Qui sont les quatre entrants au Panthéon ? tempsreel.nouvelobs.com
Héros de la Résistance, ils incarnent par-delà la mort les valeurs de la République : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Jean Zay et Pierre Brossolette (photo) font mercredi 27 mai leur entrée au Panthéon, où François Hollande leur rendra un hommage solennel. Présentation en images. Ici, un portrait non daté de Pierre Brossolette (1903-1944). Intellectuel brillant ayant travaillé au "Populaire", journal de Blum, il entre dans la clandestinité en 1941. Il se rallie à De Gaulle et œuvre à l'unification de la Résistance.
Pierre Brossolette lors d'un discours à Londres, le 18 juin 1943 Pierre Brossolette lors d'un discours à Londres, le 18 juin 1943. Il est arrêté en Bretagne et torturé pendant deux jours au siège parisien de la Gestapo, avant de se jeter par la fenêtre le 22 mars 1944, sans avoir parlé. La postérité l'éclipsera longtemps au profit de Jean Moulin.
Résistante au sein du réseau du musée de l'Homme, dont elle a participé à la création, l'ethnologue Germaine Tillion (1907-2008) est arrêtée en 1943 puis déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück avec sa mère, qui n'en reviendra pas. Cette photo la montre à son domicile de Saint-Mandé, en janvier 1972.
Plus tard, Germaine Tillion (ici en 2000) analyse les dysfonctionnements de la société coloniale en Algérie et enquête sur la torture. "Mise à part ma captivité en Allemagne, j'ai été libre tout le temps", assurait celle qui était l'une des Françaises les plus décorées.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002), nièce du général, est étudiante en histoire lorsqu'elle rejoint les Résistants du réseau du musée de l'Homme. Comme Germain Tillion, elle est internée par les Allemands au camp de Ravensbrück. (Sur cette photo, elle s'exprime devant des étudiants lors d'une conférence sur la déportation, en décembre 1945.)
Après la Seconde Guerre mondiale, Geneviève de Gaulle-Anthonioz travaille au ministère de la Culture avec André Malraux et dirige l'association humanitaire ATD Quart-Monde. Elle apparaît ici en avril 1984, à Paris, lors de l'inauguration par François Mitterrand d'une exposition nationale sur la déportation.
Jean Zay (1904-1944) en famille, en juin 1939 Jean Zay (1904-1944) en famille, en juin 1939. Ministre de l'Éducation du Front populaire, père fondateur du Festival de Cannes et instigateur du CNRS, il démissionne en 1939 pour rejoindre son poste aux armées, et s'embarque en 1940 avec 26 autres parlementaires pour Casablanca, à bord du "Massilia", afin de continuer la guerre.
Arrêté à Rabat, le 16 août 1940, renvoyé en métropole, Jean Zay est condamné pour "désertion" à la déportation perpétuelle et à la dégradation militaire. Il croupit près de quatre ans en prison à Marseille puis à Riom (Puy-de-Dôme). Le 20 juin 1944, il est tiré de sa cellule et abattu dans une carrière abandonnée. Arrêté ultérieurement, un de ses assassins témoigne qu'il est mort en s'écriant: "Vive la France."
Résistants au Panthéon - les photos de la cérémonie tempsreel.nouvelobs.com
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay : ces quatre héros de la Résistance font leur entrée au Panthéon, mercredi 27 mai.
Les cercueils ont été amenés dans le hall du monument, où ils demeureront toute la nuit avant de rejoindre les tombeaux dans la crypte.
Avant l'entrée des cercueils, François Hollande est monté sur scène pour y prononcer un discours d'une quarantaine de minutes.
Le chef de l'État a développé sur le thème de la résistance, à la fois une et plurielle : "La résistance a tant de visages : des glorieux, des anonymes, ces soutiers de la gloire, ces soldats de l'ombre [...]. Elle a tant de martyrs, de fusillés, de déportés."
Dans son discours, François Hollande s'est alarmé que "reviennent", 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les "haines" de la "démocratie", des juifs, des francs-maçons ou encore des "libres penseurs".
De gauche à droite, Marisol Touraine, Christiane Taubira, Ségolene Royal, Claude Bartolone, Manuel Valls, François Hollande, Gérard Larcher, Laurent Fabius et Najat Vallaud-Belkacem.
Portés par des gardes républicains, les cercueils ont fait leur entrée à 17h20 sur le parvis de ce temple républicain avec, dans leur sillage, un cortège de 144 proches, résistants, responsables associatifs, lycéens, étudiants...
François Hollande et Manuel Valls lors de leur arrivée au Panthéon.
Les portraits des nouveaux arrivants sur les colonnes du Panthéon.
Avant la cérémonie au Panthéon, les cercueils ont été disposés dans la cour de la Sorbonne voisine. Ici, la ministre de l'Éducation Najat Vallaud-Belkacem signe le livre d'or.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon a lui aussi laissé sa signature.
Des gardes républicains devant les quatre cercueils.
Le préfet d'Ile-de-France Jean-François Carenco (à droite) et le préfet de police de Paris Bernard Boucault.
Najat Vallaud-Belkacem avec le Grand Rabbin de France Haïm Korsia.
Le président de la Cour des comptes, Didier Migaud (au centre), et le procureur général à la Cour de cassation Jean-Claude Marin (à droite) lors de la cérémonie à la Sorbonne.