SITUATION DE LA PÊCHERIE D’ELASMOBRANCHES DANS LA SOUS-REGION CSRP Anne-Lise VERNET avec la collaboration de Mika Samba DIOP et Didier JOUFFRE EVOLUTION DE LA PÊCHERIE D’ELASMOBRANCHES DANS L’ESPACE CSRP * cf. DEME et MBAYE, 2005 Sur les 69 espèces d’élasmobranches recensées, 14 SONT MENACÉES : INVENTAIRE DES ELASMOBRANCHES DANS LA SOUS-RÉGION D’après les données issues de TrawlBase et StatBase, la diversité spécifique d’élasmobranches est élevée : 36 espèces de Selachimorpha (requins) 33 espèces de Rajomorphii (raies, torpilles, poissons scies et poissons guitare) N.B. : L’ensemble des espèces capturées a été comptabilisé, y compris celles peu représentées dans les eaux de la sous-région. Requin-citron (Negaprion brevirostris) : Raie pastenague (Dasyatis centroura) : espèces absentes des bases de données TrawlBase et StatBase => extinction dans l’ensemble de la sous-région ou erreurs d’identifications ? Grand requin marteau (Sphyrna mokarran) : capturé ponctuellement en Guinée. quelques individus en Mauritanie et au Sénégal. Requin bouledogue (Carcharhinus leucas) : retrouvé seulement sur une campagne dans les eaux de Guinée. N.B. : auparavant fréquent dans les eaux de la sous-région (DUCROCQ et DIOP, 2006). Poisson-scie (Pristis spp) : présent en Gambie et en Guinée. semblait avoir disparu des eaux de Guinée Bissau, de Mauritanie et du Sénégal sous l’effet de la pêche. N.B. : Des enquêtes effectuées en 2006 ont révélé une disparition de ces espèces dans l’espace CSRP hormis en Guinée Bissau où quelques individus ont été observés. Poisson-paille africain (Rhynchobatus luebberti) : pêchés essentiellement au Sénégal. Cap-Vert, Guinée et Sénégal : accroissement des captures avec les efforts de pêche Mauritanie : évolution des efforts de pêche et des prises en opposition de phase Données fournies par le projet PSRA-Requins Les captures ne dépassaient pas 400t entre 1984 et A partir de 1990, les prises ont connu une forte hausse, passant de 390t en 1989 à plus de t en Par la suite, l’évolution des débarquements accuse une baisse entre 2002 et 2004, atteignant ainsi t en Le tableau suivant fournit les principaux indicateurs permettant de bien cerner l’évolution des pêcheries de raies et requins. - vulnérables : Gymnura altavela, Leptocharias smithii, Rhinobatos irvinei, Sphyrna lewini et Sphyrna zygaena - en danger : Rhinobatos cemiculus et Rhinobatos rhinobatos - en danger critique d’extinction : Pristis microdon, Pristis pectinata, Rhynchobatus luebberti, Sphyrna mokarran, Squatina aculeata, Squatina oculata, Squatina squatina PAYS PROJETEVOLUTIONS PROJET (données pays) Nombre d'années RENDEMENTS (CPUE nombre et CPUE poids) OCCURRENCES de captures par projet CAP VERTDonnées insuffisantes GAMBIELS-Sénégal6 années 1986 1994 GUINEE BISSAU Données insuffisantes GUINEECHAGUI9 années 1985 1995 MAURITANIEN'DIAGO 14 années 1982 1996 SENEGALLS-Sénégal 10 années CPUE nb ─ 1986 1995 CPUE pds 1986 1995 PAYS Organisme effectuant le suivi PÊCHE ARTISANALEPÊCHE INDUSTRIELLE Evolution des captures Evolution de l'effort de pêche global Evolution des captures Evolution de l'effort de pêche global FlotilleTemps de pêcheFlotilleTemps de pêche CAP VERTINDP Pas de données sur les élasmobranches 1986 2001 GAMBIEFD ── Pas de données 1981 2001 GUINEE BISSAUCIPA 1990 1997 GUINEECNSHB ── ─ 1989 2001 MAURITANIEIMROP Pas de données ── 1990 1999 SENEGAL DOPM Pas de données Pas de données 1974 2000 CRODT Pas de données Pas de données PIS 1971 1998 PIE 1983 1998 INTRODUCTION Les pays membres de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP), conscients des risques d’effondrement rapide des stocks d’élasmobranches