Que dirais-je à l’automne qui vient Avec ses manteaux brodés de pourpre, Ses matins encore pleins de sommeil Et sa froidure qui agonise mon jardin ?
Lui reprocherai-je les ramages disparus, Les caresses chaleureuses du soleil, Le cortège coloré de mes plates-bandes Et le rétrécissement de mes journées ?
Je sais qu’un beau matin il sera là, Soulevant les voiles sombres de la nuit, Prolongeant le sommeil de la nature, Engourdissant mes énergies estivales.
Il frappera à mes fenêtres closes. Je contemplerai ses symphonies de couleurs, L’écume qu’il tresse au bout des vagues et le silence qu’il impose aux espaces.
Je marcherai dans les sentiers dorés, Son vent douillet câlinera mon visage. Tout mon être respirera la pureté. Il m’inspirera des Te Deum angéliques.
J’entendrai sa voix sage me raconter Ses longues pérégrinations sidérales Et tout ce que les étoiles lointaines Auront ajouté à sa science millénaire.
J’écouterai, tel un adagio méditatif, La mélodie apaisante des pluies mornes Et je songerai que, comme au marin, Il m’approche de mon ultime port.
Des feuilles il dénudera les arbres, Modifiera le murmure des ruisseaux, Accrochera au ciel des nuages ouateux, Et s’amusera à balayer plaines et champs.
Puis, respectant l’heure du solstice, Il déroulera sur le sol fatigué De grands tapis de laine blanche Où l’hiver proclamera sa venue.
Poème : Philippe Bédard, qui me l’a offert pour vous. Musique : chant traditionnel béarnais : « Au munde nou-y-a pastou » Photos libres de droit prises sur le Net. Le « masque » des photos m’a été offert par Gloria, que je remercie. Jacky Questel - Octobre 2006-