CHIKUNGUNYA DENGUE WEST-NILE Dr Somar KASSAB AHU, laboratoire de virologie, CHU de Bordeaux
ALPHAVIRUS Chikungunya Togaviridae Enveloppé, ARN+ simple brin, 70 nm Hôtes : primates, marsupiaux, oiseaux Vecteurs : moustiques du genre Aedes aegypti et albopictus
ALPHAVIRUS Chikungunya Chikungunya : Afrique, Inde, Asie du S.E. O’nyung Nyung : Afrique Ross River : Australie, Papouasie, Pacifique Sud Barmah forest : Australie Mayaro : Amazonie
ALPHAVIRUS Chikungunya Zones d’expansion d’Aedes Albopictus en 2007
ALPHAVIRUS Chikungunya
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ALPHAVIRUS Chikungunya Italie, 2007 : 205 cas. Inde, 2006/2007 : 1,4 millions de cas France métropolitaine, 2005/2006 : 898 cas importés. Kenya Asie du Sud-est, 2009 : 40000 cas. La Réunion, 2005/2006 : 266000 cas. La Réunion, 2009 : 5 cas puis 2010 : 110 cas
ALPHAVIRUS Chikungunya
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ALPHAVIRUS Chikungunya 2 cas autochtones à Fréjus (Var) à partir d’un cas d’importation d’Inde en septembre 2010
ALPHAVIRUS Chikungunya Incubation de 4 à 7 jours. Symptomatique 95%. Fièvre brutale. Arthralgies bilatérales et symétriques Arthralgies moins fréquentes chez l’enfant (55%) Signes cutanés 48% (enfant : 60%). Lymphopénie 86%.Thrombopénie 42%, sans signe hémorragique.
ALPHAVIRUS Chikungunya Arthralgies chroniques Etude Délai Effectif Arthralgie Biais Brighton 3 à 5 ans 107 12% Rétrospective, âge, téléphone. Simon 6 mois 28 46% Perdus de vue Girard 9 mois 221 32% Pas de preuve biologique Moiton 12 mois 133 87% Sissoko 15 mois 147 57% Rétrospective Borgherini 18 mois 88 64%
ALPHAVIRUS Chikungunya Arthralgies chroniques (étude réunionnaise): -67% d’arthralgies chroniques à 3 ans. -IgG anti-Chik significativement supérieures Non arthralgique n=33 Arthralgique n=69 P value Moyenne d’âge 49 ans 59 ans <0,05 Sexe ratio F/H 0,5 1,49 Comorbidités 64% 61% ns Hospitalisation initiale 21% 33%
ALPHAVIRUS Chikungunya Arthralgies bilatérales et symétriques, prédominantes aux extrémités. Intermittentes 50%. Oedèmes périarticulaires 64%. Associées à des troubles du sommeil, de concentration, de mémoire et à des signes cutanés. Conséquences sur l’économie de la santé.
ALPHAVIRUS Chikungunya Moyenne des IgG anti-chikungunya, après ajustement du sexe et de l’âge (ANCOVA) : -non arthralgiques : 249,2 (± 20) -arthralgiques : 334,3 (± 17,6) Différence significative (test de Student, p=0,004).
FLAVIVIRUS Enveloppé ARN simple brin, polarité positive 3 tableaux cliniques : - syndrome algo-éruptif fébrile (Dengue) fièvre hémorragique (Dengue, Fièvre Jaune) Encéphalite (West Nile, TBE, Encéphalite Japonaise)
FLAVIVIRUS Dengue 4 sous-types : 1, 2, 3 et 4 Hôtes : primates Vecteurs : Aedes aegypti et albopictus Cycle sylvatique et urbain
50 millions de cas estimés par an d’après l’OMS FLAVIVIRUS Dengue 50 millions de cas estimés par an d’après l’OMS
FLAVIVIRUS Dengue
FLAVIVIRUS Dengue Nbre de cas en 2010 : 80000, Taux d’hospitalisation : 1 à 2%, nbre de décès : 23
FLAVIVIRUS Dengue En 2010 : 30 cas d’importation au CHU de Bordeaux 2 cas autochtones à Nice en septembre 2010
FLAVIVIRUS Dengue Asymptomatique dans 80% Sinon syndrome algo-éruptif fébrile : -céphalées typiquement rétro-orbitaires -myalgies -hyperhémie cutanée, œdème purigineux palmo-plantaire Complication hémorragique : 95% <15 ans
FLAVIVIRUS Dengue Hyperhémie cutanée
FLAVIVIRUS Dengue Dengue hémorragique : 1. Fièvre de début brutal : forte et sans rémission durant 5 à 7 jours 2. Manifestations hémorragiques : au moins signe du lacet positif et éventuellement : pétéchies, purpura, ecchymoses, épistaxis, gingivorragies, hématémèses et/ou méléna 3. Hépatomégalie 4 Thrombopénie < 100 000/mm3 5. Hémoconcentration : hématocrite augmenté d’au moins 20% (fuite plasmatique)
FLAVIVIRUS Dengue Période critique de Dengue Hémorragique: -fin de la phase fébrile J3-J7 -chute rapide de la température Mortalité : -ttt précoce : 0-2% -ttt tardif: ≥ 10% Sinon, évolution vers état de choc
FLAVIVIRUS Dengue Physiopathologie des formes hémorragiques : 1. Prédisposition de l’hôte - facteurs génétiques - sensibilité ou résistance variables - épidémie de Cuba : sujets de race noire relativement résistants à DHF/DSS
2. Rôle des anticorps non-neutralisants FLAVIVIRUS Dengue 2. Rôle des anticorps non-neutralisants
FLAVIVIRUS Dengue
FLAVIVIRUS Dengue 2. Rôle des anticorps non-neutralisants : en Thaïlande 99% des cas de DHF ont des Ac hétérotypiques dirigés contre le virus qui cause la DHF - DHF divisées en 2 groupes : 90% : enfants > 1 an, ayant une infection secondaire avec nouveau sérotype de dengue 10% : enfants < 1 an, ayant une infection primaire
FLAVIVIRUS Dengue 3. Virulence de la souche - génotype « américain » de DENV2 non associé à DHF/DSS épidémie de 1995, Pérou, 50 000 infections à DENV2 pas de DHF/DSS épidémie survenant après épidémie de DENV1 en 1990
FLAVIVIURS Dengue Traitement uniquement préventif : - lutte anti-vectorielle - à venir : vaccin Sanofi-Pasteur, contre les 4 sous-types, en essai clinique phase 3 en Australie, commercialisation prévue pour 2015.
