Démographie des professionnels de santé Cours du 14 janvier 2008 Hélène Marini, Interne en Santé Publique Cours en ligne sur : (nous / nos travaux / cours et séminaires)
Plan I) L’Observatoire national de la Démographie des PDS : Missions, Composition, Travaux II ) État actuel et prévision de la démographie des PDS II.1) Professions médicales II.1) Professions paramédicales III ) L’offre de soins infirmiers IV ) Situation en Haute Normandie
I) L’Observatoire National de la Démographie des Professionnels de Santé
L'Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé Créé par décret le 19 juin 2003 Conseil d’orientation : Directeurs : DGS, DHOS, Sécurité sociale, DRESS, CNAMTS Représentants : Médecins, Infirmières, Pharmaciens, dentistes, kinésithérapeutes Les comités régionaux : Directeurs ARH, URCAM, DRASS, URML recensent, rassemblent et coordonnent les travaux réalisés dans la région. études complémentaires nécessaires dans le cadre de la coordination méthodologique mise en œuvre au niveau national.
Missions de l’Observatoire Rassemble et analyse les connaissances relatives à la démographie des PDS Fournit un appui méthodologique à la réalisation d’études régionales et locales sur ce thème Synthétise et diffuse les travaux d’observation, d’études et de prospective réalisés Promeut les études pour améliorer la connaissance des conditions d’exercice des professionnels et l’évolution de leurs métiers
II ) État actuel et prévision de la démographie des PDS
Constats en 2005 Progression du nombre des professionnels de santé L’ensemble des professions médicales et paramédicales ont connu entre 2000 et 2005 des taux de croissance soutenus Particulièrement vrai pour les professions paramédicales dont le taux de croissance annuel est supérieur à 3%, certaines dépassant 5% Net vieillissement pour certaines professions
Professions médicales médecins salariés et libéraux en % depuis 1985 médecins de plus Mais une diminution du nombre total de médecins en activité de 10 % pourrait survenir d’ici 2025, avec une diminution de 16% de la densité médicale ( augmentation attendue de la population) Affecterait le secteur salarié non hospitalier (-8%), mais surtout le secteur libéral (-17%). Le secteur hospitalier augmenterait lui de 4 % Avec, sur la période , des cessations d’activité nombreuses dépassant de plus de 1000 l’effectif des entrées.
Professions médicales ratio de spécialisation (nombre de spécialistes / nombre de généralistes): 0.76 spécialiste pour 1 généraliste en 1985 1 pour 1 au niveau national en 2005 Possible renforcement de la part du secteur hospitalier aux dépens du secteur libéral dans la démographie médicale en cas de maintien des comportements actuels de choix des spécialités et d’installation Fragilisation de certaines spécialités, tantôt à l’hôpital, tantôt en ville Situation préoccupante de la médecine générale : problème de renouvellement faible attractivité
La question de l’avenir de la médecine générale Déclin du nombre de médecins généralistes : leur nombre pourrait diminuer d’ici 2025 de 13%,contre 7% pour les autres spécialistes (DREES) - faible attractivité - départs en retraite - réorientations Les généralistes représenteraient alors 47% des médecins contre 49% en 2002.
Les professions paramédicales Les professions paramédicales connaissent généralement une structure d’âge favorable -surtout opticiens et ergothérapeutes -sauf kinés et manipulateurs radio Profils très contrastés - Répartition sur le territoire très inégale facilité d’accès inégale. - hétérogénéité des effectifs (Inf + kinés : très grande majorité des effectifs)
Répartition hétérogène de l’offre de soins Les difficultés d’accès généralisées à l’ensemble des professions de premier recours sont rares 0,6 à 4,1% de la population (Premiers recours : med G, chirurgiens dentistes, infirmiers, kinés,pharmaciens d’officines) Répartition hétérogène des PDS Problème du vieillissement des médecins Problème d’accessibilité aux spécialités Développement d’initiatives régionales pour l’amélioration de la répartition des PDS - Avant les choix de formation, pendant la formation, dispositifs en faveur de l’installation, concernant les conditions d’exercice…
III ) L’offre de soins infirmiers
Etat des lieux Environ en exercice au 1er janvier 2005, - (69%) dans les hôpitaux publics et privés, - (12%) libéraux (y compris les remplaçants), - (19%) salariés en dehors du secteur hospitalier (2004). Des effectifs en croissance régulière (+ 44 % entre 1990 et 2004) Mais à nuancer si on prend en compte le temps de travail: - progression du temps partiel, - mise en place de la RTT ramène de +3,3 % à +1,1% l’accroissement annuel moyen du «potentiel de travail» de 1999 à Profession qui reste massivement féminine (87.1 %) Vieillissement sensible depuis 20 ans (âge moyen : 34 ans en 1983 à 42,4 ans en 2004) Implantation très inégale sur le territoire, creusement des écarts
Pénurie localisée Pénurie localisée dans un contexte d’essor des effectifs Pourtant, nécessité de maintenir une offre de soins infirmiers permettant de répondre aux besoins de la population Deux phénomènes peuvent intervenir et conduire à des ressources régionales différentes : – L’écart entre le nombre de places offertes en IFSI en première année d’études (quotas) et le nombre d’inscrits réels – La déperdition des étudiants en cours de formation affecte également le nombre de diplômés dans chacune des régions (taux de perte de 20% au niveau national !)
