La démonstration La démonstration est une forme de raisonnement qui passe par le discours sans avoir recours à l’expérience. C’est une suite logique de propositions qui aboutit à une conclusion nécessaire (qui ne peut pas ne pas être, et donc qui ne peut être différente).
Une déduction, modèle de raisonnement. Différentes propositions permettent de déduire une proposition particulière. Deux prémisses (majeure et mineure) pour une conclusion. « Tous les hommes sont mortels. Or, Socrate est un homme. Donc Socrate est mortel. » Aristote Organon. Socrate, accoucheur d’esprits, ne fait pas autre chose que de présenter des prémisses à ses interlocuteurs pour leur faire reconnaître une conclusion qui s’impose. Kant voulait appliquer le modèle des mathématiques à la philosophie.
Ses prémisses sont souvent des hypothèses. Les sciences exactes comme les mathématiques se fondent sur des axiomes qui ne sont que des hypothèses. La critique philosophique recherche les éléments de base des raisonnements qui déduisent à partir d’hypothèses. Si elle peut remettre en question l’hypothèse de départ d’un raisonnement, c’est le raisonnement tout entier qui est ébranlé. Rousseau et l’homme bon à l’état de nature. Les problèmes de la démonstration
Elle doit être soutenue par l’expérience. On ne peut donc pas tout démontrer puisque l’expérience de la vie -l’existence- est tout entière contigence : nos réactions, nos sentiments, notre interprétation des choses ne peuvent être démontrés parce qu’ils ne répondent pas à des lois. L’être humain ne peut être objet d’expérience. Son caractère, son comportement, son intuition ne peuvent pas être déduits, compris dans des raisonnements. Il n’y a pas de mathématique universelle capable de comprendre l’homme, ses pensées, ses réactions. Les raisons de l’être humain échappent à sa raison. « L’amour a ses raisons que la raison ne connaît pas.» La démonstration ne peut faire abstraction d ’une expérience suffisante du réel