DIRE L’HORREUR DE LA GUERRE, florilège de textes

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Transcription de la présentation:

DIRE L’HORREUR DE LA GUERRE, florilège de textes

QUELQUES CONSEILS 1. IDENTIFIER 2. DECRIRE 3. ANALYSER Il faut donner le titre du texte, le titre de l ’œuvre dont il est extrait, le nom de son auteur, sa date et sa nature. Ces textes appartiennent au domaine des arts du langage 2. DECRIRE Lorsque je suis en présence de cette œuvre, je ressens…. Voici quelques idées: Quand je regarde cette œuvre, quelle est la première chose qui me vient à l’esprit ? Puis en m’attardant , quel est l’effet que fait l’œuvre sur moi ? Elle me touche, elle me rassure, elle me fait peur, elle me bouleverse, elle m’inquiète, elle m’interroge…………. Si je pouvais entrer dans cette œuvre, voilà où j’aimerais être. Je lis et je résume le texte. 3. ANALYSER Ce que je lis à une signification

IDENTIFIER Le titre de l'oeuvre est A l'Ouest, rien de nouveau. Son titre original est Im westen nichts neues. C'est un roman. Il appartient au domaine des arts du langage. Il a été écrit par E.M. Remarque (1898-1970), un écrivain allemand, qui a participé à la guerre 14-18. Cette œuvre date de 1929.

Le narrateur de ce roman, de l’écrivain Erich-Maria Remarque (1898-1970), est un jeune soldat allemand, Paul Baümer, qui combat sur le front français pendant la guerre 1914-1918. Il assiste à la mort de son ami Franz Kemmerich. Ce n’est pas le premier que je vois, mais nous avons grandi ensemble et c’est bien différent. J’ai copié mes devoirs sur les siens. A l’école, il portait le plus souvent un costume marron avec une ceinture ; les manches étaient lustrées1 par le frottement. En outre, il était le seul, parmi nous, capable de faire, à la barre fixe, le grand soleil2. Alors, ses cheveux flottaient sur son visage, comme de la soie. Kantorek3, à cause de cela, était fier de lui ; mais il ne pouvait pas supporter les cigarettes. Sa peau était très blanche. Il avait en lui quelque chose d’une fille. Je regarde mes bottes ; elles sont grandes et grossières, la culotte4 y bouffe ; lorsqu’on se lève, on a l’air gros et fort dans ces vastes tuyaux. Mais lorsque nous allons nous baigner et que nous nous déshabillons, soudain nos jambes et nos épaules redeviennent minces. Nous ne sommes plus alors des soldats, mais presque des enfants, et l’on ne croirait pas que nous pouvons porter le sac. Quand nous sommes nus, c’est un moment étrange : nous sommes des civils et aussi nous nous sentons presque tels. Franz Kemmerich, au bain, avait l’air petit et mince comme un enfant et voici que maintenant il est là étendu, et pourquoi cela ? On devrait conduire le monde entier devant ce lit en disant : « Voici Franz Kemmerich, âgé de dix-neuf ans et demi, il ne veut pas mourir, ne le laissez pas mourir ». Mes pensées deviennent confuses. Cette atmosphère de phénol5 et de gangrène6 encrasse les poumons ; c’est une sorte de bouillie lourde, qui vous étouffe. L’obscurité arrive. La figure de Kemmerich blêmit ; elle ressort au milieu des oreillers et elle est si pâle qu’elle semble luire faiblement. La bouche remue doucement. Je m’approche de lui. Il murmure : « si vous trouvez ma montre, envoyez-la chez moi ». Je ne proteste pas. C’est inutile à présent. Il n’y a plus moyen de la persuader. Mon impuissance m’accable. Oh ! Ce front aux tempes affaissées, cette bouche qui n’est plus qu’une denture, ce nez si amenuisé7 ! Et la grosse femme8 qui pleure chez elle et à qui je dois écrire. Ah ! si seulement cette lettre était faite !

