René Descartes XIIème partie
De Dieu qui vient à l’idée Descartes s’intéresse alors à l’être humain comme cause des idées. D’où proviennent-elles exactement? Ce n’est pas exactement qu’elles nous viennent à l’esprit mais plutôt que nous pouvons les comprendre, nous les représenter clairement. Mais en sommes-nous vraiment toujours les auteurs? Comment pouvons-nous concevoir des phénomènes qui semblent nous dépasser absolument? D’où vient que nous puissions penser Dieu? René Descartes
« Pour ce qui est des pensées que j'avais de plusieurs autres choses hors de moi, comme du ciel, de la terre, de la lumière, de la chaleur, et de mille autres, je n'étais point tant en peine de savoir d'où elles venaient, à cause que, ne remarquant rien en elles qui me semblât les rendre supérieures à moi, je pouvais croire que, si elles étaient vraies, c'étaient des dépendances de ma nature, en tant qu'elle avait quelque perfection; et si elles ne l'étaient pas, que je les tenais du néant, c'est-à-dire qu'elles étaient en moi, parce que j'avais du défaut. »
Mais comment l’homme, être limité, peut-il penser l’absolu, l’infini ? Il a en lui de nombreuses perfections, ce qui lui prouve que d’autres lui font défaut et donc, qu’il n’est pas parfait. Comment pourrait-il penser un être infiniment supérieur et qui possèderait toutes les perfections ? Cela est impossible sans l’intervention providentielle de cet être parfait.
« il fallait, de nécessité, qu'il y en eût quelque autre plus parfait, duquel je dépendisse, et duquel j'eusse acquis tout ce que j'avais. » En quelque sorte, l’idée de Dieu n’est possible que si Dieu lui-même l’autorise « De façon qu'il restait qu'elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je n'étais, et même qui eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c'est-à-dire, pour m'expliquer en un mot, qui fût Dieu. »
C’est, à n’en pas douter, une preuve de l’existence de Dieu mais celle-ci pourrait peut-être tout aussi bien prouver qu’il n’existe que dans l’esprit des hommes. Ce n’est pas parce que l’on pense quelque chose que celle-ci existe physiquement. Elle n’est encore qu’une idée et l’on ne peut confondre l’idée d’une chose avec la chose elle-même.