Le siècle des philosophes Le XVIIIe siècle Le Siècle des Lumières SIÈCLE DES LUMIÈRES Le siècle des Lumières est un terme qui désigne le XVIIIe siècle en tant que période de l'histoire de la culture européenne, marquée par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de l'idéologie politique qui fut au fondement de la Révolution française.* Cette période débute au lendemain de la mort de Louis XIV en 1715, et prend fin à l’avènement de la Révolution française (1789). Elle se caractérise, d'une part, par un fort mouvement de remise en question ainsi que par l'établissement d'une plus grande tolérance et, d'autre part, par l'affaiblissement de la monarchie, suivi de la fin de la suprématie française en Europe et du début de la prépondérance anglaise. Louis XV, roi de France à cette époque mettra tout en oeuvre pour faire de la France puissance européenne invincible. L'expression « Siècle des lumières » était déjà fréquemment employée par les écrivains de l'époque, convaincus qu'ils venaient d'émerger de siècles d'obscurité et d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la science et le respect de l'humanité. http://www.callisto.si.usherb.ca:8080/hm10/cd/contexte/contexte-historique-18e.htm Le siècle des philosophes Le XVIIIe siècle
1re partie Un peu d’histoire
Ligne du temps Le XVIIIe siècle Régence de Philippe d'Orléans Règne de Louis XV Bataille encyclopé-dique Guerre de Sept ans Règne de Louis XVI Indépendance des États-Unis Prise de la Bastille Première République 1715 1723 1751 1756 1774 1776 1789 1792 1700 - 1715 : la fin du règne de Louis XIV 1715 - 1774 : le règne de Louis XV 1774 - 1789 : le règne de Louis XVI 1789-1799 : La Révolution française
La généologie de Louis XV et Louis XVI Le règne de Louis XV Né à Versailles le 15 Février 1710, il est l'arrière-petit-fils de Louis XIV. Roi à cinq ans au décès de son arrière-grand-père Louis XIV, la Régence est assurée par le cousin du nouveau monarque, Philippe d’Orléans. A la mort de ce dernier, le duc de Bourbon exerce le pouvoir de 1723 à 1726 et marie le roi a Marie Leszczynska qui lui donne dix enfants, dont un fils qui survit. Mais malgré ses efforts, l’état des finances est catastrophique. Ainsi la guerre de Sept Ans (1756-63), menée sur terre et sur mer est un échec, malgré l’intelligence du ministre Choiseul, et concrétise la suprématie britannique. Roi intelligent, Louis XV possède cependant un caractère extrêmement faible. Il est au cours de son règne fortement influencé par ses maîtresses, telles Mme de Pompadour ou Mme du Barry. La monarchie est affaiblie en 1774, mais le pays est prospère grâce à une conjoncture économique favorable et à un rayonnement intellectuel que la France n’avait pas connu depuis le XIIIe siècle. http://www.callisto.si.usherb.ca:8080/hm10/cd/contexte/louisxv.htm Le règne de Louis XVI (1774 - 1791) Esprit ouvert, intéressé par les sciences et la géographie, mais indécis, Louis XVI se laisse gouverner par sa femme, Marie-Antoinette, et par ses frères, le comte d'Artois et le comte de Provence. Le roi ne sait pas imposer à l'opposition aristocratique les réformes entreprises par ses ministres "éclairés", Turgot, Malesherbes, Vergennes, Necker, Calonne et Loménie de Brienne, qui échoueront tous à redresser les finances du pays. A partir de 1788, la France sombre dans la crise économique. Si, en 1783, la signature du traité de Versailles avait mis fin à la guerre d'indépendance américaine, elle avait consacré auprès d'une partie de la société, lassée de l'absolutisme, l'idéal républicain. Louis XVII sera roi (il a 9 ans) par défaut quand son père sera guillottiné. Il meurt de tuberculose en prison. Louis XVIII et Charles X vont régner au 19e siècle, après la chute de Bonaparte.
Louis XV, la Reine et la Pompadour Marie Leszczynska (1703-1768) Louis XV (1710-1774) Pompadour (1721-1764) Marie Leszczynska, la femme de Louis XV, vivait la plupart de sa vie conjugale isolée dans quelques petites pièces à Versailles. En même temps, son mari avait une succession de maîtresses et l'excluait de la vie de la cour. Marie était la fille de Stanislas Leszczynski, qui avait été placé sur le trône de Pologne en 1704 quand le roi Charles XII de Suède gagna ce territoire dans une campagne militaire. Stanislas fut chassé du pouvoir en 1709, quand les forces suédoises quittèrent le terrain en le laissant sans soutien militaire. Stanislas, un roi sans pays, errait d'un refuge à l'autre, y compris en Turquie et en Suède. En 1725, il vivait de la charité de la cour française à Wissembourg, un petit village d'Alsace. Marie Leszczynska fut choisie pour être la femme de Louis XV parmi 99 princesses en âge de se marier. La décision en faveur de la princesse polonaise fut en vérité une tentative du duc de Bourbon et de sa maîtresse, Madame de Prie, d'assurer leur pouvoir. Ils choisirent Marie à cause de sa pauvreté extrême en croyant qu'elle les aiderait, en reconnaissance, pour contrôler le roi, puisqu'elle devait son ascendance à eux seuls. Marie Leszczynska avait 23 ans et Louis en avait 16 quand ils furent mariés. Marie était une personne très calme, gentille et extrêmement croyante, qui remplissait ses obligations en ayant dix enfants et en donnant un héritier au trône. Pendant les neuf premières années de leur mariage, Louis fut un époux modèle, suite à son éducation religieuse et à sa timidité normale de jeunesse. En 1733, quand il eut 25 ans, le roi prit sa première maîtresse. Cette relation fut gardée secrète pendant plusieurs années. En 1737, la reine eut son dixième et dernier enfant. Depuis ce temps, Louis traitait sa femme d'une politesse froide, en ne lui adressant jamais la parole sauf s'il y avait d'autres personnes. Tous les jours, pour l'étiquette, il lui rendait de courtes visites; sinon, ils menaient des vies séparées. La reine tenait sa propre cour dans ses appartements, recevant des hôtes et remplissant les fonctions officielles. Quand Voltaire et Emilie du Châtelet se trouvaient à Versailles, Émilie était présente à la cour de la reine et avait le grand privilège d'être assise en présence de la reine. Contrairement à Louis, qui était ennuyé par tout, la reine aimait beaucoup la musique, elle faisait un peu de peinture, brodait et jouait de la guitare et du clavecin. Le soir, elle dînait avec un petit groupe d'amis qui aimaient la conversation et ils jouaient souvent aux cartes. La reine n'était pas impliquée dans les intrigues de la cour et vivait une existence calme et paisible. Elle est morte en 1768 à l'âge de 65 ans. http://www.visitvoltaire.com/f_e_marie_leszczynski_large.htm
