Documents d’accompagnement La Guerre d’Otto Dix Documents d’accompagnement
Otto Dix, Autoportrait en soldat, 1914, huile sur papier Otto Dix, Autoportrait en cible, 1915, huile sur papier.
Exemples d’œuvres expressionnistes avant 1914 Ernst Ludwig Kirchner, La Rue, 1908 Franz Marc, Le Tigre, 1912 Expressionnisme (l’) : mouvement artistique qui s’est développé à partir des années 1910. Il cherche à exprimer les sentiments et les émotions plutôt qu’à décrire la réalité de façon objective.
Otto DIX s’est engagé dès août 1914 Otto DIX s’est engagé dès août 1914. Il rejoint le front à l’automne 1915. Il se battra dans les Flandres, en Russie, en Champagne et dans la Somme. Il déclare: «il me fallait cette expérience: comment quelqu’un situé juste à côté de moi pouvait tomber tout à coup et disparaître. Il me fallait l’expérimenter dans les moindres détails. Je le désirais...Je dois expérimenter tous les abysses de la vie: c’est pour cela que je me suis engagé comme volontaire. » Max BECKMANN (un autre grand peintre expressionniste allemand) s’est porté volontaire en août 1914. Il a été admis comme infirmier dans le service de santé. il écrit à sa femme: «Dehors le tumulte formidable et grandiose de la bataille. Je suis sorti à travers des foules de blessés et de soldats éclopés qui revenaient du champ de bataille, et j’entendais cette musique étrange, grandiose à faire frémir. Quand une salve vient retentir par ici, c’est comme si on ouvrait violemment les portes de l’éternité. Tout suggère l’espace, le lointain, l’infinité. J’aimerais, je pourrais peindre ce fracas. Ah! Cet abîme immense et beau à donner le frisson»
La Guerre (Otto Dix, 1929-1932) Gemäldegalerie, Neue Meister, Dresde, Allemagne
Retable d’Issenheim (Mathias Grünewald, 1512-1516) Musée Unterlinden, Colmar, France
Propos d'Otto Dix : « J'ai représenté avant tout les suites terrifiantes de la guerre. Je crois que personne d'autre n'a vu comme moi la réalité de cette guerre, les déchirements, les blessures, la douleur. J'ai choisi le reportage véridique sur la guerre ; je voulais montrer la terre torturée, les douleurs, les blessures... » - « Je voulais me débarrasser de tout cela car pendant de longues années, pendant au moins dix ans, j’ai rêvé sans cesse que j’étais obligé de ramper pour traverser des maisons détruites ou des couloirs où je pouvais à peine avancer. Les ruines étaient toujours présentes dans les rêves. »
Autres œuvres d’Otto Dix en rapport avec la Première Guerre mondiale
Les Flandres (D’après Le Feu d’Henri Barbusse) (Otto Dix 1934) Staatliche Museen Preubischer Kulturbesitz, Berlin, Allemagne
Les joueurs de skat (Otto Dix, 1920) Neue Nationalgalerie, Berlin, Allemagne
Rue de Prague (Otto Dix, 1920) Kunstmuseum Stuttgart, Stuttgart, Allemagne
Metropolis(Otto Dix, 1927-1928) Kunstmuseum Stuttgart, Stuttgart, Allemagne
La Guerre, série de gravures (Otto Dix, 1924)
D’autres regards artistiques et littéraires sur la Première guerre mondiale
Gino Severini, Canons en action (1915) Museum Ludwig, Cologne, Allemagne
Les barbelés (Félix Vallotton, 1915) Xylographie, 25,2 x 33,5 cm, Galerie Paul Vallotton, Lausanne, Suisse
La tranchée de Zillebecke (André Mare, 1915) Carnet 5, aquarelle, Historial de la Grande Guerre, Péronne, France
" A côté de têtes noires et cireuses de momies égyptiennes, grumeleuses de larves et de débris d'insectes, où des blancheurs de dents pointent dans les creux ; à côté de pauvres moignons assombris qui pullulent là, comme un champ de racines dénudées, on découvre des crânes nettoyés, jaunes, coiffés de chéchias de drap rouge dont la housse grise s'effrite comme du papyrus. Des fémurs sortent d'amas de loques agglutinées par de la boue rougeâtre, ou bien, d'un trou d'étoffes effilochées et enduites d'une sorte de goudron, émerge un fragment de colonne vertébrale. Des côtes parsèment le sol comme de vieille cages cassées et, auprès, surnagent des cuirs mâchurés, des quarts et des gamelles transpercés et aplatis. (...) Parfois des renflements allongés - car tous ces morts sans sépultures finissent tout de même par entrer dans le sol - un bout d'étoffe seulement sort - indiquant qu'un être humain s'est anéanti en ce point du monde. " Henri Barbusse, Le feu. 1916
Column on the march (Christopher Richard W. Nevinson, 1915) Birmingham Museums and Art Gallery, Royaume-Uni)
Le Cimetière de Châlons (Félix Vallotton, 1917) Musée d’Histoire contemporaine, BDIC, Paris, France
Le bois d'Oppy, 1917. Le soir (John Nash, 1917) Imperial War Museum, Londres, Royaume-Uni
La route de Menin (Paul Nash, 1919) Imperial War Museum, Londres, Royaume-Uni
La nuit d'avril 1915 À L. de C.-C. LE ciel est étoilé par les obus des Boches La forêt merveilleuse où je vis donne un bal La mitrailleuse joue un air à triples-croches Mais avez-vous le mot Eh ! oui le mot fatal Aux créneaux Aux créneaux Laissez là les pioches Comme un astre éperdu qui cherche ses saisons Cœur obus éclaté tu sifflais ta romance Et tes mille soleils ont vidé les caissons Que les dieux de mes yeux remplissent en silence Nous vous aimons ô vie et nous vous agaçons Les obus miaulaient un amour à mourir Un amour qui se meurt est plus doux que les autres Ton souffle nage au fleuve où le sang va tarir Les obus miaulaient Entends chanter les nôtres Pourpre amour salué par ceux qui vont périr Le printemps tout mouillé la veilleuse l'attaque Il pleut mon âme il pleut mais il pleut des yeux morts Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque Couche-toi sur la paille et songe un beau remords Qui pur effet de l'art soit aphrodisiaque Mais orgues aux fétus de la paille où tu dors L'hymne de l'avenir est paradisiaque Guillaume Apollinaire(1880 - 1918)