé, dans le cadre d’un projet de santé. Le développement des MSP constitue l’un des éléments de réponse à la désaffection des jeunes médecins pour la médecine générale et aux problèmes de démographie médicale. Les MSP sont des lieux de stages naturels pour de futurs internes en médecine générale. OBJECTIFS POUR LE PROFESSIONNEL DE SANTE - favoriser les coopérations pluriprofessionnelles, - optimiser le temps médical, - répondre aux craintes d’isolement des jeunes médecins
Déployer le contrat d’engagement de service public Qu’est ce que le contrat d’engagement de service public ? - une allocation mensuelle de 1 200 € à partir de la 2ème année d’études médicales - un engagement de l’étudiant à exercer ses fonctions à titre libéral ou salarié, dans des zones où l’offre médicale fait défaut Choix du lieu d’exercice en dernière année d’internat parmi une liste nationale établie à partir des propositions de postes de l’ARS. - pour une durée égale à celle durant laquelle il a perçu cette allocation. Qui peut en bénéficier ? - les étudiants en médecine dès la 2ème année des études médicales - les internes en médecine à tous les stades de leur engagement sachant que la durée de l’engagement ne peut être inférieure à 2 ans Quelle est la procédure? - Détaillée sur le site de l’ARS Auvergne (www.ars.auvergne.sante.fr), avec l’ensemble des aides à l’installation ou sur le site du Ministère de la Santé (www.sante-sports.gouv.fr)
Déployer le contrat d’engagement de service public Comment se décline ce dispositif en Auvergne ? En Auvergne, 11 contrats d’engagement peuvent être signés dès 2010 : - 5 pour les étudiants - 6 pour les internes Les possibilités d’affectation : - la médecine générale libérale dans les bassins de proximité d’Allègre, de Massiac, de Maurs-Mauriac, de Riom-ès-Montagnes, de Saint-Pourçain-sur-Sioule avec la possibilité d’exercer en maison de santé pluriprofessionnelle - la radiothérapie au Puy ou à Moulins - la psychiatrie à Montluçon - l’anesthésie réanimation à Aurillac - la médecine d’urgence à Montluçon
Des exemples de lieux d’accueil
Un exemple de lieu d’accueil à la MSP de St Pourçain-sur-Sioule (Allier) Porteurs du projet : - Communauté de Communes en Pays Saint-Pourcinois - Hôpital Local “Cœur du Bourbonnais” avec un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (E.H.P.A.D) - Association pour la Qualité des Soins de Ville (AQSV) Professionnels de santé signataires : - 5 médecins généralistes - 10 infirmières - 2 kinésithérapeutes - 2 pédicures - 1 radiologue - 1 diététicienne - 1 psychologue Projet de santé : - continuité des soins et consultations non programmées de 8 h à 20 h en semaine et le samedi matin - participation à la permanence des soins libérale - dossier médical partagé entre toutes les professions - accueil de stagiaires et de vacataires spécialistes médicaux et paramédicaux (appui logistique de l’hôpital) - actions de santé publique, de prévention, d’éducation thérapeutique du patient - évaluation des pratiques professionnelles et formation médicale continue - partenariat avec les autres acteurs (secteur social, réseaux de santé, …)
Un exemple de lieu d’accueil à la MSP d’Allègre (Haute-Loire) Porteurs du projet : - Commune d’Allègre - Association pour la Maison de Santé Pluridisciplinaire d’Allègre (AMSPA) Professionnels de santé signataires : - 2 médecins généralistes - 3 infirmières - 1 kinésithérapeute (+ 1 kiné assistant) Projet de santé : - continuité des soins et prise en charge téléphonique des consultations non programmées - réunions pluridisciplinaires de concertation autour de dossiers patients - participation à la permanence des soins libérale avec la maison médicale de garde de Craponne-sur-Arzon - accueil de vacataires spécialistes et paramédicaux et de stagiaires - actions de prévention - réflexions en cours sur la délégation de tâches - partenariat avec les services sociaux et d’aide à la personne
Un exemple de lieu d’accueil au centre hospitalier d’Aurillac Sur un poste en anesthésie réanimation le centre hospitalier Henri Mondor un des 5 plus grands établissements de la région (542 lits) desservant un territoire de santé de 116 000 habitants, en direction commune avec le CH de Mauriac activité soutenue de 19 088 séjours et séances en 2009 avec une activité de chirurgie en développement 8 praticiens en anesthésie réanimation dont 5 de plus de 55ans Recrutement d’un post internat en anesthésie réanimation nécessaire à moyen terme
Un exemple de lieu d’accueil au centre hospitalier du Puy-en-Velay Sur un poste en oncologie radiothérapeutique le centre hospitalier Emile Roux un des 5 plus grands établissements de la région (538 lits et 12 places) desservant un territoire de santé de 191 000 habitants une activité soutenue de 34 856 séjours et séances en 2009 avec une activité en radiothérapie en partenariat avec le centre de lutte contre le cancer de Clermont-Ferrand 2 postes de praticiens temps plein en radiothérapie dont 1 vacant et 1 occupé par un praticien de plus de 55ans Recrutement d’un post internat en oncologie radiothérapeutique nécessaire à très court terme
Vos correspondants à l’ARS Dominique Athanase chef du bureau offre de premier recours, coopération ville/hôpital/cohésion sociale ars-auvergne-cooperation-ville-hopital@ars.sante.fr Anne Fournioux adjointe au directeur de l ’offre hospitalière et des établissements de santé, chef du bureau de l’allocation des ressources - équilibre budgétaire, personnels hospitaliers ars-auvergne-sanitaire-budget@ars.sante.fr MERCI DE VOTRE ATTENTION
Répartition dans les territoires de santé intermédiaires Disparités territoriales la moyenne régionale 139 ; moyenne nationale 174 manque de spécialistes dans quasiment tous les territoires : seul clermont au dessus de la moyenne nationale 2 territoires supérieurs à la moyenne régionale : aurillac clermont 4 territoires avec moins de 50 spécialistes pour 100 000 habitants : Le Mont Dore, Mauriac, Brioude, Yssingeaux 6 territoires ayant de 50 à 100 : saint flour, issoire riom, ambert, thiers, moulins 3 teritoires entre 100 et 139 : montluçon, vichy le puy Retour au diaporama