Une mobilité professionnelle mal connue Les mécanismes de mobilité professionnelle restent mal connus et donc mal maîtrisés – Les jeunes diplômés privilégient massivement leur région de formation pour leur première installation – Mais cette réalité est modulée dans certaines régions, dont l’Ile de France – Mobilité en cours de carrière mal documentée, mais les infirmières libérales privilégient une carrière dans leur région d’origine – La première embauche se fait majoritairement dans le public. Mais ensuite ?
Y a t-il une pénurie générale d’infirmières ? Déséquilibre du marché du travail, mais qui devrait être résorbé ? Difficulté à pourvoir les besoins en main d’œuvre Pourquoi ? – Du côté de l’offre : n’a cessé d’augmenter – Mais le problème vient surtout de l’augmentation de la demande : Besoins spécifiques liés à la démographie (personnes âgées) Evolution des tâches effectuées – Mesures mises en place : augmentation des quotas, Embauche d’infirmières espagnoles, Retour d’infirmières ayant arrêté prématurément de travailler Il faut attendre les chiffres plus récents pour juger de l’effet !
Les perspectives Départs à la retraite importants dans les années à venir (54% des infirmières de soins généraux présentes en 2000 seront parties à la retraite d’ici 2015) Mais plus que compensés par les flux d’entrée si on maintient le quota de formation actuel Le déséquilibre devrait être entrain de se résorber ?
IV ) Situation en Haute-Normandie
Situation générale Dans certains cantons, faible présence de professionnels de santé aggrave les problèmes d’accès aux soins – zones avec taux de mortalité générale ou prématurée élevés – 14 cantons 7% de la population régionale – Certains cantons : absence de médecin spécialisé libéral Cantons les mieux desservis : cantons urbains ( habitants en moyenne) ; – bénéficient également d’une offre de médecine spécialisée libérale – Taux de mortalité enregistrés dans ces cantons également défavorables Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé, Rapport cantonal sur l’offre de soins de proximité, juillet 2004
Médecins libéraux Densité médicale HN (env 260/ Hbts) < densité France (env 330/ Hbts) Ratio de spécialisation tend vers 1/1, mais augmentation plus lente que pour la France (part de spécialiste moins importante que pour le reste de la France) L’augmentation du numerus (112 en 2001 à 186 en 2006) ne suffit pas à combler le déficit : en 2005, 57.4% des postes pourvus à l’internat Médecins généralistes : – densité moyenne à faible (dans 27% des cantons), – déséquilibres Eure/Seine Maritime et cantons urbains/ruraux au détriment de l’Eure et des cantons ruraux. – Niveau d’activité globalement élevé – 25.2% des postes pourvus au concours de l’internat en 2005 Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé, Rapport cantonal sur l’offre de soins de proximité, juillet 2004 Offre de soins libérale en Haute-Normandie ; Orientations de la Mission Régionale de Santé
Médecins généralistes En HN en 2005 : 9,3 médecins pour habitants (France : 10,2 / hbts) Entre les territoires déjà bien pourvus en 1995 ont vu leur densité augmenter, alors que les territoires défavorisés voient leur situation se détériorer Activité supérieure à la moyenne nationale atténuation des effets de cette moindre densité médicale ( 5908 actes en 2004, contre 5153 pour la moyenne en France métropolitaine) Offre de soins libérale en Haute-Normandie ; Orientations de la Mission Régionale de Santé
Infirmières libérales 979 infirmières libérales installées au 1er janvier 2005 densité de 54 professionnelles pour habitants 19ème rang des régions françaises densités moyennes à faibles (dans 40% des cantons) Activité importante déficit de 32% par rapport à la France métropolitaine, en aggravation depuis Situation particulièrement fragile dans l’Eure (écart de 41% par rapport à la France métropolitaine). Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé, Rapport cantonal sur l’offre de soins de proximité, juillet 2004 Offre de soins libérale en Haute-Normandie ; Orientations de la Mission Régionale de Santé
Infirmières libérales 7 instituts de formation, dont 5 effectuant des doubles rentrées quota régional actuellement fixé à 930 déficit de 4,4% d’élèves à l’entrée en formation Effectif sortant inférieur d’environ 20% à l’effectif entrant exercice salarié est souvent privilégié à l’exercice libéral. assouplissement régional des conditions conventionnelles d’exercice libéral, (durée préalable d’exercice en service hospitalier portée de 1 à 3 ans) insuffisante installation en libéral dès la sortie de formation. ( encadrement par infirmières libérales du stage en libéral et pendant la première année d’installation) de 2005 à 2006, formation de 53 infirmières tutrices, 13 nouvelles diplômées installées, en cours d’installation ou effectuant des remplacements en libéral Observatoire National de la Démographie des Professions de Santé, Rapport cantonal sur l’offre de soins de proximité, juillet 2004 Offre de soins libérale en Haute-Normandie ; Orientations de la Mission Régionale de Santé
Infirmières libérales Densité HN (5,7 / ) < moyenne nationale (8,1). Disparités régionales (Vernon, Évreux : 3,9 et 4 / ; Eu et de Fécamp : +22% et +43% Entre 1995 et 2005, diminution de densité particulièrement sensible pour Évreux (- 18%), Gisors (-16%), Verneuil (-26%) et Vernon (-23%) Activité supérieure dans les zones de moindre densité (AMI : en Haute Normandie > en moyenne nationale - AIS : < au niveau national) Offre de soins libérale en Haute-Normandie ; Orientations de la Mission Régionale de Santé