Marie-France Palazy et John Soulayrac.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
L’autonomie.
Advertisements

Université de tous les savoirs au lycée
De belles phrases Pour se bien traiter.
Janine Rumeau, Martine Galibert et Gérard Hubert
Henry Daniel et Christian Granier.
Qu’est-ce qu’un homme ?.
Création d’un champ sémantique
Réalisé par léquipe de shia974.fr Approuvé par Moulla Nissar AKHLAQ 8 : LEÇON 13 LAMOUR DU POUVOIR, DE LHONNEUR ET DE LA RICHESSE.
Réunion préparée avec Roberte Escudié
Septi-Philo Narbonne le 18 juillet 2009
Qu’est-ce que le respect ?
Clic droit, puis « plein écran » Pourquoi dit-on de lhomme quil est un être de questions ?
Les sophistes ORDRE DU JOUR - Qui sont les sophistes?
Philo'n net.
Qu’est-ce que la politique?
Martine Galibert et Jean Meurice
Médiathèque A.Malraux (Béziers)
LE DISCOURS PHILOSOPHIQUE
1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts: Léternité, cest toujours quoi ? 3. Questions / Discussion: 3 questions (20 mn environ par question).
« On n'est pas des bêtes » L'homme est animal mais pourtant pas une bête. Il partage donc une grande partie de ses propriétés biologiques avec les autres.
Amazing Flame Fractals
La philosophie de l’esprit Le libre arbitre (ch. 8)
Médiathèque A. Malraux (Béziers)
Médiathèque A. Malraux (Béziers)
Réunion préparée avec Martine Galibert, Daniel Amat et André Merly
Tolérance Réunion préparée avec Marypierre Baylé,
Médiathèque A. Malraux (Béziers)
Tentative de synthèse saison Faire une synthèse est toujours difficile ! Comment unifier des sujets aussi différents que : Imagination; Mort;
Marie-France Palazy et Marc Bazille.
Le pouvoir de tolérer «Le gouvernement a le pouvoir d’inscrire la tolérance dans les fondements de la société qu’il dirige, ou encore de prôner le racisme,
Jeannine Olivard et Michel Escudier.
Monique Lièvre et Jean Meurice.
L'anthropologie rationaliste
Tentative de synthèse saison Que dire pour clôturer cette 8ème année des cafés-philo agathois en synthèse des 9 thèmes abordés cette année :
Sylvie Choudy et Mireille Rosello.
Cécile et Georges Marty.
Avoir une vie harmonieuse et heureuse n'est pas difficile. Il n'y a pas de recettes magiques. Il suffit de bien se connaître soi-même, selon le.
Sujets de devoirs. L’inconscient.
L’histoire a-t-elle un sens?. Sentiment de ne pas comprendre le cours des choses, d’être impuissant devant les bouleversements de l’histoire. Grande peur.
1. Étymologie / Définitions : Nature / Culture
Introduction à la préservation
Nicolas de Malebranche IIème partie. Nicolas de Malebranche De la recherche de la vérité. Où l’on traite de la Nature de l’Esprit de l’homme,
DROIT DES CONTRATS ©.
Cicéron VIIème partie. C’est en observant le monde que l’être comprend ce qui convient à sa nature. Tout se passe comme si la connaissance de la nature.
Comment vivre avec autrui?
Étymologie : bonum augurium, bonne chance, bon augure
Les bonheurs.
Le devoir IIIème partie. Kant a expliqué qu’une action devait être faite parce qu’elle était juste, morale, que nous avions ne nous la capacité de déterminer.
George Berkeley IVème partie. George Berkeley Principes de l’entendement humain 1710 La substance existe par elle-même. On ne peut l’envisager.
L’empirisme L’empirisme est un système philosophique qui soutient que toutes nos connaissances proviennent de l’expérience sensible.
L’obligation morale. Nous avons le devoir d’être francs avec nous-mêmes. La morale naît avec la société et pour la société. C’est une condition nécessaire.
Ethique de l'autre homme. 1. Emmanuel Lévinas ( ) remet en question la philosophie de Hegel et celle de Kant. Hegel soutient que le but premier.
A l’épreuve de lui-même, l’être peut véritablement devenir sujet.
Problèmes liés à la notion d'autrui. 1. Autrui est proche de moi et différent de moi. Autre moi-même et absolument différent. Ce n’est pas quand il est.
Le devoir IVème partie. L’ horrible remarque d’Eichmann nous montre bien que l’action morale doit être guidée par des valeurs humaines et le développement.
Autrui : fin ou moyen?.
La société Un groupe de personnes avec des règles de vie, des coutumes, des lois, des valeurs.
Echange et engagement. Rappel : les échanges, qui sont nés des besoins réciproques des hommes et de leur dépendance réciproque rapprochent les personnes.
Autrui. Problèmes de définition ou d’approche : un autre (c’est-à-dire : un deuxième, comme le premier) ou un autre (différent). D’emblée, le problème.
L’histoire. 1. Une discipline. Un souci d’objectivité. En histoire, on recherche la vérité et l’objectivité. -On s’appuie sur des documents, des témoignages.
Comment faire de la prévention sans répression?. Il faut déterminer le sujet de la dissertation. Pas de mot qui soit un concept. On ne précise pas de.
Le fondement du droit. En 1793, Goethe, à la fin du siège de Mayence, arrête une foule sur le point de lyncher un capitaine français. Il dit : « C'est.
René Descartes XIIème partie. De Dieu qui vient à l’idée Descartes s’intéresse alors à l’être humain comme cause des idées. D’où proviennent-elles exactement?
Baruch Spinoza XIIème partie. Traité théologico-politique 1677 La raison libre doit seule permettre d’interpréter l’Ecriture Les vecteurs de la révélation.
La conscience miroir de soi ou miroir du monde les limites de notre conscience.
Cicéron Vème partie. La raison de la loi naturelle est difficile à établir. Les philosophes évoquent souvent « la » raison et en font d’une certaine manière,
René Descartes XIème partie. « une substance pensante dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser, et qui, pour être, n'a besoin d'au­cun lieu,
La conscience morale. La conscience morale nous permet de juger nos actes, de considérer ce qui est bien et ce qui est mal. Elle vient de notre conscience.
LA CONNAISSANCE PAR SORA, RENEE ET KAITLYN. LA DÉFINITION DE LA CONNAISSANCE “Connaitre, c’est penser ce qui est: la connaissance est un certain rapport-
Transcription de la présentation:

