Ce village paisible qui dort sous la lune connut un soir une lutte homérique ! Les habitants, réveillés par des cris et des appels au secours venant de la montagne toute proche, trouvèrent un peuple de lutins attaqués par des chats sauvages. Le bedeau alla sonner le tocsin, et tous les hommes se précipitèrent au secours des lutins, exterminant ces chats. Et les femmes vinrent soigner et réconforter les combattants La surprise était pourtant grande, car jamais personne n’avait soupçonné l’existence du Petit Peuple si près de chez eux. Et c’est depuis ce temps-là que…

« Dépêche-toi, Jean-Petit, ils dorment tous. Nous allons encore leur faire du bon travail ! » Tu l’as deviné ? Parfois, les nuits de pleine lune, les lutins investissent le village. Et alors…

! Ouf ! Avec le vent qu’il a fait, les balayeurs seront bien contents, demain matin, de trouver toutes ces feuilles ramassées et les rues bien balayées

Mais ils savent donc tout faire ? Les voici qui terminent le travail du maçon. Celui-ci aura une belle surprise en arrivant sur le chantier demain !

« Doucement, les enfants ! N’éveillez pas le village ! Vous savez que nous devons passer inaperçus ! » « Tu as entendu, le Chat ? Ne miaule pas, surtout ! Nous devons entrer dans la maison. » Entrer ? Pourquoi faire ?

Les voilà dans l’atelier du menuisier. Heureusement qu’ils ont des outils magiques, qui ne font pas de bruit ! Mais il y a tout de même le bruit des planches remuées… L’un finit le portillon de palissade en cours, l’autre achève les étagères… Quel travail minutieux, quels ajustements parfaits !!!

C’est bon ! On n’a pas réveillé le menuisier. Il dort toujours à poings fermés, son bonnet bien enfoncé sur la tête… On va donc continuer tout tranquillement. Ils sont infatigables, ces lutins ! où vont-ils aller, encore ?

Oh ! la la ! Les voilà chez le boulanger ! Ah ! vous sentez cette bonne odeur de pain frais ? Je me suis toujours demandé une chose : pourquoi dit-on d’un pain tout chaud que c’est un pain frais, et pourquoidit-on d’un temps froid que c’est un temps frais ??? Mais de cette question mes petits lutins se moquent… Et sans doute aussi vous tous, les lutins qui êtes en train de me lire…

Les voici dans la dernière maison qu’ils ont décidé de visiter cette nuit : chez le tailleur. Et quel beau travail ils y font ! Ils peuvent repartir contents dans leur montagne, ils ont fait bien des heureux !

Bien des heureux ? Eh bien, cela n’a pas l’air d’être le cas du tailleur, encore aux prises avec sa mégère de femme ! « C’est une honte ! lui dit-elle. Tu n’es pas capable de travailler seul ? Tu es la risée du village ! » La risée du village ? Mais tout les habitants sont aidés à tour de rôle ! Les lutins, qui écoutent derrière la porte, n’en revien- nent pas !

La méchante femme les entend soudain rire derrière la porte. Armée de son balai, elle s’élance et les chasse en criant. Les lutins s’éparpillent en appelant au secours. Le mari court après sa femme en lui criant d’arrêter. Tout ce tintamarre fait accourir les voisins.

Et tout le village s’est uni pour chasser cette méchante femme. Elle a juste le temps d’apercevoir des regards narquois, d’entendre des rires discrets. Et savez-vous quoi ? Le plus content, ce fut le tailleur, enfin débarrassé de cette compagne acariâtre ! Aussi, la vie continua-t-elle heureuse et tranquille dans le petit village…

Texte inspiré d’un conte traditionnel Dessins : Carlos Busquets Musique : E.Cortazar : Fly Me Tho The Moon Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix /