Nous avons tous entendu, nous disons peut-être parfois, emportés par l’habitude, ces petites phrases que des générations ont véhiculées. Mais que faut-il en penser ? J’en ai regroupé quelques-unes…. Mais vous en connaissez d’autres, que j’ai oubliées !!! Alors, dites-moi vite, et je ferai un autre diaporama !

C’est la volonté de Dieu… Un malheur, une catastrophe, un accident… Une maladie… C’est la volonté de Dieu… Ah oui ? C’est la volonté de Dieu, que cet homme ait trop bu et percute une voiture, tuant mère et enfants ? Que les promoteurs aient déboisé à outrance, occasionnant des glissements de terrain et fleuves de boue engloutissant tant de malheureux ? Que cette future maman ait continué à fumer pendant la grossesse, ce qui a occasionné des séquelles au Bébé ? Que les pays riches exploitent les richesses minières ou humaines des pays sous-industrialisés, les maintenant dans la misère, qu’un homme mégalomane entraîne la planète entière dans la guerre ? Que l’abus des produits chimiques entraînent des maladies dont on ignore même le nom ? Que des bateaux pourris navigant sous pavillon de complaisance se coupent en deux ? Que… Que… Non. Dieu pleure avec nous sur la folie des hommes !

Dieu a rappelé à lui... Dieu, notre Dieu, est le Dieu des vivants. Il nous donne la vie, la vie sous toutes ses formes. L’âge, l’usure, la maladie, nous font mourir. C’est la logique inéluctable de la vie, mais Dieu n’intervient pas pour tirer les ficelles. Dieu ne fait pas mourir ! Déjà dans l’ancien testament le prophète inspiré nous rappelait : « je ne veux pas la mort du pécheur, dit Dieu, mais qu’il se convertisse. » Saint Pierre reprend cette idée dans sa deuxième épître en affirmant : « Dieu ne veut pas que quelques-uns périssent, mais que tous parviennent à la conversion ».

Si Dieu était bon... Ah ! Si Dieu était bon… Il ne se contenterait pas de nous créer un monde empli de beauté, il ne se contenterait pas de mettre dans nos cœurs des germes d’amour, de générosité, de nous donner une sensibilité prompte à nous émerveiller, non ! Il régenterait, ordonnerait, sortirait toutes les pierres de nos chemins, un monde à la Huxley, en définitive… Il est certain que notre pauvre intelligence ne peut tout comprendre, que la révolte gronde parfois en nous… « Mes chemins ne sont pas vos chemins », nous dit Dieu dans la bible...

Cette phrase insidieuse, qui pourrait pousser au pire des fatalismes, est pourtant tirée du Livre de Job, dans l’ancien testament. Elle ne concerne plus simplement la vie et la mort, mais tout ce qui touche l’homme. Mais l’écrivain inspiré du Livre de Job avait déjà conscience que Dieu n’était PAS celui qui tire les ficelles et envoie le malheur aux hommes, car, au début de ce livre, il nous montre le Mauvais demandant à Dieu la permission d’éprouver Job. Et il est évident que Dieu pourrait EMPÊCHER que le mal nous arrive ! Et cela doit arriver sans que nous en ayons conscience, parfois ! Nous entendons dire : « C’est miracle qu’il n’y ait pas plus de morts ! » Ou : « Si c’était arrivé 1/4 d’heure avant, quelle hécatombe ! » ou : « heureusement, les enfants venaient de partir… » Mais en règle générale, Dieu n’est pas là pour intervenir à coups de miracle ! « Dieu me l’a donné, Dieu me l’a repris, que son saint nom soit béni »

« Mais qu’est-ce que j’ai fait au Bon dieu… » ou : « Si tu n’es pas sage, Dieu va te punir » Ah ! Ces phrases ! Combien de fois je les entends encore ! Dieu est perçu… comme le Père Fouettard ! Tenant un compte tatillon de toutes nos erreurs… et nous les faisant payer ! Mais Saint Paul nous dit : « et si votre cœur vous accuse, Dieu est plus grand que votre cœur ! » Sûrs de la générosité de Dieu à notre égard, emplis de reconnaissance pour cet amour qui est venu à nous sans que nous l’ayons mérité, comme nous devons nous efforcer d’y répondre du mieux que nous pouvons ! La certitude du pardon ne doit pas nous pousser au laxisme, mais au contraire faire croître en nous le désir de rendre à Dieu et à notre prochain tout ce que nous avons reçu ! La phrase du Pater : « pardonne- nous comme nous pardonnons » ne doit pas nous obliger à pardonner PARCE que, autrement, que va-t-il nous arriver ! Mais à pardonner parce que nous recevons tant d’amour gratuit que… que cela déborde, en quelque sorte !

« Je suis croyant, mais pas pratiquant… » D’accord, et cela fait partie de notre liberté à chacun. Mais que penseriez-vous de quelqu’un qui vous dirait : « je suis chirurgien, mais je ne pratique pas d’opérations »…. Ou : « Je suis malade et veux guérir, mais au diable médecins et remèdes ! Je veux faire à ma tête… » Or, l’église a pour nous deux fortifiants puissants, pour nous maintenir en santé ou guérir nos maladies : la Parole de Dieu, offerte et commentée aux offices, et l’eucharistie ! Jésus n’a-t-il pas dit : « je ne suis pas venu pour les bien-portants, mais pour les malades ! » Un Evêque remarquait qu’il serait plus juste de dire : « je suis pratiquant, mais non croyant ». Je pratique les vertus évangéliques, qui sont des vertus humaines, mais je ne fréquente pas l’église. Mais cette phrase aussi est équivoque, car on peut croire en Dieu, ou croire qu’on croit en Dieu, sans fréquenter l’église...

Hors de l’église, point de salut Cette phrase, qui était employée au moments des schismes qui ont secoué l’église pour encourager les chrétiens à résister à la tentation d’apostasier, a été malheureusement trop reprise depuis. Elle est actuellement sévèrement rejetée. Et les approfondissements de sa foi que tente l’église à travers les siècles, poussant toujours plus loin ses investigations théologales, l’oriente aujourd’hui vers une toute autre vision. Elle reconnaît maintenant, dans chaque religion, un reflet du visage du Christ, et estime que chaque croyance à quelque chose à nous révéler du visage de Dieu…

Chacun pour soi et Dieu pour tous D ’autres vous le diront sous une autre forme, affirmant d ’un air vertueux : « oh ! Moi ! Je ne m’occupe pas des autres ! » Caïn répondait déjà à Dieu : « suis-je le gardien de mon frère ? » Mais oui, bien sûr ! Devant Dieu, nous sommes tous responsables les uns des autres… Nous pensons souvent que lourde est la décision des chefs qui décident une guerre… Mais, dans notre petit cercle de famille et d ’amis, faisons-nous toujours la paix ? Veillons-nous toujours à maintenir l’harmonie ? Chacun est responsable de son secteur… Et nous serons jugés, nous dit le Christ, sur ce que nous avons fait aux autres ! Une visite, un verre d’eau… Car le Christ est en chacun de nos frères. Chaque être humain de la multitude qui nous entoure est partie intégrante du corps du Christ, même s’il ne le sait pas, même si nous l’oublions trop souvent...

Il y a bien d’autres phrases. Et il y a pour chacune de celles que j’ai citées bien plus à dire. Je ne vous ai donné que des pistes. A vous de creuser… A chacun de nous de lutter, autour de nous, contre l’image de Dieu véhiculée par ces petites phrases… Rendons au visage de Dieu toute sa beauté !!!

Musique : Albinoni, les Béatitudes Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix