Elles sont deux jumelles, deux soeurs inséparables, Deux sœurs aux longs cheveux, deux sœurs aux yeux si doux…
Oui… Mais hélas la vie leur est défavorable. C’est vrai, chacun leur dit : Venez ! Venez chez nous !
Alors, tout un chacun avec joie les accueille, On les fête, et pour elles rien ne paraît trop beau.
Comme à des oisillons perdus que l’on recueille, 0n leur fait un doux nid, on leur fait un berceau.
Seulement, elles ont aussi leurs exigences. Certains sont vite las des efforts à fournir.
Ils emploient de grands mots, ils fourbissent leurs lances. Les deux sœurs apeurées voient leur règne finir. Si doucement parfois que nul ne s’en rend compte, À petits pas feutrés, elles s’en vont sans bruit.
On les croit toujours là, sur leur présence on compte. Hélas ! Ce n’est qu’une ombre, un semblant… Elles ont fui !
Alors, ceux qui disaient les servir avec zèle, Les champions qui se battent en portant leurs couleurs,
Ceux-là qui crient bien haut qu’ils se battent pour elle Hélas ! Trois fois hélas ! Les chassent de leur cœur.
Seul compte l’intérêt, le profit les aveugle. La mort ne leur est rien. Oh ! Bien sûr, pas la leur !
La mort des pauvres gens : celle qui crie et beugle, Ou celle qui s’en vient à pas lents dans les cœurs.
Et pourtant les deux sœurs, pourchassées, misérables, Semblent en certains lieux mieux accueillies qu’ailleurs.
Elles ont des champions, des amis sûrs et stables Qui ouvrent leur maison, et leur table, et leur cœur.
Qui voudraient par raison faire taire les armes, Et qui voudraient vraiment les voir reçues partout.
Si Paix et Liberté pouvaient sécher leurs larmes ! Si, la main dans la main, ces sœurs aux yeux si doux
Pouvaient, en parcourant un monde sans alarmes, Se sentir en tous lieux aussi bien que chez nous !...
Texte : Jacky Musique : "La dernière rose" André Rieu Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix