Le mur de Berlin Quels évènements peuvent amener successivement à la création d’un mur séparant une ville en deux puis à sa destruction?
Le mur de Berlin Pourquoi le construire? Vivre avec le mur La chute du mur de la honte
Pourquoi le construire? Le 8 mai 1945, l’Allemagne Nazie capitule. Celle-ci est d’abord divisée en trois zones d’occupations. Berlin subit également le même régime et est elle-même soumise à la direction quadripartite. Sitôt la guerre terminée, la guerre froide s’annonce, et Berlin de par sa position va s’avérer un enjeu politique majeur.
Pourquoi le construire? En mars 1948, l’URSS prend la décision de suspendre sa participation au Conseil de contrôle allié et du commandement Interallié. Le premier blocus de Berlin survient le 24 juin 1948 et durera jusqu’au 12 mai 1949. Staline fait couper tous les transits qu’ils soient terrestres ou fluviaux entre Berlin-Ouest et l’Allemagne de l’Ouest. Les alliés mettent alors en place un gigantesque pont aérien afin de maintenir l’activité de la ville.
Pourquoi le construire? C’est en 1949 que la République Fédérale d’Allemagne voit le jour (elle regroupe les parties britannique, américaine et française), suivie de près par la création de la République Démocratique allemande pour la zone sous influence de l’URSS. Le 27 novembre 1958, l’URSS joue à nouveau avec les nerfs des occidentaux en tentant un nouveau coup de force que l’on appellera l’ultimatum de Khrouchtchev. Entre 1949 et 1961, entre 2,6 et 3,6 millions d’allemands qui fuient la RDA par Berlin, privant du même coup le pays en main d’œuvre. Comme tous les pays communistes, la RDA s'est vu imposer une économie planifiée par Moscou. Le plan septennal (1959-1965) est un échec dès le début.
Vivre avec le mur Le programme de construction du Mur est un secret d'État du gouvernement est-allemand. Il commence dans la nuit du 12 au 13 aout 1961 avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest. La construction du Mur se fait en pleine nuit sur ordre de la direction du Parti communiste par des maçons, sous la protection et la surveillance de policiers et de soldats.
Vivre avec le mur Le mur coupera Berlin durant 28 ans. Hors en 1950, les secteurs Ouest comptent 2.146.952 habitants. Quand tombe le mur en 1989, le secteur est habité par 2.130.525 personnes. Pourquoi tant de gens sont-ils restés à Berlin-ouest?
Vivre avec le mur Berlin-Ouest: 480 km² (deux fois plus que Paris intra muros) Plusieurs forêts Deux rivières Une douzaine de lacs Un vrai morceau de campagne dans le secteur français avec un authentique village (en 1980: 2.570 chevaux, 702 bœufs, 3.964 cochons et 167 moutons). Ce village doit sa sauvegarde au blocus de 1948.
Vivre avec le mur Des subventions pour vivre à Berlin. Une identité berlinoise affirmée Le problème de la drogue Les communautés différentes et séparées
Vivre avec le mur Côté Est, les tentatives d’évasions se succèdent.
La chute du mur En 1989, la situation géopolitique change. L’URSS annonce son retrait d’Afghanistan sans victoire. Au printemps, la Hongrie ouvre son rideau de fer. (la Perestroïka est lancée depuis 1986). A la fin de l’été, les allemands de l’Est se mettent à quitter le pays par centaines, puis par milliers, en prétextant des vacances en Hongrie. On estime a 25.000 le nombre de citoyens de la RDA qui rejoignent ainsi la RFA.
La chute du mur En RDA, la contestation gronde. Les églises protestantes accueillent des prières pour la paix. Les manifestations sont de plus en plus nombreuses et rassemblent un nombre croissant de participants. Mikhaïl Gorbatchev, venu à Berlin-Est célébrer le quarantième anniversaire de la naissance de la RDA, indique à ses dirigeants que le recours à la force armée est à exclure. Les rénovateurs du Parti communiste tentent de reprendre la situation en main, mais les manifestations continuent
La chute du mur Le 9 novembre 1989, une conférence de presse est tenue par Günter Schabowski, membre du bureau politique du SED, retransmise en direct par la télévision du centre de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. À 18h57, vers la fin de la conférence, Schabowski lit de manière plutôt détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle règlementation des voyages, dont il s'avère plus tard qu'elle n'était pas encore définitivement approuvée, ou, selon d'autres sources, ne devait être communiquée à la presse qu'à partir de 4h le lendemain matin, le temps d'informer les organismes concernés.
La chute du mur Après les annonces des radios et télévisions de la RFA et de Berlin-Ouest, intitulées : « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer. À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même les fonctionnaires du ministère chargé de la Sécurité d'État responsables du contrôle des visas n'avaient été informés. Sans ordre concret ni consigne mais sous la pression de la foule, le point de passage de la Bornholmer Strasse est ouvert peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct à la télévision à cette nuit du 9 novembre et se mettent en chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 novembre 1989, après plus de 28 années d'existence.
La chute du mur
Sources Berlin-Ouest, histoire d’une île allemande, 1945-1989 de Jacqueline Hénard Télérama Horizons, Le mur de Berlin, 20 ans après Wikipedia.org nouvelle-europe.eu lefigaro.fr lemonde.fr memorial-caen.fr