Economie, société et culture en France depuis 1945.

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Transcription de la présentation:

Economie, société et culture en France depuis 1945. Depuis la seconde guerre mondiale, l’économie française a connu de profonds changements. D’abord, dans un contexte de forte croissance durant les Trente glorieuses, puis avec la crise des années 1970, qui a poussé à une mutation du modèle français caractérisé notamment par l’importance de l’Etat. Ces transformations économiques ont été la toile de fond de grands changements dans la société et les modes de vie. Sans que les Français en prennent toujours conscience, une véritable révolution silencieuse s’est produite depuis l’après-guerre. Quels furent les aspects et les limites de cette révolution silencieuse qui frappa l’économie, la société et les modes de vie ? En quoi le modèle français peut-il sembler menacé depuis 1975?

I) Les « Trente glorieuses » de l’économie française a) Une croissance économique très forte (1945-1973) De 1945 au premier choc pétrolier de 1973, la France connaît une croissance forte et soutenue (en moyenne 5% par an), le chômage est inexistant et le pouvoir d’achat triple entre 1946 et 1973. L’économiste Jean Fourastié utilise l’expression de « Trente Glorieuses » pour qualifier cette période de prospérité que connaît la France et plus largement l’ensemble du monde occidental après la guerre.

b) Quels facteurs de cette croissance économique ? stabilité monétaire +énergie à prix bas - Baby boom: Indice de fécondité de 2,6 enfants par femme; chute du taux de mortalité infantile de 71%o en 1936 à 25%o en 1960. Hausse de la population de 13 millions entre 1946 et 1976. Les moins de 20 ans constituent plus du 1/3 des Français dans les 60’s. - Importance du rôle de l’Etat dans la modernisation (Plan), notamment dans le domaine industriel et dans le domaine social (Etat-providence: Sécu, allocations chômage et vieillesse, retraite)

C ) Les conséquences économiques et sociales de la croissance

1 – Evolution de la part respective des différents secteurs d’activité (doc 1 p. 336, doc 3 p. 341) -2e révolution agricole : baisse de la population paysanne (de près de 40% en 1946 à moins de 10% en 1975), hausse de la production agricole (doc 2 p. 337). Henri Mendras: La Fin des paysans (1967) -développement de l’industrie : apogée de la 2d révolution industrielle. L’industrie contribue au plein emploi, avec près de 40% de la population active. Maximum historique du nombre d’ouvriers = 8 millions en 1975. -essor considérable du tertiaire (1er secteur d’emploi à partir la fin des années 1950; plus de 50% de la population en 1975) : vers une société postindustrielle. Le tertiaire devient le secteur dominant : enseignement (baby boom), tourisme, commerce, transport,… Emergence des classes moyennes, avec importance de l’emploi féminin: 3 millions de femmes employées en 1975.

2 – La société de consommation (doc 5 p. 349) La hausse importante des niveaux de vie transforme les budgets, avec une baisse importante de la part consacrée à l’alimentation et une hausse des dépenses consacrées au logement, à la santé et surtout à la culture et aux loisirs. La généralisation du crédit bouleverse les comportements: à la frugalité et à la prévoyance succède le désir d’accéder immédiatement aux biens matériels, désir très largement encouragé par la publicité. Automobile (4 p. 337) et télévision deviennent les symboles de cette « ère de l’opulence » (à la fin de 1954, on ne comptait que 125 000 téléviseurs alors qu’à la fin des 60’s, on en dénombrait 10 millions; en 1956, six Français sur 7 ne partaient pas en vacances, alors qu’en 1981, ils sont plus de 50%) 3 – Une société de plus en plus urbaine (doc 3 p. 349) -Une société urbaine : exode rural+excédent naturel des villes. D’où croissance urbaine : 13 millions d’habitants en ville de plus entre 1954 et 1975. ralentissement après 1975.

D) Les limites Le maintien des inégalités : des ouvriers encore largement en marge de la société (seuls 18% ont un téléphone en 1976 contre 37% pour les employés et les agriculteurs et 80% pour les cadres supérieurs); emploi féminin peu qualifié et moins bien rémunéré malgré un début d’émancipation (loi Neuwirth 1967, loi Veil 1975) - Une inflation importante. II) Depuis 1973, trente ans de croissance modeste et de mutations a) Manifestation de la stagnation économique . -fin de la forte croissance (doc 1 p. 338): « croissance molle », incapable d’assurer le plein emploi. -déclin industriel: crise des industries traditionnelles (textile, métallurgie, mines,…): nécessaire reconversion. - Doc 2 p. 340: chômage de masse (1,6 millions en 1981; plus de 2 millions aujourd’hui, près de 10% de la population active)

b) Facteurs et solutions politiques face à la crise 1 – Les causes du recul de la croissance -choc pétrolier: forte hausse du prix des matières premières. -concurrence des NPI 2) les hésitations des politiques gouvernementales -Politiques Keynésiennes (John M. Keynes : l’intervention de l’Etat pour relancer la consommation ) Politiques libérales : privatisation, lutte contre l’inflation, baisse des dépenses publiques.

