L E PLONGEUR N ITROX
Le plongeur Nitrox F.F.E.S.S.M. Généralités. Notion de profondeur équivalente. Tables et ordinateurs de plongée. Incidences physiologiques de l’O2. Utilisation opérationnelle de l’O2. Organisation de la plongée.
LE PLONGEUR NITROX FFESSM : Conditions de candidature Être licencié à la F.F.E.S.S.M. Être âgé d’au moins 14 ans. Être titulaire du N1 de la F.F.E.S.S.M. Présenter le carnet de plongée. Avoir effectué au moins 10 plongées dans la zone des 20 m (attestées par un E3). Posséder un certificat médical de non contre indication datant de moins d’un an.
LE PLONGEUR NITROX FFESSM : Prérogatives Les plongeurs avec la qualification « Plongeur Nitrox » pourront utiliser le mélange le plus approprié avec au maximum 40% d’oxygène. Les « Plongeurs Nitrox » ont les mêmes prérogatives que celles définies dans l'arrêté ministériel du 09 juillet 2004 qui correspondent à leur niveau de plongée.
LE PLONGEUR NITROX FFESSM : Contenu de formation Compétence N° 1 : Gérer et utiliser son matériel. Compétence N° 2 : Plongée au Nitrox . Compétence N° 3 : - Connaissances théoriques.
LE PLONGEUR NITROX FFESSM : Équivalences CMAS
Généralités : Qu’est ce que le Nitrox ? Mélange oxygène (O2) et azote (N2). Le Nitrox le plus connu est l'air atmosphérique que nous respirons depuis notre enfance. Une convention pour la désignation des mélanges : XX / YY XX % d'O2 et YY % d’N2. Ainsi, un nitrox 40/60 contient : 40 % d'O2 et 60% d’N2
Généralités : Avantages du Nitrox : Augmenter le temps d'immersion sans paliers. Diminuer le temps de paliers. Diminuer le volume de gaz consommé. Diminuer le risque d'essoufflement pour un effort donné. Procurer un meilleur confort à l'issue de la plongée. Diminuer les risques d’ADD pour un même profil de plongée qu’à l’air.
Généralités : Inconvénients du Nitrox : Limitation de la profondeur par rapport à l'air. Risques hyperoxiques si la profondeur limite est dépassée (PpO2 maxi comprise entre 1,3 et 1,6 b) La valeur de référence étant 1,6 b Risques hyperoxiques accrus en cas d'essoufflement. Manipulation des gaz plus contraignante.
Généralités : Éléments de physique: Pression : Pabs = Pat + Phyd. Composition de l’air : 79 % d’N2 et 21% d’O2 Dalton : Pp XX = Pabs x % XX Pression partielle à la surface (Air 21/79) Pp O2 = 1 x 0.21 = 0.21 b Pp N2 = 1 x 0.79 = 0.79 b Pression partielle à la surface (Nitrox 40/60) Pp O2 = 1 x 0.40 = 0.40 b Pp N2 = 1 x 0.60 = 0.60 b
NOTION DE PROFONDEUR EQUIVALENTE Exemple : plongée à 30 m de profondeur réelle Respiration à l'air (20 / 80) : Pp N2 = 4 b x 0,8 = 3,2 b Respiration au Nitrox (40 / 60) : Pp N2 = 4 b x 0,6 = 2,4 b Pression absolue équivalente air : PAE = 2,4 b x 100/80 = 3 b Profondeur équivalente air : 20 m
NOTION DE PROFONDEUR EQUIVALENTE Application pratique : plongée à 30 m de profondeur réelle Respiration au Nitrox (40 / 60) : Pp N2 = 4 b x 0,6 = 2,4 b Pression absolue équivalente air : PAE = 2,4 b x 100/79 = 3,038 b Profondeur équivalente air : 20,38 m On prend dans la table MN90 la valeur immédiatement supérieure soit 22 m.
