La littérature française du XVII e siècle 3. Le drame pastoral
L’influence italienne point culminant vers 1630 une synthèse de trois formes: dialogues bucoliques de la littérature néolatine drame mythologique Agnolo Poliziano: Fabula d’Orfeo, 1480 la comédie rustique Torquato Tasso: Aminta, 1580 notions modernes (l’onore) = menace pour la félicité dans une età dell’oro première traduction en 1584 trois autres jusqu’en 1600 Giambattista Guarini: Il Pastor fido, 1590 conflit entre lois de la nature et des hommes s’ei piace ei lice de Tasso → piaccia se lice en France, des règles plus strictes les possibilités de combinaison des genres la comédie pastorale la tragicomédie
Un monstre poétique Mairet: Préface en forme d’avertissement à Sylvanire mélange de tragédie et comédie la fable mixte, composée joyeuse et comique catastrophe les bons rencontrent toujours une bonne fin les mauvais une mauvaise résurrection, repos des amants et délivrance du spectateur la bienséance des Italiens des événements naturels (des orages) ou des êtres barbares (les satyres) vie des bergers = alternative innocente à la vie de la cour double jeu dans les déguisements chez Tasso la chaîne d’amour: A → B, B → C, C → A modèle pour Racine une géométrie des émotions déguisements pour tromper les autres observations et écoutes pour découvrir les secrets tension entre être et paraître importance des magiciens et de leurs forces occultes
Honorat de Racan ( ) Les Bergeries – première représentation ? première édition en 1625 succès immense imitation des modèles italiens Prologue de la Nymphe de la Seine complainte amoureuse d’Alcidor Jacopo Sannazaro (Arcadia, 1504) et Tasso relation entre Arténice et Alcidor Tisimandre → Ydalie, Ydalie → Alcidor, Lucidas → Arténice Amour un tyran existence naturelle est menacée par l’Honneur déformation de la nature pacifique le satyre veut faire violence à Ydalie un magicien suicide simulé du berger Alcidor chœurs (des bergers, des sacrifiants etc.) dénouement heureux par un Druide
Jean Mairet ( ) drames pastoraux 1635, La Sophonisbe Gian Giorgio Trissino, 1524 Les Galanteries du Duc d’Ossone, 1636 l’ombre de Pierre Corneille La Sylvie, éditions en 7 ans jusqu’en 1716 la Sicile = Arcadie pouvoir royal contre la force des sentiments naturels bergère Sylvie adorée par Florestan, prince de Crète Thélame, prince de Sicile avances de Philène, riche berger
La Sylvie la jalousie de Sylvie un magicien pour empêcher les rencontres des amoureux triple mariage: Sylvie + Thélame; Méliphile + Florestan, Dorise + Philène respectent les barrières sociales sœur de Thélame: situation de départ prince déguisé en berger; illusion de la scène Dorise chante ses émotions antithèses classiques du Pétrarquisme stratagème banal pour séduire Thélame Sylvie enrage de jalousie appel au peuple transition de l’illusion sur scène vers la fête à la cour
La Silvanire ou La morte vive, 1631 prologue de l’Amour Honnête jeu avec les illusions tous les types d’amour les forces du mal dans les vêtements du bien épisode de la IV e Partie de L’Astrée orgueilleuse Silvanire Aglante chaînes d’amour et leurs complications Silvanire = belle sans merci Hylas lui prédit un avenir peu charmant Tirinte et Fossinde un miroir magique confusions entre les différents couples
La Silvanire dialogue triangulaire entre Silvanire, Tirinte et Fossinde comme un écho intégré dans le nouveau théâtre musical miroir à Silvanire elle tombe malade au temple d’Esculape fausse mort de Silvanire Silvanire se réveille guérie druide chasse les doutes chœur des bergers la gloire de l’amour heureux dans le paradis de l’innocence nombreux intermèdes très poétiques