Mireille Rosello et Claude Martin

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Mireille Rosello et Claude Martin 1. Étymologie / Définitions 2. Citations choisies 3. Notions / Concepts / Prises de vues : La violence: un problème pour la philosophie qui débouche sur deux ambiguïtés. 4. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 5. En guise de conclusion Violence Réunion préparée avec Mireille Rosello et Claude Martin

Étymologie et définitions Étymologie : Violence vient du latin "violencia", issu du verbe "vis", découlant du mot grec "bia", la force vitale (d’où "bio"), la force, ou la contrainte. Définitions : Larousse sur internet (extrait) : Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice : Le vent souffle avec violence. Caractère extrême d'un sentiment : La violence des passions. Extrême véhémence, grande agressivité, grande brutalité dans les propos, le comportement : La violence de sa lettre nous fit peur. Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne. Synonymes : brutalité, force, véhémence. Contraires : bienveillance, calme, douceur Dictionnaire de philosophie La philo de A à Z (extrait) : Aucune manifestation de puissance ni de vie, aucun acte, aucun comportement humain ne sont violents par eux-mêmes, indépendamment de tout contexte (une inondation peut être catastrophique ou bénéfique ; le dynamitage d’un édifice, salubre ou dramatique…). Seule une interrogation sur les motifs de la violence peut nous orienter vers ce qui en constitue l’essence.

Citations choisies Par Mireille : « L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l'équation. » Averroès Par Claude : « La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. » Boris Cyrulnik Par Jean-Paul : « La violence et la vérité ne peuvent rien l'une sur l'autre. » Blaise Pascal

Notions / Concepts / Prises de vues La violence : un problème pour la philosophie qui débouche sur deux ambiguïtés. Un problème pour la philosophie : « La violence est ce qui ne parle pas. » dit Deleuze. En ce sens, toute violence ne constitue-t-elle pas une espèce d’absolu incompatible avec la pensée en tant que telle ? Donc avec la philosophie, si l’on considère que : Toute conscience est médiation, comme une pensée qui se pense. Philosopher, c’est penser mieux pour mieux vivre (sic ACS) et que « Là où il n’est pas de parole, il n’y a ni vérité ni fausseté » dit Hobbes ? Comment la violence en acte, par son mutisme, pourrait-elle ne pas nier la conscience et le pouvoir même de philosopher ? Qui débouche sur deux ambiguïtés : B1. La violence est-elle d’origine naturelle ou culturelle ? : Naturelle, comme le pensent notamment Hobbes et Nietzsche en estimant que, par delà le bien et le mal, la violence est un instinct chez l’homme : « L’Homme est un loup pour l’Homme » dit Thomas Hobbes « L'instinct sexuel, l'ivresse, la cruauté, tous font partie des plus anciennes fêtes de l'humanité. » dit Nietzsche

Notions / Concepts / Prises de vues (suite) Ou culturelle, comme le pensent Rousseau et Proudhon en estimant que la violence provient d’une vie sociale mal organisée et/ou injuste : « L'homme est bon par nature ; c'est la société qui le corrompt. » dit Rousseau, défenseur du contrat Social pour vivre harmonieusement en société « Concurrence et profit : l’un est la guerre, l’autre le butin » dit Proudhon, convaincu que la plus haute perfection de la société se trouve dans l’union de l’ordre et de l’anarchie. La violence : force ou faiblesse ? Recourir au langage est-ce renoncer à la violence ou, au contraire, la culture est-elle un facteur aggravant ? B2. D’où également une ambiguïté du point de vue moral : En effet : Soit on rejette la violence avec Rousseau en tant qu’oppression et absence de droit Soit on exalte ses vertus libératrices en la présentant comme une réponse à une violence toujours antérieure avec Marx Si, par principe, la pensée étant par nature refus de la violence, dit Eric Weil, la violence ne peut être légitimée par la philosophie. En pratique, l’usage de la violence ne peut-il pas être légitime dans certains cas ?

QUESTIONS La vie : une violence ? La raison peut-elle justifier la violence ? La violence peut-elle être légitime ?

La vie : une violence ? Animation Claude Martin Sommes nous victimes de nos pulsions ? La vie : force ou violence ? L’extrême violence n’est-elle pas le propre de l’Homme ? Si c’est le cas, par comparaison aux animaux, peut-on l’expliquer ?

1. La vie : une violence ? Réponse de Claude Martin La violence remonte-t-elle aux origines de toute vie ? La pulsion de vie est violente, débordante, incontrôlable, c'est un effort permanent pour exister et se perpétuer : « La vie est l'ensemble des fonctions qui résiste à la mort. » (Bichat). Cette forme de violence sauvage et pure est souvent belle. Y aurait-il donc exceptionnellement une belle violence ? Observer notre propre violence au moment où elle se produit avec notre intelligence, sans apriori, sans jugement moral, Nous avons tendance à croire que la violence nous est extérieure. La violence n'est pas seulement l'apanage de l'autre elle est en chacun de nous selon les moments de notre vie. Observer avec une grande attention notre propre violence au moment où elle se produit est un exercice salutaire pour démonter le mécanisme de la violence. (Cf. J. Krishnamurti) Les deux cerveaux : Le cerveau tiraillé entre pulsions et raison La violence aveugle est un pur produit du cerveau reptilien. Ce vieux cerveau  assure notre survie mais il est plus prés du réflexe animal que de l'intelligence. Une fois branché sur ce « cerveau réflexe » qui ne pense pas mais subit nos pulsions, nous sommes en « pilotage automatique » Le cerveau récent ou néocortex est la partie intelligente du cerveau. Ces 2 parties du cerveau négocient sans cesse, mais lorsque le cerveau primitif passe seul aux commandes les pulsions expulsent la raison et la violence n'est pas loin. La violence dans la famille : Dans la famille se construit le moule du comportement social à venir. Ce moule n'est-il pas toujours violent ? Existe t'il une famille sans affrontement violent ? Enfants ou adolescents en révolte sont monnaie courante. « La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. » (B.Cyrulnik). Plus la famille est en difficulté et plus la violence fait son nid. r Vie, violence / ça va de pair / les deux se balancent / Paradis enfer (C. Nougaro) 8

1 bis. La vie : une violence ? La vie : force ou une violence ? La définition la plus juste de la vie, n’est-elle pas celle qu’en donne Bichat : «  La vie est l’ensemble des fonctions qui résiste à la mort » ? Si l’étymologie du mot violence ("violencia" est issu du verbe latin "vis", découlant lui-même du grec "bia", la force vitale) peut laisser penser que toute vie est violente, est-ce vraiment le cas ? Si, à n’en pas douter, la vie est une force, doit on assimiler cette force à la violence ? De même racine que violation, la violence, plus qu’une force, n’est-elle pas d’abord la transgression d’une norme, d’un interdit ? Si l’on peut penser, parce que tout être par nature persévère dans son être (Spinoza/conatus), que la vie est une force, n’est-ce pas, lorsque cette force transgresse une norme donc une valeur, qu’elle devient violence ? L’extrême violence n’est-elle pas propre à l’Homme ? Si l’on peut penser que l’Homme et l’animal partagent le même instinct d’agressivité, que Freud analyse comme le combat de deux grands principes antagonistes : Eros, les pulsions de conservation de soi et de l’espèce Thanatos, les pulsions de destruction dont le but final est de ramener ce qui vit à l’état inorganique, l’agressivité animale n’apparaît-elle pas déterminée par des fins naturelles (se nourrir, protéger sa progéniture, défendre son territoire), alors que chez l’Homme on assiste de surcroît à des conduites d’une exceptionnelle violence d’ordre culturel ou social (émeutes, révolutions, guerres, génocides) ? Hobbes pense que l’on trouve chez l’Homme 3 causes principales d’affrontement : la rivalité, la méfiance et la fierté. L’extrême violence qui peut en résulter n’aurait-elle pas pour origine l’amour propre (l’amour de soi sous le regard des autres), comme en contrepartie des valeurs morales éclairées par l’amour altruiste dont l’Homme est également capable ? r Si la vie est empreinte de violence, n’est-ce pas plus particulièrement vrai chez l’Homme ? Tandis que la violence animale serait déterminée par certains stimuli naturels de l’ordre de la vérité, celle de l’Homme, comme à contre-courant des valeurs dont il est capable, n’irait-elle pas au-delà, sans que cela soit fatal ? 9

La raison peut-elle justifier la violence ? Animation Mireille Rosello La raison commande-t-elle ou permet-elle seulement de connaître ? Valeurs et vérité ressortissent-elles d’ordres disjoints ou pas ? Raison raisonnable ou seulement raisonnante ?

