L2S4M3 Méthode clinique 1 : Examen psychologique et tests CM N°2 Joanic Masson Maître de conférences en psychologie clinique
Psychométrie
Psychométrie. Aspects historiques Issus de la psychologie expérimentale. Cattel (1890) emploie pour la première fois le terme de « test mental » : épreuve destinée à mesurer des différences psychophysiologiques (temps de réaction). Mise en place des premières tentatives de mesure de l’intelligence face à l’échec scolaire (début Xxème). Binet & Simon (1905) élaborent l’Echelle pour la mesure de l’intelligence de l’enfant. Première Guerre Mondiale : sélection rapide des soldats.
Psychométrie. Définitions. Anastasi (1968) : « mesure objective et standardisée d’un échantillon de conduites ». Sivadon (1973) : « situation standardisée destinée à fournir des informations quantitatives ou qualitatives concernant les qualités mentales d’un individu, son comportement dans un secteur de son activité ou sa personnalité ». Pieron (1973) : « épreuve définie, impliquant une tâche à remplir, identique pour tous les sujets examinés, avec une technique précise pour l’appréciation du succès ou de l’échec ou pour la notation numérique de la réussite. La tâche peut comporter une mise en œuvre, soit de connaissances acquises, soit de fonctions sensorimotrices ou mentales ».
Psychométrie. Définitions. Pichot (1965) : « situation expérimentale standardisée servant de stimulus à un comportement. Ce comportement est évalué par une comparaison statistique avec celui d’autres individus placés dans la même situation, permettant ainsi de classer le sujet examiné soit quantitativement, soit typologiquement ». Reuchlin (1949) : « toute technique permettant une description quantitative contrôlable du comportement d’un individu placé dans une situation définie, par référence au comportement des individus d’un groupe défini, placé dans la même situation ».
Psychométrie. Définitions. Zurfluh (1976) : « épreuve strictement définie, dans des conditions d’application et dans son mode de notation, qui permet de situer un sujet par rapport à une population elle-même bien définie (biologiquement et socialement) ». Notions : standardisation, étalonnage.
Psychométrie. Définitions. Standardisation : Conditions de passation et de correction déterminées avec précision et reproduites de façon identiques à chaque fois. Etalonnage : Nécessité que l’épreuve ait été préalablement appliquée à une population « échantillon » dont les résultats servent de normes de référence pour évaluer les performances des individus que l’on veut examiner.
Psychométrie. Définitions. La méthode des tests consiste à comparer un résultat individuel exprimé le plus souvent sous une forme numérique à l’ensemble des résultats d’un groupe de référence qui constituent les données de l’étalonnage. Notion de variabilité des processus psychiques. L’étalonnages est d’autant plus fiable si la population « échantillon » a été soigneusement choisie et déterminée. Elle doit comporter un grand nombre de sujets, choisis pour être réellement représentatifs de la population.
Types d’étalonnage. Les 3 types d’étalonnages les plus fréquemment utilisés : La cotation en âge mental Les échelles ordinales Les échelles normales
La cotation en âge mentale. Notion d’âge mental (A. Binet, 1905) : note exprimée en année et en mois qui correspond à la note moyenne obtenue à un test, par les enfants normaux du même âge chronologique. Appréciation du niveau intellectuel en terme de retard ou d’avance du développement. Applicable en période de croissance.
La cotation en âge mentale. Comparaison entre l’âge réel (AR) et l’âge mental (AM). Stern (1912) propose le QI qui constitue un quotient de développement : Par définition, le QI moyen est de 100. Applicable jusqu’à 16 ans environ. QI (Stern) = AM / AR * 100
Les échelles ordinales. Classification des individus en fonction de leur résultat au test, du score le plus faible au score le plus élevé. Puis division du groupe en n classes d’effectif égal. Voir polycopiés page 2.
Les échelles ordinales. Cotation en quartiles : Subdivision de la population en 4 groupes contenant chacun 25% de l’effectif total (Cf poly page 2). Présence de 3 quartiles (Q1, Q2, Q3) et 4 intervalles contenant chacun 25% de la population. Dans le premier intervalle, il y a 25% de la population avec les scores les plus bas. Dans le dernier intervalle, les 25% de la population ayant les scores les plus élevés. Le second quartile correspond à la médiane de la distribution des notes.
Les échelles ordinales. Cotation en déciles : Distribution des notes en 10 classes, chaque classe contenant 10% de l’effectif total. Présence de 9 déciles. Dans la première classe, on retrouve les 10% de sujets ayant réalisé les scores les plus faibles. Dans le dernier interdécile, nous retrouvons les 10% de sujets avec les résultats les meilleurs.
Les échelles ordinales. Cotation en centiles : 99 centiles qui divisent les notes en 100 intervalles contenant chacun 1% de la population.
Les échelles normales. Distribution des notes selon la loi normale de Gauss. Classification des notes par rapport à la moyenne du groupe en utilisant comme unité de mesure un indice appelé écart type (sigma s) qui indique l’importance des variations des notes du groupe autour de la moyenne. Ecart type : mesure de dispersion autour de la moyenne.
Les échelles normales. Dans le cas d’une courbe de Gauss, l’écart type divise l’abscisse, de part et d’autre de la moyenne, en n intervalles égaux entre eux (à l’exception toutefois des deux intervalles extrêmes en principe illimité). Ces intervalles découpent la distribution des notes en n classes ayant des effectifs inégaux. Pour comparer les subtests entre eux (Wechsler), on choisit souvent de ne pas utiliser directement les valeurs réelles m et s des tests, mais par une transformation arithmétique, de donner une valeur arbitraire m’ et s’ à l’écart type du tests (notes en écart réduit).
Les échelles normales. Par exemple, pour l’échelle de Wechsler : m’ = 10 s’=3 Subtests m’ = 100 s’ = 15 QI de Wechsler
QI… Le QI de Stern a un sens très différent de celui de Wechsler. QI (Stern) : par un calcul de l’AM, on cherche à quelles classes d’âges correspond la performance de l’enfant. Rapport entre AM et AR. QI (Wechsler) : on classe le sujet par rapport à ceux de son âge.
Les qualités métriques. Qualités métriques : règles qui ont présidé à sa construction. 3 qualités métriques : - sensibilité - fidélité - validité
La sensibilité. Sensibilité : finesse discriminative du test, pouvoir classant. Possibilité d’améliorer la sensibilité du tests : - augmentation du nombre d’items, - augmentation de la difficulté des questions.
La fidélité. Fidélité : stabilité des résultats dans le temps. Il existe 3 méthodes pour apprécier la fidélité d’un tests : - fidélité tests-retest : corrélation (de fidélité du test) existant entre les résultats obtenus à deux ou plusieurs évaluations d’un même groupe avec le même test. - mesure de l’homogénéité : évaluation de la cohérence interne à l’aide de la méthode des moitiés ou de celle des tests parallèles. - fidélité interjuge : concordance existant entre les notations de plusieurs observateurs utilisant une même grille d’observation.
La validité. Un test est dit valide s’il mesure bien ce qu’il est censé mesurer. On peut différencier 2 types de validité principaux : - Validité de contenu (validité apparente, validité a priori) : les items composant le test constituent un échantillon représentatif de l’ensemble des épreuves susceptibles d’évaluer le comportement que le test est censé mesurer. - validité prédictive (validité liée à un critère externe, validité simultanée) : les résultats au test permettent de prédire la performance, le comportement du sujet dans d’autres situations spécifiques.