Faline Présente Blanche-Neige
Un jour, en plein hiver, alors que les flocons de neige tombaient du ciel, une reine cousait, assise devant une fenêtre dont le cadre était en bois d’ébène. Soudain, elle se piqua le doigt et trois perles de sang tombèrent sur la neige. Cela lui sembla si beau qu’elle dit : « Ah, si seulement j’avais un enfant blanc comme la neige, rouge comme le sang et noir comme le bois de cette fenêtre… »
Peu après, elle eut une fille, blanche comme la neige, rouge comme le sang, aux cheveux noirs comme l’ébène. Et on la nomma : Blanche-Neige… Et la reine mourut à sa naissance…
Au bout d’une année, le roi se remaria avec une femme très belle mais orgueilleuse et arrogante qui ne pouvait souffrir que quelqu’un la surpassât en beauté… Elle possédait un miroir magique et, quand elle s’y regardait, elle disait : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et le miroir répondait : « Madame la Reine, vous êtes la plus belle du pays. » Alors elle était satisfaite car le miroir ne savait mentir…
Blanche-Neige grandissait et devenait de plus en plus belle. Un jour, la reine demanda à son miroir : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tous le pays ? » Le miroir répondit : « Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, mais Blanche-Neige est mille fois plus belle que vous. » Effrayée, la reine devint verte de jalousie… Dès lors, elle haïssait tant la fillette que, de jour et de nuit, elle ne trouva plus de repos.
Elle finit par appeler un chasseur auquel elle dit : « Conduit l’enfant dans la forêt, je ne veux plus l’avoir sous mes yeux. Tu la tueras et tu m’apporteras pour preuve ses poumons et son foie. » Le chasseur obéit et emmena l’enfant…
Mais au moment où il tirait son couteau, elle se mit à pleurer et lui demanda de lui laisser la vie sauve. « J’irai dans la forêt sauvage et jamais je ne reviendrai. » supplia-t-elle. Elle était si belle que le chasseur eut pitié. « Sauve-toi pauvre enfant. » dit-il. Et, comme un marcassin passait par là, il l’abattit et en prit les poumons et le foie qu’il apporta à la reine. Le cuisinier dut les faire cuire et la méchante femme les mangea… Blanche-Neige resta seule dans la vaste forêt. Elle avait si peur qu’elle se mit à courir, sur les cailloux pointus, à travers les épines… Les animaux bondissaient à ses côtés sans lui faire de mal…
Elle courut tout le jour et, tout à coup, elle vit une maisonnette… Elle y entra pour se reposer…
Blanche-Neige, assoiffée et affamée, mangea dans chaque petite assiette et bu une goutte de vin dans chaque petit gobelet, car elle ne voulait pas tout prendre à un seul. Ensuite, fatiguée, elle se coucha dans le septième petit lit et s’endormit… Tout y était si petit mais si charmant et si propre qu’on ne saurait le décrire. Il y avait une petite table avec sept petites assiettes et leurs petites cuillères, sept petits couteaux, sept petites fourchettes et sept petits gobelets.