c) L’accélération des mutations économiques et sociales -virage libéral et ouverture à la mondialisation de l’économie française. (docs 1 et 3 p. 370-371) Les entreprises françaises s’ouvrent de plus en plus à la concurrence internationale: 46 groupes français parmi les 200 premiers européens (n°1 devant l’Allemagne et le Royaume-Uni). De +, part des actions dans le patrimoine des ménages = 30%). Mais des handicaps (5 p. 339) -l’économie postindustrielle (1 p. 336): l’explosion du secteur des services et le recul des paysans et des ouvriers. + de 75% de la richesse créée. Forte féminisation de ce secteur (81% des femmes travaillent en 2005 contre 44% en 1968). Baisse du nombre d’agriculteurs de 1,3 millions entre 1973 et 2001 (4% de la population active), seulement 5,4 millions d’actifs dans l’industrie. Trois millions de pauvres. Ouvriers, femmes non qualifiées et jeunes non diplômés sont les + touchés. Difficile intégration des immigrés, très touchés par le chômage et la pauvreté, concentration dans les « grands ensembles », qui cumulent les difficultés. Le vieillissement de la population (doc 2 p. 343). Indice de fécondité de 2 enfants par femme (doc 3 p. 343), exceptionnel en Europe. Mais hausse de l’espérance de vie (doc 1 p. 342: 76 et 83 ans avec l’amélioration des soins contre 68 et 76 en 1973) L’évolution des valeurs et des mœurs (doc 5 p. 343). 10% de pratiquants catholiques, hausse des naissances hors mariage (presque 50% contre 6% en 1962) et des divorces (12,6%o en 2005 contre 3,3 en 1970).

III – Identité et culture: une « exception » française ? A – Le rôle historique de l’Etat Identité culturelle forte liée à l’’action de l’Etat, depuis Richelieu et Louis XIV. Entre 1945 et 1958, 200 MJC ont été créées. Surtout création du ministère des affaires culturelles en 1958, avec le rôle essentiel de Malraux de 1958 à 1969 (« Il est temps que la France prenne l’initiative d’exprimer le génie profond des peuples. C’est à elle qu’il revient d’être une métropole de l’art et de l’esprit, chargée de diffuser la connaissance et de révéler au monde ses chefs-d’œuvre ») puis de Jack Lang de 1981 à 1986 puis de 1988 à 1993 (quotas de chansons françaises à la radio, hausse de l’aide au cinéma français, défense de la langue, subventions aux institutions culturelles,…). Aujourd’hui l’aide publique à la culture est 10 fois + élevée qu’aux US B – L’explosion d’une culture de masse durant les Trente Glorieuses -Explosion scolaire (cf dossier p. 354-355). 1956-1972 : le nombre des élèves du secondaire passe de 1,5 millions à près de 5 millions; 1950-1970: le nombre des étudiants passe de 140 000 à 850 000. Ascension sociale (?) via l’école: 11% d’enfants issus du milieu ouvrier pour la génération née entre 1939 et 1948 – 28% pour celle née entre 1964 et 1973 -L’ascension de la télévision. Facteur déterminant d’homogénéisation des pratiques culturelles; en 1965, dix ans après son arrivée dans les foyers, elle est déjà regardée 22h par semaine en moyenne. Télévision populaire de masse: La caméra explore le temps; Intervilles;…

- Une « culture jeune » Accession des jeunes à la consommation: de 1958 à 1961, le nombre de transistors passe de 260 000 à 2 215 000; Succès de l’émission « Salut les copains », qui rend célèbre Johnny Halliday notamment. Temps du yé-yé. Distinction par la tenue vestimentaire: minijupe pour les filles à partir de 1964. Achats de livres de poche. C – Après 1973, un déclin de la culture française ? Le malaise de l’école. 1973: bacheliers = 22% de la classe d’âge; 2006 = 478 500 (64% de la classe d’âge). 1970-71: 850 000 étudiants. 2008: 2,2 millions d’étudiants. 1973: 9% de diplômés de l’enseignement supérieur. 2008: 40%. Mais maintien de fortes inégalités: 15% des nouveaux collégiens présentent des difficultés graves en lecture; un enfant de cadre a 5 fois + de chance d’accéder à une classe prépa qu’un enfant d’ouvrier. L’industrie du divertissement Rôle grandissant d’internet et de la télévision. Or place réduite de la France dans le domaine de l’audiovisuel mondial (4% contre 45% pour les E-U). Idée de « village planétaire » via la diffusion des mêmes informations et valeurs (CNN) et spectacles partout dans le monde (J.O, coupes du monde).

CONCLUSION Depuis 1945, la France a connu des évolutions économiques et sociales majeures. Après une période de prospérité jusque 1973, caractérisée notamment par le développement de la société de consommation, elle est entrée ensuite dans une ère de « croissance molle », avec un chômage de masse et un développement de la pauvreté, qui ont entraîné une crise de l’Etat-Providence (cf Pierre Rosanvallon, 1992), institution emblématique du modèle social français. Ce modèle semble aussi remis en question dans le domaine culturel, où « l’exception culturelle » française est de plus en plus confrontée à une américanisation de la culture à laquelle elle est de plus en plus perméable, même si la France continue à lutter pour éviter la marchandisation de la culture.