Sommet de l’Elevage 3 Octobre 2014 L’agro-écologie qu’est-ce que c’est ? Michèle TIXIER-BOICHARD DSa Environnement INRA.

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1 Sommet de l’Elevage 3 Octobre 2014 L’agro-écologie qu’est-ce que c’est ? Michèle TIXIER-BOICHARD DSa Environnement INRA

2 Les grands enjeux pour l’agriculture et l’élevage Impacts des activités humaines affectent la Planète au-delà de ses capacités de résilience Rockström et al. 2009, Nature Érosion de la biodiversité Cycle de l’azote Pollutions NO 3 -, N 2 O, NO x Changement climatique ++ Démographie:  Produire autrement

3 Agro-écologie - Document d’orientation INRA 2010-2020 Chantier agro-écologie objectif : appropriation par l’agronomie des concepts et des méthodes de l’écologie scientifique et leur mise à l’épreuve dans les systèmes agricoles  prendre en compte la diversité biologique à tous ses niveaux d’organisation et de fonctionnalité pour comprendre la dynamique du vivant et son rôle dans les services écologiques rendus par les systèmes agricoles, de la parcelle à l’échelle du paysage  considérer les systèmes de culture ou d’élevage comme des écosystèmes particuliers, où le milieu naturel est transformé par les pratiques agricoles  susciter des avancées académiques et faciliter les applications Septembre 2011 : lancement du chantier Septembre 2012 : remise du rapport, présenté au CS de l’INRA

4 Agro-écologie : définitions (Wezel et al. 2009, Agron. Sust. Dev.) Mot « agroécologie » apparu dans la littérature dans les années 30 = discipline scientifique nouvelle au carrefour de l’écologie et de l’agronomie. Terme peu utilisé dans la littérature scientifique jusque dans les années 2000 (moins de 3000 publications en 35 ans) Deux autres significations se sont ajoutées à partir des années 60, en réaction à la révolution verte et à l’intensification de l’agriculture : l’agroécologie = pratique agricole, l’agroécologie = mouvement social levier contre la pauvreté dans les pays du Sud Analyse bibliométrique 6000 publications / an INRA 3 ème institution France 7 ème pays (2002-2011)

5 Les principes écologiques sous-jacents  D’ordre trophique : prédation, parasitisme, mutualisme  D’occupation de l’espace : couverture fonctionnelle, complémentarité, Diversité fonctionnelle Plasticité phénotypique Adaptation Evolution Réseaux tropiques et mutualistes Écologie spatiale Cellule, individu, exploitation, paysage

6 Dispositif INRA et plan d’action 9 centres INRA ont un identifiant concernant l’agro-écologie 10 départements INRA concernés 21 à 65 équipes de recherche pour chacune des 5 priorités du chantier 6 plateformes de modélisation mutualisées entre départements,. 34 Unités Expérimentales et infrastructures d’observation et d’expérimentation de longue durée pour la recherche en environnement Les métaprogrammes (MP) interdisciplinaires sur de grands enjeux  nouveau MP sur les services écosystémiques ‘Ecoserv’ Animation scientifique sur l’agroécologie : séminaires, groupes de travail Publications, synthèses Expérimentation Formation : université virtuelle d’agroécologie, école thématique

7 Sept. 2012. Rapport Agro- Ecologie 350 p. Colloque Agro- Ecologie – Recherche, Octobre 2013 80 p. Colloque Agro- Ecologie et Modélisation Février 2014 200 p Colloque FAO. Ecological intensification and AgroEcology Septembre 2014 Plan MAAF, Plan FAO 2014- 2017 Présentations : CS, CA, Dépts., Centres… CIRAD, CNRS… GIS Relance Agronomique… SIA, … Médias Chantier Agro-Ecologie: suites : Synthèse dans ‘Innovations agronomiques’ Lancement MP ‘Ecoserv’

8 Atelier 1 Utiliser la biodiversité  Replacer la biodiversité au sein des systèmes et territoires agricoles, sans compromettre leurs performances et leur viabilité économique  Tirer profit de cette diversité pour accroitre la flexibilité et la résilience des systèmes.  Développer des pratiques innovantes en connaissant et en exploitant mieux les interactions biologiques  Agir aux 3 niveaux d’organisation de la biodiversité: -diversité génétique -diversité spécifique -biodiversité ‘associée’ (faune auxiliaire, structures agro-écologiques)

9 Passer de la parcelle, de l’atelier animal, à une vision pluri-annuelle et spatialisée des activités agricoles dans un territoire, L’organisation spatiale des ateliers de production, des infrastructures écologiques supporte des régulateurs biologiques agissant sur la préservation des habitats (auxiliaire des cultures, pollinisateurs) et des régulateurs des flux biogéochimiques, d’eau et de matière, préservant ressource en sol et en eau. L’élaboration de projets de territoire, la gestion collective des activités agricoles requiert des coopérations au sein d’espaces partagés, des outils d’accompagnement pour faciliter les transitions aux échelles du territoire et du paysage : entreprises, ONG, citoyens. Atelier 2 Gérer les paysages et les territoires Sols, qualité de l’eau et infrastructures agroécologiques Gestion quantitative de l’eau Régulation des bioagresseurs et pollinisation

10 Forte implication de l’agriculture et de l’élevage sur les cycles du carbone, de l’azote et du phosphore qui sont à la base des productions végétales et animales Intensification de l’agriculture et de l’élevage : pertes de nutriments et de matière organique des sols, pollution de l’eau et de l’air, GES Transitions agro-écologiques pour favoriser le « bouclage » des grands cycles en combinant une série de leviers agronomiques : fixation biologique d’azote, stockage de carbone et de nutriments dans la matière organique des sols, recyclages et valorisation des engrais de ferme, intégration des systèmes de culture et d’élevage Des recherches nécessaires sur la biologie et l’écologie des sols, les symbioses racinaires, les cycles biogéochimiques, les technologies et options de recyclage et de valorisation des effluents Atelier 3 Boucler les grands cycles

11 Quels sont les savoirs à mobiliser pour une transition agro-écologique ?  Large gamme de disciplines mobilisées: Agronomie, Génétique, Ecophysiologie Ecologie des communautés, épidémiologie, pathologie, Sciences sociales, Economie  Les savoirs empiriques portés par les acteurs locaux sont à intégrer pour la recherche de modèles de production en rupture avec les modèles dominants.  Modélisation : tester des hypothèses, élaborer des trajectoires  Essor du concept de services écosystémiques : services de production, de régulation, services culturels Possibles

12 Place des nouvelles technologies ?  Phénotypage haut débit  données pour tester les modèles  Génomique: caractérisation biodiversité, marquage à l’échelle du génome  données pour tester les modèles biologie intégrative + omiques  techniques de modélisation  Technologies de l’information et de la communication applications smartphone pour décrire la biodiversité (barcoding, imagerie) outils en ligne pour l’échange d’expériences (portail Agro-PEPS)  Mise en place de dispositifs de suivi à long terme (ORE, zones ateliers..) pour un suivi multi-critères des dynamiques écologiques Possibles

13 Comment concevoir des systèmes agricoles innovants apportant une double performance économique et écologique ? Notion de biens communs sur le long terme : foncier, capital sol, biodiversité, bien être Avenir  Construire une vision systémique des activités agricoles  Développer l’évaluation multi-critères  Développer les démarches participatives  Développer des outils adaptables à la diversité des conditions locales « penser globalement, agir localement »  Construire un projet de territoire :  pas de recette unique  Repérer/traquer les innovations de terrain,  Formaliser et instrumenter les démarches de conception innovante

14 Comment favoriser la robustesse et la résilience de ces systèmes, leur insertion dans les territoires et les filières ?  production de scénarios participe à l’évaluation des risques. Avenir  Définir des objets ou des pratiques promoteurs de « régulation »: infrastructures agro-écologiques, régulations internes au système,  Gérer la biodiversité à l’échelle des filières  Approche multi-services, gérer les conflits/compromis  Capacité des acteurs à s’adapter = facteur de résilience

15 Quels sont les facteurs du changement, les freins et les barrières ?  Un système agroécologique est-il plus complexe à gérer ? A vérifier…  Frein = incertitude Changement = perte de repères Levier: accompagner un processus progressif  faire évoluer le métier de conseiller  Frein = poids des standards imposés aux filières (cahiers des charges) Levier : Agir à l’échelle des filières ou des territoires pour stimuler la coordination des acteurs et l’effort de re-conception  Développer des politiques publiques pour aider à la transition Mobiliser les outils de l’économie de l’environnement Passer de mesures à obligation de moyens aux mesures à obligation de résultats pour favoriser la biodiversité

16 L’agroécologie c’est une approche scientifique pour fonder le pilotage des systèmes agricoles sur une meilleure utilisation des régulations écologiques et des interactions biologiques, dans les pays tempérés comme dans les pays tropicaux. ce n’est pas : le retour au ‘bon vieux temps’ le rejet des technologies Les connaissances produites sont utiles à différents systèmes de production. Elles contribuent à la re-conception des systèmes. L’action se situe à l’échelle des territoires : opportunité outil GIEE Approches pour l’élevage : exposé de B. Dumont Conclusions