Dansant de joie sur le chemin, Anaïs était venue à la rencontre de sa grande sœur, Adélaïde, qui venait passer toute la journée à la maison. Elle lui portait deux fleurs en cadeau de bienvenue. Quelle joie dans la maison ! Et quelle joie dans le cœur d’Adélaïde, de revoir tous les siens !
Maman avait promis de l’attendre pour faire les confitures, et elle se revoyait, année après année, surveillant la délicate cuisson, humant les aromes subtils des fruits, et… et goûtant abondamment ! Juste « pour voir si c’est assez cuit… »
elle passe par la forge pour saluer son père. De loin elle entend le chant du marteau… Non.. ce n’est pas sur une faux ! c’est sur un morceau de fer plus épais.… Elle ne connaît pas de chanson plus claire que celle de la faux martelée sur l’enclume ! Josépha, qui ne l’a pas entendue, remplit d’eau le baquet où le père trempera l’acier incandescent, tout à l’heure, et le petit apprenti s’affaire, lui aussi. Adélaïde les embrasse avec effusion, avant de se diriger vers la maison. « J’ai bientôt fini ! lui crie Josépha. Et j’arrive avec toi ! »
Arrivée devant la porte, elle s’arrête et contemple, attendrie, le charmant tableau offert par ses deux « grandes » sœurs affairées à leur toilette. Quand elle rentre, quelle explosion de joie ! que de cris ! que de rires ! que de baisers !!!
Au fond de l’enclos, Laura pansait énergiquement Joyeux. Cette chère Laura ! Elle était bien toujours la même ! Le monde pourrait crouler, mais elle n’oublierait jamais de s’occuper de son cheval ! Mais maman entendit les rires et les appels de ses grandes, et, déposant sa seille, se hâta pour embrasser son aînée.
Premier travail : mettre son tablier, pour se sentir vraiment « à la maison ». Deuxième travail : mettre dans l’eau les fleurs si gentiment offertes par Anaïs pour la saluer ! Et pendant ce temps, maman servait le café, dont le parfum emplit bientôt la pièce. Voilà ! elle était à la maison !
Les filles partirent à la cueillette, pendant que maman lavait une dernière fois les bassines et activait le feu. Elle voulait beaucoup de braises pour obtenir un feu bien égal par la suite. Que les fruits sentaient bon ! quel plaisir que cette cueillette au soleil levant ! Les petites babillaient comme des oiseaux… et les paniers furent bientôt trop petits !
Ah ! cette Louisa ! quelle futée ! La voilà qui revient avec la brouette ! Et la récolte est facilement ramenée à la maison !
Chacun veut participer ! Mais, bien sûr, il y a des aides plus efficaces que d’autres !!!
Ah ! les citrons ! Dans toute confiture à l’orange, il faut quelques citrons ! Mais… les a-t-elle bien brossés, au moins ???
« Voilà les dernières ! La cuisson peut commencer !
Et voilà ! la confiture bout à petits bouillons ! Il faut maintenant ébouillanter les bocaux… Un arome délicieux se répand dans la maison, pendant que l’obscurité descend lentement et emplit la pièce de pénombre.
Maman remplit les bocaux. Laura allume la lampe…Il est temps de repartir pour la ville…
Un brin de toilette… Il y a toujours tant de nostalgie, dans un départ….
Elle serre ses sœurs sur son cœur, l’une après l’autre… Il faut partir, il est temps !
Maman la suit des yeux tristement, se secoue : allons ! elles ont passé une si belle journée !
Texte : Jacky Peintures : Morgan Weistling Musique : wie Sjoenos Limburg Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix