Mélanger pour produire plus, ou plus régulièrement?

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Transcription de la présentation:

Mélanger pour produire plus, ou plus régulièrement? Assolement Agroforesterie (mélange) 𝑌 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠,𝑇𝐹 L’agroforesterie n’est cependant pas le sol moyen de réaliser cette diversification. Il est possible d’atteindre le même objectif avec un rboisement conventionnel d’une partie du parcellaire. La question qui se pose est donc celle de l’intérêt du mélange en tant que tel: vaut-il mieux mélanger (agroforesterie), ou assoler (BTA d’un côté, cultures de l’autre). Pour répondre à une telle question, on utilise un indicateur de productivité des mélange : le LER. Mathématiquement, c’est la somme des rendement relatifs des deux espèces. Interprétation intuitive… Surface qu’il faudrait cultiver avec un assolement des cultures pures pour produire autant qu’avec le système agroforestier. Difficile à mesurer car demande un suivit à très long terme, plusieurs et la mise en place de témoins. Seul exemple de mesure de LER : peuplier blé, vézénobres : 1.33. Cela signifie qu’une exploitation AF de 100 ha produirait autant qu’une exploitation de 130 ha pratiquant un assolement. 𝑌 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠,𝑇𝐴 𝑌 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠,𝐴𝐹 𝑌 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠,𝐴𝐹 Le Land Equivalent Ratio (LER) : 𝐿𝐸𝑅= 𝑌 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠,𝐴𝐹 𝑌 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠,𝑇𝐴 + 𝑌 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠,𝐴𝐹 𝑌 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠,𝑇𝐹 = 𝑦 𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠 + 𝑦 𝑎𝑟𝑏𝑟𝑒𝑠 (Mead & Willey 1980) Ex : peuplier – blé (Vézénobres, France), 13 ans 𝐿𝐸𝑅=1.33 (Dupraz et al. 2010)

Des systèmes dynamiques et hétérogènes Intégration Processus d’interaction LER, complémentarité, facilitations Espace vertical Temps long En réalité, des indicateurs de productivité comme le LER ou d’interactions entre espèces, comme des indicateurs de complémentarité ou de facilitation résultent de l’intégration de processus. Temps rond Espace horizontal (Ding & Su 2010) Aléas climatiques Questions : Modalités de cette intégration ? Comment concevoir et gérer au mieux ces systèmes ?

Le modèle Hi-sAFe 2002-2011 Version 1 2002 : Séminaire de Wageningen Christian Dupraz (Inra) Grégoire Vincent (Ird) Nick Jackson (Nerc) Harry Ozier-Lafontaine (Inra) Hervé Sinoquet (Inra) Alain Fouéré (Inra) Martina Mayus (Wageningen) François Bussière (Inra) Isabelle Lecomte (Inra) Meine Van Noordwijk (Icraf) Betha Lusiana (Icraf) Benoit Courbaud (Cemagref) Wopke van der Werf (Wageningen) Hermann Van Keulen (Wageningen) Gerry Lawson (Nerc) Jean-Claude Poupa (Inra) François de Coligny (Inra) Rachmat Mulia (Inra) 2002 : Séminaire de Wageningen Objectifs Hypothèses Spécifications 2004 : Séminaire de Montpellier 2005 Fin du projet SAFE 2007 Formalisation, développement CETTE THÈSE Le processus de modélisation est un processus long, avec de nombreuses étapes. Avant de passer à la phase d’utilisation du modèle…. Dans cette présentation, je vous présenterai uniquement la dernière étape. Nous nous placerons donc en utilisateurs d’un modèle existant, que nous considèrerons paramétré au mieux. 2011 Débogage, vérification Outils d’automatisation Paramétrage, calibration Evaluation Version 1 Exploration, utilisation

Hi-sAFe en quelques mots Culture homogène par cellule jour n Arbre individuel jour n+1 Culture homogène par cellule Modèle a pas de temps journalier Modélisation des arbres : modèle individu centré: photosynthèse, allocation de carbone, géométrie Modélisation des cultures : instances de STICS. Interactions pour l’utilisation des ressources eau, lumière et azote. Je ne vais pas faire une partie explicitement sur les formalismes. On les abordera au fur et à mesure, selon les besoins de la présentation. Sol homogène par voxel Propriétés physiques homogènes par couche Croissance arbres (individu centré) Croissance cultures (instances de STICS) Gestion explicite 3D des interactions : lumière eau (azote)

