Le Nouvel Empire de 1580 av. J. C. à 1000 av. J. C Le Nouvel Empire de 1580 av. J.C. à 1000 av. J.C. la XVIIIème, XIXème et XXème dynastie Les tombes du Nouvel Empire: les hypogées Le temple égyptien: temple funéraires et temples divins Sculpture: Le style Akhenaton

Le Nouvel Empire (1580 av. J. C. à 1000 av. J. C Le Nouvel Empire (1580 av. J.C. à 1000 av. J.C.) La XVIIIème, XIXème et XXème dynastie Après l’expulsion des Hyksôs par les princes de Thèbes, commence un nouvel âge d’or de l’art égyptien. Le pays a retrouvé son unité et l’autorité des rois puissants. Thèbes devient la nouvelle capitale. La royauté divine des pharaons est rétablie, mais désormais d’une autre manière: par association au Dieu-soleil suprême Amon (Râ) (qui règne sur les dieux mineurs, tels les pharaons).

Les tombes du Nouvel Empire Les tombeaux du Nouvel Empire, près de Thèbes, la nouvelle capitale, sont des hypogés, tombes souterraines creusées dans la montagne thébaine, à l'abri des pillards et des crues du Nil. Les hypogées sont regroupés dans des lieux différents selon le rang social du défunt. Les pharaons sont enterrés dans la "vallée des Rois", les reines, dans la "Vallée des Reines", les dignitaires du régime dans la "Vallée des Nobles", les artisans, dans la "Vallée des Artisans". Vallée Des Rois: l’entrée de l’hypogée de Tutankhamon

La différence essentielle entre l'hypogée et le mastaba est que le lieu de sépulture y est séparé du lieu du culte. Le lieu de culte est le temple funéraire placé plus loin dans la vallée… Voyons alors à quoi ressemble un temple égyptien?

Les temples du Nouvel empire: temples funéraires et temples divins Le plan du temple égyptien Le temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor Le temple funéraire de la reine Hatshepsout à Deir El-Bahari

Temples du Nouvel Empire: temples funéraires, temples divins Il existe deux sortes de temples égyptiens: les temples divins consacrés aux dieux et les temples funéraires consacrés au culte du pharaon de son vivant et après sa mort. Nous allons aujourd’hui voir quel est la forme du temple égyptien puis deux exemples de temples du Nouvel Empire, qui peuvent être très différents. L’un est un exemple de temple divin, c’est le temple divin d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.) et l’autre, un exemple de temple funéraire, le temple funéraire de la reine Hatshepsut, (vers 1480 av. J.C., début du nouvel Empire). le temple funéraire de la reine Hatshepsut, (vers 1480 av. J.C., début du nouvel Empire, XVIIIème dynastie) et l’autre un exemple de temple divin, c’est le temple divin d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.) (commencé vers 1390 av. J.C. par Aménophis III et terminé un siècle plus tard par Ramses II)

Fonction des temples divins La fonction primordiale du temple est de préserver l'équilibre de l'univers, la Mâat et maintenir les cycles de vie: renaissance du soleil chaque jour, retour annuel de la crue du Nil… Pour que l'univers ne retourne pas au chaos d'avant la création, le pharaon doit construire les temples et s’assurer que les forces du Divin sont entretenues par des offrandes. Le temple est la demeure d'un dieu: le dieu habite dans sa statue érigée dans une pièce retirée du temple, non accessible aux fidèles : le naos.

Le plan du temple égyptien Le temple égyptien est construit le long d’un axe: une allée de sphinx (qui protègent le temple) mène aux deux murs massifs, inclinés, appelés pylônes qui forment l’entrée, encadrée de deux obélisques (symboles solaires, rayon solaires figés). Suit une cour péristyle (bordée de colonnes) à ciel ouvert, seule partie du temple où sont admis les fidèles les jours de fêtes, puis une salle hypostyle menant au sanctuaire où seul le pharaon et les prêtres peuvent entrer. Terminologie: pylônes, obélisque, péristyle, hypostyle

Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.) L’entrée du temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor : allée de sphinx, obélisques, pylônes. Deux statues colossales de Ramsès II encadrent l’entrée. Nous apercevons les colonnes de la cour péristyle. Ici, l’entrée est encadrée de deux obélisques et deux statues colossales de Ramsès II. Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.)

Temples du Nouvel Empire: Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqsor (1390-1260 avant J.C.) : vue sur la cour péristyle et la colonnade (1390-1260 avant J.C.) vue sur la cour péristyle et la colonnade

Le plan du temple égyptien est symbolique, il reproduit le monde en miniature: le terrain sur lequel il est construit représente la terre, butte primordiale, alors que les colonnes représentent les plantes (palmes, tiges de papyrus, lotus) qui poussent de la terre nourricière… Le sol du temple s'élève de pièce en pièce, et l'obscurité augmente comme l'on s’approche du sanctuaire, symbolisant la rencontre entre le ciel et la terre, et le parcours du soleil dans sa marche journalière (de la lumière, à l'obscurité).

