LE CANCER DE LA PROSTATE

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Transcription de la présentation:

LE CANCER DE LA PROSTATE Dr R. Sayoud

Données epidémiologiques Incidence: - 1er rang des cancers chez l’homme, - 25%de nouveaux cas des cancers masculins, - 16% chance de presenter ce cancer durant la vie. - 10% des décès par cancer chez l’homme. Adénocarcinome ( 85%). Age moyen: 72 ans. PSA: meilleur outil pour le dépistage. Stade du diagnostic: - 60% de formes localisées, - 30% de formes localement avancées, - 10% de formes métastatique

Facteurs de risque: - âge - ATCDS familiaux - Origine ethnique (noirs africains) - Régime alimentaire : risque: graisse et viande rôle protecteur: vit A Kc hormonodépendant

Rappel anatomique Mc Neal : 4 zones glandulaires: Z. Centrale:25% Z. de Transition:5% Z. Périphérique:70% Stroma Fibro Musculaire Antérieur (SFMA)

Diagnostic du cancer de la prostate

Circonstances de découverte 1 - Clinique : Anomalie du TR alors que le patient est asymptomatique et le taux de PSA est normal. Des symptômes urinaires : irritatif (pollakiurie, impériosités mictionnelles) obstructif (dysurie) sont en général tardifs et révèlent des formes localement avancées. Des symptômes métastatiques (AEG, douleurs osseuses) sont révélateurs dans 10 % des cas.

2- Histologie: le cancer de la prostate peut être découvert sur : Copeaux de résection prostatique ( RTUP) Pièce opératoire d’adénomectomie par voie haute. (stade T1a et T1b, s’observe dans 10 % des cas environ).

3- Biologie: PSA ( Antigène prostatique spécifique ) : < 3,5 ng/ml entre 50 et 60 ans < 4,5 ng/ml entre 60 et 70 ans < 6,5 ng/ml après 70 ans NB: un cancer est observé chez 15% des patients ayant un taux de PSA compris dans des valeurs normales.

Examen clinique: Interrogatoire: Age, ATCDS, Hémospermie, Troubles mictionnels, ancienneté et évolutivité des troubles.

Toucher Rectal (vessie vide+palper hypogastrique) - Nodule, lobe induré. - Extension extra-prostatique (vésicules séminales). - Glande fixée au petit bassin. TR normal n’élimine pas le diagnostic Le TR est un examen du dépistage du cancer de la prostate. Actuellement, environ 5% des cancers prostatiques diagnostiqués sont suspectés par une anomalie au toucher rectal, en l’absence d’élévation du PSA (N-P II). Des biopsies prostatiques sont recommandées en cas d’induration suspecte au TR, quelle que soit la valeur du PSA. Fosses lombaires, globe vésical, ganglion Troisier.

BIOLOGIE (PSA) Le PSA (Prostatic Specific Antigen) est une protéine (Kallikréine) synthétisée quasi exclusivement par les cellules épithéliales des glandes prostatiques (et péri-uréthrales), Spécifique de la prostate mais pas du cancer. Une élévation du PSA sérique peut être rencontrée dans - les hypertrophies bénignes de la prostate - les prostatites aiguës - après massage prostatique, endoscopie, cyclisme. Le finasteride le diminue. Intérêt : dépistage, pronostic.

Les formes du PSA PSA total La valeur seuil du PSA t utilisée pour le diagnostic du cancer est 4 ng/ml, cette valeur seuil permet d’obtenir une sensibilité de 93 % et une spécificité de 24 %. La fraction libre du PSA est moins élevée en cas de cancer qu’en cas d’HBP. Un rapport du PSA libre sur le PSA total (PSA l/t) < 15 % est corrélé avec la présence d’un cancer.

Probabilité d’un cancer de la prostate en fonction du taux de PSA PSA ng/ml 0 - 2.5 2.6 - 4 4.1 - 10 >10 TR- 1% 20% 35% 60% TR+ 7.5% 25% 45% 75%

Imagerie Échographie endo-réctale: - nodule hypoéchogène dans la zone périphérique - Intérêt: guider les biopsies 6 à 12 …

Anatomie pathologique

Grade de Gleason somme des deux grades les plus représentés. score de 2 à 4 :bien différencié score de 5 à 6 :moyennement différencié score de 8 à 10 :peu différencié Critères architecturaux définis à faible grossissement. Le grade retenu est le plus largement représenté 5 grades Grades 1 et 2 : carcinome très bien différencié Grade3 :Carcinome moyennement différencié Grade 4 : carcinome peu différencié Grade 5 :carcinome indifférencié

Cancers de la prostate localisés : risque de récidive biochimique (classification de D’Amico) Faible risque risque intermediaire haut risque Stade clinique ≤T2a T2b T2c-T3a Score de Gleason ≤6 7 >7 PSA sérique(ng/ml) <10 >10 et <20 >20

Classification TNM 2009 du cancer de la prostate T : tumeur primitive T0 : tumeur non retrouvée T1 : tumeur non palpable ou non visible en imagerie T1a < 5 % du tissu réséqué T1b > 5 % du tissu réséqué T1c : découverte sur une biopsie prostatique en raison d’une élévation du PSA

T2 : tumeur limitée à la prostate (apex et capsule compris) T2a : atteinte de la moitié d’un lobe ou moins T2b : atteinte de plus de la moitié d’un lobe sans atteinte de l’autre lobe T2c : atteinte des deux lobes

T3 : extension au-delà de la capsule - T3a : extension extra-capsulaire uni ou bilatérale - T3b : extension aux vésicules séminales uni ou bilatérale

T4 : tumeur fixée en atteignant d’autres structures que les vésicules séminales (sphincter externe, rectum, muscles releveurs de l’anus ou de la paroi pelvienne)

N : ganglions régionaux N0 : absence de métastase ganglionnaire régionale N1 : atteintes ganglionnaire(s) régionale(s) N1Mi : métastase ganglionnaire < 0,2 cm (optionnel) M : métastases à distance M0 : Absence de métastases à distance M1 : métastases à distance M1a : atteinte de ganglions non régionaux - M1b : atteinte osseuse - M1c : autres sites On distingue la classification cTNM qui s’appuie sur les données préthérapeutique de la pTNM qui tient compte des renseignements supplémentaires apportés par le geste chirurgical et l’histopathologie de la pièce opératoire.

R : reliquat tumoral postopératoire (marges chirurgicales) Précise le statut tumoral après le traitement avec une meilleure prédiction du pronostic. Les marges après prostatectomie sont codées comme suit : Rx : non évalué R0 : absence de reliquat tumoral macroscopique ou microscopique R1 : reliquat microscopique (focal ou étendue à préciser) R2 : reliquat macroscopique

Bilan d ’extension et son intérêt Pronostic: Evaluer le stade du cancer et le pronostic (pT2 versus pT3, pTN0 versus pTN1) Thérapeutique: Préciser les indications thérapeutiques Formes localisées: Chirurgie Radiothérapie Curiethérapie Formes localement avancées Radiothérapie + Hormonothérapie Formes métastatiques Hormonothérapie

Extension locale : IRM Le bombement et l ’irrégularité capsulaire sont des signes peu sensibles et non spécifiques L ’apparition d ’un hyposignal sur les coupes pondérées en T2 est un critère classique d ’envahissement des vésicules séminales: Sensibilité : 28 à 97 % Spécificité : 41 à 91 %

Atteinte ganglionnaire TDM pelvienne Faible sensibilité (25 - 85%) et spécificité (64 - 100%) Intérêt pour les patients à haut risque ganglionnaire PSA>20ng/ml, Score de Gleason > 7, T3 clinique. Evaluation histologique Biopsie percutanée à l ’aiguille fine Curage ganglionnaire associé à la prostatectomie Curage ganglionnaire laparoscopique préalable

Scintigraphie osseuse

Traitement

Formes localisées

Indications thérapeutiques Risque faible (Surveillance active) Chirurgie Curiethérapie RT externe Risque intermédiaire Chirurgie RT externe ±HT Risque elevé (Chirurgie) RT externe + HT

Prostatectomie radicale voie abdominale ou coelioscopique ablation de la totalité de la prostate et des vésicules séminales 80 % de survie sans récidive biologique à 5 ans Morbidité : Incontinence : 5 à 15 % Impuissance 50 à 80 % Sténoses de l ’anastomose

Radiothérapie externe Morbidité : Cystite et rectite Sténose urétrale, Impuissance : 30 à 60 % RT Conformationnelle70 Gy RT avec modulation d’intensité 80 Gy

Curiethérapie Implants permanents Iode 125 échographie transrectale Epargne: rectum et bandelettes

Formes extra-prostatiques HORMONOTHERAPIE: - ANALOGUES de la LH-RH (Décapeptyl, Zoladex, Enantone,) - ANTIANDROGENES périphériphériques stéroïdiens (Androcur) ou non stéroïdien (Casodex, eulexine…) équivalent à la PULPECTOMIE (castration) mais REVERSIBLE. Coût ++++ - Effets secondaires: flair up, baisse de la libido, dysfonction érectile, gynécomastie, bouffées de chaleur, hépatite, fibrose pulmonaire, troubles digestifs - Durée d ’hormonosensibilité ( suivi / PSA) moyenne 18 mois - Différents protocoles: BAC ou intermittent, monothérapie

Formes extra-prostatiques RADIOTHERAPIE EXTERNE Pour les stades T 3 ( capsule dépassée ) AUTRES TRAITEMENTS PALLIATIFS: - OBSTRUCTION URINAIRE: RTUP, drainage vésical, néphrostomie, JJ, - ECHAPPEMENT HORMONAL: corticoïdes, oestrogènes, chimiothérapie - METASTASE: Chirugie osseuse, RTE, antalgique, Iode radioactif (STRONTIUM),…