NOTION DE PROFONDEUR EQUIVALENTE Pression absolue équivalente air : PAE (en bar) = Pabs x % N2 Nitrox / 0,79 Profondeur équivalente air : PE (en mètre) = [ (P + 10) x % N2 Nitrox / 0,79 ] - 10
NOTION DE PROFONDEUR EQUIVALENTE Cas du Nitrox 40 / 60 : X (profondeur où la Pp O2 > 1,6 b)
Tables et ordinateurs de plongée : N’oublions pas la pratique ! • Avant de se lancer dans les calculs, toujours vérifier d’abord que la plongée soit faisable ! donc la PpO2maxi 1,6 bar • Dans notre exemple : Nitrox 40/60 et P = 30 m, on a : PpO2 = 4 b x 0,4 = 1,6 bars Plongée possible, mais profondeur maxi autorisée • Avant d’aborder le Nitrox : être sur de sa bonne acquisition de la stabilisation
Tables et ordinateurs de plongée : Courbe de sécurité : Comparaison Air / Nitrox (40 / 60)
Tables et ordinateurs de plongée : Courbe de sécurité : Comparaison Air / Nitrox (40 / 60)
Tables et ordinateurs de plongée : Tables de plongée Nitrox Table AIR (MN90, MT 92 …) : avec calcul PAE Table NITROX F.F.E.S.S.M. Table NITROX I.A.N.T.D. Table NITROX BULHMANN AUTRES, ...
Tables et ordinateurs de plongée : Tables de plongée Nitrox FFESSM 3 tables : Nitrox 40/60 ; 36/64 ; 32/68 + modèle immergeable • Extrapolation MN90 sans modification du modèle : - même durée paliers Nitrox / air (sécurité ) - même vitesse remontée Nitrox / air - même procédure consécutives et successives • Paliers à 3m + paliers à l’O2 pur : - règle du tiers avec minimum de 5 mn. - si moins de 5mn : durée identique / air
Tables et ordinateurs de plongée : Recommandation FFESSM Pas de paliers O2 pur à 6m : PpO2 = 1,6 bar limite toxicité SNC • Durée maximale de plongée = 2h • Profondeurs limites : - si PpO2 > 1,5 b indiquées en grisé sur les tables - profils dangereux si : * Erreur profondimètre, mauvais réglage % 02 Nitrox * Erreur plongeur : vigilance, défaut stabilisation. • Ne pas réaliser l’ensemble de la plongée à la profondeur maximale admissible (toxicité O2).
Tables et ordinateurs de plongée : Plongée en altitude Utilisation de la méthode de la profondeur fictive. • Pour éviter des erreurs de calcul, 2 tables de correspondances calculées : - profondeur fictive / altitude - profondeur palier / altitude • Méthodologie : - déterminer profondeur réelle de la plongée - déterminer l’altitude locale (ou P atm) - lire profondeur fictive - choisir table Nitrox correspondant à la P fictive.
Tables et ordinateurs de plongée : Ordinateurs de plongée Nitrox Permettent de programmer % Nitrox et la Pp 02 maxi Si on programme 21 % ordinateur air Profondeur affichée profondeur réelle : pas fictive ni équivalente. paliers sont toujours affichés de 3m en 3m ou sur certains modèles en continu avec profondeur plafond. Prise en compte de la toxicité de l’Oxygène : compteur SNC ou OTU Parfois : possibilité de prendre en compte des paliers à l’O2 pur par repérage de l’arrêt respiratoire sur le bloc Nitrox.
Incidences physiologiques de l’O2 : Effet Paul Bert Toxicité de l’O2 sur le système nerveux central (hyperoxie neurotoxique), liée à l’exposition de courte durée à des pressions supérieures à 1,6 b.
Incidences physiologiques de l’O2 : Effet Paul Bert Signes : crise convulsive hyperoxique avec une apparition brutale, peut-être précédée de signes annonciateurs (nausée, vertiges, crampes, trouble visuel, auditif et du comportement, bourdonnement, euphorie). La crise se déroule toujours en 3 phases : Phase tonique : contracture généralisée associé à une apnée. Phase clonique : convulsions, morsure et perte d’urine. Phase de dépression : retour progressif à la conscience.
