Conférence Rotary par Philippe Bailly Le crowdfunding Conférence Rotary par Philippe Bailly mardi 20 octobre 2015
Le crowdfunding Le crowdfunding ou financement participatif est un nouveau mode de financement de projets par le public. Il permet de récolter des fonds auprès d'un large public en vue de financer un projet artistique, économique, ou entrepreneurial. Les opérations de crowdfunding peuvent être des soutiens d'initiative de proximité ou des projets défendant certaines valeurs. Ce mode de financement se fait sans l'aide des acteurs traditionnels du financement, il est dit désintermédié. L'émergence des plates-formes de financement participatif a été permise grâce à internet et aux réseaux sociaux. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement plus global : celui de la consommation collaborative et du crowdsourcing.
Le crowdfunding Le crowdfunding se présente sous différentes formes : Des dons avec ou sans contrepartie souvent associatifs Des prêts avec ou sans intérêt Des souscriptions de titres (Equity crowdfunding.)
Le crowdfunding Cadre réglementaire (source ACPR) : En France, pour favoriser et sécuriser le développement du financement participatif les pouvoirs publics ont adapté la réglementation. L'ordonnance du 30 mai 2014 supprime le monopole bancaire sur les prêts rémunérés à partir du 1er octobre 2014. Le particulier prêteur : Prêts avec intérêt : dans la limite de 1 000 € par prêteur et par projet, la durée du crédit ne pouvant être supérieure à 7 ans. Prêts sans intérêt : dans la limite de 4 000 € par prêteur et par projet Le porteur de projet: Pas d’emprunt > 1 000 000 € par projet.
Le crowdfunding Cadre réglementaire (suite) Règles prudentielles identiques à celles des établissements bancaires : identification détaillée de l'épargnant (justificatifs d'identité et de domicile), contrôles anti-blanchiment, anti-terrorisme, etc. Règles de contrôle de la qualification des investisseurs car le financement participatif est considéré comme un investissement risqué (bien que les montants investis soient souvent plus faibles que ceux qui sont dépensés dans les jeux de hasard)
Le crowdfunding Comment ça marche ? Deux aspects / acteurs : L'épargnant qui souhaite investir un peu d'argent dans un projet « coup de cœur ». Le porteur d'un projet de création d'entreprise qui ne possède pas les fonds nécessaires à son projet et ne souhaite pas faire appel au crédit bancaire. L'un et l'autre se rencontrent sur internet via une plateforme dédiée. Les projets sont présentés par leurs porteurs et les épargnants choisissent de financer celui (ou ceux) qui leur plaisent à hauteur de ce qu'ils souhaitent investir. Le fonctionnement très simple de cette forme de financement présente aussi l'avantage de la transparence pour l'épargnant. Celui-ci sait ce qu'il finance et le fait par choix et selon ses valeurs.
Le crowdfunding Le marché et ses tendances Marché Europe en 2014 : 3 md€ (+146 % en moyenne depuis 3 ans), USA 1,6 mds $. Marché France en 2014 : 152 m€ en France en 2014 , soit 2 fois plus qu’en 2013 (78,3 m€). Royaume-Uni 1er marché en Europe avec 2,34 md€, la France est loin derrière (154 millions d'euros), suivie par l'Allemagne (140 millions d'euros), la Suède (107 millions d'euros), les Pays-Bas (78 millions d'euros) et l'Espagne (62 millions d'euros). Source Figaro 03/2015
Le crowdfunding Le crowdfunding se présente sous différentes formes : Des dons avec ou sans contrepartie souvent associatifs Des prêts avec ou sans intérêt Des souscriptions de titres (Equity crowdfunding.)
Le marché en France en 2014 : 152 m€ (source BPI 2015) Le crowdfunding Le marché en France en 2014 : 152 m€ (source BPI 2015)
Le crowdfunding Le Don: les projets culturels constituent 73 % des projets financés Le prêt participatif: Prêt moyen par contributeur : 561 €. Collecte moyenne par projet est de 65 448 € (la typologie de projets la plus représentée est les commerces et services avec 78% du marché). Le financement participatif en capital: Seuls les projets entrepreneuriaux sont concernés par ce mode de financement. Contribution moyenne : 4 470 €. Collecte moyenne par projet 376 733 €. La grande partie des projets concernent les commerces et services (43%) les projets technologiques (25%) et santé et environnement (26%).