Marie-France Palazy et John Soulayrac. 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies 3. Notions / Concepts / Prises de vues : La dignité chez Kant (1724-1804). 4. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 5. En guise de conclusion Dignité Réunion préparée avec Marie-France Palazy et John Soulayrac.

Étymologie et définitions Étymologie : Dignité vient du latin dignitas, rang, valeur. Définitions : Larousse sur internet (extrait) : Respect que mérite quelqu'un ou quelque chose : Ces sévices sont une atteinte à la dignité d'un être humain. Attitude empreinte de réserve, de gravité, inspirée par la noblesse des sentiments ou par le désir de respectabilité ; sentiment que quelqu'un a de sa valeur : Refuser par dignité de répondre à des insultes par des insultes. Fonction éminente, distinction honorifique : Il a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur. Synonymes : Honorabilité, respectabilité. Contraire : Abaissement, avilissement, déchéance. Dictionnaire de philosophie La philo de A à Z : C’est principalement dans la pensée kantienne que la notion de dignité reçoit un sens philosophique. Kant oppose ce qui possède une dignité à ce qui a seulement un « prix » et peut donc être échangé ou vendu.

Citations choisies Par Marie-France : « La dignité regroupe l'intégrité, la fiabilité, le respect de la parole donnée. » Marie-Josée Christien Par John : « C'est dans l'homme, dans sa raison et dans sa liberté qui constituent sa dignité, qu'il faut fonder les principes du respect de l'autre, non dans une divinité. » Luc Ferry Par Jean-Paul : « Dans le règne des fins, tout a un prix ou une dignité. » Emmanuel Kant

