Scénarios Prospectifs ERDF 2035 Centre-Val de Loire Christophe Bonnery Florent Chiappini Dominique Girardot Thomas Heggarty 16 novembre 2015

ERDF est au cœur de la transition et de la territorialisation de l’énergie A l’horizon 2035, les efforts d’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, les véhicules électriques, le développement du numérique et les nouveaux équipements modifieront les modes de vie et les usages de l’électricité. D’ici cet horizon, le réseau de distribution jouera pleinement son rôle afin de faciliter ces transitions. ERDF propose quatre scénarios, construits avec des experts et souhaite aujourd’hui partager ses hypothèses et prospectives à long terme avec les consommateurs, les producteurs et les collectivités.

Prospective en énergie De nombreux déterminants analysés aux mailles les plus fines disponibles et scénarisés, l’assurance d’une cohérence avec les tendances nationales Démographie Bâtiments Prospective en énergie Grands projets locaux Usages Transports et éclairage public Industrie, tertiaire et agriculture 60 déterminants régionaux, près de 200 déterminants départementaux et plus de 250 déterminants nationaux

Les quatre scénarios correspondent à quatre contextes économiques et démographiques nationaux déclinés localement Scénario violet Dynamisme économique et démographique (+1,9%/an) Développement des EnR modéré Accroissement des écarts entre régions Scénario vert Contexte économique favorable (+1,5%/an) Effort de transition énergétique significatif Renforcement de la solidarité entre régions Scénario gris Contexte économique favorable (+1,5%/an) Croissance démographique Développement des EnR modéré Scénario bleu Contexte économique déprimé (+0,5%/an) Transition énergétique lente Sobriété énergétique forcée Diminution de la solidarité entre régions Degré de compatibilité des scénarios avec la loi de Transition énergétique Taux de croissance du PIB France : Violet : 1,9%/an Gris et vert : 1,5%/an Bleu : 0,5%/an Taux de croissance de la population France Violet : 0,44%/an Gris et vert : 0,39%/an Bleu : 0,3%/an Différentiel de croissance entre région Violet : 1,5%/an Gris : 2,8%/an Vert : 0,7%/an Bleu : 3,5%/an

La situation actuelle en région Centre-Val de Loire Au périmètre du réseau de distribution, la consommation électrique régionale atteint près de 15 000 GWh en 2014 Consommation résidentielle Consommation tertiaire Consommation industrielle Consommation agricole Les sites industriels raccordés au réseau de transport (RTE) représentent une consommation d’environ 1 400 GWh en 2014, soit près de 9% de la consommation totale de la région Source : RTE, Bilan Electrique 2014 et perspectives. Centre Avec 14 700 GWh, la région Centre Val de Loire représente 4,3% de la consommation de la France continentale à climat normal Les départements du Loiret et de l’Indre-et-Loire, avec notamment les pôles de Orléans et Tours, concentrent la moitié de cette consommation Le secteur résidentiel représente près de 50% de l’électricité consommée au périmètre du réseau de distribution Consommation de la grande industrie en 2014 (raccordée au RPT) : 1386 GWh d’après le Bilan régional 2014 de RTE, principalement dans la papeterie et les télécommunications RTE estime la consommation des des PME/PMI et particuliers à 15 500 GWh en 2014 (hors transport) Le secteur du transport explique une partie de l’écart (SNCF raccordée à RTE

L’évolution de la consommation régionale est modérée au périmètre ERDF Les scénarios prospectifs ERDF dessinent trois tendances à l’horizon 2035 L’évolution de la consommation régionale est modérée au périmètre ERDF GWh +5% dans le scénario violet : économie et démographie favorable, développement du véhicule électrique -2% dans le scénarios gris et vert : efforts d’isolation et efficacité énergétique -13% dans le scénario bleu : diminution des consommations industrielle, tertiaire et agricole du fait du contexte économique L’évolution de la consommation totale au niveau national varie de -6% (scénario bleu) à +17% (scénario violet). En Centre Val de Loire, la fourchette varie de -13% (scénario bleu) à +5% (scénario violet)

Evolution de la consommation résidentielle suivant les scénarios La consommation résidentielle est stable ou en baisse malgré la croissance démographique Evolution de la consommation résidentielle suivant les scénarios GWh La croissance démographique varie de +5% à +8% selon les scénarios La baisse de consommation est due à la réglementation thermique 2020, aux efforts de rénovation du parc de logements et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des usages Les efforts en matière de rénovation et les gains en matière d’efficacité énergétique des usages expliquent la baisse de consommation dans le scénario vert. Dans le scénario bleu, la réduction s’explique par une contraction de la demande liée au contexte économique

Les gains en matière d’efficacité énergétique des usages électriques expliquent la décroissance de la consommation résidentielle dans le scénario gris GWh Evolution de la consommation résidentielle par usage dans le scénario gris Le chauffage électrique (incluant le chauffage d’appoint) reste le premier poste de consommation du secteur résidentiel. Sa consommation évolue à la baisse sur la période en raison du développement des pompes à chaleur plus efficientes et des efforts réalisés sur l’isolation des bâtiments. La tendance est similaire pour l’eau chaude sanitaire en raison du développement du chauffe-eau thermodynamique en remplacement des chauffe-eau à accumulation. A l’inverse, la consommation de l’usage cuisson électrique croît avec le développement des équipements à induction, qui gagnent des parts de marché y compris dans les zones bénéficiant de réseaux gaziers. La consommation des usages spécifiques est quant à elle en légère décroissance sur la période grâce aux progrès de l’efficacité énergétique : La consommation des postes de consommation multimedia et bureautique est stable en raison de nouvelles réglementations attendues sur l’efficacité énergétique de ces usages, qui devraient compenser la croissance du nombre d’équipements par ménages. La consommation d’éclairage suit la tendance à la baisse observée ces dernières années avec le remplacement des ampoules traditionnelles par des équipements moins consommateurs (substitution des ampoules à incandescence et halogènes par des ampoules basse consommation…). Le poste divers est quant à lui en hausse en raison de l’accroissement du nombre d’appareils électriques dans les ménages. Cette tendance, déjà observée ces dernières décennies, devrait se poursuivre. Enfin, la climatisation enregistre une légère hausse de sa consommation avec le développement très modéré du parc installé. Les usages spécifiques de l’électricité regroupent les « produits blancs » (appareils électroménagers : congélateurs, sèche linge, lave-vaisselle, micro ondes…), les « produits bruns » (appareils audiovisuels : TV, lecteurs DVD, consoles, chaîne hi-fi, décodeurs…) et « produits gris » (ordinateurs, imprimantes, boitiers wi-fi…) et l’ensemble des autres usages alimentés par de l’électricité que l’on peut trouver à l’intérieur et à l’extérieur du logement.

Localement, le nombre de points de livraison et la consommation résidentielle devraient croître en périphérie des pôles urbains régionaux Evolution du nombre de résidences principales en région Centre-Val de Loire Evolution du nombre de ménage par commune entre 2011 et 2035 dans le scénario violet (en %) Milliers de logements Note : les scénarios gris et vert reposent sur le même scénario démographique de l’INSEE Le nombre de constructions neuves annuelles fluctue autour de valeurs moyennes sur la période allant de 10 500 pour le scénario bleu à 12 000 logements pour le scénario violet. L’augmentation du nombre de points de livraison s’explique par un dynamisme démographique et à une diminution du nombre de personnes par ménages (de 2,19 à 2,03 dans le scénario violet) entrainée par le vieillissement de la population. Du fait de l’étalement urbain et du renouvellement du parc de logement, l’augmentation de nombre de points de livraison à lieu principalement en zone périurbaine.

Les véhicules électriques devraient représenter entre 1 et 3% de la consommation totale d’électricité à l’horizon 2035 Evolution du nombre de véhicules électriques et hybrides rechargeables en région Centre-Val de Loire Part des véhicules électriques et hybrides rechargeables dans le parc total de voitures par département en 2035 dans le scénario vert En 2035, le parc de véhicules électriques et hybrides rechargeables (VE et VHR) représentera une part inférieure à la moyenne nationale. Ceci s’explique par le caractère principalement rural de la région et la dynamique limitée d’achats de véhicules neufs. Le véhicule électrique se développe principalement en zone périurbaine, ce qui explique les disparités départementales retenues.

Evolution de la consommation du secteur tertiaire entre 2014 et 2035 La consommation du secteur tertiaire variera suivant les dynamiques économique et démographique régionales Répartition de la consommation tertiaire régionale par branche d’activité en 2014 Evolution de la consommation du secteur tertiaire entre 2014 et 2035 GWh En 2014, le Loiret et l’Indre-et-Loire cumulent plus de 50% de la consommation tertiaire régionale autour des pôles dynamiques d’Orléans et de Tours. La valeur de la consommation devrait varier entre 3 800 GWh (scénario bleu) et 4 700 GWh (scénario violet), soit une variation comprise entre – 14% et + 7%. Les différentes hypothèses retenues concernant la croissance démographique, les projections de valeur ajoutée (elles-mêmes dépendantes de la croissance du PIB) et les efforts en matière d’isolation et d’efficacité énergétique des usages expliquent ces évolutions. Les deux secteurs les plus consommateurs, les bureaux et les commerces devraient voir leur consommation d’électricité légèrement diminuer suite aux progrès accomplis en matière d’efficacité énergétique. L’éclairage représente le gisement le plus important d’économies d’énergie dans ces deux secteurs. La branche Autres tertiaires représentent 18% de la consommation électrique 2014. Elle regroupe des secteurs hétérogènes (entrepôts frigorifiques, armée, datacenters, télécommunications, grands centres de recherche, consommation générale d’immeubles). La consommation de l’armée représente 20% de la branche Autres tertiaires dans deux départements : l’Indre et le Loiret.

La consommation du secteur industriel dépendra fortement du contexte économique Répartition de la consommation industrielle régionale par branche d’activité en 2014 Evolution de la consommation du secteur industrielle entre 2014 et 2035 GWh La consommation varie de +12 (violet) à -24% (bleu) entre 2014 et 2035. La grande industrie, regroupant les sites raccordés au réseau de transport (RTE) représente 1 386 GWh en 2014, oit environ 9% de la consommation totale régionale. Les secteurs de la papeterie et des télécommunications sont les plus représentés. La branche de la construction électrique et mécanique reste en 2035 la première consommatrice de la région (20% de la valeur ajoutée industrielle dans le scénario jaune) : automobile, aéronautique (pôle d’excellence AEOROCENTRE). L’industrie agroalimentaire est le second contributeur à la valeur ajoutée industrielle de la région (20% de la VA industrielle dans le scénario jaune) : grands acteurs (Agralys, SCAEL, Le Dunois et plus récemment Mars PF France (alimentation animale) ou Barrilla Harry’s France) L’industrie du caoutchouc et du plastique devrait également conserver sa très bonne implantation : Michelin, Hutchinson, Frans Bonhomme, Tupperware et environnement R&D favorable avec le pôle de compétitivité Elastopôle. Pôles de compétitivité de la région : S2E2 - Smart Electricity Cluster (Sciences et Systèmes de l’Energie Electrique), Cosmetic Valley (parfumerie/cosmétique), Elastopôle (caoutchoucs et polymères), DREAM (Durabilité de la Ressource en Eau Associée aux Milieux), Viaméca dans le secteur mécanique, et le pôle européen de la céramique Variations envisagées par secteur d’activité : Stabilité ou croissance du secteur agroalimentaire (500 GWh à 700 GWh dans le scénario violet) : VA en hausse Stabilité ou croissance du secteur Sidérurgie et métallurgie (100 GWh à 150 GWh dans le scénario violet) : VA en hausse Stabilité ou croissance du secteur minéraux et matériaux (240 à 370 GWh dans le scénario violet) : VA en hausse Stabilité ou déclin du secteur chimie et parachimie (110 à 60 GWh dans le scénario vert) : VA en hausse ou en baisse Déclin du secteur Construction électrique et mécanique (500 à 235 GWh dans le scénario bleu) : VA en baisse Stabilité ou croissance du secteur Papier carton (120 à 170 GWh dans le scénario violet) : VA en baisse Stabilité ou déclin du secteur Autres industries (850 à 600 dans le scénario bleu) : VA en hausse ou en baisse Les gisements d’efficacité énergétique que constituent les usages éclairage et forces motrices sont exploités de manière volontariste et les moteurs électriques sont progressivement remplacés par des modèles à meilleur rendement notamment sous l’effet de la réglementation.

