1945- 2015: 70 ans de vote des Françaises.

I- 1789- 1848, le temps de l’impossible citoyenne Des femmes citoyennes au plan civil mais sans droits politiques Olympes de Gouges ( 1748- 1793) Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions même fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également le droit de monter à la tribune » (article X)

« Nous naissons libres comme l’homme et la moitié du genre humain ne peut être, sans injustice, asservie à l’autre. » Jeanne-Victoire dans le 1er numéro de La Femme libre en 1932. Entête couverture du n° 1 du premier journal réalisé et écrit par des femmes pour des femmes – 1832-1834.

Suzanne VOILQUIN 1801- 1876 Saint-simonienne Directrice de La femme libre à partir du n°5.

1848, le suffrage universel mais sans les femmes  Jeanne Deroin ( 1805- 1894) Ouvrière lingère autodidacte, elle obtient le brevet d'institutrice et rédige dès1831 un plaidoyer contre « l'assujettissement de la femme » En 1848, elle devient l’une des porte-voix de la revendication féministe : en juin 1848, elle fonde avec Désirée Gay La Politique des Femmes, qui devient L’Opinion des Femmes. « Je viens me présenter à vos suffrages par dévouement pour la consécration d’un grand principe, l’égalité civique et politique des deux sexes. […] Une assemblée législative uniquement composée d’hommes, est aussi incompétente pour faire les lois d’une société composée d’hommes et de femmes, que le serait une assemblée composée de privilégiés pour discuter des intérêts des travailleurs, ou une assemblée de capitalistes pour soutenir l’honneur du pays. »

George Sand, 1804-1876 très impliquée au début de la révolution de 1848, (elle rédige durant quelques semaines le Bulletin de la République), Pour elle, la priorité est celle des droits civils et de l’éducation des filles.

II- La citoyenneté féminine devenue pensable et possible : fin XIXème -1ère moitié du XXème  siècle

Hubertine AUCLERT 1848-1914 fonde en 1881 la Citoyenne, première organe des suffragettes en France En 1880, elle refuse de payer ses impôts et écrit au Préfet : « Je n’ai pas de droits, donc je n’ai pas de charges, je ne vote pas, je ne paye pas ». Elle manifeste dans les mairies lors des mariages pour dénoncer l’infériorité sociale que le code civil établit et que le suffrage des femmes pourrait réformer. Elle crée la société Le suffrage des femmes qui organise des pétitions, des rassemblements et multiplie les actions. invente la propagande féministe : en 1908 elle renverse par provocation une urne.

Marguerite Durand Comédienne, journaliste, femme politique (1864-1936) Elle fonde en 1897 le premier quotidien féministe, La Fronde . Elle milite pour les droits des femmes, notamment le droit de vote et la présence des femmes aux élections. Elle participe à la création de syndicats féminins particulièrement pour les employées et les ouvrières. En 1931, avec la Ville de Paris, elle crée la première bibliothèque féministe française.

Madeleine PELLETIER: principale animatrice du mouvement suffragiste français au début du siècle, brise les vitres d'un bureau de vote en 1908 mais n'est jamais poursuivie.

Louise Weiss Femme politique, journaliste, pacifiste et militante féministe (1893-1983) Elle pourrait être appelée « Mère de l’Europe » ! Mouvement des suffragettes, mai 1935. la volonté des femmes aristocrates de devenir des actrices de la République Louise Weiss est au premier plan

1936 Elles n’ont pas le droit de voter, mais sont nommées sous secrétaires d’Etat par Léon Blum : Cécile Brunschvicg- présidente de l’UFSF- à l’éducation nationale, Irène Joliot-Curie à la recherche scientifique, Suzanne Lacore à la santé publique.

Sous le régime de Vichy 1940-1944 Archives départementales de la Savoie 1382W 36

1944- « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ». (Ordonnance du Général De Gaulle du 21 avril 1944)

1945 – Assemblée constituante, trois femmes députées du Nord Emilienne Galicier, résistante communiste, responsable de l’Union des Femmes Françaises, dans le Nord-Pas de Calais- Aisne et Ardennes, députée de 1945 à 1958.   Rachel Lempereur, institutrice et directrice d’école, militante syndicaliste et socialiste, résistante, députée de 1945 à 1958. Madeleine Leo-Lagrange, une des premières femmes à exercer la profession d’avocat, participe auprès de son mari à la mise en place de la loi sur les congés payés en 1936.