La religion Religare : relier Lien entre les hommes et le divin
1. D’un point de vue social, la religion permet de rassembler les hommes autour d’une éthique commune, de proposer une vision du monde particulière. a. L’existence peut être difficile. La religion est un havre, un refuge hors du monde et du temps. b. Le lieu de culte rassemble les hommes de toutes conditions et de toutes opinions qui ne rencontreraient jamais ailleurs. c. La religion donne aux hommes une histoire commune, un centre du monde, une direction, un avenir communs.
2. La religion reproduit un cadre et un système qui rassurent l’homme. a. Un culte a des règles, des lois, comme celles de l’Etat. La législation de l’Etat ne précise que ce qui est interdit à l’homme tandis que les règles religieuses lui indiquent aussi ce qu’il doit faire, ce qu’il convient de faire. Cela évite quelquefois de devoir penser. b. L’homme redevient donc enfant avec une famille idéale, des parents divins auxquels il peut s’adresser quand il veut. c. Les récompenses (paradis) ou les sanctions (éléments naturels, enfer) participent du même système de reproduction du cadre de l’enfance.
3. La religion : aliénation ou nature ? Feuerbach, Durkheim, Freud, Spinoza, Marx et Pascal. En tenant compte de tous les éléments que nous avons mentionnés, les philosophes proposent des approches différentes de la religion. a. Pour certains, la religion est une aliénation de l’homme. Selon Feuerbach, l’homme projette en Dieu les qualités humaines qu’il souhaite pour lui et qu’il sait ne jamais pouvoir obtenir. La religion est donc une forme d’aliénation (une folie, un égarement de l’esprit). Pour Marx, la religion est l’outil du pouvoir et des classes dominantes. Elle permet d’endormir les esprits. « La religion, c’est l’opium du peuple. » Les hommes acceptent leur condition sans se rebeller.
Spinoza souligne que le principe divin permet aux hommes d’expliquer les phénomènes naturels qu’ils ne comprennent pas (un cataclysme est ainsi une punition divine). C’est pourquoi Spinoza a pu écrire que Dieu était « un asile de l’ignorance » Durkheim étudie la religion en tant que phénomène et montre qu’elle est un facteur de cohésion sociale. Freud montre que la religion construit une famille idéale, qu’elle renouvelle les interdits ou les tabous sexuels que les parents ont imposés aux enfants. Elle répond aux illusions de l’homme : le divin représenté comme un père serait une construction de l’esprit et la relation que le croyant entretiendrait avec lui permettrait d’atténuer ou d’effacer des souffrances, des injustices.
b. Pour d’autres, la religion est une source d’épanouissement de l’homme. Pour Pascal, la religion chrétienne est celle qui comprend le mieux l’homme et qui est à même de répondre aux vraies questions qu’il se pose sur sa fonction, sa situation dans l’univers, sa condition. L’attachement que l’on porte au divin est inexplicable par des raisons logiques. Il relève d’un autre ordre. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » Saint-Augustin confronte deux mondes : la cité des hommes et celle de Dieu, le monde terrestre, sensible, matériel, et le monde immatériel, divin, spirituel. L’être de l’homme aspire à se détacher des biens matériels pour rechercher le monde spirituel.