Le système agroforestier réel Association noyer hybride – blé dur Parcelle A3 Noyers hybrides : Plantation (1995) : 13 m x 4 m. Eclaircie (2004) : 13 m x 8 m. Elagages réguliers (objectif 4 m) Lez A1 Lirou A3 A4 A2 AF TA TF Nord La parcelle qui nous intéresse ici est la parcelle A3, qui a fait l’objet d’un suivi expérimental lourd depuis sa mise en place en 1995. Cette parcelle associée des noyers hybrides avec une rotation quadriennale de blé dur et colza. Culture intercalaire : Rotation blé-blé-blé-colza Itinéraire technique classique

Blé et noyer, des cycles complémentaires Noyers hybrides Blé dur Débourrement Chute des feuilles Semis Fin d’expansion foliaire Floraison Récolte L’association blé noyer est rendue particulièrement intéressante par les cycles phénologiques constrastés de ces deux espèces. Le blé dur est en effet semé début novembre et récolté fin juin début juillet, alors que les noyers débourrent courant avril et perdent leur feuilles fin octobre. La compétition directe entre les deux espèces est donc limitée aux mois de Mai et Juin

Du système réel au système simulé Simplification : Arbre moyen + symétrie torique Discrétisation Ici, parler du fait que les données expérimentales ont servi au paramétrage et à la calibration du modèle. Parcelle réelle 4m 9m 13m 1 m Données d’entrée les plus fidèles possible : Définition de la scène Sol, climat Paramètres Itinéraire technique Scène simulée

Le système simulé et ses témoins Même sol Même climat Même itinéraires techniques Simulations sur 40 ans Témoin agricole Témoin forestier Par ailleurs, afin de pouvoir évaluer 7m 4m 4m 9m 13m 1 m Végétation spontanée 4m 1m

Bilan d’utilisation de la lumière (40 ans) Témoin agricole Système agroforestier Témoin forestier % du rayonnement incident Année Noyers Blé Non utilisé Quantités relatives de lumière interceptée : Noyers : 0.73 Blé : 0.66 LER lumière = 1.39

Bilan hydrique simulé (40 ans) Entrées Sorties TA AF TF Quantité d'eau (mm/an) 200 400 600 800 Entrées : Pluie Apports par la nappe Sorties transpiration du blé transpiration des noyer transpiration du sous-bois (TF) évaporation du sol drainage ruissellement Quantités relatives d’eau transpirée : Noyers : 0.71 Blé : 0.84 LER eau = 1.55

Scénarii climatiques utilisés : Scénario A1B du GIEC (+2.8° en 2100; +3.5° dans le sud de l’Europe) Données régionalisées CLIMATOR pour le poste d’Avignon Normalisées pour les précipitations sur le site de Restinclières 3 périodes de 40 ans : Passé : 1955- 1995 (1950-1990) Futur proche : 2012-2052 (2000-2040) Futur lointain : 2055-2095 (2050-2090) Comparaison P-FL : +3.8° et -10% de précipitations, surtout en avril-mai-juin

Répétitions climatiques : Obtenues par permutations aléatoires des années climatiques au sein de 4 décennies successives, afin de conserver l’aspect évolutif du climat Objectif : obtenir une variabilité statistique de comportement qui rende compte des enchainements d’années variés. 9 répétitions, donc 3*9 = 27 simulations (une simulation = AF, TF, TA). Temps de calcul : environ 2 heures par simulation (1 heure pour AF et TA, 1 heure pour TF). A noter : 20 jours d’avance pour le débourrement des noyers entre FL et P

Augmentation des températures plus forte en été

Déficit hydrique plus accentué en mai-juin Rattrapage partiel en début d’automne Etés devenant très secs

2 séries de simulations Simulations effectuées en Juin 2012 : LER augmentent avec le changement climatique P : 1.37 FP : 1.59 FL : 1.66 Simulations effectuées en Juillet 2012 : LER stables avec le changement climatique P : 1.32 FP : 1.28 FL : 1.29 Simulations de juin avec impact du stress azoté sur la croissance des arbres pris en compte (ce que Grégoire Talbot n’avait pas fait dans sa thèse)

Résultats du premier jeu de simulation rejetés car ils présentaient des anomalies de croissance des arbres : longs plateaux d’années sans croissance consécutifs à des stress sévères. Avec Grégoire Talbot, nous avons identifié l’origine du problème : une trop grande sensibilité au stress azoté des mécanismes d’allocation du C dans l’arbre. La correction de ce problème passe peut-être par une modification du formalisme. Il n’était pas envisageable de s’y atteler dans ce stage très court. Décision : désactivation de l’impact du stress azoté sur l’allocation de C dans l’arbre. (Retour aux simulations de Talbot). Le comportement des arbres redevient alors cohérent. NB : stress azoté actif sur la culture; prélèvement d’azote par l’arbre pris en compte dans tous les cas sur les bilans d’azote.

