L’obligation morale

Nous avons le devoir d’être francs avec nous-mêmes. La morale naît avec la société et pour la société. C’est une condition nécessaire à nos relations avec autrui. Il ne peut y avoir d’exception. « Et pourrais-je bien me dire : tout homme peut faire une fausse promesse quand il se trouve dans l’embarras et qu’il n’a pas d’autre moyen d’en sortir ? Je m’aperçois bientôt que si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir ; L’obligation morale

en effet, selon une telle loi, il n’y aurait plus à proprement parler de promesse, car il serait vain de déclarer ma volonté concernant mes actions futures à d’autres hommes qui ne croiraient point à cette déclaration, ou qui, s’ils y ajoutaient foi étourdiment, me paieraient exactement de la même monnaie : de sorte que ma maxime, du moment qu’elle serait érigée en loi universelle, se détruirait elle-même nécessairement. » Emmanuel Kant Fondements de la métaphysique des mœurs 1785

Une bonne volonté Rien d’autre qu’une bonne volonté ne peut véritablement conduire nos actes. Nous ne devons pas agir moralement dans l’espoir d’un bénéfice ou d’une récompense. L’acte moral est désintéressé ou alors, il n’est pas. C’est seulement notre volonté d’agir pour le bien qui peut nous permettre d’oublier notre égoïsme et donc, d’être absolument libre. L’acte moral est libre, dégagé de toute cause autre que la recherche du bien d’autrui. Il est l’affirmation de ma liberté dans le mouvement précis de ma volonté, par lequel je me détache de moi-même pour autrui.

Une législation morale Il est donc une loi morale qui existe sans avoir été créée, incréée en quelque sorte, que je dois m’efforcer de retrouver, de connaître et de comprendre. Chacun d’entre nous peut la saisir sans trop d’effort. Elle doit tendre à l’universalité.

« Donc, pour ce que j'ai à faire afin que ma volonté soit moralement bonne, je n'ai pas précisément besoin d'une subtilité poussée très loin. Sans expérience quant au cours du monde, incapable de parer à tous les événements qui s'y produisent, il suffit que je demande : peux-tu vouloir aussi que ta maxime devienne une loi universelle ? Si tu ne le veux pas, la maxime est à rejeter, et cela en vérité non pas à cause d'un dommage qui peut en résulter pour toi ou même pour d'autres, mais parce qu'elle ne peut pas trouver place comme principe dans une législation universelle possible » Emmanuel Kant Fondements de la métaphysique des mœurs 1785