Anna Trespeuch-Berthelot La notion de créativité dans la théorie situationniste et ses héritages Anna Trespeuch-Berthelot

Les membres fondateurs de l’Internationale Situationniste (Cosio d’arroscia, Italie, juillet 1957) G. Pinot-Gallizio, P. Simondo, E. Verrone, M.Bernstein, G. Debord, A. Jorn, W. Olmo.

Constant Nieuwenhuys (1920-2005)

« L’impuissance généralisée, l’inertie des masses sont la conséquence d’obstacles dressés par les normes culturelles devant l’expression naturelle de l’élan vital. La satisfaction de ce besoin primaire fondamental, d’exprimer le vécu est cependant ce qui stimule la vie, ce qui peut guérir les baisses de vitalité et faire de l’art une hygiène préventive de l’esprit. » Constant, « Manifeste », Reflex, n°1, 1948, traduit in Berréby, G. [éd.], in Berréby, G. [éd.], Documents relatifs à la fondation de l’Internationale Situationniste, Paris, Allia, 1985 p. 31

« la liberté ne se manifeste que dans la création ou dans la lutte, qui au fond ont le même but : la réalisation de notre vie. / C’est la vie qui exige la création, et la beauté, c’est la vie ! » Constant, « C’est notre désir qui fait la révolution », Cobra, n°4, 1949, reproduit in Berréby, G. [éd.], Documents relatifs à la fondation de l’Internationale Situationniste, Paris, Allia, 1985, p. 68.

Guy Debord (1931-1994)

« Nous inaugurons maintenant ce qui sera, historiquement, le dernier des métiers. Le rôle de situationniste, d’amateur-professionnel, d’anti-spécialiste est encore une spécialisation jusqu’au moment d’abondance économique et mentale où tout le monde deviendra "artiste", à un sens que les artistes n’ont pas atteint : la construction de leur propre vie. » « Manifeste », Internationale Situationniste, n°4, juin 1960, pp. 37-38.

Constant, Le spatiovore, 1959

La peinture industrielle La caverne de l’antimatière, exposition à la galerie René Drouin, Paris, mai 1959.

Raoul Vaneigem (né en 1934)

« la créativité, également répartie chez tous les individus, ne s’exprim[e] directement, spontanément, qu’à la faveur de certains moments privilégiés. Ces états prérévolutionnaires, d’où irradie la poésie qui change la vie et transforme le monde, n’est-on pas fondé à les placer sous le signe de la grâce moderne, le qualitatif ? » Raoul Vaneigem, Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes générations, chapitre XX « Créativité, spontanéité et poésie », Paris, Gallimard, 1967, pp. 253-254.

Archigram, City Planning, 1963-1964 https://archipressone.wordpress.com/2012/09/09/archigram/

« n’étant plus soumis au travail, l’homme n’aura plus besoin d’un domicile fixe, il pourra de nouveau vaquer librement et explorer la terre, il disposera de tout le temps nécessaire pour se consacrer à l’assouvissement de ses désirs, le travail se transformera en une activité créatrice et l’utile cédera la place au jeu, l’activité créatrice par excellence. » Francesco Careri, « New Babylon. Le nomadisme et le dépassement de l’architecture », in Constant Une rétrospective, Antibes et Paris, musée Picasso et Réunion des musées nationaux, 2001, p. 45.

Bibliographie Wigley, Mark, Constant's New Babylon : the hyper-architecture of desire, Rotterdam, Witte de With, center for contemporary art et 010 publ., 1998. Lambert, Jean-Clarence, Constant l’atelier d’Amsterdam, Paris, éd Le Cercle d’Art, 2000 Careri, Francesco, « New Babylon. Le nomadisme et le dépassement de l’architecture », in Constant Une rétrospective, Antibes et Paris, musée Picasso et Réunion des musées nationaux, 2001 de Zegher, Catherine et Wigley, Mark [éd.], The Activist Drawing : Retracing Situationist Architectures from Constant's New Babylon to Beyond, Cambridge, The MIT Press, 2001 Paquot, Thierry, Les situationnistes en ville, Infolio éd, 2015. Brun, Eric, Les