Puis le premier jeta un coup d’œil dans son lit et y vit un creux Puis le premier jeta un coup d’œil dans son lit et y vit un creux. « Qui s’est étendu sur mon lit ? » demanda-t-il. Les autres accoururent et dirent : « Il y avait aussi quelqu’un dans le mien. » Le septième, regardant le sien, y vit Blanche-Neige endormie. Il appela les autres. « Que cette enfant est belle ! » et ils la laissèrent dormir… A la tombée de la nuit arrivèrent les maîtres de la petite maison, les sept nains qui creusaient la montagne à la recherche de minerai. Ils allumèrent leurs sept petites bougies et, la maison ainsi éclairée, s’aperçurent que quelqu’un était entré chez eux… Au matin, Blanche-Neige s’éveilla et s’effraya en voyant les sept nains. Mais ils lui demandèrent avec beaucoup d’amabilité : « Comment t’appelles-tu ? » « Blanche-Neige » répondit-elle… Et elle leur conta toute l’histoire…
Pendant la journée, la fillette restait seule et les nains la mirent en garde : « Fais attention à ta belle-mère, elle connaîtra bientôt ta présence ici, ne laisse entrer personne ! » Dès lors, elle tint la maison en ordre. Le matin, les nains partaient à la montagne à la recherche d’or et de minéraux, le soir, à leur retour, le repas était prêt…
La reine qui, croyant avoir mangé les poumons et le foie de Blanche-Neige, pensait qu’elle était de nouveau la plus belle de toutes. Elle s’approcha du miroir magique et dit : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et le miroir répondit : « Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, mais Blanche-Neige, dans la montagne avec les sept nains, est encore mille fois plus belle que vous. »
Alors, elle se barbouilla le visage et se vêtit comme une vieille colporteuse, si bien que nul ne l’aurait reconnue… Sous cette apparence, elle franchit les sept montagnes pour aller chez les sept nains et toqua à la porte…
Blanche-Neige mit la tête à la fenêtre Blanche-Neige mit la tête à la fenêtre. « Bonjour, bonne dame, qu’avez-vous à vendre ? » « Des lacets de toutes les couleurs. » répondit la femme. Blanche-Neige pensa qu’elle pouvait laisser entrer cette femme, tira le verrou et acheta un joli lacet. « Mon enfant, dit la marchande, viens, je vais te lasser correctement . » Mais la vieille le fit avec tant de force que Blanche-Neige ne pouvait plus respirer et s’écroula. Peu après, les nains rentrèrent et s’effrayèrent de voir Blanche-Neige allongée sur le sol. Ils la relevèrent et, voyant que le corsage était trop serré, ils coupèrent le lacet. Blanche-Neige revint à elle et leur raconta ce qu’il s’était passé. Les nains répondirent : « La colporteuse n’était nulle autre que la méchante reine. Prends garde de ne laisser entrer personne si nous ne sommes auprès de toi. »
Rentrée chez elle, la reine s’approcha du miroir et le questionna : « Miroir, gentil petit miroir qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et, comme d’habitude le miroir répondit : « Madame la Reine, vous êtes ici la plus belle, mais Blanche-Neige, dans la montagne chez les sept nains, est mille fois plus belle que vous. »
Elle compris que Blanche-Neige vivait encore Elle compris que Blanche-Neige vivait encore. Et par les arts magiques auxquels elle s’entendait, elle prépara un peigne empoisonné… Puis elle se déguisa et pris l’apparence d’une vieille femme et se rendit à la maison des sept nains.
Elle toqua à la porte. Blanche-Neige regarda dehors et répondit : « Passez votre chemin, je ne puis laisser entrer personne . » « Mais tu peux au moins jeter un coup d’œil. » rétorqua la vieille qui lui montra le peigne. Alors Blanche-Neige ouvrit la porte et la marchande dit : « Je vais te peigner comme il convient. » Mais dès que le peigne avait touché sa chevelure la fillette, perdit conscience et s’affaissa. Par bonheur, c’était presque le soir, le moment où rentraient les sept nains. Voyant Blanche-Neige étendue sur le sol, ils se mirent aussitôt à chercher, trouvèrent le peigne empoisonné et, à peine l’eurent-ils retiré de sa chevelure que Blanche-Neige revint à elle et conta ce qui s’était passé.
La reine trembla de rage. « Blanche-Neige mourra ! » s’écria-t-elle. Rentrée chez elle, la reine dit à son miroir : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et comme auparavant, il répondit : « Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, mais Blanche-Neige, dans la montagne chez les sept nains, est mille fois plus belle que vous. » Elle alla alors dans une chambre isolée et secrète et confectionna une pomme empoisonnée qui, extérieurement paraissait belle, avec sa couleur rouge et blanche, de telle sorte que quiconque la voyait avait envie d’y mordre. Mais celui qui le ferai mourrait !
Elle se barbouilla la figure et se déguisa en paysanne.
Franchissant les sept montagnes, elle alla chez les sept nains Franchissant les sept montagnes, elle alla chez les sept nains. Elle toqua à la porte. Blanche-Neige passa la tête par la fenêtre et dit : « Je ne puis laisser entrer personne. » « Bien », répondit la paysanne « Je trouverai bien acquéreur pour mes pommes. Mais je t’en donne une. » « Oh non, je ne puis accepter. » reprit Blanche-Neige. « As-tu peur du poison ? » dit la vieille. « Regarde, je la coupe en deux, mange la moitié rouge, je mangerai le côté blanc. » La pomme était ainsi faite que seule la moitié rouge était empoisonnée…
Le beau fruit faisait envie à Blanche-Neige qui, voyant que la paysanne en mangeait, ne put résister. Elle tendit la main et prit la moitié de couleur rouge. A peine en avait-elle prit une bouchée qu’elle tomba sur le sol, morte. La reine lui jeta un regard horrible, ricana et dit : « Blanche comme la neige, rouge comme le sang, noire comme l’ébène ! Cette fois, les nains ne pourront te ranimer ! »
Au soir, les nains trouvèrent Blanche-Neige sur le sol, plus aucun souffle ne sortait de sa bouche. Elle était morte. Ils la relevèrent, cherchèrent s’ils trouvaient du poison, peignirent et lavèrent sa chevelure mais rien y fit. Alors ils la couchèrent sur une civière, s’assirent autour et pleurèrent. Rentrée chez elle, la reine s’approcha du miroir et dit : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et enfin il répondit : « Madame la Reine, vous êtes la plus belle dans tout le pays. » Son cœur jaloux s’apaisa, pour autant qu’un cœur jaloux le puisse…
Il voulurent l’enterrer, mais elle avait encore l’air d’être vivante et ses joues étaient encore plus rouges. Aussi firent-ils construire en cercueil en verre ; ils y inscrirent son nom en lettres dorées, ajoutant qu’elle était fille de roi. Puis ils allèrent dans la montagne déposer le cercueil auprès duquel l’un d’entre eux monta désormais toujours la garde. Les animaux s’y rendaient aussi…
Nous ne la donnerions pas pour tout l’or du monde. » dirent les nains. Le prince poursuivit : « Donnez-le moi car je ne saurais continuer à vivre sans voir la princesse. Je la respecterai, je la vénérerai. » Les nains se sentirent émus de compassion et ils lui donnèrent le cercueil que le prince fit emporter par ses serviteurs. Mais un jour, il advint qu’un prince passa par la forêt et arriva à la maison des nains où il désirait passer la nuit. Il vit dans la montagne le cercueil où la belle Blanche-Neige était étendue. Il dit aux nains : « Laissez-moi le cercueil, en échange, je vous donnerai ce que vous voudrez. »
Mais il advint qu’ils butèrent sur une pierre et le choc fit que le morceau de pomme remonta de la gorge de Blanche-Neige. Aussitôt, elle ouvrit les yeux, souleva le couvercle du cercueil et se dressa. « Ou suis-je ? » dit-elle. Et, tout joyeux le prince répondit : « Auprès de moi. »
Il lui conta ce qu’il s’était passé puis ajouta : «Je t’aime plus que tout au monde, viens avec moi au château de mon père, tu seras ma femme. »
Blanche-Neige accepta, le suivit et leur Noces furent préparées dans la magnificence et en grande pompe. La méchante reine y fut invitée aussi. Ayant passé de beaux vêtements, elle s’approcha du miroir et demanda : « Miroir, gentil petit miroir, qui est la plus belle dans tout le pays ? » Et le miroir répondit : «Madame la Reine, vous êtes la plus belle ici, mais la jeune Reine est mille fois plus belle que vous. »
Quant à Blanche-Neige et au Prince, ils vécurent longtemps et heureux et ils eurent beaucoup d’enfants… La reine fut prise d’une rage terrible, mais elle il lui fallait voir la jeune reine. A son entrée, elle reconnut Blanche-Neige, et, furieuse, elle ne put plus faire un seul mouvement. Mais on lui avait déjà préparé des souliers de fer qui rougeoyaient sur un feu de charbon. Elle du les chausser, brûlants, et danser si longtemps qu’elle s’écroula, morte… F I N
D’après Jacob et Wilhelm Grimm Création Faline D’après Jacob et Wilhelm Grimm
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