ATELIER-FOIRE SUR LE REPERAGE ET LE PARTAGE DES INNOVATIONS PAYSANNES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE OUAGADOUGOU 21-26 JUIN 2008
HISTORIQUE 2001 : évaluation par le FIDA en 2001 de la composante vulgarisation agricole de ses projets sur l’Afrique de l’Ouest 2002 : élaboration par l’Inter-Réseaux d’ un document de travail sur un processus de préparation et d’organisation d’une Foire aux innovations paysannes Implication, dès le départ, de l’Association des Organisations Paysannes Professionnelles (AOPP), une organisation faîtière malienne connue pour son travail original en terme d’appui à l’innovation paysanne
Trois idées principales La notion de foire – atelier Une définition large de l'innovation ne restreignant pas à l'innovation technique La décision de placer les OP en position centrale pour le choix des innovations
Une foire - atelier Le mot « foire » met l’accent sur le fait de « montrer quelque chose », de partager des expériences La dimension « Atelier » marque la volonté de faire travailler ensemble un groupe de participants d’origines diverses (paysans et partenaires extérieurs) autour des objectifs suivants Elargir les connaissances des paysans participants en leur permettant de rencontrer et de débattre en profondeur avec d’autres paysans engagés dans des dynamiques d’innovation paysanne Mieux comprendre la dynamique d'une innovation : naissance, développement et diffusion Apprécier le rôle que peuvent jouer les OP pour accompagner les innovations paysannes de leurs membres
Une définition large de l'innovation Dans sa définition la plus large, l’innovation paysanne correspond à l’introduction de « quelque chose » de nouveau localement (au niveau d’une exploitation, d’une organisation paysanne), mais qui peut parfois exister ailleurs dans le monde. Ce « quelque chose » recouvre des réalités très diverses. Cela peut être : de nouvelles pratiques culturales, de nouvelles semences, outils de culture, de nouvelles façons de stocker, transformer, commercialiser les produits d’activités agricoles et rurales, de nouvelles façons de communiquer, de s’informer,…
Le choix des innovations est confié aux OP Sélection d’innovations dans trois pays sahéliens, le Mali, le Burkina Faso et le Niger Dans chacun des trois pays concernés, les organisations paysannes faîtières associées à la foire (l'AOPP pour le Mali, la FENOP pour le Burkina Faso et Mooriben pour le Niger) ont sélectionné quatre innovations.
Les différentes étapes Préparation La première étape a consisté en la sélection des innovations. Ensuite, pour chacune des innovations sélectionnées, un document de capitalisation et des supports (affiches et vidéos) ont été réalisés. Les OP ont bénéficié d'un appui de "professionnels" pour les phases de capitalisation et de conception des supports. Présentation Pendant la durée de la foire, les porteurs d’innovation (2 à 4 personnes), en plus d’un stand permanent sur le lieu de la foire, ont tous disposé d’un moment pour présenter l’innovation en atelier selon une grille proposée par les organisateurs : le problème, la situation de départ à l’origine de l’innovation ; les activités réalisées, les produits, les services rendus, leurs intérêts pour les paysans ; la différence avec ce qui se fait par ailleurs, ou autrement dit qu’est-ce qui est innovant ? la dynamique de l’innovation (les étapes franchies depuis le départ, les changements majeurs intervenus, la durée du processus) ; les acteurs principaux, leurs rôles dans la dynamique de l’innovation ; les difficultés rencontrées, comment les surmonter, les conseils à donner à quelqu’un qui souhaite utiliser – s’approprier cette innovation. Au total 18 innovations ont été présentées et sept pays ont de fait participé à la foire : en plus des trois pays ciblés, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Bénin étaient aussi représentés.
Les différentes étapes Atelier de réflexion A la suite des présentations des innovations, les participants ont réfléchi sur les différentes étapes qui peuvent caractériser la vie d'une innovation (la naissance, le développement, la diffusion et la pérennité), ont dégagé les éléments favorables au développement des innovations et ont analysé le rôle que doivent avoir les différents acteurs. Valorisation des résultats Dossier spécial dans "Grain de sel", la revue de l'Inter-réseaux (5.000 exemplaires), des articles dans "Spore", la revue du CTA (50.000 exemplaires), des articles dans la presse locale du Mali et la diffusion des supports vidéos auprès des OP dans les trois principaux pays concernés. Mobilisation des OP pour restituer les informations échangées et organiser des réflexions sur ces innovations.
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE SEGOU Sur l'intérêt : richesse des initiatives présentées et enthousiasme des participants, en particulier de la part des membres d’OP. Sur le contenu : les OP ont privilégié les innovations de type organisationnel. Cependant, les porteurs d'innovations techniques ont rencontré un énorme succès. Sur le message principal : importance accordée par les OP aux changements dans les rapports qu'ils ont avec les autres acteurs (recherche, projets de développement, structures d'appui et partenaires financiers), mais aussi entre les OP et leurs membres. C'est un message fort, adressé par les organisations paysannes à l'ensemble des acteurs du développement rural. Sur la diffusion des innovations : insuffisance des supports et des canaux d'information et de communication assurant un rôle dans la diffusion des innovations.
ConclusionS L’information et la communication sur les innovations paysannes demeurent aujourd’hui insuffisantes, alors qu’elles sont très importantes pour leur développement et leur diffusion Le parcours d’une innovation demande du temps, il faut nécessairement une continuité dans l’engagement des partenaires. Les participants, tout au long de l’atelier, ont également insisté sur l’importance des mesures de politiques agricoles capables de freiner ou d’encourager la création, le développement, la diffusion et la pérennité des innovations
MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS DE SEGOU Poursuite de la réflexion au niveau du CTA et de ses partenaires nationaux et a conduit au choix de l’innovation paysanne, comme thème des ateliers organisés en 2006 Travail permanent d’identification des innovations paysannes par les partenaires, leur présentation, ainsi que la détermination des éléments moteurs Plus d’une centaine d’innovations ont été repérées et ont fait l’objet de fiche de présentation. Un tiers d’entre elles ont été jugées comme devant faire l’objet d’une promotion plus importante Forum régional sur la valorisation d’expériences locales : le CTA a organisé en 2007 ce forum qui a porté sur le thème : « accès au marché et commercialisation des produits agricoles en Afrique subsaharienne » et dont le but était de valoriser/capitaliser les expériences et initiatives paysannes en matière de commercialisation et mise en marché des produits agricoles auprès d’OP et de leurs partenaires.
PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION DE LA SUITE A SEGOU Pour faire face aux exigences de la croissance démographique, de la sécurité alimentaire, de la compétitivité sur les marchés intérieurs et extérieurs et de la préservation des ressources naturelles, les grands défis majeurs qui interpellent le développement du secteur agricole notamment en Afrique de l’Ouest et du Centre sont notamment: Assurer la sécurité alimentaire : par une production locale, diversifiée et compétitive, capable de promouvoir les revenus agricoles Asseoir un développement agricole durable, respectueux de la sauvegarde de l’environnement Associer les producteurs dans la définition et la mise en œuvre des politiques et des programmes de développement agricole et rural. Relever ces trois défis suppose entre autre la mise en place d’un système de repérage et de capitalisation des innovations paysannes.
OUAGADOUGOU 2008 A la suite de ce qui a été fait depuis 2004 par le CTA, le FIDA, le Club du Sahel et le ROPPA, auxquels se sont associés d’autres intervenants (FRAO, UNIFEM), et face à la demande des partenaires, il apparaît nécessaire de poursuivre les efforts pour renforcer : Le repérage de l’innovation La capitalisation qui permettra de passer de l’étape information à celle de connaissance partageable Le renforcement des dispositifs d’information communication.
Merci de votre attention