Des infirmiers passent avec des bouteilles et des seaux Des infirmiers passent avec des bouteilles et des seaux. L’un deux s’avance, jette sur Kemmerich un regard inquisiteur9, s’éloigne ; on voit qu’il attend. Probablement, il a besoin du lit. Je m’approche de Franz et je parle comme si j’étais capable de le sauver : « Peut-être t’enverra-t-on au Foyer de convalescents du Klosterberg 10, Franz au milieu des villas. Tu pourras alors, de ta fenêtre, voir toute la campagne jusqu’aux deux arbres qui sont à l’horizon. C’est maintenant la plus belle saison de l’année, quand le grain mûrit ; le soir, au soleil, les champs ressemblent à de la nacre. Et l’allée de peupliers de long du Klosterbach11 où nous prenions des épinoches12. Tu pourras alors t’installer un aquarium et élever des poissons, tu pourras sortirsans avoir besoin de demander la permission à personne et tu pourras même jouer du piano si tu veux ». Je me penche sur son visage, qui est plongé dans l’ombre. Il respire encore faiblement. Sa figure est mouillée, il pleure. Ah ! j’ai fait du joli, avec mes sottes paroles ! « Voyons Franz » Je mets mon bras autour de son épaule et j’approche mon visage du sien. « Veux-tu dormir, maintenant ? » Il ne répond pas. Les larmes coulent le long de ses joues. Je voudrais les essuyer, mais mon mouchoir est trop sale. Une heure se passe, je suis assis là, tendu, et j’observe chacune de ses expressions pour vois si peut- être, il veut dire encore quelque chose. S’il voulait seulement ouvrir la bouche et crier ! Mais il ne fait que pleurer, la tête penchée de côté. Il ne parle pas de sa mère ni de ses frères et sœurs, il ne dit rien ; sans doute que tout cela est déjà loin de lui. Il est maintenant tout seul avec sa petite vie de dix-neuf ans et il pleure parce qu’elle le quitte. Erich-Maria Remarque, A l’ouest rien de nouveau, traduction française,Stock,1929

Le vocabulaire Lustrées : rendues brillantes par l’usure. Le grand soleil : figure acrobatique consistant à faire le tour de la barre fixe, bras et jambes tendues. Kantorek : un de leurs professeurs. Culotte : pantalon. Phénol : désinfectant. Gangrène : maladie qui entraîne la pourriture des membres. Franz a été amputé d’une jambe pour tenter d’éviter la gangrène. Amenuisé : aminci La grosse femme : la mère de Franz avait recommandé au narrateur de veiller sur son fils. Inquisiteur : qui cherche quelque chose. Klosterberg : ville d’Allemagne Klosterbach : rivière. Epinoches : petits poissons.

DECRIRE  Lorsque je suis en présence de cette œuvre, je ressens…. Voici quelques idées: - Quand je regarde cette œuvre, quelle est la première chose qui me vient à l’esprit ? - Puis en m’attardant , quel est l’effet que fait l’œuvre sur moi ? Elle me touche, elle me rassure, elle me fait peur, elle me bouleverse, elle m’inquiète, elle m’interroge…………. - Si je pouvais entrer dans cette œuvre, voilà où j’aimerais être. Je lis Le narrateur du roman, le personnage de Paul Baümer, pourrait être Remarque lui-même et on peut parler de roman autobiographique. Paul Baümer, jeune Allemand de dix-neuf ans, et tous ses camarades de classe, soumis à un « bourrage de crâne » d’un de leurs professeurs, s’engagent volontairement dans l’armée allemande. Ce texte raconte l’agonie d’un jeune soldat allemand, Franz Kemmerich, qui a dix-neuf ans, et décrit les pensées du narrateur, Paul, qui voit mourir son ami d’enfance. C’est donc une page doublement pathétique (1) par le thème d’un jeune homme qui est en train de mourir et par le récit mené par le narrateur-ami. (1) pathétique : qui émeut profondément.

ANALYSER Ce que je lis à une signification. Ce texte , comme tout le roman de Remarque, participe à une dénonciation (2) de la guerre : par ce qu’il raconte (la mort d’un jeune homme qui avait la vie devant lui et qui est victime de la guerre). - par la souffrance décrite ou évoquée des proches de ce jeune soldat (sa mère, Paul) - par les antithèses (3) : des uniformes qui « transforment » des corps d’enfants, l’attitude de l’infirmier qui « attend » pour un autre blessé le lit qui sera libéré par Franz mort qui s'oppose aux pensées de Paul. - par des phrases universelles (4) : « On devrait conduire le monde entier devant ce lit en disant :’Voici Franz Kemmerich, âgé de dix-neuf ans et demi, il ne veut pas mourir, ne le laissez pas mourir’ , ‘il est maintenant tout seul avec sa petite vie de dix-neuf ans et il pleure parce qu’elle le quitte’. (2) une dénonciation : ici, critique publique qui s’élève contre quelque chose. (3) une antithèse : figure de style qui consiste à rapprocher deux idées, deux termes opposés.(4) universel(le) : ici, qui est valable toutes époques et tous pays confondus.

