Cicéron IVème partie
La raison de la loi naturelle « doit embrasser tout le droit dans son universalité; de sorte que ce droit particulier que nous appelons civil ne soit lui-même qu'une partie d'un tout, et ne tienne qu'une petite place du droit de la nature; car c'est la nature même du droit qu'il nous faut expliquer, et c'est dans la nature de l'homme que nous devons l'aller prendre; nous avons ensuite à considérer quelles lois doivent régir les cités; puis à traiter de ces règles écrites et composées, ou des droits et des décrets des peuples, qui forment les divers droits civils »
C’est pourquoi la loi se fonde sur ce que l’être a de plus précieux, de plus pur, c’est-à-dire ses vertus. « La loi est la raison suprême communiquée à notre nature, et qui ordonne ou qui défend. Cette raison, une fois qu'elle s'est affermie et développée dans l'esprit de l'homme, est la loi. En conséquence, (…) la prudence est une loi dont la vertu est de nous ordonner de bien faire, et de nous défendre de faire mal. (…) c'est à la loi que le droit commence; elle est la force de la nature, l'esprit et la raison du sage, la règle du juste et de l'injuste. »
Nous avons bien compris quels peuvent être les fondements de la loi mais comment l’organiser pratiquement ? Comment la mettre en œuvre ? Sur ce point, Cicéron, comme tous les partisans de la loi naturelle est très vague : « la loi est la raison suprême » …. qui repose sur notre raison.
« Or, qu'y a-t-il, je ne dis pas dans l'homme, mais dans tout le ciel et la terre, de plus divin que la raison? la raison, qui, lorsqu'elle a pris sa croissance et son perfectionnement, se nomme proprement la sagesse. Il y a donc, puisque rien n'est meilleur que la raison, et que la raison est dans Dieu et dans l'homme, il y a une première société de raison de l'homme avec Dieu. Or, là où la raison est commune, la droite raison l'est aussi; et comme celle-ci est la loi, nous devons, par la loi, nous regarder, nous autres hommes, comme en société avec les dieux. »