FLAVIVIURS West Nile Virus L’homme et le cheval sont des impasses virologiques : pas de transmission inter-humaine ni inter-équnine ni humain-équin
FLAVIVIURS West Nile Virus
FLAVIVIURS West Nile Virus
FLAVIVIURS West Nile Virus
FLAVIVIURS West Nile Virus 1962-1965 : 80 cas équins 2000 : 76 cas équins 2003 : 4 cas équins et 7 cas humains 2004 : 32 cas équins 2006 : 5 cas équins
FLAVIVIURS West Nile Virus Séroprévalence équine : -2000 Camargue : 8,5% (n=5133) -2003 Vars : 34% (n=306) -2004 Guadeloupe : 16,2% (n=431) Prévention : vaccin vétérinaire mais pas humain
FLAVIVIURS West Nile Virus
Diagnostic Contexte épidémiologique : -aire de répartition géographique du virus, du vecteur et du réservoir -saison d’activité vectorielle -épidémies en cours Chronologie des signes : -compatibilité de la période d’incubation
Diagnostic Plusieurs tableaux cliniques: -syndrome algo-éruptif fébrile -atteintes neurologiques périphériques et/ou centrales et atteintes oculaires. -syndrome hémorragique (thrombopénie, hépatite, CIVD) -syndrome rénal -syndrome pulmonaire
Diagnostic Souvent les tableaux sont incomplets avec des signes aspécifiques, surtout au début de l’infection. Même en période épidémique le tableau clinique ne permet pas de poser le diagnostic à coup sûr à cause des diagnostics différentiels (virologiques, bactériens et parasitaires) D’où l’importance de la biologie pour confirmer le diagnostic et éliminer les diagnostics différentiels
Diagnostic pour l’InVS Déclaration obligatoire des cas importés et autochtones confirmés et probables: -cas confirmé : isolements par culture ou RT-PCR ou séroconversion IgM/IgG -cas probable : signes cliniques et IgM -cas suspect : signes cliniques
Diagnostic biologique
Diagnostic biologique
Diagnostic biologique Culture cellulaire : -laboratoire P3 ou P4 avec agrément -test de séro-neutralisation -intérêt épidémiologique et pour la recherche -non faite en routine car longue et coûteuse
Diagnostic biologique RT-PCR : spécifique -sur prélèvement précoce : plasma, LCR. -nécessité une extraction de l’ARN -techniqué rapidement car ARN fragile -sensibilité variable en fonction des limites techniques de la RT-PCR et des condition de conservation du prélèvement
Diagnostic biologique Sérologies : -il existe des kits commerciaux pour de nombreux arbovirus : ELISA et tests rapides -mais la technique de référence reste l’ELISA en Double Sandwich car c’est la plus sensible et spécifique.
Diagnostic biologique Serologie chikungunya
Diagnostic biologique Sérologies : -IgM : moins spécifiques, réactions croisées -IgG : possibilité d’une cicatrice sérologique Toujours 2 prélèvements à 10 jours d’intervalle pour suivre l’évolution
Diagnostic biologique IgM Neg : trop précoce ??? RT-PCR Neg : trop tardif ??? Pas sensible ??? ARN dégradé ???
Diagnostic biologique Dengue secondaire
En pratique Dans tous les cas, toujours : -un prélèvement précoce pour la RT-PCR et une sérologie initiale -un prélèvement à J10 pour une sérologie tardive -des renseignements cliniques joints à la demande pour savoir ce que l’on doit rechercher
CONCLUSION Clinique peu spécifique. Nombreux diagnostics différentiels. Diagnostic à évoquer devant le contexte épidémiologique et clinique. Nécessite une confirmation biologique. Risque potentiel d’émergence
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