Croissance des noyers avec le climat Passé

Croissance des noyers avec le climat Futur lointain : les arbres poussent moins bien

Rendement du blé avec le climat passé : pas de tendance nette sur le rendement du blé en pur

Rendement du blé avec le climat futur lointain : moyenne inchangée, variabilité plus forte en culture pure

Baisse de rendement en association et baisse de variabilité de ce rendement

Retour critique sur ces simulations Résultats inattendus : effet négatif du CC sur arbres, négligeable sur cultures Mais système stable en productivité globale : baisse des arbres compensée par bon maintien des cultures Analyser finement pourquoi le changement climatique n’induit pas de baisse de rendement du blé dur dans les conditions de Restinclières (sols à forte réserve en eau..) Rechercher les occurences de stress hydriques et thermiques de printemps pouvant occasionner des baisses de rendements sur la céréale, et regarder comment le blé associé se comporte. Reprendre l’analyse sur des sols à réserve en eau moins importante

Comptabilité Carbone pour un arbre forestier sur 40 ans sous climat passé

Corrélations entre les rendements en blé agroforestiers et purs pour différentes périodes agroforestières

Conclusion générale : Travail montrant que l’outil est utilisable et produit des séries temporelles permettant d’évaluer stabilité (réaction à une perturbation brutale) et résilience (adaptation à une perturbation progressive) Analyse des mécanismes responsables à faire avec la méthode Talbot Résultats spécifiques à un contexte pédo-climatique (ici : forte réserve en eau des sols, et engorgement hivernal détruisant beaucoup de racines fines des arbres) Temps de calcul raisonnables ayant permis de refaire entièrement un jeu de données en une semaine après modification du paramétrage des simulations Traitement des données avec R au point grâce aux outils développés par G. Talbot et S. Roux

Conclusion générale : Pas de conclusion sur l’effet réel du CC sur le système agroforestier noyer-blé : Le travail de validation reste à faire Mais un outil est disponible.

European Climate Change Adaptation Conference 2013 The European Climate Change Adaptation Conference 2013 will bring together scientists and practitioners working on adaptation to the impacts of climate change. The conference will create a European forum bringing together world-class science, with the aim of fostering a creative dialogue with climate adaptation policy makers and practitioners. The theme of the conference is integrating climate into action. Even under the most optimistic greenhouse gas emission reduction scenario we are facing already a certain level of future climate change. The first impacts of climate change are now observable in Europe and internationally. These impacts create new risks and vulnerabilities, while also generating opportunities for some. But while the need to manage climate vulnerabilities and to adapt is now widely understood, questions about whether, how and when to adapt are often hard to answer. New knowledge from science and practice is critical to making judgements, choices and decisions in the context of uncertainties. The conference is co-sponsored by the German Federal Ministry of Education and Research (BMBF), the European Commission, the City of Hamburg and the University of Hamburg. The conference is an initiative of four EU research projects: RESPONSES, CLIMSAVE, MEDIATION and ClimateCost.

Science Sessions climate vulnerability assessment risk assessment economics of adaptation decision-making under uncertainty governance of adaptation adaptation strategies and planning mainstreaming climate adaptation adaptation cases studies: organisational, sectoral and regional monitoring and measuring adaptation impact and effectiveness studies role of tools and knowledge in adaptation communicating impacts, vulnerability and adaptation

Productivité globale simulée pour le système Rendement relatif blé : 𝑦 𝑏𝑙é =0.78 Rendement relatif noyer : 𝑦 𝑛𝑜𝑦𝑒𝑟 =0.43 𝐿𝐸𝑅 = 1.43

Et si le modèle avait tort ? Pour l’instant, il est cohérent avec nos observations, mais… Nous avons peu d’observations (systèmes âgés) Pas d’évaluation sur des données indépendantes Incertitudes sur le paramétrage (ex : noyers et contrainte hydrique, systèmes racinaires) Certains processus clefs sont très simplifiés (ex : microclimat) Il a permis de focaliser sur certains aspects du système, et de générer des hypothèses Retour sur les formalismes, orientation de la recherche bibliographique Orientation des expérimentations futures Vers la mobilisation de modèles plus fins sur ces aspects ? Rester critique, toute sortie de modèle reste une hypothèse