Incidences physiologiques de l’O2 : Effet Paul Bert Conduite à tenir : Eviter la perte de l’embout chez la victime. Eviter la remontée de la victime pendant la 1ère phase tonique (attendre la 2ème phase pour réduire les risques de surpression pulmonaire). Eviter la morsure de la langue et les traumatismes pendant la phase de convulsion. A la surface, ranimation si nécessaire et évacuation vers un centre hyperbare si le profil de plongée nécessitait une décompression par paliers.
Incidences physiologiques de l’O2 : Effet Paul Bert Prévention : Reconnaissance des signes annonciateurs s’ils sont présents et remontée immédiatement. Respect de l’arrêté ministériel du 09 juillet 2004. Respect de la profondeur limite et des temps d’exposition. Utilisation de la table de limite d’exposition N.O.A.A et du % d’exposition S.N.C. Utilisation des ordinateurs de plongée Nitrox.
Incidences physiologiques de l’O2 : Toxicité de l’O2 cumulée sur le SNC Concept anglo saxon : - US Navy - NOAA : National Oceanic & Atmospheric Administration • Repris par la plupart des fabricants d’ordinateurs Nitrox • Toxicité l’O2 sur le cerveau (SNC) dépend de 2 facteurs : - Pp02 absolue - temps d’exposition à cette PpO2 • Pour chaque plongée, calcul du temps d’exposition à une PpO2 donnée : - pour plongée simple (mn) - pour successives : durée cumulée par jour (mn/24h)
Incidences physiologiques de l’O2 : Table de la NOAA
Incidences physiologiques de l’O2 : Notion de compteur SNC • On calcule le temps passé à PpO2 donnée • On le rapporte au temps maximal autorisé par table NOAA ou % compteur SNC (CNS clock) • Exemple : 30 mn à 30 m, nitrox 40/60 Pp02 = 1,6 b - pour 1,6 b, table NOAA donne 45mn maxi - donc compteur SNC = 30/45 = 66,7% • il faut tenir compte de : - Les variations de profondeur éventuelles (prendre prof maxi) - la respiration éventuelle d’O2 pur au palier
Incidences physiologiques de l’O2 : Tableau compteur SNC FFESSM • % compteurs SNC calculés d’après tables NOAA. - Tableau Air - Tableau nitrox 40/60 - Tableau nitrox 36/64 - Tableau nitrox 32/68
Incidences physiologiques de l’O2 : Règles d’utilisation • Si %SNC = 90 % (FFESSM) ou 80 % (IANTD) remontée surface et y rester 2 h minimum • Si %SNC > 50 % rester en surface 45mn • Si dépassement : arrêt des plongées • NB : dans les 3 cas : respirer uniquement de l ’air en surface, surtout pas d’O2 ! • Remise à zéro du compteur au bout de 48h
Incidences physiologiques de l’O2 : Effet Lorrain Smith • Toxicité de l’O2 au niveau pulmonaire, • Exposition de longue durée à PpO2 > à 0,5 b. • Signes, en fonction de la durée d’exposition : - gêne rétrosternale, toux, douleur - insuffisance et détresse ventilatoire. - œdème pulmonaire lésionnel, hypoxie - fibrose pulmonaire • En principe, 1ers signes entre 2 et 6h, donc pas de risque avec plongée en raison de l’autonomie. • Mais par précaution : pas de plongée Nitrox > 2 h
Incidences physiologiques de l’O2 : Toxicité cumulé au niveau pulmonaire • Même concept que pour toxicité SNC • UPTD : Unit Pulmonary Toxicity Dose - 1 UPTD = respiration d’O2 pur pendant 1mn à 1ata • Formule de calcul: Dose (UPTD) = Durée (mn) x Kp • coefficient Kp : table ou formule = ((PpO2 - 0,5)/0,5)0,83 • USA : 1440 UPTD / jour maxi • COMEX : B.Gardette : 600 UPTD maxi (sécurité caisson)
Incidences physiologiques de l’O2 : Coefficient Kp en fonction de la PPO2
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges C'est le point le plus délicat dans la pratique des activités Nitrox compte tenu de la teneur élevée d'O2 . Il existe des procédures spéciales de : - Fabrication des mélanges, contrôle. - Manipulation, stockage.
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges • Délicate : teneur élevée en O2 donc utiliser du matériel compatible • On peut acheter ses mélanges tout faits • Différentes techniques : - mélange par pression partielle les plus - mélange par flux continu courantes • Autres : - mélange par le volume beaucoup - mélange par le poids moins utilisées
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges Mélange par pressions partielles Le plus courant, d’abord transfert d’O2 à l’aide d’une lyre, puis on ajoute de l’air avec le compresseur. Attention aux traces d'huile, quand on ajoute de l'air ou du nitrox à la suite de l'oxygène. utilisation de filtre adaptés. Transfert à 5 b/mn max pour éviter l’échauffement. Flexibles spéciaux Attendre 24 h pour l'homogénéisation.
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges Mélange par flux continu Très utilisé aux USA. • Injection d’O2 dans l’air à Patm puis compression vers bloc. • Avantages : - pas besoin d’attendre 24 h pour l’homogénéisation. - ajustement concentration O2 en temps réel. - utilisation réserves d’O2 jusqu’au bout car injection à Patm - utilisation O2 liquide : coût bas, mais évaporation
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges Manipulation, stockage : • Le fabriquant inscrit sur le fût des blocs : - % d‘O2 du mélange - Date de l'analyse - Son nom de fabricant. • L’utilisateur final complète ces infos par : - Analyse d’O2 réalisée par ses soins avant la plongée - Profondeur maximale d'utilisation du mélange - Son nom ou ses initiales.
Utilisation opérationnelle de l’O2 : Réalisation pratique des mélanges Manipulation, stockage : • Le fabriquant tient un registre comportant : - identification de chaque bouteille distribuée - pression de chargement - résultat de l'analyse de l'oxygène, - son nom + signature - date de l'analyse Planning gonflage nitrox
Organisation de la plongée : Equipement Matériel spécifique : Nitrox • Matériel compatible O2 pur obligatoire si [02] > 40 % • Si concentration O2 ≤ 40% : bloc et robinetterie spécifique : marquage jaune et vert, mais détendeur du commerce (pour l’instant …)
Organisation de la plongée : Equipement Matériaux compatibles : Cuivre et alliages, Laiton, Acier, Acier inox, Téflon, KEL-L* (Polytrifluoéthylène), VITON* Graisses compatibles : HALOCARBON, VOLTALEF, FONBLIN Matériaux incompatibles : Aluminium, FONTE, TITANE et alliages de titane, Résine époxy, Polyuréthane Graisses incompatibles : Toutes les autres graisses, Solvants, peintures, marker, Empreintes digitales grasses LAITON: OK, ACIER: OK, ALUMINIUM: NON
Organisation de la plongée : Equipement Matériel spécifique : analyseurs galvaniques
Organisation de la plongée : Procédures Avant la plongée, définir : • Profondeur maximale permise avec le Nitrox utilisé • Profondeur réelle prévue pour la plongée • Profondeur équivalente. • Durée des paliers éventuels. • Courbe de sécurité du Nitrox utilisée. Ne pas dépasser la profondeur maximale permise en fonction du mélange Nitrox choisi. Préparer une fiche de plongée spécifique. Profondeur plancher
Organisation de la plongée : Procédures Pendant la plongée : • Ne pas dépasser la profondeur maximale permise • Ne pas approcher cette limite, risque si : - stabilisation imparfaite : N1 ++ , et N2 - manque de précision analyseur O2 (+/- 2%) - Par exemple Nitrox 40% : 38% ≤ [O2] ≤ 42% ! • Si utilisation Nitrox [O2] > 40 % : tout le matériel est spécifique O2 pur + dégraissé : blocs, détendeurs • Pour direct system et vêtement sec : préférer utiliser une bouteille différente avec [O2] < 40 % (car dégraissage difficile)
Bonne plongée