ANALYSER Ce que je lis à une signification. Ce texte est intéressant dans une étude de textes consacrée à la guerre car on voit ici un « épisode » de la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur le front ouest. C’est donc le « point de vue » allemand et il est facile de comprendre que les pensées et souffrances sont les mêmes d’une nation à une autre. Notons que le roman qui défend le pacifisme a très vite été un grand succès. L’auteur pourchassé dès le début des années 1930 par les nazis émigrera en Suisse puis aux Etats-Unis. Son livre subira un autodafé (5) nazi. (5) autodafé : destruction par le feu d’œuvres, littéraires entre autres, bannies par le pouvoir en place.

IDENTIFIER Le titre de l'oeuvre est La colombe poignardé et le jet d'eau. C'est un calligramme Il appartient au domaine des arts du langage. Il a été écrit par G. Apollinaire (1880-1918) Cette œuvre a été écrite lors de la Première guerre mondiale.

- Compétences : savoir lire un calligramme et le comprendre Un Calligramme est un poème qui mélange poésie et art graphique. - Problématique : mais s'agit-il d'une poésie purement décorative ? Qu'apporte de plus le graphisme ?   Il s'agit d'un calligramme d'Apollinaire écrit sur le front pendant la 1ère Guerre Mondiale. Le sous-titre du recueil Calligrammes est d'ailleurs " Poèmes de la paix et de la guerre ". Ami des peintres cubistes (Picasso, Braque), Apollinaire essaie de créer une écriture nouvelle en jouant avec l'espace de la page, afin de trouver un nouveau moyen d’exprimer LA SOUFFRANCE endurée lors de la guerre. - Les relations entre le titre et le poème Ce calligramme comporte en réalité deux dessins qui reprennent les éléments du titre : 1er dessin en haut : " colombe poignardée " : celle-ci a les ailes déployées 2ème dessin : " le jet d'eau " avec à sa base un bassin Mais il est tout à fait possible de réécrire le texte comme un poème traditionnel pour en faciliter la lecture

Douces figures poignardées chères lèvres fleuries Mya Mareye Yette et Lorie Annie et toi Marie Où êtes-vous ô jeunes filles Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie Cette colombe s'extasie Tous les souvenirs de naguère O mes amis partis en guerre Jaillissent vers le firmament Et vos regards en l'eau dormant Meurent mélancoliquement Où sont-ils Braque et Max Jacob Derain aux yeux gris comme l'aube Où sont Raynal Billy Dalize Dont les noms se mélancolisent Comme des pas dans une église Où est Cremnitz qui s'engagea Peut-être sont-ils morts déjà De souvenirs mon âme est pleine Le jet d'eau pleure sur ma peine. Ceux qui sont partis à la guerre au Nord se battent maintenant Le soir tombe Ô sanglante mer Jardins où saignent abondamment le laurier rose fleur guerrière.

Le premier dessin évoque les amours perdues et le second les amis dispersés à cause de la guerre  On distingue deux parties : - la colombe : oiseau emblématique de la paix et de l'amour, celui-ci est poignardé. D'ailleurs le vers 1 est brisé au milieu par la disposition de " poignardées " et le C majuscule. La guerre a détruit les relations affectueuses qu'entretenait le poète : " Douces figures poignardées ". Mais qu'apporte de plus le dessin ? En fait, celui-ci peut être interprété de plusieurs façons : cette strophe suggère la colombe jaillissant au-dessus du jet d'eau, mais aussi l'oiseau terrassé au sol. - le jet d'eau :Le lien avec le premier dessin se fait par l'allusion au " jet d'eau " : " Mais près d'un jet d'eau qui pleure et qui prie " Le dessin du jet d'eau suggère à la fois un mouvement vertical, acendant (" jaillissent vers le firmament " ) mais aussi une chute (" Le soir tombe " dit le texte à la fin). Juxtaposition des contraires. Mais ce jet d'eau peut être interprété aussi comme des pleurs : " Le jet d'eau pleure sur ma peine " Quant à la base du dessin, de forme ovale, elle suggère bien sûr le bassin du jet d'eau, mais aussi une bouche (au début, le poème évoquait les " Chères lèvres ") ou un œil ouvert avec sa pupille (O) au centre et versant des larmes. Donc, le graphisme n'a pas qu'une fonction décorative : il apporte un supplément de sens. Ici, on hésite sur le sens exact à lui donner ., cela implique le lecteur dans le travail de compréhension Par ailleurs il marque les esprits : un poème dont on se souvient. Le jet d'eau (2ème dessin) : Thème des amis dispersés. On passe des figures féminines aux figures masculines : Apollinaire évoque des noms d'amis (et non plus des prénoms simplement) : des peintres (Braque, Derain), des poètes (Max Jacob) et d'autres moins connus aujourd'hui par le grand public. Ceux-ci sont " partis en guerre ". une épitaphe : le poète célèbre les noms de ses amies et ses amis dispersés par la guerre. Le dernier vers juxtapose des mots connotant la vie (" jardins, laurier, fleur ") et d'autres connotant la mort (" saigne, guerrière "). Ce vers final suggère alors la souffrance du poète.  

IDENTIFIER Le titre de l'oeuvre est Le déserteur. C'est une poésie engagée. Il appartient au domaine des arts du langage. Il a été écrit par B. Vian (1920-1959) Cette œuvre date de 1953.

Brève biographie de lʼauteur Ingénieur de formation, Boris Vian est aussi un artiste complet : musicien, il est l’auteur de romans (les plus connus sont L’écume des jours et L’arrache-cœur où il mêle humour et mélancolie), de pièces de théâtre, de chansons et de poèmes, de critiques musicales. Malade du coeur depuis l'adolescence, il succombe à l'âge de 39 ans, laissant derrière lui une oeuvre riche et variée. Contexte (social, historique, artistique...)  La chanson «Le déserteur» fut écrite en 1953, à la fin du conflit en Indochine, et peu avant le début de la guerre d’Algérie. Cette lettre ouverte prend la forme d’une déclaration d’insoumission adressée au président de la République de l’époque, René Coty. La première version, jugée trop subversive, ne trouve aucun éditeur, et même réécrite, elle sera interdite sur les ondes durant plusieurs années.

Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir je ne veux pas la faire je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C’est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise je m’en vais déserter Depuis que je suis né J’ai vu mourir mon père J’ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Qu’elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers Quand j’étais prisonnier On m’a volé ma femme On m’a volé mon âme Et tout mon cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J’irai sur les chemins Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai aux gens Refusez d’obéir Refusez de la faire N’allez pas à la guerre Refusez de partir S’il faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n’aurai pas d’armes Et qu’ils pourront tirer.

ANALYSER Ce que je lis à une signification. I. Un texte épistolaire 1) La forme épistolaire · « je vous fais une lettre » (v.2) L’idée de correspondance épistolaire est présentée dans les quatre premiers vers (« que vous lirez peut-être// Si vous avez le temps ») · On trouve les intervenants traditionnels d’une correspondance épistolaire : celui qui a écrit la lettre (l’épistolier), le destinataire : « M. le Président » (en tête du texte) et repris aux vers 9 et 44. L’épistolier et le destinataire sont présents dans le texte à travers une abondance de pronoms à la première et 3ème personne. 2) La forme de la lettre ouverte · Certains aspects de la correspondance privée ne sont pas présents : pas de nom (le déserteur est un statut, non une identité, il n’y a pas de nom). Pas de date, ni d’indice de lieu d’expédition. · La plupart des éléments présents relèvent de la généralisation : ► le président n’est pas nommé (l’auteur peut donc s’adresser à n’importe quel président) : il symbolise lepouvoir. ► la guerre (laquelle ?), les chemins, les routes de France (Bretagne et Provence = lesextrémités de la France), vos gendarmes, les pauvre gens, les gens(laissés dans l’anonymat). · Le statut de l’épistolier relève du symbole : celui de la souffrance (il est pathétique, et invite à réfléchir) : « j’ai vu mourir, j’ai vu partir, on m’a volé, on m’a volé » (insistance et répétitions). Mais le personnage est fictif : le déserteur n’est pas Boris Vian : c’est une chanson destinée par un auteur à un public vaste.