Louis XVI et Marie-Antoinette Née à Vienne (Autriche) le 2 novembre 1755, morte à Paris le 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est la quatrième fille de l’empereur François Ier de Lorraine et de Marie-Thérèse d’Autriche. Afin de réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg, le ministre Choiseul mène des négociations qui conduiront au mariage de Marie-Antoinette avec Louis le Dauphin futur Louis XVI. Au printemps 1770, elle épouse le dauphin Louis, petit-fils de Louis XV. La petite archiduchesse fait vite la conquête de toute la cour ; elle est « délicieuse » selon ses contemporains, toute menue, blonde, blanche et rose Mais elle se laisse vite entraîner dans les intrigues et d’autant plus facilement que son nouvel époux ne semble guère s’intéresser à elle. Elle doit attendre huit ans, dans l’inquiétude d’être reconnue stérile, la naissance de sa fille, la petite « Madame Royale ». Pour tromper son ennui ce sont des fêtes et bals, des tables de jeu où elle perd des sommes astronomiques, des escapades avec ses compagnons favoris qui font d’autant plus jaser que l’on connaît ses problèmes conjugaux. Devenue reine en 1774, face à la faiblesse de Louis XVI, on peut raisonnablement penser que c’est elle qui gouverne. Elle place tous les siens et fait chasser tous ceux qui lui ont déplu. Marie-Thérèse sa mère meurt en 1780 et les conseils judicieux que cette dernière lui dispensait s’en vont avec elle. A partir de ce moment, Marie-Antoinette va cumuler les erreurs. En 1784, elle soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays-Bas. Sa seule consolation est son amant Axel de Fersen, l’officier suédois qui lui a été présenté en 1774. Leur amour durera jusqu’à la mort de la reine. Dès le début de la Révolution, elle refuse tout compromis avec les députés de l’Assemblée, elle reste murée dans son orgueil et ne peut admettre cette idée nouvelle de Nation. Elle va encore plus loin dans cette démarche en refusant l’aide de La Fayette, de Mirabeau et de Barnave. Elle accepte toutefois une entrevue avec Mirabeau, le 3 juillet 1790, mais ne peut admettre l’idée d’une monarchie constitutionnelle. Pour elle la seule solution serait l’aide de son frère ou d’armées étrangères. En 1792 encore, elle refuse le secours de Dumouriez. Elle pousse à la guerre, pensant que c’est de là que viendra le salut, la délivrance. Elle fait face avec courage et dignité aux grandes journées révolutionnaires, c’est sur elle que se cristallisent les haines populaires ; elle n’est plus que l’infâme, la bête féroce dont il faut arracher le cœur. Elle amène Louis XVI à l’idée de fuite : ils seront arrêtés à Varennes, le 20 juin 1791. Le 13 août 1792, elle est enfermée avec les siens dans le vieux donjon du Temple. Tous ses amis lui sont arrachés, emprisonnés, exécutés, massacrés. Après l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, on la sépare de son fils âgé de huit ans qu’elle entend bientôt jurer avec ses geôliers dans la cour de la prison. En octobre c’est le procès. Mêlant dans son réquisitoire les arguments les plus fondés sur les dépenses de la reine et son action politique avec des récits fantaisistes sur les « orgies » de la cour, Fouquier-Tinville y joint, à l’instigation d’Hébert, d’infâmes accusations sur des pratiques sexuelles auxquelles elle aurait initié son fils. Elle répond à tout avec une grande dignité. Marie-Antoinette ne sait pas que sa mort est déjà décidée et garde jusqu’au bout l’espoir, un espoir entretenu par les nombreux dévouements qu’elle inspire jusqu’à la fin. Ses deux avocats Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray épuisent en vain leur éloquence et sont arrêtés en pleine audience. En ce jour du 16 octobre 1793, elle est condamnée à quatre heures du matin et conduite à l’échafaud quelques heures plus tard.. http://www.histoire-en-ligne.com/article.php3?id_article=239
Le fardeau des privilèges Le tiers-état supportant la noblesse et le clergé 5 mai 1789 Ouverture des états généraux 14 juillet 1789 Prise de la Bastille 4 août 1789 Abolition des droits féodaux 26 août 1789 Déclaration des Droits de l'Homme 10 août 1792 Renversement de la royauté 21 janvier 1793 Exécution de Louis XVI 5 septembre 1793 Terreur 16 octobre 1793 Exécution de Marie-Antoinette 27 juillet 1794 Chute de Robespierre
Les inégalités sociales La noblesse 400 000 nobles (4 000 familles de haute noblesse) Le clergé 120 000 membres (139 évêques) Le Tiers-État Travailleurs journaliers, paysans, fermiers artisans bourgeois des villes (banquiers, hommes de droit ou commerçants) (Plus de 25 000 000) En 1789, la France compte 26 millions d'habitants. 1 - La noblesse représente environ 400 000 personnes. Cet ordre est divisé entre la haute noblesse (environ 4 000 familles) proche du trône et la petite noblesse. Cette petite noblesse est composée des gentilshommes de province, souvent peu fortunés, et de la noblesse de robe ayant acheté leurs quartiers de noblesse et méprisée par la noblesse d’épée traditionnelle. 2 - Le clergé est composé de 120 000 personnes dont 139 évêques. Il est également divisé entre le haut clergé (issu de la noblesse) et le bas clergé plus proche du Tiers Etat que des hauts prélats. 3 - Le Tiers-Etat représente l'immense majorité de la population soit environ 98% de celle-ci. Il regroupe les travailleurs journaliers des campagnes, les paysans propriétaires fermiers, les artisans et les bourgeois des villes (banquiers, hommes de droit ou commerçants). Cette bourgeoisie est en plein essor grâce au développement économique des dix dernières années et prend de plus en plus de pouvoir dans la vie économique du royaume de France. Référence : http://revolution.1789.free.fr/page-1.htm
Les États Généraux (5 mai 1789) 8 août 1788 - Louis XVI convoque les états généraux L'impossibilité de la monarchie à faire face à la crise financière, amène Louis XVI à convoquer les états généraux. Ceux-ci n'avaient pas été réunis depuis 1614. Sous la pression de l'opinion publique, le roi accepte le doublement des représentants du tiers état. Les 1 150 députés des trois ordres se réuniront à Versailles en mai 1789 et, bien qu'ils n'aient pas les mêmes objectifs, ils parviendront à former la première Assemblée nationale. 5 mai 1789 - Ouverture des états généraux Alors que les caisses du royaume sont vides, Louis XVI se résout à convoquer les états généraux à Versailles. Selon le contrôleur général des Finances, Loménie de Brienne, seule une assemblée des délégués de tout le pays peut imposer des réformes (modifier l'assiette de l'impôt) aux privilégiés et au Parlement. A la différence des précédents états généraux de 1614, le nombre de représentants du tiers état est doublé. Les députés formeront une "Assemblée nationale" et commenceront à remettre en cause les institutions monarchiques. 17 juin 1789 - La première Assemblée Nationale Le Tiers état décide par 490 voix contre 90 de constituer une Assemblée nationale. Elle menace de suspendre la collecte des impôts au cas où on l'empêcherait de mener à bien sa mission de représentation et dénie au roi le droit de veto sur ses décisions. Le 19 juin, le clergé rejoindra cette Assemblée. Le 9 juillet, l'Assemblée sera déclarée "constituante". http://www.linternaute.com/histoire/
Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789) 23 juin 1789 – « Nous ne sortirons que par la force des baïonnettes » Au cours d'une séance des États généraux ouverte le 4 mai 1789, le marquis de Dreux-Brézé, grand maître des cérémonies du roi, veut faire sortir le tiers-état de la salle. Le comte de Mirabeau, député du tiers-état d'Aix-en-Provence, lui rétorque : "Allez dire au roi que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes". Mirabeau s'impose dès lors comme l'un des principaux orateurs du tiers-état, puis de l'Assemblée nationale. 27 juin 1789 - Louis XVI plie devant les tiers état Louis XVI invite les deux ordres privilégiés, le clergé et la noblesse, à se joindre à l'Assemblée nationale. Quatre jours plus tôt, il avait demandé aux trois ordres de délibérer séparément et il avait cassé toutes les décisions fiscales du tiers-état. Celui-ci avait alors été rejoint par la majorité des députés du clergé et une cinquantaine de députés de la noblesse menés par le duc d'Orléans. Louis XVI, n'osant recourir à la force, se soumet en enjoignant les députés récalcitrants de se joindre à la nouvelle Assemblée. 9 juillet 1789 - Proclamation de l'Assemblée Constituante L'Assemblée nationale née des états généraux convoqués à Versailles le 5 mai par Louis XVI, se déclare constituante. Les députés veulent modifier l'organisation politique et sociale du royaume et entament la rédaction de la Constitution. L'Assemblée constituante siégera jusqu'au 30 septembre 1791 pour laisser la place à l'Assemblée législative. http://www.linternaute.com/histoire/ Les députés prêtent serment de ne pas se séparer avant qu'une Constitution ait été rédigée et approuvée.
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 (aquarelle de Houel) 11 juillet 1789 - Louis XVI renvoie Necker Le baron de Necker, directeur général des finances, est limogé par le roi de France qui le juge trop libéral. Il est aussitôt remplacé par Breteuil. La décision royale provoque une insurrection dans la capitale car Necker est fortement apprécié des Français. L'agitation parisienne conduira à la prise de la Bastille le 14 juillet et au rappel de Necker. 14 juillet 1789 - Prise de la Bastille Les Parisiens excédés par les restrictions et l'immobilisme du roi Louis XVI, se révoltent. A la recherche d'armes ils envahissent d'abord l'Hôtel des Invalides puis se ruent vers la prison de la Bastille. Le gouverneur de Launay qui détient les clés de la forteresse est sommé de les remettre aux insurgés. Mais certains révolutionnaires réussissent à pénétrer dans l'enceinte et De Launay ordonne d'ouvrir le feu. Plus de 80 Parisiens sont tués. En fin d'après-midi le gouverneur capitule, il est tué une heure plus tard. La prise de la Bastille marque le point de départ du mouvement révolutionnaire français. Le symbole de l'arbitraire royal est tombé, l'Ancien régime touche à sa fin. http://www.linternaute.com/histoire/
Déclaration des droits de l‘homme 4 août 1789 - Abolition des privilèges et des droits féodaux L'Assemblée nationale constituante proclame la fin du régime féodal et de ses privilèges. La prise de la Bastille et les menaces de réaction nobiliaire avaient provoqué des révoltes dans les campagnes. Les paysans s'en étaient pris aux maisons seigneuriales, tout en proclamant leur fidélité au roi. Les députés, inquiets par ses soulèvements, décident d'abolir les restes de féodalités : corvée, dîme, juridiction seigneuriale, etc. L'Assemblée se prépare alors à rédiger une grande Déclaration des droits. 26 août 1789 - Déclaration des droits de l'homme et du citoyen Après six jours de discussion, le texte définitif de "La Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen" est voté par Assemblée nationale constituante. L'article 1 proclame : "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". Puis le texte définit les droits naturels et imprescriptibles de l'homme : liberté, propriété, sûreté, résistance à l'oppression. Avec cette Déclaration, la liberté n'a d'autre limite que celle des intérêts d'autrui. http://www.linternaute.com/histoire/
La marche sur Versailles 4 octobre 1789 5 octobre 1789 - Les parisiennes réclament du pain Quelques milliers de femmes se rendent au château de Versailles en fin d'après-midi. Lassées de la disette et du coût de la vie trop élevé, elles exigent des changements de la part du roi Louis XVI. Dans la nuit du 5 au 6 il accepte les décrets qu'il avait refusés jusqu'alors. Les parisiens veulent ramenés la famille royale à Paris et ils envahissent le château. Le roi et la reine contraints d'obtempérer, s'installeront dans le Palais de Tuileries où ils deviendront prisonniers des Français. http://www.linternaute.com/histoire/
Exécution: de Louis XVI : janvier 1793 21 juin 1791 - Louis XVI arrêté à Varennes Louis XVI déguisé en valet de chambre, Marie-Antoinette, leurs deux enfants et la gouvernante sont arrêtés dans la bourgade champenoise de Varennes-en-Argonne. Ils avaient fui le palais des Tuileries la veille afin de rejoindre l'armée du marquis de Bouillé à Metz dans l'espoir de reconquérir le royaume. Mais le cortège royal est reconnu et le maître de poste de Drouet donne l'alerte. Le peuple se sentira trahi par la fuite du roi, mais l'Assemblée ne prendra aucune sanction. 20 avril 1792 - Louis XVI déclare la guerre à l'Autriche Le roi et l'Assemblée législative déclarent la guerre à l'empereur François II d'Autriche. Celui-ci et son allié, le roi de Prusse, prennent aussitôt l'offensive. Au début, à la joie des contre-révolutionnaires, les armées françaises reculent. Mais, un élan patriotique imprévu se manifeste, scellant l'alliance du peuple en armes et de la Révolution et provoquant la chute de la royauté. Louis XVI sera condamné pour trahison politique et exécuté le 21 janvier 1793. 21 janvier 1793 - Mort de Louis XVI A 10h20, sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde), Louis Capet, 39 ans, ancien roi de France, est guillotiné. Emprisonné aux Tuileries avec sa famille depuis le mois d'août 1792, il est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire. La Convention l'accuse d'être un traître à la nation. Ses dernières paroles : "Français, je meurs innocent; je pardonne à mes ennemis; je désire que ma mort soit...» Mais la fin de ses mots sera occultée par la roulement de tambour annonçant son exécution. Le 16 août, sa femme Marie-Antoinette sera à son tour guillotinée en place publique. Première utilisation de la guillotine (25 avril 1791) La guillotine est inaugurée lors de l'exécution à Paris de Nicolas-Jacques Pelletier, un voleur de grand chemin. En 1789, le docteur Joseph Guillotin présente sa machine à décapiter à l'Assemblée constituante. En 1791, un décret fixe que "tout condamné à mort aura la tête tranchée". Pendant la Terreur, de septembre 1793 à juillet 1794, près de 50 guillotines seront installées en France et quelques 20 000 personnes seront exécutées. La guillotine fonctionnera pour la dernière fois en 1977 et la peine de mort sera abolie en 1981. http://www.linternaute.com/histoire/
2e partie Les lumières Jean Hubert (1772) Le siècle des Lumières correspond fondamentalement au XVIIIe siècle en Europe, même si son début est considéré comme partant de la révolution anglaise de 1688. La philosophie des Lumières désigne le mouvement intellectuel qui s’est développé à cette période autour d’idées pré-démocratiques, telles que l’établissement d’une éthique, d’une esthétique et d’un savoir fondé sur la « raison éclairée » de l’homme. Les inspirateurs de ce mouvement se voyaient comme une élite courageuse d’intellectuels œuvrant pour un progrès du monde, transcendant les siècles d’irrationalité, de superstition et de tyrannie passés. L’ensemble de ce mouvement doit être rapproché des révolutions américaine et française, de la montée du capitalisme. Artistiquement, il correspond à la période néo-classique. On parle aussi des Lumières pour désigner les intellectuels, écrivains, philosophes emblématiques de ce mouvement de pensée. (Wikipedia) Jean Hubert (1772) On reconnaît Voltaire (qui lève le bras), Huber, Saint-Lambert, Diderot, peut-être d'Alembert, Condorcet le père Adam, La Harpe, Marmontel et Grimm.
Lettre de Diderot à Sophie Volland (26 septembre 1762) « Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du vulgaire, c’est qu’il n’admet rien sans preuve, qu’il n’acquiesce point à des notions trompeuses et qu’il pose exactement les limites du certain, du probable et du douteux. Cet ouvrage produira sûrement avec le temps une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront pas. Nous aurons servi l’humanité. » Lettre à Sophie Volland du 26 septembre 1762
Les idées révolutionnaires Les philosophes aiment la raison et la science pour sa logique. La science va d'ailleurs apporter le bonheur, la paix universelle. Pour les philosophes, chaque individu raisonnable est apte à exercer sa liberté de penser et d'agir. Critique de toutes les autorités: celle de Dieu et de l’Église : leurs critiques vont saper petit à petit les fondements de la monarchie et de l'Église. celle des « despotes ». Montesquieu dénonce la monarchie absolue, Voltaire se moque des « tyrans » et Jean-Jacques Rousseau prône la démocratie républicaine. Critique de la société : dénonciation des inégalités et des privilèges non mérités ; dénonciation des abus et des incapacités ; revendication de la liberté.
Montesquieu Marivaux Voltaire Rousseau Diderot Beaumarchais Laclos 3e partie Les auteurs Montesquieu Marivaux Voltaire Rousseau Diderot Beaumarchais Laclos
Montesquieu (1689-1755) Naît le 18 janvier 1689 au château de La Brède près de Bordeaux Penseur politique, il ouvre l'horizon de la philosophie des Lumières. Son œuvre inspirera la Constitution américaine ainsi que la Constitution française de 1791.
« La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent. » Son oeuvre Les Lettres persanes (1721) : deux voyageurs persans critiquent la société française. Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) De l'esprit des lois (1748) : l'œuvre majeure de Montesquieu paraît à Genève. Le livre est un succès considérable. Mais il est mis à l'index. L'ouvrage majeur de Montesquieu s'intitule De l'esprit des lois. …Les lois chez Montesquieu sont les conditions de la liberté. La liberté ne consiste nullement à faire tout ce que l'on veut mais à faire ce que les lois permettent. Dans un État "La liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir et à n'être point contraint à faire ce que l'on ne doit pas vouloir." Montesquieu distingue trois types de gouvernement et les principes auxquels ces systèmes se rapportent : Le despotisme est le pouvoir d'un seul homme sans règle c'est à dire que la seule loi ici est le bon plaisir du prince. Le principe en est la crainte. Le despotisme est le mal politique absolu La monarchie est aussi le pouvoir d'un seul homme mais ici le prince se réfère à des lois. Le principe en est l'honneur. La république a pour principe la vertu jointe à la modération. Mais il faut ici distinguer deux cas selon que c'est le peuple tout entier qui a la souveraine puissance (démocratie) ou seulement une partie de ce peuple (aristocratie). La thèse la plus connue de Montesquieu reste celle de la séparation des pouvoirs. Pour éviter le despotisme, pour que la liberté soit préservée, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. Les trois pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire) doivent donc être séparés c'est à dire être exercés par des individus ou des groupes différents. Partisan de la tolérance, condamnant l'esclavage et la torture, il est un représentant important de la philosophie des Lumières. http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/montesqu.htm « La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent. »
Marivaux (1688-1763) Il débute en 1720 au Théâtre-italien et au Théâtre-français. Son théâtre emprunte ses conventions à la Commedia dell'Arte. Pour Marivaux, la comédie devient une peinture de l'amour, délicate et légèrement ironique, ce qu'on a appelé le marivaudage. Marivaux a été l'auteur le plus joué de la première moitié du XVIIIe siècle, avec Voltaire. MARIVAUX Pierre Carlet de Chamblain de (1688-1763) Auteur français déclaré comme mineur par la génération des Encyclopédistes, réputation qu'il conservera jusqu'au milieu du XXème siècle. Elevé en province, Marivaux fait ses études à Paris et s'essaye dans le roman burlesque. Il débute en 1720 au Théâtre-Italien et au Théâtre-Français. Son théâtre emprunte ses conventions à la Commedia dell'Arte: il crée des types sur lesquels il peut broder des variations, se sert du travestissement, privilégie l'amour comme ressort de la comédie. On peut voir en Marivaux un utopiste, qui utilise le théâtre comme un lieu d'expérimentation sociale (l'Ile des Esclaves, 1725, où maîtres et serviteurs échangent leurs rôles, La Colonie, , où les femmes veulent établir une république). Il existe aussi un Marivaux romanesque, qui emprunte à la vogue des romans tragiques et des aventures de nobles déguisés: Le Prince travesti (1724), le Triomphe de l'amour (1732). Marivaux est surtout connu pour ses pièces qui traitent de "la métaphysique du coeur", ce qu'on a appelé le marivaudage: La Surprise de l'amour (1722), la Double Inconstance (1723), le Jeu de l'amour et du hasard (1730), les Fausses confidences (1737). Marivaux dit avoir "guetté dans le coeur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer", et chacune de ses comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ses niches. Marivaux a été l'auteur le plus joué de la première moitié du XVIIIème siècle, avec Voltaire. Dans les années 1950-60, redevenu à la mode, Marivaux permet à la nouvelle génération de metteurs en scène de s'essayer à de nouvelles interprétations: Vitez, Vilar, Planchon, Chéreau, entre beaucoup d'autres. http://www.theatre-odeon.fr/public/document/biograph/marivaux.htm
Son œuvre Les Fausses Confidences (1737) Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) « Femme tentée et femme vaincue, c'est tout un. » « Quand l'amour parle, il est le maître. » « On n'est pas maître de son coeur. » Marivaudage n. m. Ce qui fait penser aux échanges amoureux des pièces de Marivaux (1688-1763): galanteries précieuses, raffinement, frivolité élégante. La subtilité, le raffinement des dialogues chez Marivaux fut parfois critiquée et taxée d'affectation (c'est-à-dire d'imitation, de faux-semblant ou encore de manque de naturel et de simplicité) dans le style. Ainsi Voltaire reprocha-t-il à Marivaux de «peser des œufs de mouche dans des toiles d'araignée». http://www.lettres.net/files/marivaudage.html Le Jeu de l’amour et du hasard - Compagnie En scène et ailleurs - mise en scène de Jean-Vincent Brisa.
Voltaire (1694-1778) Origine bourgeoise ; Esprit caustique ; Souvent menacé de prisons ; A côtoyé les « grands » de son époque ; Écrivain engagé ; Consécration en fin de vie. Fils d’un notaire parisien, il fait de brillantes études chez les Jésuites, il se fait remarquer par son esprit dans la société du Temple où son parrain l’abbé de Châteauneuf l’a introduit. Jeté à la Bastille en 1717-18 pour avoir écrit des vers irrévérencieux contre le Régent, il y commence Oedipe (1718) et Le Poème de la Ligue (1723) qui deviendra La Henriade (1728). A la suite d’une altercation avec un chevalier, il est à nouveau emprisonné et se voit contraint à l’exil en Angleterre. Ce séjour (1726-1728) oriente définitivement sa pensée et son oeuvre vers une philosophie réformatrice. Il célèbre la liberté dans une tragédie (Brutus, 1730), critique la guerre (Histoire de Charles XII, 1731), les dogmes chrétiens (Epître à Uranie, 1733), les fausses gloires littéraires (Le Temple du goût, 1733) et le régime politique français (Lettres philosophiques, 1734). Il devient l’hôte de la marquise du Châtelet à Cirey après avoir échappé aux poursuites. Il parvient, en 1746, grâce à quelques poésies officielles, à l’Académie et devient historiographe du roi. Invité par Frédéric II, il publie le conte Zadig (1747) puis il s’établit à Potsdam (1750-1753) où il compose Le Siècle de Louis XIV (1752) et le conte Micromégas (1752). A la suite d’une brouille avec Maupertuis, président de l’Académie de Berlin, il quitte la Prusse et s’établit près de Genève (1755) . Mais il choque les catholiques (La Pucelle, 1755), les protestants (Essai sur les moeurs, 1756) et s’aliène Rousseau (Poème sur le désastre de Lisbonne, 1756). Voltaire riposte avec Candide (1759) et se réfugie à Ferney où il reçoit l’élite européenne dont il est devenu la conscience, joue ses tragédies, poursuit ses contes philosophiques dirigés contre les parvenus (Jeannot et Colin, 1764), les abus politiques (L’Ingénu, 1767), la corruption et l’inégalité des richesses (L’Homme aux quarante écus, 1768), les moeurs ( La Princesse de Babylone, 1768) dénonce le fanatisme clérical et les insuffisances de la justice, obtient la réhabilitation de Sirven, Calas, prêche pour le triomphe de la raison (Traité sur la Tolérance, 1763). Rappelé à Paris en 1778, il est accueilli triomphalement à l’Académie et à la Comédie-Française. http://membres.lycos.fr/histoire1789/voltaire.htm
Son oeuvre A écrit plusieurs pièces de théâtre ; A écrit des contes philosophiques : Zadig, Candide, Micromégas et L’Ingénu ; A écrit plusieurs essais. « Je défendrai mes opinions jusqu'à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. » « Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion. » « Plus les hommes seront éclairés, plus ils seront libres. » « Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. »
Jean-Jacques Rousseau (1717-1778) Orphelin. Se fait d’abord connaître par ses connaissances musicales. Participe à l’Encyclopédie. Oppose la civilisation à la nature. Idées socialisantes. Ouvrages sont condamnés. À l’origine du mouvement romantique. Jean-Jacques Rousseau est né à Genève en juin 1712. Sa mère meurt lorsqu'il naît ; il est donc élevé par son père, puis par un pasteur genevois, jusqu'à ce qu'il soit recueilli par Mme de Warens à Annecy (Rousseau a alors seize ans). Il a d'abord été laquais chez un comte, puis musicien et secrétaire d'ambassade à Venise. Il s'installe à Paris en 1742. Là, il présente une méthode de notation musicale qu'il a inventée, sans succès. Il fréquente le milieu littéraire et rencontre notamment Diderot, Condillac, Grimm, d'Alembert avec qui il se lie. Rousseau rédige des articles de musique pour l'Encyclopédie. À Paris également, il rencontre Voltaire en 1744 (avec qui il se brouillera plus tard). En 1749, alors qu'il rend visite à Diderot emprisonné à Vincennes, il découvre dans le journal (Le Mercure de France) le sujet d'un concours organisé par l'Académie de Dijon ( Lire cette page) et remporte le prix. La thèse défendue par Rousseau est l'antagonisme entre la civilisation et la vertu. C'est le début de l'œuvre philosophique de Rousseau. En 1753, l'Académie propose un nouveau sujet de concours : de là naît le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Rousseau devient alors célèbre et se retire à Montmorency. En 1761, il publie La Nouvelle Héloïse, un roman épistolaire puis, en 1762, Du Contrat social et Émile. Cette même année, le Parlement condamne Émile pour ses idées religieuses. Rousseau s'enfuit alors en Suisse. Ses ouvrages sont brûlés publiquement. Il commence la rédaction de ses Confessions en 1765 et rentre à Paris en 1770, après avoir séjourné à Londres. Rousseau écrit les Rêveries du promeneur solitaire. Rousseau meurt à Ermenonville en juillet 1778. Ses cendres sont transférées au Panthéon en 1794. http://www.etudes-litteraires.com/rousseau-biographie.php
Son oeuvre Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) Du Contrat social (1762) Émile ou de l'Éducation (1762) La Nouvelle Héloïse (1761) Les Rêveries du promeneur solitaire (1776) Jean-Jacques Rousseau a développé, entre autres thèmes, celui du retour à la Nature : l'homme, à sa naissance, est pur, exempt de tout péché, de toute souillure, potentiellement vierge de toute idée du Mal. Au contact de la civilisation, des villes, de la société, il perd cette pureté originelle : "L'homme naît bon, la société le corrompt.« http://cde.4.free.fr/fra/respedago/francais/1230.htm « L'ordre social ne vient pas de la nature. Il est fondé sur des conventions. » « La nature a fait l'homme heureux et bon, mais ... la société le déprave et le rend misérable. » « Les fruits sont à tous, et la terre n'est à personne. »
Beaumarchais 1732-1799 Son nom complet : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Dans sa vie d’aventurier, l'argent et l'amour tiennent une grande place. Boutiquier anobli par Louis XV. Il fut horloger, musicien, homme d'affaire, diplomate en Amérique, agent secret, éditeur, marchand d'armes. Il a écrit des romans dont La Vie de Marianne et des pièces de théâtre… Beaumarchais est aussi célèbre pour sa vie mouvementée que pour ses pièces de théâtre. C'est très jeune, en tant qu'horloger, qu'il pénètre à la Cour. En 1761, il obtient un brevet de secrétaire du roi et est anobli. En 1767 il publie sa première pièce : Eugénie, drame social, puis en 1770, Les deux amis. Toutes deux sont des échecs. En 1768, il a épousé sa deuxième femme, une riche veuve, et exploite ses terres. Mais, à la suite de la mort de Pâris-Duverney, le financier qui l'avait initié aux affaires, un long procès oppose Beaumarchais au comte de La Blache. Celui-ci l'accuse de faux en sa faveur sur le testament de son ami. A la suite d'un duel, Beaumarchais est incarcéré, puis, en 1773, il perd son procès contre le Comte de La Blache. Il écrit alors ses Mémoires, qui font rapidement scandale. Beaumarchais perd ses droits civiques mais gagne l'estime populaire. En 1774, le roi fait de lui un agent secret, en Angleterre et en Autriche. Le 23 février, c'est la première du Barbier de Séville, à la Comédie-Française, et le premier grand succès. Il obtient du roi des subsides pour soutenir les américains révoltés contre l'Angleterre, et est réabilité par le Parlement. En 1777 il fonde la société des auteurs dramatiques. Créé en 1784 à la Comédie-Française, malgré l'opposition du roi, Le mariage de Figaro est un triomphe, et sera joué plus de cent fois de suite dès sa création. Inquiété sous la Révolution Française, quoique membre du comité de salut public, il doit émigrer, et ne rentre qu'en 1796, trois ans avant sa mort. Pourtant, sans doute mieux que tout autre auteur du siècle des Lumières, Beaumarchais a su mettre en scène les aspirations de la classe bourgeoise montante. Son style mêle avec un brio particulier le drame avec la comédie, la poésie avec la langue parlée. http://www.theatre-odeon.fr/public/document/biograph/beaumarchais.htm
Son œuvre Le Barbier de Séville (1775) Le Mariage de Figaro (1784) La Mère coupable (1793) Le Barbier de Séville - Résumé de la pièce « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme à la barbe et dans la maison du tuteur. » [ ... ] « Un jeune seigneur espagnol, vif, ardent, s'était mis secrètement à la poursuite d'une belle personne qu'il avait entrevue à Madrid et que son tuteur a bientôt ramenée au lieu de sa naissance. Un matin qu'il se promenait sous ses fenêtres à Séville, où depuis huit jours il cherchait à s'en faire remarquer, le hasard conduisit au même endroit Figaro le barbier. » (Beaumarchais : Lettre modérée sur la chute et la critique du Barbier de Séville, p. 27 et 30). Le Mariage de Figaro - Résumé de la pièce « Un grand seigneur espagnol, amoureux d'une jeune fille qu'il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu'elle doit épouser et la femme du seigneur réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu que son rang, sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l'accomplir. Voilà tout, rien de plus. » (Beaumarchais : Préface du Mariage de Figaro) http://www.matisse.lettres.free.fr/figaro/presentation.htm « Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. » Figaro aux nobles
Choderlos de Laclos (1741-1803) Petite noblesse. Officier, il écrivit des ouvrages de stratégies. Mais aussi des poésies et un traité sur L'Éducation des femmes. Son titre de gloire reste son roman libertin : Les Liaisons dangereuses (1782).
