La naissance d’un mouvement Une présentation de Laurence Parent Doctorante, Humanities, Université Concordia Courriel: Maria Barile, féministe et activiste handicapée, en état d’arrestation lors d’une manifestation pacifiste pour l’accessibilité du métro de Montréal en Maria est décédée en juillet 2013.
Personnes handicapées et Grande Noirceur Avant 1970: Souvent gardées en institutions. Plusieurs subissent de mauvais traitements. Elles sont rarement vues en public. Le handicap est perçu comme un problème privé. Les seuls supports disponibles: la religion et la charité. En 1947, Camilien Houde, le Maire de Montréal, lance une campagne de charité pour les enfants handicapés. Il dit: “Ceux qui sont affectés par une infirmité appartiennent à la catégorie des misérables.” (Société Radio-Canada, 1947)
La Grande Sortie Les personnes sortent des institutions en grand nombre. En 1971, la Commission Castonguay-Nepveu, affirme que les « handicapés, doivent avoir accès aux biens et services, comme tous les autres citoyens. Ils devaient pouvoir avoir les mêmes aspirations et bénéficier du principe d’égalité pour tous. Les personnes handicapées découvrent une société qui a été construite sans elles. Rapidement, il devient clair que le gouvernement du Québec doit légiférer.
Projet de loi 55 (1976) 1976: Le gouvernement de Robert Bourassa dépose le projet de loi 55 sur la “protection des handicapés”. Des personnes handicapées manifestent. Trente-trois mémoires sont envoyés au gouvernement. Cinq d’entre eux sont écrits par des organismes de (pour) personnes handicapées.
Critiques L'Association du Québec pour les déficients mentaux a dénoncé la création de l'Office des personnes handicapées du Québec. "Nous jugeons que, tel que présenté, l'Office des personnes handicapées du Québec, créé pour défendre des droits, ne constituerait qu'une autre structure bureaucratique. Non seulement cet organisme ne serait-il pas tellement en mesure de défendre des droits, il constituerait un autre obstacle pour ces citoyens que l'on se propose d'aider" (p. 3).
Un nouveau gouvernement, un nouveau projet de loi En 1977, le gouvernement de René Lévesque soumet le projet de loi 9. Les mots ‘protection’ et ‘handicapés’ disparaissent. On parle maintenant de personnes handicapées.
Été de 1977 Vingt-six mémoires rédigés par des associations de personnes handicapées ou de parents d'enfants handicapés déposés en réaction au projet de loi 9. Parmi les vingt-six mémoires acheminés à Québec par les association, seulement deux demandaient le retrait du projet de loi 9 soit le mémoire du Comité de Liaison des Handicapés Physiques du Québec et celui sur le Mouvement sur les chiens-guides.
Encore une vision conservatrice La construction sociale du handicap est généralement absente des mémoires. L'Association canadienne des paraplégiques - division Québec "l'intégration sociale et professionnelle d'un handicapé n'est pas l'affaire du gouvernement mais que c'est d'abord et avant tout l'affaire de l'handicapé”. La Corporation Déplacement Plus, de son côté, a indiqué dans son mémoire qu'elle ne souhaitait pas l'accessibilité des transports réguliers pour les personnes dont le handicap est de telle nature qu'elles ne peuvent utiliser les moyens de transports en commun, c'est-à -dire le métro, l'autobus et le train"(p.2).
Comité de liaison des handicapés physiques du Québec Entre le 5 et le 30 août 1977, le Comité de Liaison a parcouru toutes les régions administratives du Québec. Les conclusions du rapport sont sans équivoque. La majorité des personnes handicapées rejetaient le projet de loi 9 et la création de l'Office des personnes handicapées.
Comité de liaison des handicapés physiques du Québec Murielle Larivière, une militante handicapée: “Nous étions conscients qu'un Office donnerait une bonne conscience aux gens et à la société. Ils diraient: Écoutez, vous avez votre office. Allez chercher les services que vous avez besoin à l'office. Nous ne pouvons pas rien faire pour vous. Et c'est ce qui s'est passé. Les gens se sont lavés les mains" (OPHQ, 1983).
Mouvement sur les chiens-guides "Cette caricature de loi nous apparaît en réalité comme essentiellement répressive et marginalisante. Le PL 9 brime les libertés et droits fondamentaux des centaines de milliers de québécois handicapés au point d'en faire des ''parias'' et d'extraire, de cette catégorie, plusieurs sous-catégories de citoyens (dont les utilisateurs de chiens-guides) auxquels il confère le statut de ''super-parias'' (p.1).
Adoption de la loi (1978) Le 23 juin 1978, la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale du Québec. Une première victoire au goût amer Le handicap fait son entrée dans la Charte des droits de la personnes. Plusieurs revendications n’ont pas été retenues.
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