Les colonnes égyptiennes à l’origine étaient en bois, c’est Imhotep qui construit les premières en pierre, mais garde leur aspect végétal. Comme les colonnes égyptiennes rappellent le tronc de palme, une botte de papyrus ou la tige du lotus, nous les appelons palmiformes, papyriformes ou lotiformes… la première colonnade dans les ruines de la nécropole de Zoser

Chapiteau en forme de palme de la colonne palmiforme et la colonne papyriforme, en forme de botte de papyrus

Temples divins du Nouvel Empire: temples du nouveau culte d’Amon Les plus grands travaux des derniers souverains du Nouvel empire sont consacrés à la construction d’immenses temples d’Amon. Le temple de Louqsor, commencé vers 1390 av. J.C. par Aménophis III et terminé un siècle plus tard par Ramses II, en est un exemple: Le plan du temple est quelque peu différent du plan type: le temple a été construit en deux temps, et la partie rajoutée fait un angle par rapport à l’axe de la partie plus ancienne. Pour suivre le cours du Nil, la cour et pylônes de Ramsès II (1260 av. J.C.) font un angle par rapport à l’axe de la partie plus ancienne (colonnade et cour d’Aménophis III (1390 av. J.C.)).

Le plan du temple à Louqusor Pour suivre le cours du Nil, la cour et pylônes de Ramsès II (1260 av. J.C.) fait un angle par rapport à l’axe de la partie plus ancienne (colonnade et cour d’Aménophis III (1390 av. J.C.)). pour suivre le cours du Nil

Le plan du temple à Louqsor Le temple lui-même est une série de chapelles protégeant le sanctuaire: pièce carrée avec quatre colonnes. pour suivre le cours du Nil

(1390-1260 avant J.C.) vue sur la cour péristyle et la colonnade Temple divin du Nouvel Empire: Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqsor (1390-1260 avant J.C.) : vue sur la cour péristyle et la colonnade

Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.) L’entrée du temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor : allée de sphinx, obélisques, pylônes. Deux statues colossales de Ramsès II encadrent l’entrée. Nous apercevons les colonnes de la cour péristyle. Ici, l’entrée est encadrée de deux obélisques et deux statues colossales de Ramsès II. Temple d’Amon-Mut-Khonsu à Louqusor (1390-1260 avant J.C.)

Temple funéraire de la reine Hatshepsut, Deir el-Bahari, vers 1480 av Temple funéraire de la reine Hatshepsut, Deir el-Bahari, vers 1480 av. J.C. Le temple funéraire de la reine Hatchepsout est la plus marquante des réalisations architecturales du début du Nouvel Empire. Il est au même temps consacré au Dieu Amon. Le temple est adossé aux falaises rocheuses de Deir El-Bahari. Trois grandes cours en terrasses reliés par les rampes qui montent, encadrées de colonnades reprennent le relief de la falaise. XVIIIème dynastie

Temple funéraire de Hatshepsut, Deir el-Bahari, vers 1480 av. J.C. Le temple funéraire de la reine Hatshepsout à Deir El-Bahari est adossé à la falaise et s’adapte merveilleusement bien au site: trois grandes cours en terrasses sont reliées par les rampes qui montent, encadrées de colonnades reprennent le relief de la falaise. Temple funéraire de Hatshepsut, Deir el-Bahari, vers 1480 av. J.C.

Le plan du temple de Hatchepsout a été conçu par son architecte, Senmut.

Temple funéraire de Hatshepsut, XVIIIème dynastie, vers 1480 av. J.C La route processionnelle ne mène plus à la pyramide, mais à la montagne… Temple funéraire de Hatshepsut, XVIIIème dynastie, vers 1480 av. J.C

Le temple funéraire est consacré au culte du pharaon de son vivant et après sa mort. Ici le pharaon est une pharaonne, la reine Hatshepsut, qui se représente avec tous les atours du pharaon, y compris la barbe… Temple funéraire de Hatshepsut, XVIIIème dynastie, vers 1480 av. J.C.

Hatchepsout, la reine qui voulait être le roi: représentation de Hatchepsout avec les atours du pharaon, y compris la barbe:

La sculpture du Nouvel empire Le style Akhénaton

Akhénaton (Aménophis IV) et le monothéisme Nous avons vu qu’après la période instable du Moyen Empire, au Nouvel Empire la royauté divine des pharaons est rétablie, mais par association au Dieu-soleil suprême Amon (Râ) (qui règne sur les dieux mineurs, tels les pharaons). Cette idée, que l’autorité divine du pharaon est inférieure au pouvoir du Dieu suprême Amon, a un effet néfaste pour l’autorité du pharaon: les prêtres d’Amon s’enrichissent et deviennent tellement puissants qu’ils menacent l’autorité royale. Aménophis IV, la figure la plus remarquable de la XVIIIème dynastie, essaye de les vaincre. Il adopte une nouvelle divinité, unique, le disque de soleil Aton, et change son nom en Akhénaton. Il ferme les temples d’Amon et déplace sa capitale. Son projet de monothéisme ne lui survécut pas… Il est tout de même remarquable car le premier dans l’histoire…

Le style d’Akhénaton Si les projets architecturaux d’Akhénaton ne subsistent pas, subsistent les portraits montrant un nouveau style, et aussi introduisant un nouvel idéal de beauté.

Ancien Empire, Moyen Empire, Nouvel Empire…

Si les portraits d’Akhénaton semblent être des caricatures, ils montrent aussi le souci d’éviter le hiératisme du style traditionnel.

Le célèbre buste portrait de Néfertiti, sa femme, nous montre un chef d’œuvre de ce style: Akhenaton et Néfertiti, vers 1360 avant J.C.

Alors que dans les petits relief du couple royal et de leurs filles la ligne ondule, tout est contraire au hiératisme traditionnel de la représentation du pharaon, nous y trouvons la fraicheur de l’observation du moment.

Toutankhamon Toutankhamon, jeune pharaon mort à dix-huit ans, doit sa renommée entièrement au fait que son tombeau ait été le seul à être découvert intact. Dans ses portraits et peintures des coffres nous retrouvons le style d’Akhénaton.