Les liaisons dangereuses (1782) Roman longtemps à l’index. « La haine est toujours plus clairvoyante et plus ingénieuse que l'amitié. » «Plaire n'est pour lui qu'un moyen de succès; tandis que pour elle, c'est le succès lui-même. » Partie 1: Voulant se venger d'avoir été quittée par Gercourt, la marquise de Merteuil entreprend de déshonorer avant son mariage la jeune Cécile de Volanges qu'il doit épouser. Elle en charge le vicomte de Valmont, qui se récuse, préférant séduire la vertueuse Présidente de Tourvel. Devenue la confidente de Cécile, Mme de Merteuil l'encourage à aimer son maître de musique, Danceny, et accepte d'être une récompense pour Valmont si celui-ci lui apporte la preuve écrite de la chute de Mme de Tourvel. Cependant celle-ci, encouragée par Mme de Volanges, résiste à Valmont et finit par obtenir de lui qu'il rentre à Paris. Instruit du rôle joué ici par Mme de Volanges, Valmont décide d'aider la marquise et de séduire Cécile, qui rompt avec Danceny. Partie 2 : La marquise de Merteuil organise entre Cécile et Danceny un dernier entretien dont elle attend beaucoup. Valmont est chargé de faire la leçon à Danceny. Quant à Cécile, elle est vite revenue des bonnes dispositions où l'avait mise son confesseur. Désespérant de la mollesse de Danceny, Mme de Merteuil, voulant stimuler son ardeur par l'épreuve, révèle toute l'intrigue à Mme de Volanges, qui ferme sa porte à Danceny et emmène Cécile chez Mme de Rosemonde. C'est une occasion pour Valmont de les suivre et de devenir l'intermédiaire entre les deux amoureux. Occasion aussi de retrouver Mme de Tourvel, qui ne peut s'empêcher de lui écrire pour se justifier ou s'accrocher désespérément à son devoir. Cependant, irritée des conseils de prudence que lui prodigue Valmont à l'égard du libertin Prévan qui a parié de la séduire, Mme de Merteuil manigance une aventure dont ce dernier sort déshonoré. La marquise triomphe d'autant plus de ces affaires qu'elle tient le sort de tous dans ses mains, tout en jouissant de la confiance de la bonne compagnie. Partie 3 : Valmont a fini par obtenir de Cécile la clef qui lui ouvre sa chambre. De fait, il la séduit dans la nuit qui suit. Prise par le remords, Cécile se confie à Mme de Merteuil qui la console en lui représentant les avantages de sa liaison avec Valmont. Dans le même temps, la marquise dissuade Mme de Volanges d'annuler le mariage de Cécile et de Gercourt. Cependant Mme de Tourvel, près de succomber, choisit la fuite, laissant Valmont désemparé. Il la fait épier par son chasseur Azolan, qui lui révèle les tourments de la jeune femme et ses efforts pour ne pas lire les lettres que Valmont lui écrit. Celui-ci cultive alors le rôle d'un pieux personnage et sollicite de Mme de Tourvel une entrevue par l'intermédiaire de son confesseur. Cependant la marquise de Merteuil, lassée de son amant Belleroche, choisit son successeur en la personne de Danceny, union que Valmont réprouve et essaye de contrarier en rapprochant Cécile du jeune homme. Partie 4 : Valmont envoie enfin à Mme de Merteuil le bulletin de victoire qui annonce la chute de Mme de Tourvel. Mais, loin d'être convaincue de l'indifférence de Valmont à l'égard de celle-ci et humiliée de ce qu'il lui rappelle sa promesse, la marquise le met au défi de rompre. Par orgueil, celui-ci s'exécute : il s'affiche avec la courtisane Émilie, renoue avec Cécile, envoie enfin à Mme de Tourvel une lettre de rupture inspirée par Mme de Merteuil. Mais rien ne fléchira plus celle-ci, qui triomphe d'avoir manœuvré la vanité de Valmont. Ulcéré de se voir préférer Danceny, ce dernier envoie à Mme de Merteuil un ultimatum auquel elle répond par une déclaration de guerre. Le mécanisme tragique se met alors en branle : Valmont raccommode Cécile et Danceny; Mme de Merteuil réplique en montrant à celui-ci les lettres de Valmont; Danceny tue Valmont en duel pendant que Mme de Tourvel agonise; Cécile entre au couvent. Démasquée par la révélation de ses lettres, huée au théâtre, défigurée par la petite vérole, la marquise de Merteuil s'exile en Hollande. ( http://www.site-magister.com/laclos2.htm)
4e partie L’encyclopédie Encyclopédie (de Diderot et d'Alembert), entreprise éditoriale, philosophique et scientifique menée par Denis Diderot et d'Alembert dans l'esprit de la philosophie des Lumières et parue entre 1751 et 1766. Un projet éditorial: Né du projet de traduire la Cyclopædia de l'anglais Chambers (publiée de 1728 à 1742) pour l'éditeur Le Breton en 1745 - Diderot travaillait alors comme traducteur pour une maison d'édition -, l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers grâce à Diderot affichait son ambition de faire l'inventaire des acquisitions de l'esprit humain. Son objectif était de favoriser la diffusion de la philosophie des Lumières. Diderot a eu recours à des auteurs connus (Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Buffon, Du Marsais, Daubenton) ainsi qu'à des auteurs inconnus. D'Alembert s'occupait des mathématiques, Diderot de l'histoire de la philosophie, Buffon des sciences de la nature, Paul-Joseph Barthez (1734-1806) de la médecine, Quesnay et Turgot de l'économie. Le chevalier de Jaucourt assistait Diderot dans de nombreuses tâches rédactionnelles et éditoriales. L'Encyclopédie est avant tout marquée par l'intérêt de Diderot pour la technique, même si certaines planches s'inspirent d'autres encyclopédies, ou si certaines conceptions paraissent archaïques. Le destinataire était "le peuple" et pourtant les souscripteurs étaient des gens cultivés, ecclésiastiques, nobles et parlementaires. Un projet philosophique: L'article "Encyclopédie", rédigé par Diderot et placé en tête du premier volume après le Discours préliminaire de d'Alembert, définit le programme d'ensemble de l'ouvrage : le projet de l'Encyclopédie était de rassembler les connaissances acquises par l'humanité, son esprit une critique des fanatismes religieux et politiques et une apologie de la raison et de la liberté d'esprit. Diderot relie le projet encyclopédique à la philosophie, qui trouve en ce siècle son plus grand développement. l'Encyclopédie doit faire la synthèse (et le tri) des acquis humains et effectuer une généalogie des connaissances. Diderot emploie à cet effet une technique spéciale : des racines aux dernières branches, la connaissance progresse et porte ses fruits. L'encyclopédie est donc un arbre de la connaissance. Aussi, le projet antireligieux devient explicite. Non seulement la connaissance n'est pas interdite, mais elle est construite par l'homme, qui doit s'appuyer sur elle pour son bonheur. Source, CD-ROM Encarta 2000 ©.
