Comment faire de la prévention sans répression?
Il faut déterminer le sujet de la dissertation. Pas de mot qui soit un concept. On ne précise pas de quelle prévention il s’agit mais le fait d’employer le mot « répression » suffit pour comprendre qu’on doit entendre : « prévention contre autrui en tant que danger ». Pour simplifier, nous utiliserons le mot « délinquant » afin de désigner autrui comme opposant, ennemi.
1. La prévention peut consister en une simple séparation d’avec les auteurs de problèmes. 1. Quand une personne est dangereuse et qu’on a le sentiment qu’on ne peut rien faire contre, on doit mettre une distance entre elle et soi. Cette solution ne résout rien. 2. L’incarcération est une violence, une répression. Elle est une mauvaise école parce que les délinquants sont entre eux. On peut prévenir la violence en présentant des environnements ou des milieux nouveaux, pour montrer qu’une vie différente, respectant des règles d’éthique, est possible. C’est la finalité des centres de détention en milieux ouverts.
1. Il peut s’agir de la prévention de la violence, de la drogue, etc. S’il ne suffisait que d’enseigner, tout serait très simple et il n’y aurait plus de problème aujourd’hui. On l’aurait fait depuis longtemps. Il est plus efficace d’occuper la personne avec des activités particulières. 2. La prévention passe par un apprentissage, une pratique, un travail. La connaissance de ce travail nécessite l’acquisition de techniques.
Mais c’est contrarier la nature de l’homme, la transformer. L’apprentissage d’un travail ou d’un art permet d’orienter l’intérêt de l’être. 2. S’il s’agit de prévenir un danger, il faut encore enseigner, instruire, et c’est toujours contrarier la nature de l’homme. Toutefois, contrarier n’est pas forcément réprimer. Le propre de la culture et du travail est de transformer la nature. Or, selon certains philosophes, l’homme est un être voué à la société et à la culture. Conduire l’être vers lui-même est peut-être une chose difficile mais ce n’est pas nécessairement une répression parce que l’enseignement n’est pas toujours une violence.
3. Mais il est quelquefois impossible d’enseigner, d’instruire, de proposer l’apprentissage d’un travail ou d’un art. En ce cas, la prévention peut-elle être autre chose qu’une répression ? 1. Elle peut passer par le dialogue. Mais celui-ci n’est pas toujours possible. Certains délinquants refusent de parler pour différentes raisons : -ils ne maîtrisent pas le langage et se sentent en situation d’infériorité, -discuter, c’est se mettre au niveau de l’autre, l’écouter, et, souvent, les délinquants refusent cette relation,
2. Elle peut passer par le jeu. C’est une activité qui respecte la distance entre les personnes. On peut jouer sans parler, sans se toucher, sans se mettre au niveau de l’autre, sans même le regarder (chez les délinquants, la prise de parole et le regard sont des moyens de domination). La répression est quelquefois nécessaire quand on a le sentiment de ne pouvoir agir sur les délinquants. Elle est le signe de notre impuissance, de l’impossibilité de trouver une issue par le dialogue ou par l’enseignement