Notions / Concepts / Prises de vues La dignité chez Kant (1724-1804) Extrait de Fondements de la métaphysique des mœurs (1795) Prix et dignité : Dans le règne des fins, tout à un prix ou une dignité. Ce qui a un prix peut être remplacé par quelque chose d’autre, à titre d’équivalent. Au contraire, ce qui est supérieur à tout prix, ce qui par suite n’admet pas d’équivalent, c’est ce qui a une dignité. Ce qui se rapporte aux inclinations et aux besoins généraux de l’homme, cela à un prix marchand. Ce qui, même sans supposer de besoin, correspond à un certain goût, c’est-à-dire à la satisfaction que nous procure un simple jeu sans but de nos facultés mentales, cela a un prix de sentiment. Mais ce qui constitue la condition, qui seule peut faire que quelque chose est une fin en soi, cela n’a pas seulement une valeur relative, c’est-à-dire un prix, mais une valeur intrinsèque, c’est-à-dire une dignité. Parce que ce serait une fin en soi, la dignité n’aurait-elle pas de prix ?

Notions / Concepts / Prises de vues (suite) Dignité, respect et morale : Tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables. Réciproquement, il est obligé au respect envers chacun d'eux. L'humanité elle-même est une dignité. En effet l'homme ne peut jamais être utilisé simplement comme un moyen par aucun homme (ni par un autre, ni même par lui-même), mais toujours en même temps comme fin, et c'est en ceci précisément que consiste sa dignité (sa personnalité), grâce à laquelle il s'élève au dessus des autres êtres du monde, qui ne sont point des hommes [..] De même qu'il ne peut s'aliéner lui-même à aucun prix (ce qui contredirait le devoir de l'estime de soi). De même il ne peut agir contrairement à la nécessaire estime de soi que d'autres se portent à eux-mêmes en tant qu'hommes, c'est a dire qu'il est obligé de reconnaître pratiquement la dignité de l'humanité en tout autre homme. Ce qui, par conséquent, lui impose un devoir qui se rapporte au respect qui doit être témoigné à tout autre homme. La dignité n'est-elle pas l'essence même du respect et de la morale (et réciproquement) ?

QUESTIONS La dignité a-t-elle un prix ? L’Homme est-il un animal digne ? Au nom de la dignité doit-on tout tolérer ?

Animation Marie-France Palazy Les valeurs ont-elles un prix ? La dignité a-t-elle un prix ? Animation Marie-France Palazy Qu'est-ce qu'un prix ? Qu'est-ce qu'une valeur ? Les valeurs ont-elles un prix ?

1. La dignité a-t-elle un prix ? Qu'est-ce qu'un prix ? Le prix n'est-il pas l'expression quantifiée d'une valeur susceptible d'être échangée ? De là, faudrait-il penser que tout ce qui a "du prix" au sens d'importance a "un prix" au sens de valeur d'échange ? Ou au contraire, que ce qui a un prix ne peut concerner que ce qui a une valeur relative et ainsi ne saurait constituer une fin en soi ? Le prix ne se réduit-il pas à la valorisation toujours relative d'un moyen et non à celle d'une fin en soi ? Qu'est-ce qu'une valeur ? Quoi que par le désir, ce qui est une valeur rejoint ce qui en a : La valeur d'une pierre précieuse a un prix parce qu'on la désire Nulle valeur ne saurait-être si personne ne désirât quelle fut Ne faut-il pas distinguer : Ce qui a une valeur et dont le prix constitue la mesure dans une logique d’échange De ce qui est une valeur et n’a pas de prix car elle ne saurait être échangée contre de l’argent, ni même contre quoi que ce soit, pas même une autre valeur (la justice contre la générosité par exemple) ? Comment pourrait-on confondre : Ce qui n'a qu'une valeur relative de l'ordre de l'avoir Avec ce qui est une valeur en soi de l'ordre de l'être ? Comment la dignité pourrait-elle avoir un prix si, comme le pense Kant, elle est une fin en soi : une valeur intrinsèque et absolue ? 8

L’Homme est-il un animal digne ? Animation John Soulayrac Philosophiquement, qu'est-ce qu'être un Homme ? Qu'est-ce qui fonde la dignité ?

