JESUS ET NOS FAMILLES Diaporama de Jacky Questel

"Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa fem-me, ses enfants, ses frères et sœurs, et même sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple." (Lc 14, 25-30) Deux paroles très dures que nous entendons en ce 23ème dimanche du temps ordinaire. Si nous y regardions de plus près ?

Je pense que, au regard de ce passage, il faut lire, en Matthieu 14, 4-7 : Dieu a dit en effet ; Honore ton père et ta père. Et encore : Celui qui maudit père ou mère, qu’il soit puni de mort. Mais vous, vous dites : quiconque dit à son père ou sa mère : Le secours que tu devais recevoir de moi est of-frande sacrée, celui-là n’aura pas à honorer son père. Et ainsi vous avez annulé ma parole de Dieu au nom de votre tradition. Hypocrites ! Ce texte semble donc dire le contraire du précédent… Que l’on se souvienne aussi que "Jésus rentra à Nazareth avec son père et sa mère, et il leur était soumis."

Je crois que l’on peut aussi souligner ici la complicité qui unissait Marie et Jésus, et qui éclate dans la scène des Noces de Cana. Marie ne demande rien à Jésus, elle énonce juste un besoin : ils n’ont plus de vin". Et, quoique Jésus lui dise que son heure n’est pas encore venue, c’est en toute confiance qu’elle dit aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira." Ils étaient donc très proches. Pourtant, Jésus est parti sur les routes. Elle ne le savait pas toujours, puisque l’évangile nous raconte comment, obéissant aux hommes de son clan, selon la loi, elle les suivit quand ils essayèrent de le ramener chez lui…

Et c’est en utilisant la comparaison avec des liens familiaux qu’il a, en cette occasion, dit ce qu’étaient pour lui ceux qui écoutaient la Parole de Dieu et la mettaient en pratique : "voilà mon père, la mère, mes frères et mes sœurs." Pour compléter au plus juste l’éventail des paroles de Jésus se rapportant à la famille, relisons Mt 10, 34-40 : "Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère." Tout cela est-il contradictoire ? Est-ce que Jésus parle d’une façon et agit d’une autre ? Dit-il tantôt blanc et tantôt noir ?

Non, il y a une grande cohérence entre ces textes Non, il y a une grande cohérence entre ces textes. La loi a toujours demandé d’honorer ses parents. Mais… Si vos parents vous disent que, sur cette route accidentée et à grande circulation, il est inutile de mettre votre ceinture de sécurité, vous la mettrez quand même (du moins je l’espère !) Vous préférez donc votre sécurité à l’obéissance aveugle et servile. C’est là que se situe le nœud de ces apparentes contradictions : si vos liens avec votre famille vous poussent au mal, il faut savoir passer outre, et obéir d’abord à la loi de Dieu.

Une formule courant au moyen age disait : "Dieu premier servi" Une formule courant au moyen age disait : "Dieu premier servi". Et je crois que cette formule éclaire et résume le débat de ce jour. La famille est le lieu privilégié où Dieu se révèle. Nos cellules familiales sont reflet et image de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Alors, si cette cellule, pour une raison ou une autre, joue mal son rôle et essaie de nous séparer de Dieu, oui, alors nous devons rester fermes. Mais nous pouvons avoir un différend avec notre famille, notre entourage, sans pour cela que les liens familiaux ou d’amitié soient distendus ou rompus !

C’est vrai, cela peut aller jusqu’à l’incompréhension totale, la colère, la déchirure. Les disputes dans les familles, cela existe. A ce stade-là, nous pouvons nous demander si ces exigences sont vraiment dictées par l’amour, ou par un besoin de domination visant à aliéner notre liberté… Dans ce cas, notre réaction peut être dictée par le désir de suivre Dieu, d’une part, mais aussi d’autre part le besoin d’affirmer notre liberté. Cela ne peut nous être, même sur le plan purement humain, que bénéfique ! Mais ceci était une digression…

"Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple." Jésus ne veut donc à sa suite que des gens tristes, malheureux, et courbés sous le poids de leur croix ? Pourtant, il nous a dit aussi : « Je suis venu pour que vous ayez la joie, et que vous l’ayez en abondance." Jésus aime vraiment les contradictions !!! Il veut par là nous pousser dans nos derniers retranchements, nous obliger à peser ses paroles.

"Porter notre croix," cela veut dire quoi exactement ? Nos souffrances, nos épreuves, nous pouvons les traîner comme un boulet. Nous pouvons gémir et nous lamenter : "pourquoi moi ? Cela n’arrive qu’à moi ! Personne ne peut savoir ce que je souffre !" Et bien oui, justement ! Quelqu’un le sait ! Jésus ! Si nous passons notre temps à pleurnicher et nous plaindre, nous ne POUVONS pas prétendre être ses disciples. Nos épreuves ne sont pas des boulets à traîner, et encore moins des malheurs qui n’arrivent qu’à nous !

Nos épreuves sont des passages. Une épreuve est une porte à passer Nos épreuves sont des passages. Une épreuve est une porte à passer. Mais, quand on sort d’une pièce, on entre forcément dans une autre. A moins que l’on se tienne sur le seuil à pleureur et à ressasser tout ce que nous souffrons ! Et ceci… et cela… Personne ne le supporterait comme moi ! Alors là, pardonnez-moi, la porte ne s’ouvrira pas sur une autre pièce ! Et vous resterez à piétiner sur le seuil, dans la nuit, la boue, sous la pluie… Poussez donc la porte ! Regardez ce qu’il y a derrière ! Portez votre croix derrière Jésus, en vrais disciples, et surs de son amour et de son soutien.

Vous sortirez de votre épreuve grandis et fortifiés, portés par son amour. Je crois que Dieu doit frémir d’horreur chaque fois qu’il entend parler de la "résignation chré-tienne" ! La résignation, cela nous appauvrit, coule notre énergie, nous enlève tout sens du positif. Une épreuve est faite pour que nous la dominions, qu’on la prenne à bras le corps, à bras le cœur. Qu’on se batte pour en tirer tout le positif, tout ce qu’elle a à nous donner. Il faut porter notre croix derrière Jésus pour arriver à la joie de Paques !!

Ce ne sont que quelques pistes. A chacune, chacun, de réfléchir et d’approfondir. Et marchons enfin avec confiance, même dans les pires épreuves, en nous rappelant le mot du psalmiste : « Malheur sur malheur pour le juste, mais Dieu à chaque fois le délivre !"

Photos de sources diverses Texte : Jacky Musique : Ernesto Coartazar : Around The Word Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/