II. La force du message délivré ANALYSER Ce que je lis à une signification. II. La force du message délivré 1) Un récit de vie à valeur argumentative Le poème présente un résumé d’une existence vécue : · Au passé lointain : « depuis que je suis né » est un repère qui sert de base à une succession de malheurs (perte du père, mère, frères, femme) associés à un lexique de la perte (mourir, partir, volé) et de la souffrance (souffert, pleurer, prisonnier). Cette vie a été marquée par les malheurs. · Au passé proche : « je viens de recevoir mes papiers militaires, ma décision est prise ». Les deux événements sont liés par l’impression d’une décision résolue et déterminée. · Au présent : « je ne veux pas la faire ; je ne suis pas sur terre pour tuer » ; La décision relève non pas de la peur mais du pacifisme. · Au futur : « je m’en vais déserter » : décision irrévocable, futur simple : « je fermerai ma porte, j’irai sur les chemins, je mendierai, je crierai, ils pourront tirer » : le déserteur deviendra exilé, prêt à sacrifier sa vie. 2) Le message de la révolte liée au pacifisme · Le poème développe un champ lexical de l’insoumission, de la révolte : « déserter, crier. refusez, n’allez pas. » Les impératifs participent à cette idée de révolte. · La revendication du pacifisme est omniprésente dans le poème : « c’est pas pour vous fâcher, je ne suis pas…tuer ; vous êtes bon apôtre ; je n’aurai pas d’arme ». Le déserteur est caractérisé par son innocence. Notons enfin que dans une première version, Vian avait terminé son texte par les vers suivants : « Si vous me condamnez / Prévenez vos gendarmes / Que j’emporte des armes / Et que je sais tirer » : la version définitive convient mieux à l’idée de pacifisme présente dans tout le texte.

III. L’apport de la forme poétique au message. ANALYSER Ce que je lis à une signification. III. L’apport de la forme poétique au message. · Le poème est écrit ►Sous forme de 6 strophes de 8 hexasyllabes. ( = vers de 6 syllabes) ► Les rimes sont embrassées. · La poésie permet en outre de créer des effets de rythme (nombreuses répétitions et anaphores) : « J’ai vu, Et se moque, On m’a volé, Refusez » deviennent des expressions clés. · Certaines rimes sont significatives du message de Vian : les associations président /pauvres gens créent une opposition récurrente, mais surtout père/frères ; tombe/bombes ; femme/âme ; gendarmes/armes associent aux sons des champs lexicaux : souffrance, perte et mort. · Certaines métaphores purement poétiques renforcent la crédibilité du message : « on m’a volé…mon cher passé (regret), je fermerai la porte / Au nez des années mortes » = idée de rupture définitive avec ce qui est perdu.

FAIRE LE LIEN Ce document peut être mis en relation avec le Tryptique de la Guerre d’Otto Dix

FAIRE LE LIEN Ce document peut être mis en relation avec les bandes dessinées de Tardi

FAIRE LE LIEN Ce document nous permet de comprendre une époque : en Europe , la Première guerre mondiale est déclenchée durant l’été 1914 et s’achève le 11 novembre 1918. (C’est l’armistice). C'est une guerre mondiale qui touche plusieurs continents. Elle a fait 10 millions de victimes militaires et civils. Durant cette guerre, les soldats endurent une violence inouïe, jusque là inconnue. Lors de la bataille de Verdun (1916), les soldats sont confrontés à de nouvelles armes toujours plus meurtrières. Les obus, les canons, les gaz .. transforment le champ de bataille en enfer.Dans leurs lettres,les poilus (surnom des soldats français) décrivent l’horreur des combats et les conditions de vie désastreuses dans les tranchées. Les civils n’échappent pas à cette violence. Des milliers de civils meurent dans le bombardement de leur ville. Ces millions de morts font de la Première Guerre mondiale l'expression de la violence de masse.