et de leurs conséquences sur la diversité biologique, se sont engagés, à travers le Plan Sous Régional d’Action pour la conservation et la gestion des populations de Requins (PSRA-Requins), à développer une stratégie de conservation et de gestion durable de ces espèces dans la sous région. Suite au projet PSRA-Requins, la synthèse des bases de données sur les captures expérimentales (TrawlBase) et commerciales (StatBase), regroupées dans le Système d’Information et d’Analyses des Pêches (SIAP), est réalisée. Tendances évolutives des tonnages annuels de captures commerciales d’élasmobranches et de l’effort de pêche global (données issues de StatBase) Cap-Vert, Gambie et Guinée Bissau : nombre de campagnes réalisées trop faible pour pouvoir obtenir des tendances évolutives de captures par unité d’effort. Guinée, Mauritanie et Sénégal : données suffisantes pour percevoir une tendance à la baisse de ces prises depuis le milieu des années 1980, excepté en Mauritanie où les rendements ont connu une hausse. En général, les occurrences de captures des élasmobranches ont faiblement diminué, avec un pourcentage moyen passant respectivement de 12.4% à 8.4% entre 1986 et N.B. : les plus fortes occurrences ont atteint 25% et les plus faibles 0.6% ( ). Même si ces données sont difficilement interprétables, les populations de raies et requins semblent avoir diminué entre 1986 et RECOMMANDATIONS DE TRAVAUX DANS L’ENSEMBLE DES PAYS MEMBRES DE LA CSRP Indicateurs d’impact Données à constituer par indicateurs d’impact Périodicité collecte Nombre de pirogues impliquées dans la pêcherie * Nombre de pirogues par centre et par origine Annuelle Nombre de pêcheurs ciblant les espèces * Nombre de pêcheurs par centre et par origine Annuelle Types de pêche ciblant les raies et requins *Nombre d’engins par centreAnnuelle Captures de raies et requins * Quantités mises à terre par espèce et par centre Quotidien Prise par unité d’effort (PUE) *PUE par type de pêche et par centreMensuelle Taille du plus grand individu de chaque espèce Taille du plus grand individu de chaque espèce par type de pêche et par centre Mensuelle Avec les données contenues dans StatBase à l’heure actuelle, il est impossible d’indiquer des tendances évolutives fiables des pêcheries d’élasmobranches. Tendances évolutives des rendements annuels et des occurrences de captures des élasmobranches lors de campagnes océanographiques (données issues de TrawlBase) Evolution à la hausse : à la baisse : variable : stable : — LEGENDE : Séries temporelles continues : année année discontinues: année année CONCLUSION La gestion durable des populations d’élasmobranches dépend de la mise en place d’une variété d’outils adaptés et prenant en compte l’ensemble des paramètres biologiques de ces espèces. Cet effort passe par une amélioration des capacités de suivi et de la qualité de l’information sur les captures par espèces, des connaissances sur les paramètres biologiques et écologiques, l’évaluation régulière du statut (vulnérabilité des espèces) et la mise en place de mesures de conservation. Parmi les points d’ombre importants, il est essentiel de souligner l’absence de chiffres concernant les captures accessoires des pêcheries, artisanale comme industrielle. Les raies et requins sont souvent rangés dans un groupe unique, empêchant le suivi des captures par espèce ou groupe d’espèces. De plus, les systèmes nationaux de suivi doivent être renforcés pour les élasmobranches : projet océanographique cohérent (captures expérimentales réparties sur des séries temporelles longues et continues) et système d’enquêtes des pêcheries commerciales consolidé.