2. L’Homme est-il un animal digne ? Philosophiquement, qu'est-ce qu'être un Homme ? Au sens le plus général, du point de vue biologique, ne peut-on pas penser que l'Homme fait partie du monde animal en tant que représentant de l'espèce Homo sapiens, branche issue des Primates et elle-même des Mammifères ? Néanmoins, en tant qu'être pensant doué de raison et ainsi capable de choix délibérés, n'est-il pas en cela un animal singulier ? Comme l'estime Kant, la liberté ne repose-t-elle pas en effet sur la capacité de se déterminer en fonction d’une volonté morale sans laquelle il ne saurait être question de liberté ? L'Homme n'est-il pas un animal singulier capable, en raison de sa volonté morale, d'exprimer sa liberté ? Qu'est-ce qui fonde la dignité ? N'est-ce pas parce que tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables et que, réciproquement, il est obligé au respect envers chacun d'eux, que l'humanité elle-même est une dignité, comme l'affirme Kant ? La dignité d’un être humain, n’est-elle pas la part de lui qui n’est pas un moyen mais une fin ? « Je ne puis refuser tout respect à l’homme vicieux lui-même, comme homme car, en cette qualité du moins, il n’en peut être privé quoiqu’il s’en rende indigne » écrit Kant. De quel droit, en effet, pourrions-nous expulser l’homme de l’humanité, lui retirer sa dignité d’homme, par suite de ses erreurs ou de ses fautes ? La dignité de l'humanité n’est-elle pas une valeur essentielle qui n’a pas de prix : une valeur intrinsèque absolue au fondement même de la morale et réciproquement ? Par sa capacité d'exprimer sa liberté par sa volonté morale fondée sur la dignité de l'humanité, ne peut-on pas affirmer que l'Homme est un animal digne ? 10

Au nom de la dignité doit-on tout tolérer ? La tolérance a-t-elle des limites (un domaine limité d'application) ? Doit-on tolérer l’intolérance ?

3. Au nom de la dignité doit-on tout tolérer ? La tolérance a-t-elle des limites (un domaine limité d'application) ? La question de la tolérance ne se pose-t-elle pas exclusivement lorsqu'il s'agit d’opinions ; quand il n’y a pas de preuves ? La tolérance n’interviendrait-elle qu’à défaut de connaissance, de preuve ou de vérité ? Comment, par exemple, les mathématiciens, les scientifiques ou les comptables dans leur domaine respectif pourraient-ils tolérer la tolérance ? « Une science n’avance qu’en corrigeant ses erreurs; on ne saurait donc lui demander de les tolérer. » dit CS Quand la vérité est connue ou lorsqu'elle en tient lieu, la tolérance n'aurait-elle aucun sens ? Doit-on tolérer l’intolérance ? Poussée à l’extrême, la tolérance ne se nie-t-elle pas elle-même lorsqu’elle laisse les mains libres à ceux qui veulent la supprimer (ce que K. Popper appelle "le paradoxe de la tolérance") ? La tolérance infinie n'aurait-elle aucun sens puisque ce serait aussi tolérer l’intolérable ! « Une tolérance universelle serait tolérance de l’atroce : atroce tolérance » dit ACS Si l'on est tolérant par respect de la liberté, comment pourrait-on tolérer qu'on la nie ? Si reconnaître la dignité de l'humanité c'est être tolérant en vertu du droit à la liberté de tout Homme, comment pourrait-on tolérer ceux qui nient la tolérance et la liberté, en un mot la dignité ? 12

Si la dignité est l'honneur de l'humanité, En guise de conclusion « Si l’on est d’une tolérance absolue, même envers les intolérants, et qu’on ne défende pas la société tolérante contre leurs assauts, les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance. » Karl Popper En paraphrasant Popper ne peut-on pas affirmer que : Si au nom de la tolérance on ne défend pas la dignité de l'Homme contre les assauts de ceux qui la nient, les tolérants seront anéantis, et avec eux la dignité de l'humanité. Et enfin se demander : Si la dignité est l'honneur de l'humanité, les honneurs font-ils toujours des dignitaires honorables ?

Informations et documents sont disponibles sur : Prochaines réunions MDS Agde de 18h30 à 20h :   "Suicide" : mardi 5 mai (attention : 1er mardi du mois) "Opinion" : mardi 9 juin "Emotion" : mardi 13 octobre Pensez à réserver vos places (04 67 94 67 00) ! MAM Béziers de 18h30 à 20h : "La culture est-elle naturelle ?" : mercredi 7 octobre Informations et documents sont disponibles sur : http://www.cafe-philo.eu/ 14