Le poids significatif du secteur agricole dans la consommation régionale devrait se maintenir Répartition de la consommation agricole en 2014 Evolution de la consommation du secteur agricole entre 2014 et 2035 GWh 540 520 420 La région Centre-Val de Loire possède la plus grande surface agricole utile de France avec 60% de son territoire dédié à l’agriculture qui représente 4% de sa valeur ajoutée. Première région céréalière de France et d’Europe, la région est souvent présentée comme leur grenier agricole. Centre-Val de Loire se place au quatrième rang des régions françaises en termes de consommation agricole en 2014. Avec plus de 500 GWh de consommation, l’agriculture représente une part de près de 4% de la consommation électrique au périmètre du réseau de distribution Dans les scénarios vert, violet et gris, l’amélioration de l’efficacité énergétique des usages compense l’intensification de certains usages électriques (séchage, chauffage, irrigation). Dans le scénario bleu, le net décrochage de la consommation électrique s’explique par le contexte économique qui affecte fortement les exploitations de polyculture et de polyélevage et les élevages hors sol.

Centre-Val de Loire est la troisième région française en termes de capacité éolienne installée Capacité installée en MW Scénarios d’évolution de la capacité éolienne installée Objectif ambitieux du SRCAE avec 2 600 MW installés en 2020 875 MW installés fin juin 2015 Compte tenu du rythme de développement des installations ces dernières années et de la file d’attente actuelle (320 MW à fin 2014), il apparaît probable que l’objectif de 2 600 MW soit atteint après la date fixée, trois ans dans le scénario vert.

Capacité installée en MW La production éolienne et photovoltaïque pourrait couvrir près des deux tiers de la consommation électrique annuelle à l’horizon 2035 Scénarios d’évolution de la capacité photovoltaïque installée Part de la consommation couverte par la production éolienne et photovoltaïque en 2035 Capacité installée en MW Valeur 2015 12,6% 29,4% 46% 43,7% 62,3% Objectif du SRCAE : 253 MW installés en 2020 Les potentiels géothermique, biomasse et méthanisation pourraient permettre d’accroître encore davantage la part de la consommation électrique couverte par les énergies renouvelables en 2035 La faible densité de population et des vents constants dus au relief plat font de Centre-Val-de-Loire une région à fort potentiel pour l’implantation d’éoliennes. Avec 875 MW installés fin Juin 2015, la région possède le troisième parc éolien en termes de capacité derrière la Champagne-Ardenne et la Picardie. A travers le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Energie (SRCAE), le conseil régional a fixé des objectifs très ambitieux à l’horizon 2020 en termes de capacité installée éolienne avec 2 600 MW. L’objectif de 2 600 MW représente une proportion relativement élevée du gisement technico-économique identifié par l'ADEME, soit 18,6% des 14 GW estimés. Un effet de plafonnement semble donc possible dans les années à venir, d’autant plus qu’avec ce niveau de capacités installées, l'acceptabilité pourrait constituer un obstacle significatif.

Conclusion Les scénarios prospectifs ERDF 2035 doivent nous permettre d’anticiper et d’accompagner au mieux l’ensemble des mutations du réseau de distribution face au développement des énergies renouvelables, des nouveaux usages tels que les véhicules électriques et des efforts croissants d’efficacité énergétique qui modifieront les modes de vie et nécessiteront une adaptation du réseau de distribution. Les décisions politiques nationales et régionales dimensionnent directement le réseau de distribution. Pour capter au mieux les spécificités des territoires, ce travail est le fruit d’une démarche d’échanges et de partage d’hypothèses avec différents acteurs locaux et plusieurs experts. Un travail est également en cours afin d’évaluer avec précision l’évolution des pointes de consommation. ERDF souhaite aujourd’hui poursuivre ces échanges et s’engage à mettre sa connaissance de la consommation électrique et des besoins de connexions au réseau de distribution au service de la transition énergétique de chaque région française.

Merci de votre attention « Que l'avenir ne soit plus ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire. » Henri Bergson Contact christophe.bonnery@erdf.fr dominique.girardot@erdf.fr florent.chiappini@erdf.fr