Denis Diderot (1713-1784) Origine bourgeoise. « Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. » Origine bourgeoise. Dirige L’Encyclopédie entre 1746-1765. Œuvres : La Religieuse (1760) Le Neveu de Rameau (1762) Jacques le Fataliste (1771) Ses idées philosophiques - Esprit universel, Diderot croit en la « Science de toutes les sciences », la philosophie, qui, en synthétisant toutes les connaissances, peut mener au progrès de l’humanité. - Soucieux d’instaurer une philosophie positive, il poursuit des études scientifiques, s’intéresse aux travaux des savants et surtout à la méthode expérimentale. - Avec l’entreprise encyclopédique, il a la double ambition d’ouvrir le savoir au plus grand nombre et de combattre l’intolérance et les préjugés, afin de faire triompher la raison. - Face à la religion, Diderot adopte peu à peu la position du matérialiste athée. Le monde se crée lui-même, en un devenir incessant. L’homme n’est qu’un moment dans le devenir d’un univers matériel. La crainte de Dieu est un obstacle à l’épanouissement de l’homme. - Il remplace la métaphysique par une morale positive fondée sur sa confiance en l’homme, qui éprouve du plaisir à faire le bien et a l’horreur du mal. Il croit, à l’inverse de Rousseau, que l’homme peut trouver le bonheur individuellement et collectivement dans la société. - N’étant lui-même finalement sûr de rien, constamment en proie à ses propres contradictions, balançant entre les « lumières de la raison » et les « transports de la sensibilité », il place la dignité de l’homme dans la recherche plutôt que dans la découverte de la vérité. Ses idées politiques - Diderot semble être un partisan du despotisme éclairé, c’est-à-dire d’une monarchie où les élites intellectuelles contribuent à la postérité de l’État. Il pense en avoir trouvé le modèle avec Catherine II de Russie. Mais ses analyses politiques laissent entrevoir les prochains bouleversements révolutionnaires. - À travers l’Encyclopédie, il condamne l’absolutisme, la monarchie de droit divin, dénonce les privilèges, les atteintes à la liberté du travail et la guerre. http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-didero.htm
Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783) « Il n’y a que la liberté d’agir et de penser qui soit capable de produire de grandes choses. » Très doué pour les mathématiques. Son Traité de dynamique (1743) lui vaut une réputation européenne. Co-fondateur de l’Encyclopédie. Fils naturel de la marquise de Tencin, qui l’«exposa» dès sa naissance sur le parvis de l'église de Saint-Jean-le-Rond, et du chevalier Destouches qui lui versera plus tard une pension annuelle, d'Alembert est élevé par la femme d'un artisan vitrier, chez qui il vivra pendant quarante-huit ans. Il se révèle, très jeune, exceptionnellement doué pour les mathématiques. Bachelier ès arts à dix- huit ans, il entre à vingt-quatre ans, après des études de droit et de médecine, à l’Académie des sciences comme «associé astronome adjoint». Ses travaux en mathématiques et en physique, son Traité de dynamique (1743), qui ouvre la voie au développement de la mécanique rationnelle, lui valent une réputation européenne. En 1746, il gagne le concours de l’Académie de Berlin avec ses Réflexions sur la cause générale des vents. Il s’intéresse également à la musique et s'acquiert la réputation de théoricien de l' oeuvre de Rameau. Il rencontre Diderot dans les salons à la mode. Tous deux sont amis de l’abbé Gua de Malves, académicien des sciences et compilateur, qui les entraîne en 1746 dans l’aventure de l’Encyclopédie. Un an plus tard, après le départ de Gua de Malves, ils deviennent codirecteurs. Ils réorientent alors le projet initial de simple traduction de la Cyclopedia de Chambers vers une totale réécriture, et s’assurent la collaboration de cent soixante-douze rédacteurs. Leur but est d’intégrer les sciences dans un système philosophique cohérent (Dictionnaire raisonné des sciences est le sous-titre de leur ouvrage). Dans le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, publié en tête du premier volume (1751), d’Alembert affirme l’existence d’un lien direct entre le progrès des connaissances et le progrès social. Ce texte apparaît comme un véritable manifeste des Lumières. Leur ambition proclamée à travers l’article « Encyclopédie» est bien de « changer la façon commune de penser ». En 1759, après les condamnations répétées de l’Église, le roi révoque le privilège accordé aux Libraires-Associés, décrète la destruction des exemplaires imprimés et interdit la poursuite de la publication. D’Alembert avait déjà, depuis peu, abandonné l’Encyclopédie, à la suite de divergences avec Diderot. Il devient, en 1772, secrétaire perpétuel et historiographe de l’Académie française, où il était entré en 1754. D’Alembert demeure l’un des mathématiciens et physiciens les plus importants du XVIIIe siècle, en même temps qu’un philosophe des Lumières. Il a été l'un des protagonistes de la lutte contre l’absolutisme religieux et politique. Il a intégré la tradition cartésienne aux conceptions newtoniennes et ouvert la voie au rationalisme scientifique moderne. Ses analyses constituent une véritable philosophie des sciences. http://classes.bnf.fr/dossitsm/b-alembe.htm
Véritable « machine de guerre » Éditée entre 1751 et 1772 ; Plus de 140 auteurs dont plusieurs célèbres ; 72 000 articles répartis sur 17 volumes de texte et 11 volumes de planches ; Une « machine de guerre » au service des idées des Lumières ; Oeuvre de référence pour les arts et la science ; Succès considérable pour l’époque : 25000 exemplaires vendus entre 1751 et 1782. La "bataille" de l'Encyclopédie: Le premier volume, tiré à 2 000 exemplaires, fut adressé aux souscripteurs le 28 juin 1751. Dans l'article "Autorité politique", Diderot attaque Bossuet et la théorie de la royauté de droit divin. Très vite, l'entreprise reçoit le soutien de Malesherbes, de Montesquieu, de Voltaire et de Mme de Pompadour. L'Encyclopédie connut un succès européen : la Suisse, l'Italie, l'Angleterre, la Russie l'acquirent. En 1752 parut le tome II, qui fit scandale, et la publication fut suspendue. Diderot entreprit de se cacher. Voltaire proposa de continuer l'entreprise à Berlin, mais Diderot refusa. En 1753 parut le troisième tome!; il fit l'objet d'une condamnation du Conseil du Roi. Les tomes IV, V et VI parurent néanmoins en 1754, 1755 et 1756. En 1757, l'Encyclopédie fit l'objet de 4 200 souscriptions. Une "bataille" se déclencha alors à partir de l'article "Genève", rédigé par d'Alembert, qui suscita une réponse virulente de Rousseau. L'Encyclopédie fut l'objet de railleries : Moreau surnomma les encyclopédistes les "cacouacs", Palissot rédigea une Petite lettre sur de grands Philosophes, Voltaire la qualifia de "fatras". En 1759, l'Encyclopédie est interdite à la publication. Le privilège de 1748 fut annulé; ordre fut donné de rembourser les souscripteurs. Pour les dédommager, Le Breton édita deux volumes de planches séparées, qui bénéficièrent d'un privilège spécial et furent envoyés aux souscripteurs. D'Alembert, Marmontel et Duclos se retirèrent. Diderot poursuivit seul, durant sept années. En 1766 parurent les dix derniers volumes. Un dernier volume de planches parut en 1772. Mais les volumes, à partir du tome VIII, firent l'objet d'une censure de l'éditeur Le Breton, à l'insu de Diderot, qui laissa néanmoins paraître les volumes. Source, CD-ROM Encarta 2000
Le but de l’Encyclopédie « Le but d’une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre ; de les transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que les travaux des siècles passés n’aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont ; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain. » (Article « Encyclopédie »).
L’iconographie L’Encyclopédie est le premier livre qui accorde autant de place à l’image (11 volumes sur 28). L’iconographie est très développée. On publie un recueil uniquement de planches. L’image devient alors prioritaire, elle n’est plus illustration au service d’un texte, c’est au contraire le texte qui explique l’image.
Médiagraphie http://membres.lycos.fr/enigmo/ http://mael.monnier.free.fr/bac_francais/nature_et_civilisation/siecle_lumieres.htm http://www.mtholyoke.edu/courses/nvaget/dixhuitieme/ http://revolution.1789.free.fr/page-1.htm