Epictète IIIème partie
Nos actions dépendent de nous. Ce sont : « nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinations, nos aversions » Manuel d’Epictète Notre constitution, notre état, notre situation, ne dépendent pas de nous : ce ne sont pas des actes. Que dire de nos rêves ? de nos représentations ? Elles ne dépendent pas de nous mais par contre, nous sommes responsables de ce que nous en faisons. Nos actes
Nous avons donc un rôle à jouer. Mais lequel ? C’est la philosophie qui nous l’enseigne. « Observe tout ce qu’enseigne la philosophie comme des lois que tu ne peux violer sans impiété. Quoi qu’on dise de toi, ne t’en inquiète pas ; cela ne dépend plus de toi. » Manuel L Epictète conçoit le Manuel comme un guide pratique (manuel : que l’on tient en main) pour chaque instant. La pratique de la philosophie comprend trois stades différents qui se suivent selon un ordre logique.
« La première partie de la philosophie et la plus essentielle, c’est de mettre en pratique les maximes, par exemple de ne pas mentir ; la seconde, ce sont les démonstrations, par exemple, d’où vient qu’il ne faut pas mentir ; la troisième est celle qui confirme et éclaircit les démonstrations elles- mêmes ; par exemple d’où vient que c’est une démonstration ? Qu’est- ce qu’une démonstration ? Qu’est-ce que conséquence, incompatibilité, vrai, faux ? » Manuel LII
L’enseignement d’Epicure n’est donc en rien un dogme. Il invite à interroger les maximes et donc les bases de la morale pratique. Ce travail de questionnement instaure, de fait, un renouvellement de la pensée, qui est aussi un enseignement de la liberté puisque cette mise en question de la forme est forcément une remise en question du fond. Ce qui signifie que rien n’est jamais acquis et que la morale ne peut être fixe et déterminée une fois pour toute. Elle est un processus, un mouvement, un acte.