Le bonheur et la crise 1967-1970

1967 Année remarquable, plusieurs événements clés: Le centenaire de la Confédération canadienne (1er juillet 1967) L’Expo à Montréal (27 avril – 29 octobre 1967) Visite de Ch. de Gaulle au Québec (juillet 1967) Le monde: Proche Orient - Guerre de six jours: 5 – 10 juin 1967; Afrique – début de la Guerre du Biafra: 1967 – 1970)

Visite de Ch. de Gaulle Président de la France Connu historiquement au Canada pour son discours au balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal le 24 juillet 1967: Vive Montréal ! Vive le Québec ! Vive le Québec libre ! Vive le Canada français ! Et vive la France ! Probablement, c’était prévu : de Gaulle a dit sur le paquebot entre la France et le Canada: « Je compte frapper un grand coup. Ça bardera mais il le faut. C'est la dernière occasion de réparer la lâcheté de la France. Réaction de Lester B. Pearson: «Certaines déclarations faites par le président ont tendance à encourager la faible minorité de notre population qui cherche à détruire le Canada et, comme telles, elles sont inacceptables pour le peuple canadien et son gouvernement. Les habitants du Canada sont libres. Toutes les provinces du Canada sont libres. Les Canadiens n'ont pas besoin d'être libérés. Le Canada restera uni et rejettera toutes les tentatives visant à détruire son unité. »

Conséquences du discours Le discours étonne tout le monde, même Johnson et Lesage au Québec Les mots de de Gaulle sont symptomatiques d’une tension prolongée entre la France (qui prend le parti du Québec) et le Canada (selon le protocole, de Gaulle aurait dû visiter Ottawa avant d’aller au Québec), les tensions augmentent encore plus après sa visite Le FLQ se sent soutenu dans ses tentatives de libération par une personnalité respectée mondialement (d’ailleurs, de Gaulle compare son voyage de Québec à Montréal à la libération de Paris en 1944)  crise d’Octobre

Hôtel de Ville

Expo 1967 27 avril – 29 octobre 1967, Montréal – 325e anniversaire de la ville Thème: La Terre des Hommes (St-Exupéry) Personnages clés: Jean Drapeau (maire de Montréal), Daniel Johnson (PM du Québec), Lester B. Pearson (PM du Canada), 2 îles (élargissement: Sainte-Hélène, construction complète avec la terre creusée du métro (terminé en 1966) : Notre-Dame) Perçu par beacoup de Canadiens comme le plus grand événement du siècle – nostalgie des années 1960 Expression de la modernité québécoise Une importante participation de la Tchécoslovaquie – le pavillon tchécoslovaque était l’un des plus populaires : 8 millions de visiteurs (URSS 13, Canada 11, E-U 9, France 8,5) (en plus, avec la Yougoslavie et l’URSS la Tchécoslovaquie le seul pays du bloc communiste en Europe à y participer) Voir p. ex. http://www.youtube.com/watch?v=RR2WxTf-HrY et autres clips vidéo pour « sentir l’atmosphère des années 60 au Québec » Conseil de lecture: le roman de Monique LaRue La démarche du crabe évoque et décrit en partie cet événement Anecdote: Idée de démonter la tour Eiffel et la remonter sur les îles pour le temps de l’exposition – ne s’est pas réalisée.

La crise d’octobre 1970 Représente par beaucoup d’aspects l’aboutissement final de la deuxième phase de la Révolution tranquille (1966-1970) – le Parti Libéral revient au pouvoir avec Robert Bourassa. La plus grande crise politique du Québec moderne FLQ enlève deux hommes: Attaché comercial de Grande-Bretagne, James Richard Cross (5 octobre) – libéré le 3 décembre  Ministre du Travail québécois Pierre Laporte (10 octobre) – trouvé mort le 17 octobre. Causes de la Crise: l’activité croissante de FLQ, question nationale (fondation du PQ), scissions au sein du MSA, etc. crise économique (après 1966) – mécontentement général de la population

Loi des mesures de guerre Invoquée par P.E. Trudeau: Les libertés individuelles sont suspendues, des centaines de militants indépendantistes sont arrêtés et envoyés en prison sans mandat et sans être accusés de quoi que ce soit Supportée (cette loi) par les Québécois pro-fédéralistes (Robert Bourassa – PM du Québec, Jean Drapeau – maire de Montréal, etc.) Le 16 octobre 1970 État de siège : les droits civils sont suspendus, l’armée canadienne assure le contrôle du Québec et effectue au moins 457 arrestations de citoyens considérés suspects parce qu'indépendantistes (comédiens, chanteurs, poètes, écrivains, journalistes, syndicalistes, militants, etc.). L’armée canadienne occupe le Québec

Conséquences des actes de terrorisme Le sort des terroristes: cinq d’entre eux s’exilent à Cuba (avec l’accord préalable de Fidel Castro) – Marc Carbonneau, Yves Langlois, Jacques Lanctôt, Jacques Cossette-Trudel, Louise Lanctôt d’autres (la cellule Chénier) sont arrêtés et condamnés à perpétuité: Paul Rose, Jacques Rose, Francis Simard, Bernard Lortie Conséquences politiques: Choc parmi la plupart des Canadiens et des Québécois aussi qui exercent une pression pour obtenir une solution démocratique des conflits et n’exigent la séparation potentielle qu’avec des moyens paisibles Disparition progressive du terrorisme au Canada avec les années 1970 Victoire du PQ en 1976, référendum de 1980