Le crowdfunding Principales évolutions attendues en 2015 : Marché européen pourrait atteindre 7 milliards d'euros. Le financement participatif en France poursuit sa croissance exponentielle passant de 66,4 millions d’euros collectés au premier semestre 2014 à 133,2 millions au premier semestre 2015. Le prêt aux entreprises est la forme de crowdfunding qui se répand le plus vite (272% sur les trois dernières années en Europe, passant de 7,79 millions d'euros en 2012 à 93,1 millions d'euros en 2014).
Le crowdfunding Les porteurs de projets : Des profils différents selon les types de plateformes … Pour le capital, 99 % des entreprises, notamment dans le secteur des commerces et services, de la technologie, de la santé et environnement et de l’immobilier. Pour le prêt, les entreprises représentent 56 % des porteurs de projet, les particuliers 39 % et les associations 5 %. Pour le don avec récompenses, les particuliers représentent 59 %, les associations 27 %, pour le don sans récompenses, les associations représentent plus de 99 % des porteurs de projet.
Les différentes plateformes
Les banques traditionnelles et le crowdfunding Certains groupes bancaires ont décidé de participer à l’essor du financement participatif en agissant comme actionnaires ou sponsors. - Le Crédit Coopératif : actionnaire de Babyloan depuis son lancement. - Le Crédit Mutuel Arkea : actionnaire de Prêt d’Union - La Banque Postale : partenaire de KissKissBankBank depuis Juin 2011 (Chaque mois, la Banque Postale sélectionne un projet Coup de Cœur et le soutient financièrement, à hauteur de 50% de l’objectif de collecte de fonds). BNP Paribas : partenaire de Wiseed Groupama Banque : Unilend (prêt aux PME) Allianz : Smartangel (investissement PME)
Les banques traditionnelles et le crowdfunding Caisse d’Epargne : « Espace Dons », plateforme digitale de crowdfunding au service des associations, fondations et fonds de dotation. Cette plateforme a pour ambition de favoriser les dons de proximité en donnant une plus grande visibilité aux projets associatifs locaux tout en contribuant à la modernisation de la collecte de dons
Les banques traditionnelles et le crowdfunding Points de rencontres entre banques et crowdfunding: - Avec le financement participatif, les banques peuvent contribuer au financement de leur client sans puiser de fonds propres. - La réglementation en matière de financement participatif étant encore complexe, de nombreuses plateformes s’adossent à des banques afin de respecter la réglementation en ce qui concerne la collecte de fonds. -Les épargnants peuvent diversifier leurs placements et connaître l’utilisation qui en sera faite. -Les compétences des banquiers peuvent êtres mises à profit dans la sélection et l’accompagnement des projets.
Quelques exemples de plateformes Prêts aux particuliers « Prêt d’union.com » groupe Arkéa: 1er établissement de crédit « entre particuliers » en France, des investisseurs (des particuliers ou des entreprises) qui ont de l’épargne de financer directement les crédits à la consommation de ménages français (les emprunteurs) sans l’intermédiaire des établissements bancaires traditionnels.
Quelques exemples de plateformes Prêts aux entreprises « Lendopolis » (groupe Les Echos-LVMH) : Le particulier devient un micro-prêteurs en prêtant de l’argent aux TPE/PME. Une rémunération en fonction d’un niveau de risque noté de A+ à C établie par la plateforme.
Quelques exemples de plateformes Prêts aux entreprises « Lendopolis » (suite):
Quelques exemples de plateformes Crowdfunding immobiliers : Investir dans l’immobilier à partir de 500 ou 1000 €, 100 % en ligne. Exemple : Lymo (11 projets financés pour 2 881 k€ investis), Dividom.fr (lauréat réseau Nord Entreprendre 2015)
Quelques exemples de plateformes Crowdfunding immobiliers (suite) : choix des projets.
Le crowdfunding Conclusion: Le crowdfunding s’adresse désormais à tous les acteurs économiques (particuliers, entreprises, immobiliers, associations, mécénat …). Fort de ce constat et de leurs compétences à faire valoir sur ce marché, les banques s’y intéressent de plus en plus compte tenu des perspectives de développement et de l’engouement du public (multiplication de création/partenariat entre plateformes et banques). Le paysage financier change, les relations entre banques, entrepreneurs et épargnants évoluent, l’émergence de cette économie dite « participative » peut être une occasion de se rapprocher davantage de nos clients (et entre eux). L’association entre financement participatif et capital investissement est une piste de réflexion associant nos compétences de banquiers aux souhaits de plus en plus ciblés d’une partie des investisseurs particuliers. Il n’en demeure pas moins, un risque d’image fort en cas d’échec des projets, et de perte en capital pour les particuliers prêteurs (par définition non experts). La nécessité d’un cadre et d’une charte constituerait sans doute une précaution minimale au développement d’une telle activité.