2. La raison peut-elle justifier la violence ? La raison commande-t-elle ou permet-elle seulement de connaître ? On distingue parfois, avec Kant la raison pratique de la raison théorique : La raison pratique, c’est celle qui permet dans le domaine de l’action de discerner ce qui est raisonnable de ce qui ne l’est pas. La raison pratique commande. La raison théorique, c’est celle qui permet dans le domaine de la connaissance de discerner ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. La raison théorique connaît. Néanmoins, concernant la raison pratique qui commande, Aristote, Spinoza et Hume, ne sont-ils pas plus éclairants que Kant : Aristote : « Il n’y a qu’un seul principe moteur, la faculté désirante » Spinoza : « La raison ne peut à elle seule réduire aucun affect » Et surtout Hume : « Il n’est pas contraire à la raison de préférer la destruction du monde entier à une égratignure de mon doigt » ? N’est-ce pas le désir de raison, c'est-à-dire de cohérence, de lucidité ou d’efficacité qui tend à commander nos actes plutôt que la raison elle-même dont la fonction se limiterait à connaître et/ou à comprendre ? Valeurs et vérité ne ressortissent-elles pas d’ordres disjoints ? Comme le pensent ACS avec Spinoza : Toute valeur n’est-elle pas l’objet au moins possible d’un désir ? Ce n’est pas parce que c’est bien que nous désirons quelque chose, dit Spinoza, mais c’est quand nous la désirons qu’elle a de la valeur pour nous. D’où le relativisme des valeurs qui dépendent de nous et nous servent à juger. Toute vérité n’est-elle pas l’objet au moins possible d’une connaissance ? Quoique toujours relative, toute connaissance (qui nous permet de comprendre par usage de la raison) ne tend-t-elle pas vers l’absolu de la vérité qui est ce qu’il est indépendamment de ce que désirons ? Relativisme des valeurs qui nous servent à juger et dépendent de ce que nous désirons, versus absoluité de la vérité dont nous dépendons et qui nous sert à comprendre par usage de la raison. Comment, sans renoncer à la liberté, valeurs et vérité ne seraient-elles pas d’ordres disjoints ? Si la fonction de la raison, c’est ce qui nous permet de connaître et comprendre, comment pourrait-elle ne pas justifier l’existence de la violence sans pour autant la légitimer ? 11

La légitimité se réduit-elle à la légalité ? La violence peut-elle être légitime ? La légitimité se réduit-elle à la légalité ? Si seule la conscience morale personnelle peut décider de la légitimité, tout est-il permis ?

3. La violence peut-elle être légitime ? La légitimité se réduit-elle à la légalité ? La notion de légitimité ne se situe-t-elle pas à l’interface entre le droit et la morale ? La légitimité ne serait-elle pas, non seulement la conformité à la loi (la légalité), mais à la justice ou à un intérêt supérieur d’ordre moral ? Comme dirait ACS en situant la morale au-dessus de la loi dans la hiérarchie des valeurs : Si nous étions tous parfaitement moraux, en quoi aurions-nous besoin des lois ? Autrement dit, même si la morale éclaire la loi, comment pourrait-elle s’y réduire ? Si la morale se réduisait à la loi (la légalité), comment pourrait-il être légitime, par exemple : De comploter contre un tyran ou de désobéir à un pouvoir totalitaire De résister les armes à la main contre un occupant ou un terroriste. Ou même de voler pour ne pas mourir de faim si c’est la seule solution ? Quelle autre instance que la conscience morale pourrait décider in fine de ce qui est légitime ou pas ? Si seule la conscience morale personnelle peut décider de la légitimité, tout est-il permis ? Si confondre valeurs et vérité conduit au dogmatisme, au totalitarisme, au fanatisme, donc à la violence, ne pas les confondre ne conduit-il pas au nihilisme -rien ne vaut si tout se vaut- donc à la passivité ? Si le vrai et le bien ne sont pas du même ordre, comment savoir ce qui est moralement bien ? Le relativisme des valeurs n’aurait-il pas ses propres limites ? Ne faut-il pas le relativiser ? Si la morale n’existe que par et pour l’humanité, les valeurs humanistes ne sont-elles pas universalisables sans contradiction -si ce n’est au nom de la vérité, du moins par la raison, comme un point de tangence entre valeurs et vérité- ? Ce qui pourrait rejoindre une espèce d’explication darwinienne de la morale selon laquelle le fondement de la morale serait d’assurer la survie de la vie, en l’occurrence la conservation de l’espèce ? Quoique strictement personnelle, la morale qui consiste à respecter les droits de l’homme, notamment la liberté de conscience, n’est-elle pas la seule qui puisse être universalisée sans contradiction ? Seule la violence utilisée pour lutter contre ceux qui ne respecteraient pas les droits de l’Homme, notamment la liberté, serait-elle légitime dès lors que le recours à tout autre moyen aurait échoué ? 13

En guise de conclusion Le dogmatisme qui confond valeurs et vérité, d’une part et le nihilisme selon lequel rien ne vaut, d’autre part, ne sont-ils pas les causes principales actuelles de la violence ? Tant que nous ne serons pas tout amour ni, faute d’amour, complètement moraux pour faire comme si nous aimions, dirait ACS, ce qui n’est malheureusement pas demain la veille ! Pourquoi faudrait-il renoncer à la violence, si son absence est pire ? Néanmoins, parce ce que l’emploi de la violence a des conséquences graves, ne faut-il pas l’encadrer, le contrôler, le limiter ? N’est-ce pas pour cela que nous avons besoin d’un Etat, de la politique, de lois, de tribunaux et de prisons…, d’une police pour se défendre contre la violence intérieure et d’une armée contre la violence extérieure ?

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